BE KIND, REVIEW!

TRANCE

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Danny Boyle (2013) | 4/10
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Aucune saveur ne se dégage de Trance. A part cette impression d'être pris pour un imbécile, il n'y a finalement rien qui nous reste en tête une fois le visionnage terminé. Il faut dire qu'on se fait littéralement achever en fin de bobine par un dénouement complètement absurde, qui en plus de tenter laborieusement de justifier le côté faussement alambiqué du script manque cruellement d'inspiration. Il y a bien quelques idées graphiques qui essayent de relever le niveau de cet ensemble visuel ultra maniéré, mais on finit par se lasser des effets de style manqués dont abuse Boyle pour masquer le vide dont il pare son nouveau film.

A tout cela, il faut ajouter une galerie d'acteurs complètement en dehors du film. A commencer par un Mcavoy qui surjoue comme je ne l'ai jamais vu faire, à coup de rires psychotiques qui semblent complètement hors de propos. Même Rosario qui nous offre sa belle plastique de façon généreuse ne parviendra jamais à nous faire oublier l'épaisseur inexistante des différents personnages en présence. Quant à la bande de sales tronches qui sont censées apporter la première adversité rencontrée par le protagoniste, on a l'impression d'être devant un mauvais casting de série télé.

Vous l'aurez compris, Trance m'a laissé froid en plus de m'agacer passablement. Et ce n'est pas son dernier acte, que l'on attend impatiemment puisque Boyle ne nous propose rien à part des promesses d'une révélation acide qui n'arrivera jamais puisqu'il est complètement indigeste.

Trance, un film à oublier, sans délai aucun.

LES DIABOLIQUES

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Henri-George Clouzot (1954) | 8.5/10
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Retournement de cerveau en noir et blanc qui nous rappelle avec vivacité qu'un bon film c'est avant tout une histoire à l'écriture solide. Les diaboliques jouit d'un script d'une solidité extrême qui en dépit de quelques longueurs, qu'on lui pardonnera sans rechigner, parvient à nous captiver avec cette histoire simple d'apparence de ménage à trois qui tourne au vinaigre. Bien malin (oui je sais, Logan ) celui qui saura dire vers où veut nous transporter Clouzot lorsque le premier acte se termine et nous laisse un peu circonspect avec cette impression que l'histoire est finie, alors qu'elle ne fait que commencer.

Si les diaboliques porte cette marque des grands, c'est parce qu'il jouit d'un sous texte lucide, acerbe mais traité avec finesse. A travers ces trois personnages qui semblent incarner un mode de vie un peu marginal alors qu'ils sont censés être porteurs d'exemple de par leurs métiers respectifs, Clouzot brosse une nouvelle fois un portrait saisissant de la France d'après guerre. Que ce soit les différents bambins hauts en couleurs, ce couple de locataires routiniers qui servira d'alibi aux deux apprenties criminelles, ou les différents professeurs qui évoluent dans l'école qu'investit le réalisateur, chaque personnage apporte un peu d'épaisseur à ce portrait qui ne se veut pas historique mais nous permet pourtant de remonter le temps en un défilement de curseur.

Clouzot oblige, la mise en scène est aux petits oignons. Sans cesse portée par des prises de vue finement choisies, aux atmosphères lumineuses très recherchées, chaque séquence est une régal pour les yeux. Des noirs et blancs précis aux mouvements de caméra subtiles, on est en présence d'un artisan qui connait son affaire, ça ne fait aucun doute. Mais la véritable prouesse du cinéaste dans Les diaboliques est ailleurs et c'est là la puissance de ce film. Elle est dans son habilité à naviguer entre les genres avec une aisance qui force le respect. Entre la première partie qui lorgne du côté de la critique sociale à la fin qui se mêle de fantastique en passant par toute la partie enquête qui apporte un petit côté polar au film, il y a de quoi se sustenter grassement.

Finalement, le seul vrai bémol qui m'a un peu sorti par moment du film est l'interprétation parfois limite de la jolie Vera Clouzot qui fait un peu pale figure face aux deux gros monstres qui se partagent l'écran à ses côtés. M'enfin, vu le niveau d'excellence de l'ensemble, on passe outre sans arrière pensée et l'on profite avec gourmandise de cet exercice de style maîtrisé aussi divertissant que virtuose.

EVIL DEAD III

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Sam Raimi (1994) | 7.5/10
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Dans la même lignée que les deux excellents opus de la série Evil Dead, à savoir ultra jouissif dans sa démesure et son intarissable torrent d'idées. Sam Raim prouve plus que jamais qu'il est créatif en diable et se permet avec la conclusion de sa trilogie les séquences les plus folles, aidé en cela par son acteur fétiche au top de sa forme. Par contre, contrairement aux deux autres films, Evil Dead 3 accuse davantage le poids des ans, ses effets visuels vieillissent un peu. Il souffre également d'un petit manque d’homogénéité dans son ensemble, alternant les séquences nerveuses et un peu plus longuettes jusqu'à un final décomplexé mais un poil décevant. Il semble en effet que Raimi se perde parfois dans son ambition avec cet Evil Dead 3 et ne sache plus trop comment canaliser ses envies. Du coup il se laisse aller, autant dans l'humour de bas étage que dans son histoire, un peu trop légère par moment. Mais c'est difficile de lui en tenir rigueur tant tout le reste est une récréation revigorante.

Bien entendu, qui dit Evil Dead, dit Bruce Campbell et ce dernier prouve une fois tout son talent. Le bougre aime son personnage et lui donne vie de toute ses forces. Les plus folles séquences du film reposent en grande partie sur sa fougue et il ne manque pas de répondre à l'appel. C'est pas compliqué, comme dans Evil dead 2, c'est un Bruce Campbell show, ni plus ni moins. Bien acide par moment, délicieusement fendard à d'autres (hummm groovy), il nous file le smile en une fraction de seconde. Dès qu'on le voit apparaître dans le cadre en début de bobine, grognon car enchaîné, on sait qu'on va passer un bon moment et c'est le cas !

Comme à son habitude dans cette saga, Sam Raimi se donne corps et âme dans sa mise en scène. Toujours en quête du petit point de vue qui nous surprendra, il offre à ce dernier volet une réalisation aussi folle que les idées qu'il tente de concrétiser. Si par moment c'est un peu fébrile ( dans les animations), c'est quand même souvent de haute voltige, en témoigne toute la première séquence, hommage direct bien punchy à Star Wars.

Evil dead 3, c'est un peu le résumé des deux autres opus. On retrouve la fougue non contenue du premier, pour parfois aboutir à un côté un peu too much qui dessert un peu le film. Mais on retrouve surtout un Bruce Campbell survitaminé et une réalisation dont les idées créatives sont les métronomes. Un pur moment de divertissement, fun et barré, comme on les aime.

NO ONE LIVES

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Ryûhei Kitamura (2012) | 5/10
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Le pitch de départ était alléchant, laissait en tout cas présager du bien badass mais ça reste finalement un peu trop sage et surtout sans surprise pour marquer les esprits. Restent quelques idées sympas, comme ce camouflage humain qui sert de cheval de troie à un Luke Evans bien dans son personnage. C'est d'ailleurs lui le seul véritable intérêt du film, son rôle de vrai cinglé dénué d'émotion avait un bon potentiel, c'est dommage qu'il soit dilapidé sans inspiration. Au final, on se retrouve devant un slasher un peu impersonnel, dans lequelle le pouvoir n'est que d'un côté des forces en présence, à savoir celui du cinglé. C'est le seul élément un peu couillu, d'assumer ce point de vue jusqu'à la tout fin de l'histoire, mais bon, on s'attache si peu à tous les autres personnages (où on les déteste pas assez) que le dénouement ne nous fait finalement pas vibrer.

Petite péloche à se réserver pour des moments passifs devant l'écran. Si vous en attendez autre chose qu'un film popcorn (y a un peu de titties, c'est toujours ça de pris) qui ne demande aucun investissement et n'a rien de très original à proposer, alors vous risquez de trouver le temps bien long, même si No one lives a l'intérêt d'être assez court. Aussitôt vu aussitôt oublié, dommage, y avait vraiment matière à mieux.

HIT & RUN

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Dax Shepard, David Palmer (XVI) (2012) | 6/10
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Du popcorn movie qui livre la marchandise. Il ne faut pas en attendre grand chose, la réalisation est fonctionnelle, peu inspirée, l'histoire est convenue et parfois un peu lourdingue (les amourettes de bas étage au bout d'un moment c'est un peu lourd), mais il plane sur l'ensemble une ambiance bon enfant qui fait sourire. L'humour y est frontal, jamais finaud, mais on rigole, pour peu qu'on n'essaye de ne pas chercher un sens profond aux dialogues. Les acteurs semblent tous prendre leur pied à l'écran. Écrit à coup de parpaing, chaque personnage est une caricature sur patte qui ne fait pas dans la dentelle. Derrière tout ça, il y a une petite histoire de tutures qui vont vites, moi je suis pas contrariant, quand il y a du moulin qui ronronne à l'écran, ça me fait toujours plaisir, et c'est le cas ici.

Un petit film détente sans grande ambition. Voila ce qu'est Hit & Run. Il se ramasse par moment en voulant imiter les grands, mais à d'autres nous arrache un sourire avec sa galerie de personnages bien burlesques (faut voir la ganache improbable de Bradley Cooper ou le flic gay qui "pounce" à loisir, c'est assez WTF). Du lourdos, jamais subtile, inoffensif mais amusant. Par contre, Kristen Bell, c'est juste pas possible, elle m'a plombé pas mal de séquence. La miss parfaite idéale pour les amourettes de bas étage, je m'en serai bien passé

21 JUMP STREET

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Chris Miller, Phil Lord (2012) | 6/10
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Ne connaissant que très vaguement la série dont part cette adaptation comique, je ne ferai pas de comparaison hasardeuse et dirai juste qu'en l'état la version 2012 est plutôt sympathique même si elle ne passe jamais ce cap malheureusement. En effet, trop de déconvenues au menu de cette non exploitation pantouflarde d'un pitch marrant pour se limiter à la pure satire du teen movie. Il y avait pourtant mieux à faire, et les promesses que nous faisaient les deux réalisateurs lors de la phase d'exposition du film ne seront jamais tenues. Exit le choc générationnel qui se limite à l'arrivée des deux ex lycéens en terrain désormais inconnu, on ne devra que se contenter d'une simple inversion des rôles, qui se fait tristement sans nuance. Alors on passe un bon moment parce que le tout est bien emballé, la réalisation si elle n'est pas inspirée fait le boulot sans bavure et on se laisse trimbaler sans broncher pour ce retour à l'adolescence pas très inspiré mais qui passe par toutes les cases habituelles du genre. J'aurais personnellement aimé un peu plus de couilles dans tout ça, en l'état ça reste beaucoup trop nian nian pour me marquer davantage. Restent quelques passages marrants, une bonne humeur globale qui file le smile et un CG Jr qui m'a rappelé avec panache sa sale trogne.

Pour le reste, entre les teens insupportables qui se partagent l'affiche, Jonah Hill qui n'a à son répertoire qu'une seule mimique faciale et le côté je surfe allègrement sur les restes du succès de la saga American Pie, le côté cul en moins (ça va deux secondes les explosions en mode mentos Coco -_-), c'est quand même pas génial tout ça. M'enfin, j'ai quand même passé un moment agréable, mais il y a fort à parier que dans 1 mois je ne me souviendrai d'aucune facette de cette farce pour ados bien trop creuse. Ah si, j'ai bien rigolé devant le caméo des originaux 21 Jump Street cops, j'ai trouvé ça bien amené, ce sera peut être la seule séquence que j'associerai au film ^^