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Master (The) - 8/10

MessagePosté: Dim 20 Jan 2013, 12:10
par Jimmy Two Times
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The Master - Paul Thomas Anderson - 2012


Cinq ans après Threre will be Blood, Paul Thomas Anderson revient avec un nouveau choc des titans entre deux personnages hors normes qui vont se lier au travers d'une relation amour-haine source de création et de destruction. Freddie Quell, ancien combattant dans le Pacifique, est un homme perdu dans l'alcool (qu'il fabrique lui-même) et complètement inadapté à la vie d'après-guerre. Sa rencontre avec le fameux "Maître", Lancaster Dodd, leader charismatique de la Cause, va bouleverser son caractère d'homme rustre et indomptable.

Difficile de ne pas faire un parallèle avec le précédent film de PTA lorsque l'on découvre ce nouvel opus. A la différence majeure que The Master se concentre exclusivement sur ses personnages et fait pratiquement abstraction de toute toile de fond. La ruée vers l'or noir servait le propos mégalomane de Daniel Plainview dans There will be Blood, accroissant ainsi la fascination pour son personnage mais ici, le spectateur ne saura presque rien sur les fondements de la Cause et ses aspirations. Une"secte" naissante qui voit son gourou se nourrir de ses rencontres avec les brebis qu'il juge égarées. Ici, l'homme religieux (enfin, selon ses propres préceptes) soumet le marginal à son dictât, alors que dans There Will be Blood, c'était le marginal (Plainview était un capitaliste précurseur assoiffé de pouvoir) qui tenait sous sa coupe l'homme pieux.


Ces relations hypnotiques entre des hommes que tout oppose sont la marque de fabrique du cinéma de PTA, qui radicalise encore plus sa démarche et laissera nombre de spectateurs sur le carreau. Pris individuellement, The Master a tout pour dérouter. Replacé dans le contexte de l'oeuvre de son auteur, il trouve une résonance et une cohésion qui incite à la réflexion. On ne peut cependant pas tout excuser à ce film pour la simple raison qu'il sort de l'esprit hautement créatif d'un cinéaste sans équivalent dans la profession (et encore plus pour un jeune quadra). Pendant 1h15, on est captivé par les joutes verbales régulièrement enthousiasmantes entre les deux interprètes principaux. Mais il reste encore une heure de métrage au cours de laquelle PTA radote à plus ou moins forte dose (le rite/exercice consistant à enchaîner les allers/retours entre un mur et une fenêtre est barbant).

Paradoxalement, et alors que The Master se conclue de manière bien moins pessimiste que TWBB, c'est le besoin de liberté de Freddy Quell, qui se soustrait partiellement de l'influence de Lancaster Dodd dans la dernière partie du film, qui coïncide avec la baisse d'attention (voire l'ennui) éprouvée par l'audience. Il faut dire que les performances assez énormes de Joaquin Phoenix et de Philip Seymour Hoffman lors de leurs scènes communes ne sont pas étrangères à l'attrait pour cette histoire aussi fascinante que rebutante. On peut reprocher au premier quelques élans cabotins mais sa prestation force tout de même le respect. Amaigri, bourré de tics et communiquant de manière syncopée, il impressionne. Son partenaire de jeu est à l'avenant, transcendé par les convictions illusoires de son personnage. Le teint blafard d'Hoffman, qui vire au rouge écarlate lors de quelques accès de colère ou de discours enflammés au nom de la Cause, sert parfaitement le rôle. Amy Adams est également très bonne, inquiétante car ne laissant apparaître aucun doute au sujet de ses convictions.



Visuellement, PTA rend l'ordinaire extraordinaire. Son drame multiplie les cadrages audacieux et transforme des plans qui seraient d'une banalité confondante chez la concurrence en tableaux somptueux. On est régulièrement sans voix devant la beauté des images. Jonny Greenwood récidive à la musique pour un résultat toujours aussi atypique mais peut être moins inspiré que lors de leur précédente collaboration. Enfin, comment ne pas voir un brin d'autobiographie dans ce film qui traite de la soumission et de l'influence. PTA reprend encore un peu plus le flambeau abandonné par ses maîtres. On tient peut être ici son film le plus kubrickien (est-ce un mal ou un bien, chacun en jugera). Son prochain projet sera cependant décisif car The Master divise grandement, même parmi ses plus fidèles admirateurs. Le génie aujourd'hui reconnu aurait tôt fait de se muer en marginal reclus, comme ses personnages en quelque sorte...


8/10

Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2013

MessagePosté: Dim 20 Jan 2013, 18:48
par Jimmy Two Times
Qui ne dit mot consent. 8)
Le film pourrait faire une apparition éphémère dans le top avec une nouvelle critique ponctuée d'un 8.5/9.

Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2013

MessagePosté: Dim 20 Jan 2013, 19:48
par Val
J'en connais certain qui se ferait un plaisir de le faire sortir. :mrgreen: :wink:
Sinon, très bonne critique. :super:

Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2013

MessagePosté: Dim 20 Jan 2013, 20:42
par Jimmy Two Times
Ouais, je me doute bien...
Il m'a fallu quelques jours pour digérer et trouver les mots et une note. Malgré ses defauts, The Master est entêtant. Merci, Dude :wink:

Poursuite (1996) - 2/10

MessagePosté: Mar 22 Jan 2013, 08:12
par Jimmy Two Times
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Poursuite - Andrew Davis - 1996


Alors là, on peut difficilement faire pire en matière de copier/coller minable du dernier succès à la mode. Poursuite reprend exactement le même schéma qui avait fait le succès du Fugitif avec Harrisson Ford. Sauf qu'ici, tout est raté de A à Z. C'est filmé avec les pieds, les acteurs ne croient pas à ce qu'ils jouent et ça se voit (ils sont tous nuls), le rythme est léthargique ( enfin des fois Keanu Reeves et sa copine courent), la totale. Non mais sérieux, les enquêteurs du FBI, on dirait qu'ils sont à la recherche du chat de leur grand mère tant ils en ont rien à foutre. De temps en temps, ils ont un éclair de génie ('je me demande si le p'tit Keanu ne serait pas innocent'...:eheh:). En fait, il n'y a strictement rien à dire sur ce film. C'est le néant absolu. C'est moche. C'est même pas drôle. Un truc complètement con, voilà tout. En temps normal, le caractère inoffensif de l'entreprise me rendrait plus indulgent. Mais là, non. Comme j'ai vu Detachment ce mois ci, je vais être gentil et mettre 2.


2/10

Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2013

MessagePosté: Mar 22 Jan 2013, 10:00
par Jack Spret
C'est dans celui là où, quand il se fait poursuivre, il franchit un pont mobile ?
Si c'est ça, c'est la seule scène dont je me souviens :eheh:

Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2013

MessagePosté: Mar 22 Jan 2013, 10:03
par zack_
Moi je me rappel d'un méga souffle qui poursuit Reeves après une explosion. Après je me rappelle vaguement d'une histoire de recherche sur l'eau qui était pas trop mal. Enfin à mon avis la revision doit faire mal comme les Broken Arrow et compagnie qui sont de la même trempe.

Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2013

MessagePosté: Mar 22 Jan 2013, 10:05
par Jimmy Two Times
Jack Spret a écrit:C'est dans celui là où, quand il se fait poursuivre, il franchit un pont mobile ?
Si c'est ça, c'est la seule scène dont je me souviens :eheh:


Oui, c'est ça. Vlà la scène épique! Le pont se lève et les flics qui lui courent après font du toboggan! On se croirait chez Benny Hill. Manque plus que la musique... :lol:

Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2013

MessagePosté: Mar 22 Jan 2013, 12:48
par Alegas
Je l'aimais bien quand j'étais gamin celui là. :oops:

Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2013

MessagePosté: Mar 22 Jan 2013, 14:04
par Scalp
Je suis sur qu'il a des fans caché ce film, je parierais bien sur Heatmann et Jed :mrgreen:

Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2013

MessagePosté: Mar 22 Jan 2013, 14:19
par Jack Spret
Ce film, c'est plutôt bien quand t'a jamais vu Le fugitif justement :eheh:

Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2013

MessagePosté: Mar 22 Jan 2013, 14:23
par osorojo
J'en ai un bon souvenir moi, j'suis sur que je le revoie avec plaisir :eheh:

En fait, ils m'avaient acheté avec le coup du moteur à hydrogène dès le départ je crois :mrgreen:

Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2013

MessagePosté: Mar 22 Jan 2013, 14:53
par Heatmann
Scalp a écrit:Je suis sur qu'il a des fans caché ce film, je parierais bien sur Heatmann et Jed :mrgreen:



fan , non certainement pas , mais c'est pas si mauvais que ca , c'est bien mieux que salt ou le derniere bourne par exemple

Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2013

MessagePosté: Mar 22 Jan 2013, 15:03
par Scalp
J'en étais sur :eheh:

Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2013

MessagePosté: Mar 22 Jan 2013, 15:15
par Heatmann
ben quand on voit les machin qu on se tape dans le genre de nos jour , ouai chain reaction a coter c est pas si mal . le truc de angelina jolie moi j'etait facepalm du debut a la fin , la le davis il a un gros rythme , enfin bon suite a un 1/10 ca va etre chaud de venir en dire du bien surtout que je l ai pas vue depuis + de 12 ans