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Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

MessagePosté: Dim 11 Sep 2016, 22:19
par Mr Jack
C'est peut-être un film générationnel et l'affect que tu projettes dans ce petit groupe dépend surement de ça mais il en reste de vraies qualités, une vraie ambiance et des personnages touchants. J'ai vu le film il y a peu, aussi. C'est pas transcendant, certes, mais l'aventure est là et ce groupe est attachant.

Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

MessagePosté: Lun 12 Sep 2016, 05:40
par Nulladies
Mr Jack a écrit:C'est peut-être un film générationnel et l'affect que tu projettes dans ce petit groupe dépend surement de ça mais il en reste de vraies qualités, une vraie ambiance et des personnages touchants. J'ai vu le film il y a peu, aussi. C'est pas transcendant, certes, mais l'aventure est là et ce groupe est attachant.


Oui, c'est ce que tout le monde semble dire. Je ne partais avec aucun a priori, mais ça n'a pas vraiment fonctionné pour moi.

Little Odessa - 8,5/10

MessagePosté: Mar 13 Sep 2016, 05:43
par Nulladies
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Requiem for a teen.

L’entrée en cinéma de James Gray se fait par un geste aussi fort que naïf : dans une salle obscure, face à un western dont la pellicule finit par brûler. La symbolique est ambivalente : fin du classicisme ou des illusions pour le jeune spectateur qui fuit le monde réel ?
A ce visionnage frontal et en scope s’opposent en effet les prises de vues que son quotidien, placées sous le signe de l’occulte : les lettres d’absence de son lycée qu’il planque, et les visions furtives, par l’embrasure d’une porte, de l’agonie de sa mère, ou celles, clandestines, de son frère à qui l’on a interdit de rentrer, que ce soit dans l’appartement familial ou le quartier tout entier.
Little Odessa est un film sur la clandestinité et les voies tourmentées de la rédemption. Le retour du grand frère (Tim Roth, magnifique d’intensité) est lui-même d’une ambivalence toxique : de retour dans son quartier natal, mais missionné pour en exécuter un habitant ;sur la voie de la réconciliation avec sa mère, mais pour lui dire adieu ; pour endosser son rôle d’ainé, mais dans une initiation au crime.
Ces éléments à l’essence tragique, une constante dans la filmographe de Gray, visent à faire s’allier des pôles magnétiquement opposés : les frères, comme dans La nuit nous appartient, ou la tradition et la trahison, thème de The Yards.
Mais on l’a dit : le classicisme est mort. Si l’universalité des thématiques persiste, leur traitement s’en voit décapé. En cela, le personnage de Joshua en est l’archétype : un tueur dont la violence est devenue le seul moyen d’expression. Avec son père, avec sa petite amie, avec un gardien de Zoo : la main qui se resserre autour d’un cou ou le flingue en guise de réplique, il ne sait plus parler, et c’est dans le mutisme qu’il s’accordera quelques trêves, en compagnie de son jeune frère : la ville, une digue, la neige, le calme avant l’hécatombe.
Les chants sacrés et l’image iconique de la mère mourante le disent à leur manière, ajoutant une certaine beauté sur ce tableau noir : Little Odessa est un requiem qui n’épargnera personne, trouant jusqu’aux échanges, saturés de malentendus, pour rendre possible la propagation du mal.
Car cette possible rédemption tourne surtout à l’épidémie, véhiculée par un homme éteint qui traine dans son sillage la haine et la mort, même contre son gré. Avec lui, l’esthétique se fait naturaliste, donne du poids aux corps et nie toute sublimation possible du statut des gangsters.
Le jeune frère est sorti, il a arpenté la ville et a cru pouvoir se ménager une trajectoire libertaire : à la combustion du celluloïd qui ouvrait le film répond une autre toile, celle d’un linge sur une corde, spectacle d’ombre chinoise qui sera cette fois perforé pour conduire à une mort qui n’aura plus rien de symbolique.
Au soir des illusions, lorsque la mort fait ses comptes, ceux qui restent le comprennent avec douleur : rester vivant est le pire des châtiments.

Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

MessagePosté: Mar 13 Sep 2016, 08:07
par Jimmy Two Times
Qu'il me manque ce James Gray là. Entre Little Odessa, The Yards ( :love: :love: :love: :love: ) et We own the Night et la suite de sa filmo, le fossé est immense...

Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

MessagePosté: Mar 13 Sep 2016, 08:11
par Alegas
Genre Two Lovers c'est naze.

Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

MessagePosté: Mar 13 Sep 2016, 08:30
par Milkshake
Moi aussi le James Gray de ces 3 premiers films me manque. :cry: Je vois également un gros gouffre qualitatif après sur le reste de sa filmo.

Et c'est quand ils veulent pour sortir un bluray de Little Odessa, peut être que ça viendra pour la sortie de Lost City of Z.

Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

MessagePosté: Mar 13 Sep 2016, 12:18
par Mr Jack
Jamais vu celui là...par contre ouais Two Lovers c'est magnifique comme film.

Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

MessagePosté: Mar 13 Sep 2016, 23:47
par Jimmy Two Times
Alegas a écrit:Genre Two Lovers c'est naze.


J'ai jamais dit ça, je lui mets même un 6/7 poli mais c'est pas trop ma came. Par contre, le truc avec Cotillon qui miaule comme une roumaine, c'est vraiment naze, tellement que je ne me souviens même plus du titre.

Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

MessagePosté: Mer 14 Sep 2016, 05:39
par Nulladies
Jimmy Two Times a écrit:Qu'il me manque ce James Gray là. Entre Little Odessa, The Yards ( :love: :love: :love: :love: ) et We own the Night et la suite de sa filmo, le fossé est immense...


Ben finalement, The Yards a souffert d'être revu pour ma part. Et effectivement, son dernier est vraiment mauvais. Par contre, Two lovers, quel chef d'oeuvre... J'attends avec impatience le prochain pour qu'il nous confirme que The Immigrant était un accident de parcours.

Yards (The) - 6,5/10

MessagePosté: Mer 14 Sep 2016, 05:40
par Nulladies
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Les aiguilleurs du fiel

Reprendre et amplifier : tel semble être le mot d’ordre que se donne James Gray pour aborder son deuxième film. Bien des éléments de Little Odessa se retrouvent en effet dans The Yards : un rapport fraternel et initiatique (même sans lien du sang), une famille aussi protectrice que toxique, et un goût prononcé pour la tragédie.
La même modestie du personnage infuse l’exposition de l’intrigue. Leo (Mark Wahlberg, tout en subtilité) cherche une place dans une famille qui fonctionne très bien sans lui. Dans cette nuit constante, rythmée par des coupures d’électricité, il est celui qui sort de cellule et auquel on refuse la lumière, condamné à bredouiller en arrière-plan : le second couteau, le témoin, l’observateur, l’amoureux éconduit. Et lorsqu’on lui attribue le premier rôle, c’est pour lui faire porter le chapeau de l’ennemi public.
Ce premier équilibre fonctionne parfaitement, notamment autour de l’incandescent Joaquin Phoenix qui fait ici son entrée dans le cinéma de Gray et d’un James Caan qui semble prendre sa revanche sur le second rôle qu’il avait dans le Parrain en s’installant avec poids dans le fauteuil du patriarche. C’est d’ailleurs notamment par ce rôle que se joue l’amplification : le milieu du crime organisé, ainsi que la romance contrariée de Leo et sa cousine indiquent une ambition plus grande du cinéaste, au risque de certains excès. Certes, la complicité meurtrie entre les frères ennemis peut donner lieu à de belles scènes, comme cette bagarre de nuit entre eux, mais le triangle amoureux n’est pas toujours très juste, et les extrémités auxquelles le récit les mène inutilement romanesques.


La mort d’Erica (qui par ailleurs se retrouve dans une position quasi identique à Alla dans Little Odessa, la jambe à l’envers, statue déformée par le drame) ou l’entrée fracassante de Leo dans un coup de théâtre assez classique entachent un peu la subtilité des débuts.



L’ambiance reste néanmoins prenante, la direction d’acteur efficace et l’ensemble convaincant, notamment dans ce regard toujours pertinent sur l’urbanité souillée par le crime, à l’image de ces aiguillages qui inaugurent le film : une fascination pour le récit et ses méandres qui ne cessera jamais de motiver la filmographie de James Gray.

Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

MessagePosté: Mer 14 Sep 2016, 06:17
par Jimmy Two Times
T'es un peu dur pour le coup. Peut être le film le plus théâtral de Gray effectivement. Tout me parle de mon côté. La tragédie la plus pure et le polar s'entrecroisent pour un résultat parfait. Un film que je ne me lasse pas de revoir et qui me file des frissons à chaque fois, quelques notes du sublime score d'Howard Shore suffisent à me faire chavirer. Sûrement le même effet que semble produire Two Lovers sur certains d'entre vous, alors qu'il me laisse un peu de marbre pour ma part.

Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

MessagePosté: Mer 14 Sep 2016, 07:19
par pabelbaba
Je suis du même avis que Nulladies sur celui-là, enfin pour ce que j'en ai compris. :mrgreen: La phrase avant le spoiler m'échappe un peu.

Du coup j'ai arrêté Gray là. :chut:

Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

MessagePosté: Mer 14 Sep 2016, 07:23
par Jimmy Two Times
Je suis pas réveillé. Moi, c'est ton post qui m'échappe un peu :mrgreen:

Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

MessagePosté: Mer 14 Sep 2016, 07:31
par pabelbaba
J'ai rien vu d'autre de Gray. Stoo. :mrgreen:

Re: [Nulladies] Mes critiques en 2016

MessagePosté: Mer 14 Sep 2016, 07:47
par Jimmy Two Times
Tu pourrais tenter La Nuit nous Appartient, je pense. Après ça ne sera pas ta came. Quoique Two Lovers avec Madame.