Le cinéma américain des années 50...fracture et renaissance...Hollywood entre dans les années 50 avec une confiance qui confine à la suffisance. L’opulence financière, le star-système, que les majors rationalisent, standardisent, façonnent, est au plus haut.
C’est un des piliers économique et esthétique qui soutient l’édifice central. Hiérarchie au sein de ce microcosme qui se fait par la valeur commerciale de l’artiste. Il y a un monde d’agents, d’attachés de presses, d’avocats, qui virevoltent comme des papillons autour de ce petit monde préservé de la réalité de la vie.
James cagney,
Cary Grant,
James Stewart en sont les rois en ces années!
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Ce « vedettariat » est crée par les histoires qui s’articulent autour de ces personnages, centre du propos du film, ce qui entretient l’authentification du public avec les interprètes. Tout est fait au niveau technique pour que la vedette soit mise en valeur, lumière, effets… ces efforts sont produits pour maintenir l’aura mythique , qui définit l’aura financier que rapportera leurs films.
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Tous les genres profitent de cette formidable machine à faire du rêve et de l’argent. Western, film noir, guerre, action, et même science fiction pourtant encore le mal aimé des genres.
Plusieurs évènements vont affaiblir ce système, la perte des salles des majors par la loi anti trust de 1948, et surtout une fracture apparait avec la commission d’enquête sur les activités anti américaines du sénateur McCarthy, qui commence à auditionner tout ce petit monde. Un film
Good Night, and Good Luck Un film de
George Clooney en retrace bien la trame.
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Les haines sont mises à jour,
Elia Kazan dénonce, certains vont se retrouver en prison, d’autres prennent la direction de l’exil européen. Hollywood subit une saignée destructrice,
Charles chaplin,
Jules dassin,
Edward Dmytryk,
Donald Trumbo,
Ophuls,
Renoir,
Fritz Lang,
Losey, tous ont fuis cette hystérie qui s’abat sur tout ce qui sort du conformisme ambiant, suspect au yeux de cette commission. Une période qui voit la guerre de Corée débuté, une délégation cinématographique ira à la maison blanche pour afficher la solidarité du 7eme art américain. Le ministère de la guerre définira le cinéma comme « activités essentielles » . Malgré cela des films anti militariste sortiront de terre,
tant qu'il y aura des hommes (de
Fred Zinnemann- 1953) en est un bon exemple.....
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Tous ces évènements enlèvent de la puissance aux majors, et l’arrivée de la télévision sera presque le coup fatal!
La fréquentation des salles de cinéma subit une descente en enfer, cette nouvelle technologie fascine le public, Hollywood doit s’adapter pour survivre, la recette arrive….
En attendant ce sont les productions indépendantes soutenues par les vedettes de l’époque (
Kirk Douglas,
Burt Lancaster,
Henry fonda,
Gary Cooper,
John Wayne) qui maintiennent la tête des producteurs hors de l’eau .
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Les majors arrivent à se réorganiser , s’entendent avec les présidents de chaîne, et lancent des nouveaux réalisateurs,
Billy Wilder,
Mankiewicz, aidé par la vieille ossature des
Ford,
Vidor,
Hathaway,
Hawks,
Walsh.
Les superproductions opulentes réapparaissent, les comédies musicales, les westerns sont dans leur âge d’or,
Ivanhoé,
chantons sous la pluie,
Spartacus, les hommes préfèrent les blondes…
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En 1954 disparait la commission maudite , et une génération rebelle montre son nez. C’est la fureur de vivre avec les
james dean,
natalie wood,
dennis hopper, la jeunesse américaine est fascinée par ce cinéma qui modernisme un peu le conformisme ambiant, par les dialogues, les propos provocants, tout en restant dans les limites de la censure très active.
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Une décennie pleine de rebondissements, de péripéties, de drames, avec des acteurs qui seront pour une fois les personnages de leurs propres histoires.