BE KIND, REVIEW!

C'est lequel déjà avec sa pepette blonde ? Je me rappelle que de ça moi des armes fatales et que Mel se dégomme l'épaule pour faire genre c'est un boss

Le second, avec la bande de nazis africains du sud ?

Le meilleur !!!
Des nazis, une blonde sexy qui termine au fond de l'eau et un Mel qui cabotine à fond : le bonheur

Le Bras Armé de la Loi aka Long Arm of The Law de Johnny Mak - 1984

J'ai enfin franchi le pas et inséré la galette de ce fameux film fondateur du polar HK.

Malheureusement, à trop attendre, on est un peu déçu. A force de tourner autour du pot et de mater une pelletée de films inspirés de celui-ci, la "fraîcheur" ne peut pas être au rendez-vous. On constate néanmoins qu'à la suite de Men From the Gutter sorti l'année précédente par la Shaw Brothers, et surtout de The Club de Kirk Wong sorti trois ans auparavant, tout le polar HK est là.

En premier lieu cette hargne, figurée en grande partie avec cette caméra à l'épaule, suffisamment présente pour immerger le spectateur, mais pas trop non plus pour éviter la nausée. Ca sent vraiment l'urgence et le chaos dès que ça bastonne un peu.

Mais aussi avec ce ton sans concession, limite nawak, avec des persos prêts à tout et qui justifie tous les excès. Ca ne charcle jamais à moitié. Ca prend donc aux tripes, surtout quand celles des persos se baladent à droite, à gauche.

Enfin, la cerise sur le gâteau ce sont les deux points les plus typiques de ce cinéma, à savoir les touches d'humour "autre" et le sens du spectacle dans la mort héroïque. Là c'est corsé. Entre les blagues avec les putes en mode "lucky stars déviants" et l'énorme final dans les ruelles, c'est du HK pur jus!

Cependant ça ne fait pas complètement oublier les acteurs souvent limite, le début pas hyper folichon ou les courses-poursuites assez frustrantes qui finissent par des ellipses.

7,5/10

Pareil, je tarde à le découvrir, de peur d'être déçu.

J'ai pris une moins grosse claque que pour Men From the Gutter, c'est certain. Mais c'est du bon. Enfin les deux-trois trucs gols vont peut être te faire tiquer.

Le Complot de René Gainville - 1973

Un petit film français sur l'action de l'OAS sur le territoire métropolitain avec un gros casting, c'est vraiment alléchant.

On est malheureusement vite douché par une scène d'exposition complètement surréaliste à base de filature et de course-poursuite sans queue ni tête. Le ton est donné, c'est pas avec les scènes d'action qu'on va prendre son pied!

Finalement, tant mieux, le film vaut surtout pour la grosse galerie de portraits brossés tout au long des presque deux heures que dure le métrage. Tout le monde y passe, membres de l'OAS avec des visions et des motivations très diverses, flics tiraillés entre devoir et conscience, barbouzes gaullistes réalistes et expéditifs... De quoi proposer une vision de l'Histoire nuancée et intéressante.

D'autant plus que l’interprétation est nickel. Rochefort et Bouquet suivent leur partition habituelle, enfin en mode ultra sobre pour Rochefort, pas de voix chevrotante ni d'effet de manche ici. Pareil pour les seconds rôles, que ce soit Duchossoy, Biraud ou Ceccaldi, ils restent dans leur registre et font le boulot. En revanche, Raymond Pellegrin est très largement au-dessus du lot. Son rôle est sans doute le plus fort, mais l'interprétation est corrélativement au poil. Même dans les scènes casse-gueule, comme celle où il se propose de faire l'otage, il s'en sort parfaitement.

Cela permet de fermer un peu les yeux sur le rythme plan-plan d'un thriller pas très émoustillant dont on connait déjà la fin.

6,5/10

L'Enfer des Armes aka Don't Play with Fire de Tsui Hark - 1980

Troisième film du barbichu et il ne dépareille pas dans sa filmo assez fournie.

Il s'agit de vrai cinéma sans concession, fait de fougue, de hargne et de désespoir. Ca transpire le nihilisme de tout côté. A tel point qu'on pourrait croire que ça va virer au nanard (notamment du côté des rôles des gweilos), mais Hark enrobe ça trop bien pour tomber dans ce travers.

Sa plus grand réussite, c'est d'avoir créé un climat et des persos crédibles alors que le pitch est gentiment foutraque. La fille un peu barjo passe bien avec une présentation pas très fine mais convaincante. Sa relation bizarroïde avec les trois gamins n'en est que plus plausible. On sent bien qu'ils se lient par leur envie commune de transgression et qu'ils le restent autant par obligation et peur des représailles, que par envie de continuer leurs conneries.

Une fois ces bases posées, Hark peut y aller franco et les faire plonger toujours plus loin dans l'horreur. Et il n'y va pas de main morte. Tout y passe, sadisme, exécution sommaire, torture... Faut avoir le cœur bien accroché. Sachant que les effets gores sont plutôt réussis et rendent généralement bien.

A noter aussi, le choix du casting vraiment bien vu, plus particulièrement la vénéneuse Lin Chen Chi, absolument parfaite, et Lo Lieh inspiré dans le rôle du flic/frère à la ramasse façon Dirty Harry en chemise à fleurs.

Sur la forme, Hark tâtonne encore à la recherche de son style, reprend des effets à droite à gauche (les emprunts à Kubrick sont assez voyant...), mais globalement on sent qu'il veut y mettre de l'énergie et ça se voit.

Dernière précision, il s'agissait de la version Director's Cut, pas de l'autre machin censuré.

8/10

Swordsmen aka Wu Xia de Peter Chan - 2011

Ca fait plaisir de voir ce genre de film qui revisite intelligemment un genre qui peine à se renouveler. L'ajout d'un léger volet "enquête historique" façon Detective Dee ou Sherlock Holmes de Ritchie étant un atout précieux pour cela. On va dire que ça meuble plutôt bien la première partie et permet de faire planer un doute certain sur l'identité de Donnie Yen et par conséquent de garder un peu de suspens. Chose particulièrement rare dans les films de sabre chinois, à quelques exceptions près.

Côté réalisation, Peter Chan a fait un bon de géant depuis Les Seigneurs de la Guerre. Finie la photo boueuse immonde et les bastons illisibles ultra cut avec quarante mecs qui bourrent dans la mêlée sans pouvoir les distinguer. Welcome les jolis plans larges sur la campagne et ses couleurs chaudes, les combats en 1 contre 1 avec variations de séquences longues et séquences plus découpées (merci Donnie je suppose ) et surtout exit les FX toumoch' qui plombent méchamment les films actuels de l'ancienne colonie.

Le casting est assez réjouissant. Donnie, c'est classique, rien à dire, si ce n'est qu'il ne postulera toujours pas pour un oscar mais l'âge ne semble pas entamer ses qualités martiales. Kaneshiro a le physique du gars pète rouleaux qu'il doit incarner, ça lui va comme un gant. Les autres seconds rôles sont inconnus au bataillon, mais font le boulot. En revanche l'apparition de Kara Hui fait son petit effet. Même si le temps a fait son œuvre et qu'elle n'exhale plus la même grâce qu'auparavant, elle se débrouille encore suffisamment bien pour donner le change quand il s'agit de lever la jambe et trancher des gorges. Enfin Jimmy Wang Yu n'était pas forcément le choix le plus judicieux pour incarner un papy ultra puissant, mais il s'en sort correctement.

Au final, je dirais que sur la forme ça ressemble drôlement à Fearless avec ces plans léchés et ces combats oldschool, mais de la même façon il manque un brin de folie (quoique lorsque Donnie "donne" de sa personne on se croirait revenu 20 ans en arrière) qui caractérisait si bien le cinéma HK d'avant et en faisait tout le sel.

7,5/10

La Relève aka The Rookie de Clint Eastwood - 1990

Dernier round pour Eastwood en tant que flic Hard Boiled à l'écran, il était assez logique de lui mettre dans les pattes un acolyte qui soit plus qu'un simple sidekick sans âme. En plus la mode était aux buddy movies, du coup c'en sera un!

Le scénario tirant sur la ficelle bien éculée de l'antagonisme entre "rookie" et vieux briscard, il était facile de se laisser porter par une histoire par super bandante en balançant des punchlines à intervalles réguliers. Les bons mots sont bien présents en masse et en VF ça tabasse sévère, comme dans les Dirty Harry. Mais en plus on a droit à de vrais scènes WTF qui pimentent joyeusement ce métrage et le font un peu sortir des sentiers battus. Plus particulièrement la course poursuite avec le camion en introduction et surtout "LA" scène de baise, complètement nawak et dont tout le monde se souvient.

En somme, c'est du vrai cinéma du dimanche soir, pas prise de tête ni esthétisant, juste divertissant, cash et sans fioriture. Dans la droite lignée du dernier Dirty Harry (dont il partage la scène de confrontation au restau).

6,5/10

C'te vieille note pour le Donnie... Pas assez d'humour gol et de scènes nawak pour toi

Le pire c'est que c'est exactement ça. Je m'en fous un peu de voir de "beaux" WXP, je veux de la folie et/ou de la générosité.

C'est d'autant plus surprenant que tu ais autant apprécié le dernier WKW. (même si ça n'est pas un WXP...)

Il préfère voir des gouttes de pluie plutôt que Donnie qui tatane.

Pas tout à fait, le dernier WKW est sur la brèche lui aussi. Il n'y a qu'à voir la plupart des réactions négatives ou très mitigées. Certains choix de mise en scène, de narration et esthétiques sont ultra-radicaux, lui donnant cet aspect bancal. Alors que pour Wu Xia, c'est trop propret à tout point de vue. Il n'y a qu'à lire la critique de Scalp d'ailleurs, son premier réflexe c'est de le comparer à des films occidentaux.