BE KIND, REVIEW!

THE MACHINE
• CHALLENGE BOM MAI 2K14 •

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James Caradog (2014) | 5/10
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A vouloir prouver à ses spectateurs qu'il souhaite faire sien les préceptes des robots d'Asimov avec intégrité, James Caradog oublie d'insuffler à son propos sa propre sensibilité et livre à la place d'une relecture personnelle du genre un petit guide de la robotique pour les nuls. C'est dommage, son The machine possède un petit quelque chose qui le rend sympathique, mais on peine tellement à aller le terminer, la faute à un rythme bancal et des enjeux somme toute peu passionnants, qu'il est difficile de se laisser convaincre. A l'image de ce casting on ne peut plus volontaire qui peine à réellement à trouver le bon tempo, The Machine ne parvient jamais vraiment à dépasser son ambition de départ et reste à l'état embryonnaire. On y trouve de jolis préceptes qui ne sont jamais exploités même si l'on sauvera tout de même quelques fulgurances graphiques qui permettent à l'image d'être intéressante par moment.

Pas vraiment manqué, mais un peu trop timide, The Machine semble toutefois motivé par une jolie passion. On devine en effet une authentique envie de la part de James Caradog de communiquer à son tour, avec les moyens dont il dispose, les claques qu'il a reçu du prolifique monde littéraire de la science fiction. Peut être qu'il saura trouver encore plus de ressources pour faire de son prochain projet un film un peu plus solide afin d'aller enfin tutoyer les mastodontes du genre. Car c'est bien la faute aux Blade Runner ou AI, dont l'imagerie et la philosophie sont si maîtrisés, qu'un film comme The Machine, comme ça avait été le cas pour le fébrile Eva, ne semble qu'effleurer son pourtant si vaste sujet.

RETURN TO NUKE 'EM HIGH VOLUME 1

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Lloyd Kaufman (2013) | 6/10
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N'étant pas très calé en Troma - dans le même esprit, je n'ai vu que Story of Ricky et Street Trash-, je ne peux appréhender Return to nuke 'em high avec des yeux affutés, ni même le replacer dans le contexte de la série des Class of Nuke 'Em High qui serait un classique du genre. Mais le film de Lloyd Kaufman semble adapter à sa sauce cet héritage fait de tripailles avec respect et générosité. On passe en effet un bon moment devant cette apologie intarissable du politiquement incorrect. Clichés en veux-tu, en voilà, le tout assaisonné au 30ème degré, voilà de quoi amuser les esprits cyniques et faire râler ceux qui ne peuvent rire de tout.

Quelques longueurs se font cependant parfois sentir, on sent que Kaufman veut bien faire et rassasier son public, mais quelques blagues redondantes tombent à l'eau (le coup du verre de lait qui lui permette de faire quelques apparitions par exemple) et certaines scènes sont un brin trop longues. Du coup, même si l'on sourit souvent, cette mauvaise gestion du rythme, ainsi qu'un côté un peu trop cavalier dans le montage fait qu'on ne parvient pas vraiment à rentrer dans le film. On s'amuse parce qu'il y a un vrai savoir-faire à l'écran quand il faut mettre en scène l'absurde et le gore, mais on a davantage l'impression d'être devant une juxtaposition de court métrages que devant un film homogène. Return to nuke em high manque en effet un peu d'unité.

Toujours est-il que lorsque ce premier volume se termine, on reste sur un bon sentiment. Celui d'en avoir eu pour son argent, et surtout, on a cette impression que le réalisateur est sur la réserve et qu'il peut sans problème hausser son niveau de jeu. Dès lors, une seule pensée nous prend d’assaut lorsque la petite blondinette (Il faut reconnaître à Lloyd Kaufman son habilité à filmer les jolis corps, même si c'est pour les malmener ) annonce le prochain volume, où puis-je rapidement me le procurer ? Preuve que le contrat est en partie rempli. Et puis l'affiche cartonne, ça donne envie d'être indulgent

A NIGHT IN NUDE

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Takashi Ishii (1993) | 7.5/10
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Une jeune femme soumise à son amant décide de le supprimer en couvrant son meurtre avec l'aide d'un homme à tout faire spécialement employé pour l'occasion. Forcément, tout ne se passe pas comme prévu, l'amatrice se laissant surprendre par l'ampleur de la tâche à accomplir. Femme objet meurtrie psychologiquement mais consciente de sa beauté, Nami est un personnage typique du cinoche de Takashi Ishii. Ce dernier s'intéresse une nouvelle fois dans A night in nude au moment précis où sa muse choisit de sortir les griffes pour passer de victime à bourreau. Toujours très habile quand il faut mettre en valeur son actrice, le réalisateur nippon parvient à trouver une belle osmose avec la jolie Nami qui nous offre une belle performance, y compris lors de scènes assez délicates à jouer, comme celle qui la présente au spectateur, dans le club de son patron/amant.

Mais la vraie vedette de A night in nude, ce qui d'ailleurs en fait un film un peu différent des autres que j'ai pu voir du cinéaste, est un homme. Jirô, indépendant qui "nettoie la m*rde des autres" comme il se définit, est en effet à mon sens le personnage central du film. Cumulant les ennuis, le petit homme sans histoire qu'il tente d'être va vite être submergé par sa relation avec Nami. Attiré par la beauté froide de cette dernière, il aura bien du mal à se faire violence, tiraillé entre son instinct qui le pousse à l'éviter pour s'éviter des problèmes et son coeur qui lui dicte le contraire. Les évènements étant contre lui, c'est la violence d'un troisième larron peu diplomate qui choisira pour lui la voie à suivre. Dès lors, à l'image de Nami d'ailleurs, Jirô s'aventure sur un sentier pavé de balles et de poudre dont il n'est pas coutumier. Quitte à se laisser dépasser par ses actes, il est bien décidé à ne plus se faire marcher dessus.

Avec a Night In Nude, Takashi Ishii livre une jolie bobine, noire mais emplie de poésie, pour illustrer l'amour naissant entre deux être que tout semble opposer. Un joli moment qui surfe entre réalité abrupte et onirisme troublant. C'est d'ailleurs à l'occasion d'un rêve qu'Ishii tourne la scène la plus remarquable du film, histoire de rappeler à son public qu'il est, avant tout, un artisan de l'image vraiment doué.

MAN OF TAI CHI

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Keanu Reeves (2014) | 5/10
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Keanu, c'est mon poto, j'l'aime beaucoup, mais là, c'est pas possible. On a beau sentir que le beau gosse qui jouait au ballon et allait titiller la vague avec classe dans Point Break est empli de bonnes intentions et d'une volonté louable de rendre hommage aux arts martiaux chinois, je ne peux me départir de mon objectivité pour parler de ce Man of Tai Chi. Du coup, si j'ai réussi à y prendre ce qu'il a de pas trop mauvais, à savoir un petit devoir de mémoire sur le Tai Chi, porté par un maître très classe de la discipline qui offre au film son unique scène réussie (le duel Maître / disciple et sa fin notamment) ou la présence bonus de Simon Yam, je me suis quand même passablement ennuyé devant un déluge de combat mou du genou qui n'a pu ne serait-ce que me faire sourire de satisfaction.

Quelle idée de choisir comme vedette un mec qui ne ferait même pas trembler mon petit neveu de 3 piges. Faut pas déconner, y a un moment, on a envie de se dire que le mec à l'écran il peut t'éclater en 4 uniquement avec la puissance de son regard. Ce n'est pas le cas du jeune tigre auquel fait confiance Keanu. Pourtant très doué de la tatane, il peine à imprimer son charisme à l'écran. Résultat, on n'y croit pas tout simplement. Quand il s'énerve, on rigole, quand il fait le gentil, on trouve ça normal. Impossible de le prendre en sympathie, ce qui pose un réel souci pour s'impliquer dans le film.

Autre erreur, et fatale, c'est cette double casquette que s'attribue Keanu. S'il se débrouille pas trop mal derrière la caméra, faut lui reconnaître une certaine tenue dans sa mise en scène, même si les combats ne parviennent jamais à tirer l'essentiel du potentiel de leurs jolies chorégraphies, on ne peut pas dire qu'il brille dans son rôle de gros méchant ricain bien vilain. S'attribuer le rôle d'une pourriture prête à corrompre les âmes, c'est louable et même burné, mais le faire sans nuance, en sortant la carte du cabotinage extrême, c'est assez malvenu. Et encore, on pourrait l'accepter en se disant qu'il donne à man Of Tai Chi un petit côté bis furtif amusant. Mais aller jusqu'à lever la jambe sans dépasser la hanche de son adversaire dans un combat final qui se doit pourtant d'être dantesque, c'est flinguer totalement son film. Ni plus, ni moins. On a même de la peine pour lui à ce moment clé de l'intrigue, à tel point que personnellement je n'ai pu le mater en vitesse normale. Par charité, j'ai tabassé ma touche → histoire d'abréger les souffrances de tout le monde.

En bref, y a pas grand chose à sauver de Man Of Tai Chi et ce, même avec toute la bonne volonté du monde. Je fous la moyenne parce que c'est mon pote Keanu et que Simon Yam en guest ça le fait, mais cet enchaînement de bastons mollassonnes qui peinent même à concurrencer un bon JCVD, ça ne vaut objectivement pas la moyenne. Ptet pour le prochain, hein Keanu, c'est promis, tu laisses jouer les autres et t'embauches un DA ?