BE KIND, REVIEW!

A LA POURSUITE DE DEMAIN
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Brad Bird (2015) | 4,5/10

Plutôt bon public sur les films de SF, et assez intéressé par les belles images de la BA, je m'attendais a minima à trouver ici un divertissement rafraîchissant. Le film est partiellement réussi sur une grosse partie, entre humour, hommage et action. Le mystère des enjeux est bien entretenu (on va tout découvrir petit à petit comme l'héroïne) et on se laisse prendre par une course-poursuite assez généreuse en terme de rythme (la séquence de la maison de Clooney est excellente). Les acteurs font le taff, Clooney en mode grognon est plutôt cool à regarder et les 2 persos féminins, quoi que classiques, sont je trouve bien interprétées. Mais entre les références 10x trop appuyées au merchandising Disney et quelques ratés sur l'univers futuriste guimauve (perso j'ai pas trouvé ça super bien fait) laissent déjà entrevoir une dernière partie qui ne va cesser de décevoir. Et en effet dès la séquence Parisienne, le film de Brad Bird s'écroule complètement. Et la belle magie s'étiole en même temps que les acteurs semblent n'en plus pouvoir : Hugh Laurie semble honteux d'être là, Clooney se met à ramer, et la guimauve entrevue sent alors le pâté, avec une fin explicative interminable. Et c'est d'autant plus dommage que l'idée globale aurait pu s'avérer intéressante. Car finalement ce genre de blockbuster positif et familial, assez pointu en terme de SF, ne court plus vraiment les rues. Mais le flot d'explications finales qui plombe complètement le rythme (et qui laisse pourtant beaucoup de zones floues) et surtout la lourdeur du propos m'ont achevé. Et quand la fin déçoit à ce point, on est en droit de regretter amèrement les bons côtés précédents.

MA VIE EN L'AIR
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Rémi Bezançon (2005) | 7,5/10

Je crois que le consensus ne peut être que total devant cette comédie enlevée. Car une fois n'est pas coutume, on est ici devant une vraie comédie romantique, à savoir un film qui parle des relations sentimentales sans oublier d'être très drôle. Et pourtant, j'avais un doute sur la capacité du trio d'acteurs (pas forcément ma tasse de thé) à m'attendrir et me faire marrer. Mais c'est sans compter le talent de Rémi Bezançon , dont c'est ici pourtant le 1er film, qui fait de son histoire bien plus qu'une énième comédie à la française comme on le voit depuis trop longtemps, c'est à dire soit un condensé de gags potaches, soit le vaudeville petit bourgeois. Mise en scène léchée (on sent que Bezançon est franchement à l'aise), rythme hyper efficace qui n'hésite pas à bousculer le linéaire, vraies surprises dans les dialogues et situations. Le film a en plus le bon goût de rester subtil : le scénario n'est jamais balisé, tout en mélangeant burlesque et thématiques de trentenaires. Et de ne jamais céder aux sirènes d'une dramatisation inutile, et de préférer des apartés éminemment sympathiques comme le perso de Didier Bezace (qui n'est pas juste là pour faire marrer la galerie). Car le talent du cinéaste et de ses acteurs est bel et bien là : rester léger et honnête dans son registre, touchant sans être appuyé, et loin d'être con sans pour autant jamais se perdre. Une très belle réussite donc.

EFFETS SECONDAIRES
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Steven Soderbergh (2013) | 7/10

Je fais plutôt partie des aficionados de Soderbergh, et oui personne n'est parfait, mais ayant découvert dans les 90/00s ses films comme Hors d'Atteinte, Traffic ou Solaris, le style feutré et sans esbroufe allié à une direction d'acteurs efficace m'a toujours séduit. Dire que cet Effets Secondaires est un grand crû serait exagéré. Mais le thriller ici est suffisamment ludique et subtil pour se laisser prendre. Car je fais aussi partie de ceux qui ne dévorent pas des tonnes de ce genre d'histoire et donc que les fausses pistes ont tendance à me perdre facilement. Et ici je dois dire que le twist a eu son petit effet sur moi. Car Soderbergh et son scénariste brouillent les pistes plutôt habilement, et surtout mélangent aussi les styles, entre psychologie, complot et affaire policière/juridique. Et puis sans doute l'efficacité du film est aussi due aussi à ses acteurs, Jude Law en tête qui n'a pas toujours trouvé grâce à mes yeux, mais qui compose ici un psychiatre dépassé par cette intrigue, entre suspicion pharmaceutique et/ou faux-semblants. Les 3 femmes Rooney Mara, Catherine Zeta Jones et Vinessa Shaw complètent joliment le casting et impriment un charme vénéneux qui sied donc à l'intrigue. Alors certes les plus critiques trouveront à redire, sans doute sur la facilité d'un scénario qui s'avère peut-être simpliste à leurs yeux. Mais pour peu qu'on se laisse prendre (après tout c'est un peu l'intérêt de ce genre de divertissement), ce film prend des airs graciles de thriller Hitchcockien. Parmi les défauts néanmoins, la dernière partie n'a pas l'efficacité du début et peut-être aurait-on aimé au final un peu plus de mordant et de cynisme. Mais là où un De Palma par exemple en aurait fait des caisses, ce petit film noir a la bonne idée de ne jamais surjouer ses effets. Et un thriller qui n'est pas survendu c'est déjà pas si mal.