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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2014

MessagePosté: Sam 12 Avr 2014, 11:59
par Mark Chopper
Faudra pas pleurer après.

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2014

MessagePosté: Sam 12 Avr 2014, 13:01
par Kefren
Non non t'inquiète, au pire je viendrais dire "putain, mais pourquoi est ce que je ne vous ai pas écouté" :mrgreen:

Taxi driver - 7/10

MessagePosté: Sam 12 Avr 2014, 14:41
par Alegas
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Taxi Driver de Martin Scorsese

(1976)


C'est donc avec ce cinquième film que Scorsese connaîtra sa reconnaissance ultime auprès du public et de la critique, notamment via l'attribution d'une Palme d'Or au Festival de Cannes. Si, personnellement, j'ai toujours eu de mal à voir en ce film un chef-d’œuvre, il faut bien reconnaître qu'il n'a pas réellement de défauts à proprement parler, on est plus devant un film tellement basé sur une ambiance et un rythme particulier que l'appréciation se fera donc en fonction du ressenti du spectateur. Il est étonnant de constater que, encore aujourd'hui, Taxi Driver reste un film assez atypique dans la filmographie de son auteur, lui qui apprécie généralement les récits ultra-dynamique, on se retrouve donc avec une œuvre très lente, qui ne raconte finalement pas grand chose à première vue (le sous-texte étant, là encore, plus basé sur le ressenti de chacun) et qui se contente de retranscrire le malaise d'une époque, et très certainement d'une génération entière qui ne se reconnaît plus dans une société, représentée ici par la ville de New-York.

Si le récit est, à mes yeux, pas spécialement captivant, il faut bien reconnaître qu'il n'est pour autant jamais ennuyeux, arrivant à retranscrire parfaitement la décadence psychologique d'un personnage purement scorsesien (à savoir un personnage qu'on ne peut pas aimer, ni détester pour autant). Toutefois, si le film fonctionne réellement, c'est non seulement grâce à la mise en scène de Scorsese (qui se permet même un rôle particulièrement réussi, en plus d'un petit caméo) mais surtout grâce à l’interprétation de De Niro qui transcende totalement l’œuvre. Clairement, Taxi Driver n'aurait pas été le même sans l'aura d'un tel acteur, et ça Scorsese l'avait très certainement compris à l'époque. Pour le reste, il y a la dernière composition musicale de Bernard Hermann, intéressante dans son intention (à savoir mélanger le style du compositeur à une ambiance très jazzy) mais pas spécialement marquante en ce qui me concerne. Bref, je n'y vois toujours pas le très grand film de Scorsese (il a tellement fait mieux depuis, et je lui préfère même Mean Streets) mais ça n'en reste pas moins une œuvre dont la vision est indispensable pour n'importe quel cinéphile qui se respecte.


NOTE : 7/10

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2014

MessagePosté: Sam 12 Avr 2014, 15:03
par Mark Chopper
Davantage un film de Paul Schrader que de Martin Scorsese à mon sens. Culte pour moi à une époque, mais que je crains un peu de revoir.

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2014

MessagePosté: Sam 12 Avr 2014, 16:03
par angel.heart
Bah pourtant c'est toujours un chef-d’œuvre !

C'est quand-même autre-chose que Le loup de Wall Street... :D

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2014

MessagePosté: Sam 12 Avr 2014, 16:20
par Alegas
Je préfère largement ce dernier pour ma part, j'y retrouve bien plus la forme scorsesienne.

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2014

MessagePosté: Sam 12 Avr 2014, 16:29
par Mark Chopper
Mais la forme dont tu parles, j'ai l'impression qu'elle ne concerne que ses films de gangster, non ?

Si tu te fais l'intégrale, je sens que tu vas souffrir devant quelques titres.

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2014

MessagePosté: Sam 12 Avr 2014, 16:43
par angel.heart
Pour la forme, on parle de quoi? Du style ou du niveau de talent?

Parce-que son style je le retrouve dans tous ses films.

Certes, ses "films de gangster" ont pour eux un coté plus fiévreux et rock'n roll... Mais fondamentalement le style reste le même, je trouve. C'est juste qu'il s'adapte à des sujets qui demandent des traitement plus vifs et rentre-dedans...

Non?

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2014

MessagePosté: Sam 12 Avr 2014, 16:45
par Mark Chopper
La mise en scène est moins virtuose dans ses autres films. Ce qui ne veut pas dire qu'elle est moins bonne à mon sens : elle s'adapte simplement à l'idée de grande saga.

Sinon, bon courage pour le prochain Scorsese sur ta liste, Alegas. Il est gratiné.

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2014

MessagePosté: Sam 12 Avr 2014, 16:50
par angel.heart
Tu parles de New York, New York, je suppose.

Moi j'aime bien. C'est très inabouti et particulièrement bordélique mais y a plein de bonnes choses.

M'enfin, moi j'aime tous ses films... :mrgreen:

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2014

MessagePosté: Sam 12 Avr 2014, 16:55
par Mark Chopper
Mais quel bisounours :eheh:

Putain, la souffrance que j'ai connue devant Le Temps de l'innocence.

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2014

MessagePosté: Sam 12 Avr 2014, 17:33
par angel.heart
Le Temps de l'innocence est celui que j'aime le moins, avec Kundun.

Mais, là encore, il y a des qualités indéniables.

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2014

MessagePosté: Sam 12 Avr 2014, 17:54
par Alegas
Mark Chopper a écrit:Mais la forme dont tu parles, j'ai l'impression qu'elle ne concerne que ses films de gangster, non ?


Bah non, un film comme Hugo Cabret a un certain dynamisme que l'on retrouve globalement dans la majorité des Scorsese. Taxi Driver, y'a une réelle volonté de créer une atmosphère "lente".

Sinon pour New York New York je pars confiant : le style scorsesien sur un film musical c'est une évidence à mes yeux. Il n'y a que la durée qui m'effraie un peu.

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2014

MessagePosté: Sam 12 Avr 2014, 18:41
par Mark Chopper
Faut voir la gueule du film musical avec ses décors en carton et le lead féminin :eheh:

Little Odessa - 7,5/10

MessagePosté: Dim 13 Avr 2014, 16:00
par Alegas
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Little Odessa de James Gray

(1994)


Seconde vision et c'est toujours aussi bon. Bien ce que soit le film le moins marquant de la filmographie de James Gray avec The Immigrant, Little Odessa n'en reste pas moins un très bon film qui s'impose aujourd'hui comme les prémices des thématiques principales de son auteur. L'étape du premier film est réussie haut la main, avec un récit qui n'est jamais trop ambitieux, qui tire sa force de sa simplicité, et une mise en scène qui profite de son manque de budget pour instaurer une ambiance très particulière, aidée par une dynamique très cinéma-vérité sur quelques séquences. Les festivaliers ne s'y étaient pas trompés à l'époque, Little Odessa avait tout du film qui annonçait la venue d'un réalisateur intéressant, lui-même très inspiré du cinéma 70's de Francis Ford Coppola, avec qui il partage cette volonté de traiter, à travers les déchirures d'une famille, l'histoire d'un quartier, d'une ville, voire d'une société toute entière.

Dès cette première œuvre, on décelait déjà cette forte tendance à pencher vers la tragédie à hauteur d'homme, et si James Gray ne maîtrisait pas encore totalement l'émotion qui se retrouvera davantage dans ses prochains films, on ne peut que rester difficilement indifférent devant le destin d'une famille totalement détruite, entre un frère tueur à gage banni de son quartier, une mère condamnée par la maladie, un père qui ne sait jamais comment traiter correctement ses enfants, et un jeune garçon totalement paumé, surtout lorsque le final atteint une noirceur assez étonnante, en plus d'être amplifiée par une bande-son qui ferait passer l'histoire pour un grand opéra baroque. Le casting est nickel en tout point, et fait clairement regretter le fait que Edward Furlong se soit totalement fourvoyé après son triplé gagnant dans les années 90. Quand à la mise en scène de Gray, on pense forcément à Coppola dans des séquences précises (notamment dans la dernière séquence entre Roth et son père) et on a le droit à quelques plans bien marquants, comme celui de l'exécution avec ce long silence qui en impose. Un excellent premier film de la part d'un cinéaste qui a, depuis, largement confirmé l'étendue de son talent.


NOTE : 7,5/10