BE KIND, REVIEW!

Vous faites les mecs indulgents quand ça vous arrange hein

Je trouve que ça ne vaut pas un bon Fukasaku.

Pas besoin d'indulgence, je vois pas ce qu'on peut demander de plus à ce dernier voyage. Perso, les images, les chevauchées à en perdre haleine, les liens qui se créent autour d'un feu, ça suffit à mon bonheur. C'est vous qui être trop exigeants pour le coup. On est dans du récit minimaliste, et face à un film qui est là pour raviver de beaux souvenirs de cinéphile. Rien de plus, rien de moins.

Mark Chopper a écrit:Je trouve que ça ne vaut pas un bon Fukasaku.

Pour une fois, j'aurai dit l'inverse.

Jimmy Two Times a écrit:Bande de pisse froid! Un banjo, un vieux canasson et roule ma poule, moi je signais pour 10 heures de randonnée dans les hauts plateaux boliviens!

Tiens, j'ai oublié de parler de Sam et de son banjo... il cazoï un peu les oreilles quand même.

T'es sûr que ton cornet acoustique n'était pas cassé?
Je trouve ça excellent quand il pousse la chansonette le vieux Sam

La Balance de Bob Swaim - 1982

Précautions d'usage avant de lire cette critique, il m'en faut parfois peu pour que je kiffe un polar français 80's!

Là on est plutôt bien servi. Swaim a parfaitement bien capté l'ambiance du Belleville de l'époque : les rues et les arrières-cours cradingues, les restos "méditerranéens", les mecs en tenue du bled, les hôtels sordides. Tout y est.

L'histoire ne pète pas plus haut que son cul, mais ça a le mérite de fonctionner sans souci. Les motivations de chacun sont claires, il n'y a pas de trou ou d'ellipse tordues, c'est carré. Le vrai point fort, c'est la pelletée de tronches connues. On se croirait même dans Le Grand Pardon à ce niveau. Mais comme dans le "chef d’œuvre" d'Arcady, tout le monde n'est pas au niveau. Côté flic, c'est très variable. Quand l'ambiance est à la déconne et qu'ils se balancent des vannes à deux balles, ça va. Mais quand on passe aux choses sérieuses, bonjour les dégâts... Malavoy et Berry, c'est souvent tangent, les autres, ça part rapidement dans le mur (Florent Pagny... ).

En revanche les voyous sont plus relevés. Maurice Ronet a un rôle pas possible. Tellement casse-gueule qu'on se demande comment autre chose que la faim a pu l'inciter à signer. Mais il a vraiment la classe et s'en sort sans problème. Tcheky Karyo et Léotard n'ont pas besoin de jouer, ils sortent leur partition habituelle. Mais l'énorme surprise, c'est Nathalie Baye! J'adore complètement. Elle incarne à la perfection la prostituée indépendante et amoureuse, toujours dans le ton, jamais dans l'excès, que ce soit intime avec Léotard ou gros bras avec Berry, elle sort toujours le grand jeu.

Du coup, il y avait moyen de faire un bon film de flic sympa, violent comme il faut, pas trop réaliste, mais un peu quand même. Malheureusement la fin part largement en sucette, avec un empilement d'événements improbables vraiment gênant. Dommage, ça gâche le plaisir simple né de l'ambiance générale de la première heure.

6,5/10

Va falloir que je le mate celui là, histoire que je puisse dire par la suite que Siri a fait mieux.

Je pense qu'ils n'auront quasiment rien à voir. Le côté "remake", ce sera juste pour pouvoir coller sur les affiches "...films ayant reçu trois césars" sans se fouler.

Gallipoli de Peter Weir - 1981

Un petit film sur les australiens engagés dans la première guerre mondiale, ça a le mérite d'être un chouïa original.

C'est pas le seul truc original, mais globalement ça reste hyper classique, dans l'esprit et la construction : présentation des persos et de leurs motivations, en appuyant sur leur naïveté, le côté australien loin de tout aidant pas mal, entrainement en Egypte et finalement le feu en Turquie. On va laisser de côté l'Egypte, tellement c'est caricatural, mais ça a le mérite de donner lieu à quelques plans mythiques.

En revanche la première partie est vraiment intéressante. L'utilisation à ce moment de la musique de Jean-Michel Jarre donne un côté surréaliste, bizarre, collant vraiment bien avec l'idée que les persos sont au milieu de nulle part à l'autre bout de la planète. La création des liens entre Gibson et Lee vient naturellement, leur traversée du désert est sympa à suivre. Weir arrive sans peine a créer de l'empathie pour eux.

Cela nous amène à la dernière partie, les cotes de Gallipoli, tout aussi surréaliste que l'Australie, mais là, Oxygène de Jarre y sonne faux, on s'attend à quelque chose de plus héroïque et de plus terre à terre. Dommage. Mais Weir donne toujours à voir des plans et séquences superbes, notamment celle dans le cimetière, à la tombée du jour, quand les troupes montent au front hors champ... Superbe.

La fin tragique aurait pu être magnifique, mais je trouve que tout est trop téléphoné, longtemps à l'avance en plus, du coup on attend qu'une chose, qu'on en finisse. Et l'adagio en boucle et à toutes les sauces, ça soule un peu. Ca m'a vraiment gâché le visionnage, bien plus que tous les gags un peu foireux en Egypte.

6,5/10

J'ai retrouvé un ficher word avec des critiques anciennes (essentiellement celles de rama, les autres je les ai repostées depuis longtemps). Du coup je les muscle un peu et les poste à nouveau ici pour qu'elles ne soient pas perdues.

Men From The Gutter de Nam Nai Choi - 1983

Impressionné! Jamais je n’aurais pensé tomber sur un polar HK de cette trempe en mettant cette galette dans mon lecteur.

C’est le genre de film « sec », sans bout de gras, qui ne s'attarde que sur l'ambiance et l'action. Pour le coup l'atmosphère est particulièrement réussie. Le côté noir est relevé par un score proche de celui d’Assault de Carpenter et l’omniprésence des scènes de nuit. Et puis ça ne finasse pas, exit l'humour et la psychologie de comptoir, on va à l'essentiel! Ca blaste méchamment tout au long du film.

Le scénario n'est pas le point fort du métrage, mais il est plutôt bien vu avec un flic hard boiled et son équipe qui doivent empêcher un braquage de fourgon et en parallèle éviter le meurtre d'un ponte du trafic de drogue. L'action est bien répartie avec courses poursuites (la première est démentielle avec le gangster à pied qui est poursuivi par des flics à pied et en voiture), fights et gunfights qui sentent le souffre : les coups de feu et les chutes font vraiment mal. On est tenu en haleine du début à la fin.

Pour couronner le tout, la scène finale est vraiment d'anthologie avec un 1 Vs beaucoup trop, où s'enchaînent fights et cascades avec une lisibilité et un rythme à peine croyable pour l'époque.

Voilà un film à sortir de l'ombre, car sans tête d'affiche et très éloigné des délires habituels de son réalisateur.

8/10

Ca commence bien

Je l'ai vu il y a au moins 4 ans maintenant et j'ai encore quasiment tout le film en tête, quelle claque!