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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2023

MessagePosté: Mar 01 Aoû 2023, 14:36
par Mark Chopper
Commandant Havoux ?

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2023

MessagePosté: Mar 01 Aoû 2023, 14:44
par lvri
Dans le second, il devient le commandant Avant, et l'échange avec Arrière et Toute est absolument génial :eheh:
"Avant venant avant Arrière, et Arrière était avant Toute" :mrgreen:

Waves - 7,5/10

MessagePosté: Mar 01 Aoû 2023, 15:23
par Alegas
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Waves de Trey Edward Shults
(2019)


Seconde vision, et même si l’effet de surprise n’est plus là (j’avais vraiment découvert le film sur le simple nom du réal, vierge de toute autre info), ça confirme tout le bien que j’en pensais il y a trois ans. Alors déjà, coup de gueule contre la visibilité de ce film en France : toujours aucune édition vidéo, même pas un simple dvd, et il aura fallu une dispo de quelques mois sur Netflix pour que je puisse profiter d’une revision. Pour un film produit par A24 et distribué par Universal, ça la fout mal. Cette seconde vision m’aura permis un nouveau regard sur le métrage, un regard plus analytique, et là où j’avais vraiment pris le film dans la tronche au cinéma, ici j’ai pu comprendre des choix narratifs et visuels qui m’avaient échappé à la découverte, autant dire que j’ai redécouvert en partie ce Waves.

Toute la construction en palindrome m’était passé au-dessus, construction d’une part narrative (tout le but du récit est de retrouver l’innocence et la joie de vivre du début) mais aussi visuelle puisque des mouvements de caméra spécifiques (le panoramique qui ouvre et termine le métrage), des façons différentes de mettre en scène (caméra dynamique au début et à la fin, et une réalisation plus posée au milieu) ou des choix de format pour épouser l’état d’esprit des personnages (1:85/2.66/1.33/2.66/1.85), autant d’éléments qui trouvent une véritable cohérence dans un film aux sujets compliqués : comment une personne peut gâcher sa vie en quelques choix malheureux, puis comment retrouver la normalité de la vie après un drame qui chamboule tout ? Alors clairement, c’est un film qui a son propre rythme, et tout le côté tranche de vie pourra probablement en agacer certains (je m’en suis bien rendu compte avec Madame qui me demandait après une demi-heure de film ce que ça cherchait à raconter), mais c’est aussi un aspect qui est nécessaire au sein du récit : impossible d’avoir une descente aux enfers, puis une remontée vers la lumière, si on ne montre pas au spectateur tout la joie qui précède ces moments.

C’est d’autant plus vrai que toute l’ambition du film est dans sa volonté d’opposer deux personnages d’une même famille, l’un qui subit les problèmes et qui va être stoppé net dans sa vie, et l’autre qui doit les résoudre pour avancer dans la sienne, et dans ce sens il est nécessaire de s’attarder sur des éléments du quotidien pour illustrer les relations, qu’elles soient paternelles, maternelles ou amoureuses. Le film marche vraiment très bien émotionnellement, même à la revision, et même si je trouve qu’il y a quelques longueurs, chacune d’entre elles finissent par se justifier par un pay off qui peut être une scène toute bête, mais qui fonctionne narrativement (la scène de dialogue au bord du lac avec le père, la conclusion de tout l’arc cancer, etc…). Formellement, Trey Edward Shults confirme tout le bien que je pensais de lui après la vision de It comes at night, et même si, sur ce film, son style peut paraître tape à l'œil au premier abord, avec des mouvements de caméra très visibles, et une photographie faisant la part belle à des couleurs extrêmes, il y a quasiment toujours une raison à ces effets de style. Enfin, gros big up au casting où tout le monde est bon, au point que je me demande pourquoi certains n’ont pas percé plus que ça. Genre Sterling K. Brown c’est un putain d’acteur dans ce film, mais quand tu vois le reste de sa filmo, c’est chaud. Un très chouette film donc, malheureusement trop méconnu, et qui crée une attente certaine concernant les futurs projets de ce réal.


7,5/10

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2023

MessagePosté: Mar 01 Aoû 2023, 20:55
par francesco34
lvri a écrit:Dans le second, il devient le commandant Avant, et l'échange avec Arrière et Toute est absolument génial :eheh:
"Avant venant avant Arrière, et Arrière était avant Toute" :mrgreen:


Rien qu'à relire ça m'a fait plus marrer que dans les 3/4 des comédies sorties ces derniers temps!

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2023

MessagePosté: Mar 01 Aoû 2023, 20:57
par Mark Chopper
3/4 ? Plutôt 99,99 %.

Festin chinois (Le) - 7/10

MessagePosté: Mar 01 Aoû 2023, 23:01
par Alegas
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Jīnyù mǎntáng (Le festin chinois) de Tsui Hark
(1995)


Sympathique surprise, d’autant qu’à la base c’est pas forcément le Tsui hark vers lequel je me serais le plus tourné vu le pitch, mais au final je suis bien content d’avoir eu la curiosité de le lancer, car ça se range parmi mes films préférés du réal. L’histoire est assez improbable, et comme souvent chez Tsui Hark, assez foutraque avec beaucoup de personnages secondaires, mais ce n’est pas non plus complètement chaotique et j’ai même envie de dire que c’est probablement l’un des films où le réal arrive le mieux à mixer son style chaotique (narrativement et visuellement) avec une histoire simple et qui va à l’essentiel. Alors oui, il y a bien la première demi-heure ou le passage de la recherche du chef déchu qui allongent le film pour de la comédie, mais force est de reconnaître que l’humour est pour le coup assez réussi sur ce métrage, j’étais même surpris de rire de bon cœur sur pas mal de scènes (tout le passage avec le poisson :eheh: ).

Ça donne un film avec certes plein de petits défauts, et un côté inégal d’une scène à l’autre, mais à côté de ça il y a un vrai charme attachant qui opère : on sent que Tsui Hark ne prend pas son sujet de haut malgré l’aspect comédie, et dès qu’il s’agit de filmer la bouffe on perçoit un véritable respect de l’art culinaire. Sur ce point, le film m’a vraiment conquis, c’est un peu Ratatouille avant l’heure avec cette envie de filmer des cuisines avec une caméra dynamique à souhait, et où chaque plat à préparer est une épreuve. On y filme les préparations comme des combats de WXP :o , c’est bourré d’idées ludiques, quand il y a de véritables fights à l’écran c’est avec des bouteilles ou d’autres éléments de table, bref c’est vraiment super réussi sur cet aspect et ça confirme, après Knock Off, que j’aime bien quand Tsui Hark mélange ses envies de films d’action avec du second degré pour épouser sa forme chaotique.

Dommage seulement que les passages avec une volonté d’avoir quelque chose de narrativement plus fort ne soient pas plus solides : ça démarre pourtant très bien avec le tout début du film, mais pour le retour du chef il manque clairement un truc pour que son retour soit dramatiquement puissant, tout se passe un peu trop facilement. Idem pour la fin du climax où j’attendais quelque chose d’hyper fort, et finalement c’est juste une triche du bad guy qu’on démasque avec un retournement de situation, j'espérais un peu mieux sur ce point :? . Côté casting, je retiens surtout celui qui joue le chef sur le retour, ainsi que Anita Yuen dans un rôle de jolie cinglée :love: . Enfin, j’aime beaucoup le générique de fin, avec toute l’équipe du film qui s’amuse face caméra pour célébrer le final, sauf erreur c’est la première fois que je vois un équivalent.


7/10

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2023

MessagePosté: Mar 01 Aoû 2023, 23:39
par Dunandan
Pour le final, il faut savoir, sauf erreur, qu'il est sorti durant le nouvel an chinois, ça peut expliquer des choses.

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2023

MessagePosté: Mer 02 Aoû 2023, 07:17
par pabelbaba
Il est top et c'est un bon succès garanti quelque soit le public.

Sinon celui-ci et les autres films Spectrum sur Arte s'en vont le 13 août! Dépêchez vous si vous voulez mater Seven Sword, PTU, Raining in the Mountain...

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2023

MessagePosté: Mer 02 Aoû 2023, 08:17
par Alegas
Dunandan a écrit:Pour le final, il faut savoir, sauf erreur, qu'il est sorti durant le nouvel an chinois, ça peut expliquer des choses.


Je ne suis pas certain de comprendre ce que ça explique. :mrgreen:

pabelbaba a écrit:Sinon celui-ci et les autres films Spectrum sur Arte s'en vont le 13 août! Dépêchez vous si vous voulez mater Seven Sword, PTU, Raining in the Mountain...


Je pense tenter Raining in the mountain, et si j'apprécie je me ferais aussi All the king's men.

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2023

MessagePosté: Mer 02 Aoû 2023, 08:35
par pabelbaba
All the Kings Men était le seul inedit pour moi dans la liste et j'ai laissé tomber. :chut:

Dragueurs (Les) - 5,5/10

MessagePosté: Jeu 03 Aoû 2023, 16:03
par Alegas
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Les dragueurs de Jean-Pierre Mocky
(1959)


Premier film de Mocky, que je rapprocherais aisément d’un film de Marcel Carné sorti l’année d’avant, Les tricheurs, et pour cause : même envie de volonté de parler de la jeunesse française de l’époque, alors que le cinéma l’avait copieusement ignoré jusqu’ici, et même acteur principal, imposé dans les deux cas par les producteurs, alors que Mocky et Carné souhaitaient avoir Belmondo, qui n’avait pas encore percé. Ceci dit, là où chez Carné on sentait un regard un peu dépassé, ici on a vraiment la sensation que c’est écrit par quelqu’un qui a connu ce genre de nuits mouvementées. Cette authenticité a malheureusement un prix, puisque cela se fait au détriment d’un véritable fil rouge au sein du métrage, et même si les personnages se révèlent petit à petit dans leur solitude, ça ne suffit pas à ce que le film soit autre chose qu’une succession d’évènements vaguement reliés les uns avec les autres.

Ca n’a donc pas grand chose à raconter, et ça se ressent assez rapidement, mais en contrepartie le film est court (1H15, du coup Logan risque de râler) et ça n’est pas emmerdant à suivre, c’est juste que ça manque d’un peu de profondeur pour que ce soit plus marquant. Formellement, pour un premier film, c’est assez solide avec un Paris nocturne bien mis en valeur, et quelques plans assez classes (le plan-séquence sur les quais de Seine au début). Maurice Jarre, pour un de ses premiers jobs de cinéma, compose un très joli thème mélancolique qui illustre bien l’éternelle solitude du dragueur qui n’a pas la femme dont il rêve. Enfin, le casting fait bien le job, on retient surtout Aznavour en acolyte loser, dommage que Charrier n’ait pas plus de charisme et de présence, il fait vraiment belle gueule lisse où peu d’émotion transparaît (c’était déjà le cas dans le Carné). Déception concernant la participation de Dany Carrel, qui apparaît juste cinq minutes dans un rôle très secondaire.


5,5/10

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2023

MessagePosté: Jeu 03 Aoû 2023, 16:09
par pabelbaba
J'aime bien que Charrier ne soit pas trop charismatique, ça laisse la porte ouverte à des faiblesses.

Identity - 4,5/10

MessagePosté: Lun 07 Aoû 2023, 15:01
par Alegas
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Identity de James Mangold
(2003)


Grosse déception pour le coup, alors que ça faisait longtemps que je me le gardais sous le coude. J’en entendais parler depuis le lycée, où déjà on me le vendait comme un film à twist, forcément dès le départ ça partait mal car vu que l’info n’a jamais vraiment quitté ma mémoire, ça influe forcément sur la vision où je décortique plus que d’ordinaire. Clairement, c’est un film qui fait partie de la vague qu’il y a eu au début des années 2000, où il fallait surfer sur le succès de The Sixth Sense en proposant des petits films fantastiques avec des twists pour retourner le cerveau de l’audience, et même si Identity est loin d’être l’un des plus mauvais d’entre eux, ça n’en fait pas pour autant un bon film.

En ce qui me concerne, je n’ai jamais réussi à rentrer dans le film : tout fait cheap et mal écrit, les personnages ainsi que leurs interactions/réactions ne sont jamais convaincantes, une bonne partie du casting surjoue des clichés, et les quelques effets visuels pour recréer les plans d’ensemble du motel vieillissent affreusement mal, bref c’est vraiment pas la joie. A partir de là, je vois déjà de potentiels défenseurs du film venir m’expliquer que tous ces défauts participent à l’existence même du twist, et tout le caractère factice qui en découle, et c’est en partie vrai, mais autant c’est quelque chose que j’aurais pu accepter quand j’étais plus jeune, autant maintenant j’ai du mal à y voir autre chose qu’une méthode d’écriture fainéante, où un simple retournement de situations viendrait pardonner le moindre grief qui a précédé. En ce qui concerne le twist lui-même, c’est une idée casse-gueule (en gros, on tente d’y justifier la connerie d’un slasher bas de gamme, ce qui est assez drôle venant du scénariste de Jack Frost :eheh: ) mais qui fonctionne pas trop mal, par contre est-ce qu’il y avait vraiment besoin de cet ultime twist à la fin ? Je n’en ai pas l’impression, là aussi j’ai la sensation de voir un effet de petit malin histoire de rendre bien marquante la conclusion, alors que dans les faits c’est un peu concon (les images explicatives sont d’ailleurs bien ridicules).

Mangold filme tout ça de façon très plate et générique, aucune scène ne ressort réellement, et les quelques passages de tension sont bien loupés comme il faut, il faisait du bien meilleur boulot quelques années avant sur Copland et Girl, interrupted. Côté casting, j’ai eu la désagréable impression que tout le monde était soit à la ramasse, soit surjouait à mort son rôle, et autant je peux comprendre que le script justifie les clichés que sont ces personnages, autant il y avait clairement moyen de demander aux acteurs de jouer ça plus finement. Sur ce point, les personnages féminins sont quasiment toutes des têtes à claques insupportables. En l’état, c’est vraiment un film très moyen à mes yeux, qui faisait peut-être son petit effet à l’époque, mais qui paraît aujourd’hui daté et mal foutu. Le moins bon Mangold que j’ai pu voir avec le récent Indiana Jones.


4,5/10

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2023

MessagePosté: Lun 07 Aoû 2023, 15:46
par Scalp
Le plus mauvais Mangold c'est son Cruise easy

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2023

MessagePosté: Lun 07 Aoû 2023, 15:56
par Alegas
Toujours pas vu, mais ça ne saurait tarder. Idem pour son remake de Yuma (mais bon celui là faudrait que je découvre l'original avant quand même).