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Re: [Jed_Trigado] Mes critiques 2015

MessagePosté: Sam 06 Juin 2015, 19:45
par Alegas
Le trailer. :eheh: :eheh: :eheh:

Re: [Jed_Trigado] Mes critiques 2015

MessagePosté: Dim 07 Juin 2015, 17:13
par francesco34
Ca y est j'ai maté "As the gods will" aussi... J'ai bcp aimé :eheh:
La fin est bizarre, un poil abrupte, je m'attendais à un truc avec l'otaku qui sort de chez lui pour "sauver le monde".
Sinon c'est vrai que ça traine en longueur par moments, et que meilleur est au début au lieu d'être pour le final. Mais dans l'ensemble ce délire m'a bien plu...

Re: [Jed_Trigado] Mes critiques 2015

MessagePosté: Dim 07 Juin 2015, 17:21
par Mark Chopper
L'otaku ce sera pour une suite éventuelle je pense.

Et le clodo qui a l'air d'être Dieu...

Marco Polo, le guerrier de Kubilai Khan - 4/10

MessagePosté: Dim 07 Juin 2015, 21:34
par Jed_Trigado
Marco Polo, le Guerrier de Kubilai Khan - Chang Cheh (1975)


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Marco Polo est située dans une période creuse de la filmo de Chang Cheh, après Frères de Sang qui va marquer la cassure avec l'âge d'or du réalisateur, il va entamer le fameux cycle Shaolin mais également être mis a contribution a la demande des têtes pensantes de la Shaw sur une série de blockbusters en costumes afin d'asseoir la puissance du studio face à la sérieuse concurrence qui rôde. Un plan de contre-attaque assez contestable puisque la plupart des films de cette trempe (Les 14 Amazones, Seven Man Army, etc...) ne seront pas des réussites que ce soit sur un plan artistique ou financier, Marco Polo hélas ne déroge pas a la règle en offrant un spectacle certes regardable mais dont le traitement manque singulièrement d'ambition. Il faut dire que Chang Cheh n'etait pas le bon choix pour traiter de manière intelligente ce personnage historique, en effet, il fait preuve que de peu d’intérêt pour Marco Polo (pas aidé par un Richard Harrison léthargique au possible ceci dit) et préfère se concentrer sur son obsession première, l'amitié virile, a travers un groupe de frères nationalistes qui vont se frotter directement a la garde des huiles Mongoles.

Après 25 minutes quasi non-stop de bastons gratos, on va les voir pendant une grande partie du film s'entrainer chacun de leur côté par un maitre différent qui va leur enseigner a développer une aptitude physique différente (force, invincibilité, agilité, etc...). Problème, Chang Cheh n'est pas Liu Chia Liang, ces passages deviennent plus chiants et ridicules qu'autre chose, à l'image d'un des frères qui va soulever puis éclater des rochers en plastique en guise d'exercice (sans parler du final où il balance des briques géantes a mains nues sur la tronche des soldats mongols). Idem en ce qui concerne la tenue globale, j'ai du mal a croire qu'on lui ait lâché beaucoup de thune, car a part un décor vaste au début, j'ai l'impression qu'on dépasse jamais les dix figurants a l'écran ce qui la fout mal en termes de crédibilité (Marco Polo et son armée de cinq gars a tout péter qui terrorisent un pays entier :eheh:). Par contre, il est marrant de voir pas mal de beau monde a leurs débuts comme Gordon Liu en bad guy coiffé comme une petite fille, Carter Wong, Leung Kar-Yan, Johnny Wang, l'étoile filante Chi Kuan Chun, Philip Kwok qui faisait déjà des cabrioles avant les Venoms et l'inévitable Fu Sheng.

Un beau gâchis en somme, car je pense qu'il y avait tout ce qu'il fallait pour faire un bon film, dommage que la Shaw n'ait pas su faire confiance a un autre réalisateur (leur côté clientéliste leur causera pas mal de tort sur le long terme je trouve).

4/10

Re: [Jed_Trigado] Mes critiques 2015

MessagePosté: Lun 08 Juin 2015, 07:24
par pabelbaba
Ça a vraiment l'air tout pourri. :eheh:

En revanche Les 14 Amazons c'est une bisserie tout à fait regardable.

Re: [Jed_Trigado] Mes critiques 2015

MessagePosté: Lun 08 Juin 2015, 07:30
par Jed_Trigado
Je me suis emmerdé de bout en bout devant, au même titre que Les 12 Médaillons d'Or du même réalisateur et ça mise toutes ses cartouches sur la scène du pont humain (impressionnante à l'image) mais ça n'en fait pas un film a mon sens, je dirais même que ça ferait passer Marco Polo pour A Toute Epreuve. :eheh:

Re: [Jed_Trigado] Mes critiques 2015

MessagePosté: Lun 08 Juin 2015, 07:41
par pabelbaba
Ça me faisait marrer tout ce sang en boîte, et ces petites dames prêtes à en découdre en fronsant les sourcils. :mrgreen:

Juge en danger (Un) - 6,5/10

MessagePosté: Lun 08 Juin 2015, 16:24
par Jed_Trigado
Un Juge en Danger - Damiano Damiani (1977)


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Parmi tous ces réalisateurs qui sont illustrés dans le domaine du polar italien, Damiano Damiani peut être considéré comme un cas à part, puisqu'il n'a jamais complètement joué la carte du divertissement et privilégie une approche plus documentée du genre, de l’intéressant Seule Contre la Mafia jusqu’à ce Juge en Danger, on se retrouve moins devant des polars bourrins bien qu'ils ne nous cachent jamais rien du climat violent de l'époque que des brûlots qui mettent le doigt a chaque fois sur un travers différent du crime organisé (les mariages arrangés ou la corruption du système judiciaire) grâce a des personnages qu'on a pas l'habitude de mettre en avant (des juges, des procureurs ou une jeune paysanne).

De son vrai titre Io Ho Paura (qui veut dire "J'ai peur"), le film s'attaque a une réalité tangible des année de plomb, l'incapacité de protéger convenablement les hommes de loi, ici incarné par un duo Gian Maria Volonte/Erland Josephson très opposés dans leur manière de faire leur travail, l'un est très conscient du risque qu'il encourt et l'autre ne semble pas très prendre sa tâche très a cœur, dès la première scène bien furieuse le ton est donné, quand la Mafia frappe, elle frappe dur et n'importe quand. Du coup, malgré un appareil de protection qui se met en place pour eux (avec gardes du corps et gilets pare-balles), Damiani démontre vite l'impuissance de ces procédés poussant certains honnêtes hommes a signer avec un pacte avec le diable mafieux en croyant que cela les libérera des menaces de mort. Jusque là, on est en terrain connu et ça répète dans les grandes largeurs ce qu'il avait déjà dit dans ses précédents films, mais là où le film m'a étonné c'est dans sa deuxième heure (qui n'est pas sans rappeler ce qu'il fera dans sa série La Piovra) symbolisé par l'arrivée de Mario Adorf et où le titre original prend tout son sens. Jamais Damiani n'aura fait plus réussi dans le genre paranoïaque car Volonté va se mettre a douter de tout et le monde, ses ennemis, ses proches et ses collègues, la mise en scène de Damiani se resserre de plus en plus, la voix-off rajoute de la confusion dans l'esprit de Volonté, jusqu’à un moment fatidique qui reprend finalement le même constat que la plupart des films policiers réac', où on est obligé a un moment ou un autre de répondre a la violence quand elle nous tombe dessus mais c'est apposé avec une justesse rare, d'autant que contrairement a un Big Racket on est absolument pas dans la jouissance mais bel et bien dans le constat d'échec (c'est clair, on ne pouvait pas finir le film autrement).

6,5/10

Baby Boy - 5/10

MessagePosté: Mar 09 Juin 2015, 12:24
par Jed_Trigado
Baby Boy - John Singleton (2001)


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Je commençais a désespérer du cas John Singleton, autrefois "réalisateur engagé", aujourd'hui vulgaire tâcheron hollywoodien qui s'est érigé en porte parole de la communauté noire avec des films aussi peu subtils et moralisateurs comme Fièvre a Columbus University ou Boyz N The Hood, un type qui au fond de lui aurait aimé être l'égal des frères Hughes mais en est très loin. Baby Boy, c'est donc le troisième volet d'une trilogie officieuse sur le quotidien dans le ghetto californien, si le film n'évite pas les écueils propre aux limites de scénariste du bonhomme (on se farcit toujours ce côté moralisant), néanmoins il s'avère plus léger, même parfois drôle et quand même pas mal torché pour une simple comédie. En fait, on dirait un peu Friday mais avec un léger fond.

Un coming-of-age movie dans le ghetto, c'est plutôt original pour le coup avec Tyrese (très mauvais comme a son habitude) en adulescent qui papillonne entre plusieurs conquêtes et plusieurs gamins sans vouloir se prendre en main, mais qui va se prendre plusieurs événements dans la face qui vont l'obliger a grandir. On suit le quotidien ce glandeur un peu teubé qui vit un environnement blindé de mecs louches (comme Ving Rhames qui est a la fois très drôle mais qui a un passé peu glorieux, idem pour Snoop Dogg qui est la deus ex machina du film), de trafics bas du front (la reconversion de Tyrese en vendeur de fringues pour femmes :eheh:) et d'une ambiance ensoleillée qui n'est pas sans rappeler les clips de rap qui faisant tant kiffer. Pas grand chose de plus à dire, si vous aimez ce genre de films et les bonnes BO a base de soul/funk (il y a même Just a Touch of Love de Slave ! :love: ), ça fera illusion mais les autres ne rateront pas grand chose.

5/10

Happiness Therapy - 7,5/10

MessagePosté: Mar 09 Juin 2015, 19:50
par Jed_Trigado
Happinness Therapy - David O'Russell (2013)


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C'est marrant de découvrir Happinness Therapy peu de temps après Manglehorn et The Wrestler, cela me permet de confirmer ma pensée selon laquelle le cinéma-vérité peut fonctionner a partir du moment l'on sait penser sa mise en scène de manière intelligente, le cinéma-vérité pour moi n'est pas de l'anti-cinéma, mais davantage un moyen de gommer la frontière entre l'écran et le spectateur. Vu de loin, comme la plupart des derniers films de O'Russell, ça ne semble pas parler de grand chose, pourtant Happiness Therapy m'a happé quasi-immédiatement par une sincérité palpable qui doit énormément a la plus grande qualité de ce metteur en scène qui est sa direction d'acteurs.

Comme un certain John Cassavetes en son temps, tout est pensé pour mettre les acteurs au milieu du processus de mise en scène mais sans pour autant tomber dans le vulgaire téléfilm/champ/contre-champ de mes couilles, c'est une alchimie pour le coup que je ne saurais expliquer en termes concrets mais qui fonctionne, notamment sur les scènes de crise où il y a de nombreux personnages a l'écran qui parlent dans tous les sens, on sent l’énergie de groupe, le truc spontané comme une vraie dispute sans tomber dans le cliché ou l'hystérie gratuite. C'est pas mal dans la mesure où le film traite de personnages incapables de gérer leur émotions, qui peuvent facilement sombrer dans la caricature, pourtant Cooper et Lawrence (épatante une fois n'est pas coutume) ne sont jamais traités avec condescendance, au contraire on croit a leur désir de reprendre leur vie en main par des choses simples, que ce soit le sport ou la danse. Idem pour les autres rôles plus secondaires, comme De Niro et ses superstitions ou Chris Tucker en copain de clinique un peu louche mais sympa (le gag des évasions :eheh:).
Hapinness Therapy touche au cœur avec une simplicité désarmante, c'est peut être pas un grand film mais j'ai quand même passé un très bon moment.

7,5/10

Re: [Jed_Trigado] Mes critiques 2015

MessagePosté: Mar 09 Juin 2015, 19:54
par Jimmy Two Times
Encore un fan de justaucorps! :eheh:

Re: [Jed_Trigado] Mes critiques 2015

MessagePosté: Mer 10 Juin 2015, 05:42
par Scalp
Belle merde ce film.

Re: [Jed_Trigado] Mes critiques 2015

MessagePosté: Mer 10 Juin 2015, 08:10
par DJ Fest
J'aime bien le perso de Cooper et les nichons de Lawrence. Au final je l'achèterais pas mais je l'ai suivi jusqu'au bout sans déplaisir.

Homme aux colts d'or (L') - 8/10

MessagePosté: Jeu 11 Juin 2015, 10:29
par Jed_Trigado
L'Homme aux Colts d'Or - Edward Dmytryk (1959)


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Le western américain pré-Peckinpah recèle parfois des perles étonnantes a l'image de cet Homme aux Colts d'Or (dont je préfère le titre original Warlock) qui démarre comme un énième film du genre avec des maychants bandits qui terrorisent une ville entière et des hommes de loi qui vont faire le ménage, pendant vingt bonnes minutes, on se retrouve devant un produit vu et revu dont on se dit connaitre d'emblée l'issue, sauf que l'argument va se transformer en une intéressante réflexion sur la justice et la violence a une époque où le Far West est coincé entre deux époques (la fin de la vie "sauvage" si je puis dire, représentée par les bandits, et le début des grandes villes), les persos joués par Fonda et Quinn savent que leur temps est compté, les gens les ayant engagés pour effectuer la sale besogne sont partagés sur leur compte, certains les voyant comme des êtres providentiels et d'autres comme de simples mercenaires avides de sang et d'argent. Par là, Warlock se rapproche d'un autre western, L'Homme de la Loi qui questionnait également les limites d'une justice expéditive, a trop vouloir employer les gros moyens pour éradiquer le moindre voyou, ne finit-on pas par être pire que ceux que l'on est censé stopper ?

Il est amusant de voir lors de la scène qui fait la bascule entre le récit de base et ses velléités psychologiques sur le long terme, l'excellente séquence du saloon, c'est là où l'on prend la pleine mesure de la force du duo Fonda/Quinn, en en faisant presque des sur-hommes capables simplement par la menace de faire battre en retraite des bandits numériquement supérieurs a eux (le passage fait penser a du Leone par sa dilatation du temps et sa tension). De vrais pros donc, certes pas dénués d'humanité ne serait ce que dans leur amitié bien visible (on sent que Fonda représente tout pour Quinn, lui le paria vu de haut par tous, de loin le personnage au background le plus interessant) ou dans leur capacité de toujours laisser une chance a leurs adversaires de se raviser, même si là il était difficile pour un acteur comme Fonda de jouer les ordures a cette époque, il dégaine le premier certes, mais ne TIRE jamais le premier. Mais il y a également un autre personnage qui détache dans cette histoire, celui de Richard Widmark, qui symbolise le mieux ce passage de témoin entre deux époques, présenté au départ comme un voyou qui se destine a finir en chair a canon, il va prendre conscience de l'absurdité de la situation qui se déroule sous ses yeux et décide de remettre un véritable ordre moral en prenant la place du shérif et faire son job dans les règles de l'art, par son évolution (il lui faudra une bonne heure pour devenir enfin le protagoniste principal du film) c'est une manière évidente d'en finir avec la sauvagerie où le moindre règlement de compte prend des allures dramatiques, c'est d'ailleurs la première fois que dans un western que je redoute l'issue des duels.

En ce qui concerne la mise en scène, on peut dire que le tout est emballé avec soin dans un joli 2.35 Technicolor bien old school, il y a pas de folie de montage ou de cadrage (western de cette époque oblige) mais c'est largement suffisant pour illustrer son récit. Une vraie surprise, étonné que ce film ne soit pas plus mis en avant dès qu'on cite cette période précise du genre, car c'est vraiment du solide sur tout les points.

8/10

Re: [Jed_Trigado] Mes critiques 2015

MessagePosté: Jeu 11 Juin 2015, 12:01
par Milkshake
Yes il mérite d'être plus connu ce film :super:

Perso ça fait parti des 5 meilleurs Western Américain classique et peut être tout simplement le mieux écrit que j'ai pu voir avec :

Forty Guns de Fuller
Man Of The West de Anthony Mann
Hombre de Martin Ritt
The Professionals de Richard Brooks