BE KIND, REVIEW!

Premier long-métrage d'Alexandre Courtès qui a depuis réalisé quelques segments très sympathiques du film à sketchs Les Infidèles, et on est clairement devant une petite réussite. Car si The Incident est loin d'être un film qui fera date dans la production horrifique, le film s'impose parmi ce que l'on a pu voir de mieux venant de la vague de genre française. La grande force du métrage vient vraiment de sa volonté de proposer quelque chose d'inédit, notamment avec ce point de vue génial que sont les cuisiniers d'un asile psychiatrique qui vont finalement se retrouver enfermés malgré eux et être témoins d'un gigantesque massacre. La première moitié est tout simplement excellente, avec une ambiance terriblement oppressante qui donne tout de suite le ton de ce qui va arriver par la suite, du coup on ne peut qu'être un peu déçu par le reste du film qui souffre d'un manque d'enjeux (le film marche en tant que survival mais ça manque de véritables objectifs passé la séquence du bureau) et surtout d'un final dont on comprend difficilement les aboutissants. Néanmoins, il serait dommage de passer à côté de ce film, tant Alexandre Courtès en impose pour un premier long-métrage, avec une mise en scène soignée qui permet à The Incident de posséder un véritable cachet visuel. Un réalisateur à suivre de très près assurément.

Premier film de la fameuse Phase 2 de Marvel Studios pour préparer le retour inévitable des Avengers. On nous promettait des films dirigés par des grands réalisateurs et conteurs, des héros torturés qui rentreraient dans une phase sombre de leur histoire, autant dire que l'objectif est totalement loupé avec ce Iron Man 3 qui non seulement ne montre aucun changement significatif dans la politique des films Marvel, mais qui en plus se permet d'être le pire film de la trilogie, rivalisant avec la qualité d'un film comme Thor. Du coup, c'est difficile de ne pas crier au foutage de gueule puisqu'on est ici en face d'un métrage bien plus détestable que le précédent volet qui, lui au moins, ne tentait pas de se prendre autant au sérieux. Au programme donc, un héros soi-disant torturé qui a finalement un simple trauma inexpliqué vis à vis du climax final de The Avengers, une relation d'amitié avec un jeune garçon qui s'est trompé de film, de l'humour toujours aussi ridicule avec une blague scatologique, une trame reprise sur le schéma du second opus (un bad guy qui en manipule un autre), une icône de l'univers Iron Man ridiculisée, un concept jamais exploité (qu'en est-il du fait que Stark a justement été capturé par les forces du Mandarin dans le premier opus avant de devenir Iron Man ?), un bad guy qui crache du feu, un retournement final bidon et des séquences d'action jamais intéressantes sur une intrigue ennuyeuse, autant dire que ce film nous vend du rêve. Quel que soit le degré d'implication de Shane Black, on a toujours l'impression de regarder un film de producteur sans âme, et la fameuse Phase 2 se révèle être identique à la précédente, avec des héros qu'on ne prend jamais totalement au sérieux pour acquérir un public toujours de plus en plus jeune (et là on se rappelle que c'est Disney qui possède Marvel Studios, le hasard fait bien les choses). Du foutage de gueule intégral qui crée du coup une véritable appréhension autour des prochains films de la firme. En espérant que la suite de Captain America et Ant-Man seront bien plus agréables à regarder, ça serait déjà ça.

Troisième film de Jeff Nichols et troisième réussite. Le bonhomme s'impose facilement comme l'un des réalisateurs les plus doués qui ont pu apparaître dernièrement dans l'industrie cinématographique hollywoodien. Et bien que ses films soient des œuvres indépendantes, on est bien loin des œuvres typées Sundance qui font souvent parler d'elles pour pas grand chose, puisque Nichols arrive à créer des véritables idées de cinéma au service d'un univers ou d'une intention à laquelle on peut difficilement résister. Après un Shotgun Stories d'une violence contemplative sur la vengeance, un Take Shelter hypnotisant sur la psychologie extrême d'un homme qui souhaite protéger sa famille, voilà que Nichols nous offre Mud, sorte de conte qui fait clairement référence aux écrits de certains grands auteurs américains (on pense à Steinbeck et surtout à Mark Twain) mais aussi à la propre enfance du réalisateur.

Mud est d'ailleurs de loin son film le plus personnel, ce qui se ressent tout le long avec des thèmes comme la tension familiale (sujet toujours sous-jacent chez Nichols), la recherche d'un confident de confiance, la déception du premier amour ou encore la peur enfantine du divorce de ses parents. Couplés à des symboliques fortes où le spectateur n'aura pas tout les indices en main afin de se faire sa propre opinion (la croix, le serpent tatoué ou tout simplement le Mississippi lui-même), ces thèmes deviennent rapidement des éléments indissociables d'un récit prenant, où un jeune garçon fera tout pour aider un fugitif qu'il considère comme le seul adulte de confiance qu'il connaisse. Et si ce récit pourra un peu décevoir dans sa conclusion avec une résolution qui paraît un peu trop facile, force est de constater que l'émotion est bien là, rendant l’œuvre très attachante dans sa globalité. Une nouvelle fois, Nichols renouvelle sa mise en scène et après avoir puisé ses inspirations dans les premiers films de Terrence Malick et de M. Night Shyamalan, il se tourne clairement ici vers un cinéma plus proche de celui de Steven Spielberg dans les thématiques (bien que la volonté de filmer la classe moyenne américaine a toujours été présente chez Nichols, ici l'enfance n'a jamais été aussi primordiale) mais aussi dans la façon de gérer une caméra beaucoup plus en mouvement qu'auparavant.

Mais la grande force du film vient aussi de son casting tout simplement magistral. Matthew McConaughey confirme ici une véritable volonté de changer l'orientation de sa carrière et trouve en plus ce qui est très certainement son meilleur rôle, Tye Sheridan, que l'on avait aperçu dans The Tree of Life, est convaincant du début jusqu'à la fin, et les seconds rôles sont tous aussi bons les uns que les autres avec plusieurs têtes connues comme Sam Shepard, Michael Shannon ou Ray McKinnon. Même Reese Witherspoon est étonnante, c'est dire si la direction d'acteurs est excellente. Un troisième très bon film de la part de Jeff Nichols qui confirme tout le bien qu'on pouvait penser de lui. Le prochain sera attendu impatiemment de mon côté.

Films vus :

94 : Samsara, Ron Fricke, 2011, Ciné VOST 4K : 9/10
95 : Toy Story 3, Lee Unkrich, 2010, Blu-Ray VF : 7,5/10
96 : 12 Monkeys, Terry Gilliam, 1995, DVD VOST : 8,5/10
97 : Moulin Rouge !, Baz Luhrmann, 2001, Blu-Ray VOST : 10/10
98 : Rise Of The Guardians, Peter Ramsey, 2012, Blu-Ray VOST : 7/10
99 : Violent Saturday, Richard Fleischer, 1955, Blu-Ray VOST : 7/10
100 : Perfect Mothers, Anne Fontaine, 2013, Ciné VOST : 4,5/10
101 : Side Effects, Steven Soderbergh, 2013, Ciné VOST : 7,5/10
102 : Oblivion, Joseph Kosinski, 2013, Ciné VOST : 5,5/10
103 : Red Tails, Anthony Hemingway, 2012, Truc VOSTA : 4/10
104 : Soylent Green, Richard Fleischer, 1973, Blu-Ray VOST : 6/10
105 : The Vikings, Richard Fleischer, 1958, Truc VOST : 7/10
106 : 20 000 Leagues Under The Sea, Richard Fleischer, 1954, Truc VO : 6,5/10
107 : The Grandmaster, Wong Kar-waï, 2013, Ciné VOST : 6,5/10
108 : Good Boys Use Condoms, Lucile Hadzihalilovic, 1998, DVD VO : 5/10
109 : La Cara Oculta, Andrés Baiz, 2011, Blu-Ray VOST : 4/10
110 : The Boston Strangler, Richard Fleischer, 1968, Blu-Ray VOST : 6/10
111 : The Croods, Chris Sanders & Kirk DeMicco, 2013, Ciné 3D VOST : 8/10
112 : Schindler's List, Steven Spielberg, 1993, Blu-Ray VOST : 10/10
113 : The Incident, Alexandre Courtès, 2011, Blu-Ray VOST : 6,5/10
114 : Iron Man 3, Shane Black, 2013, Ciné 3D VOST : 4/10
115 : Mud, Jeff Nichols, 2013, Ciné VOST : 7,5/10
116 : Sympathy For Lady Vengeance, Park Chan-wook, 2005, Blu-Ray VOST : 5/10
117 : A Christmas Carol, Robert Zemeckis, 2009, Blu-Ray VOST : 8/10
118 : Saving Private Ryan, Steven Spielberg, 1998, Blu-Ray VOST : 10/10
119 : Brigadoon, Vincente Minnelli, 1954, DVD VOST : 7/10
120 : The Bridge On The River Kwaï, David Lean, 1957, Blu-Ray VOST : 7,5/10
121 : L’Écume Des Jours, Michel Gondry, 2013, Ciné VF : 4/10
122 : Predator, John McTiernan, 1987, Blu-Ray VOST : 7,5/10
123 : A.I. Artificial Intelligence, Steven Spielberg, 2001, Blu-Ray VOST : 9/10
124 : Across The Universe, Julie Taymor, 2007, Blu-Ray VOST : 7/10



Découverte du mois :




Autres découvertes marquantes :