The Dragon Fighter de Tony Liu - 1990
Ah... Tony Liu! Un des champions HK de la série B qui démoule! Ici il livre un joyeux bordel typique de la production du Port Parfumé : un melting pot à la limite de la schizophrénie où l'on trouve de la tatane, du gunfight, de la cruauté, un enfant qui crève et de l'humour débilos. Toussa sans transition bien sûr.
Sur les thèmes, c'est un peu kif-kif, on a de tout : du trafic d'armes et de stupéfiants, un tueur à gages, des vengeances, un flic infiltré, de l'amitié, de l'amour, des flics hard boiled ou corrompus... En gros, yatoo.
Pour proposer autant de choses, Tony Liu a à sa disposition un tas de persos et de storylines qui s'entrecroisent. Mais en 1h25, pas le temps de finasser, tout va très vite et même un peu trop vite. On passe d'une chose à l'autre à la vitesse de l'éclair. On sent que Tony ne voulait pas que le spectateur s'emmerde et a donc multiplié les scènes, d'action notamment, un peu au détriment de la qualité.
Le résultat c'est l'impression d'avoir de l'action presque non-stop, mais en fait ce ne sont que des petits bouts de scènes un peu nerveuses, ça échange 5-6 coups de latte, ça tire une dizaines de balles par-ci par-là et basta. Rien de jamais vraiment consistant. Ca rappelle pas mal
Angel Terminators 2 sur ce point. Du coup il tente de se rattraper sur le final, bien plus long, avec un bodycount bien lourd et des destructions. Mais là aussi on reste un peu sur notre faim. Ca vire en mode heroic bloodshed avec des acteurs pas vraiment taillés pour. Sibelle Hu, plus badass que d'habitude, ça passe à peu près, Francis Ng aussi, mais Alex Fong et ça gueule de Richard Gere, bof bof, comme Eddy Ko, inexpressif comme toujours et surtout Alex Man qui vient faire le kéké teubé au milieu des tirs.
C'est dommage, parce que Tony Liu est un bon réalisateur et qu'il a un vrai talent pour filmer ce genre de bobine, mais là on a un peu l'impression de rester sans cesse à l'apéro et de ne jamais se mettre vraiment à table.
6/10
PS : Le BR Spectrum ne fait pas de miracles. La copie est fatiguée, avec pas mal de griffures et de points blancs, on a même de courtes séquences avec des colorimétries qui varient franchement (l'image devient verdâtre quelques secondes). Mais on a un chouette entretien avec Sévéon en bonus qui revient sur la carrière de Tony Liu.