BE KIND, REVIEW!

L'Attaque de la Malle-Poste aka Rawhide d'Henry Hathaway - 1951

Un petit western en forme de prise d'otage.

Mais je crois que je n'aime vraiment pas les films de ce genre. L'important je trouve que c'est de créer une relation ambiguë entre les captifs et les ravisseurs, autrement le déroulement est toujours un peu le même et rarement passionnant. Les otages essaient systématiquement de se faire la malle et ça crée de la tension artificielle puisqu'on sait pertinemment que ça va échouer... Et là on est servi, Tyrone Power n'ayant pas vraiment de bollocks, c'est gentiment léthargique.

Les portraits des persos ne sont pas davantage passionnants : la femme forte, les évadés pas futés, Power qui apprend la vie, rien d'extravagant donc, sauf le chef des bandits qui avait du potentiel et des scènes intéressantes, notamment celle de l'interview, mais il n'est jamais mis en situation d'avoir à faire autre chose que le méchant. Ca fait un peu gros gâchis.

Reste le talent d'Hathaway pour mettre en boîte un film normalement en huis-clos sans avoir l'impression que s'en soit un. A l'inverse total de La Maison des Otages de Wyler. Reste aussi quelques scènes un peu couillues pour relever l'attention de temps à autre.

5/10

Pffff, ça manque de pirouette j'imagine.

Mouais, ta critique ne me convainc pas plus que ça.

Et ça manque de pyjama aussi.

EDIT : d'ailleurs ça doit être un signe, j'ai coupé l'entretien avec Tatav assez rapidement.

Jack Elam qui veut buter un gamin, paf bonus.

Surtout avec la tronche de pervers qu'il se paye à ce moment là. Mais bon, il "veut" juste.

Oue enfin vu la date tu voulais pas qu'on ai un hs sur un gamin quand même, c'est pas un cat 3

Underworld : Nouvelle Ere de Måns Mårlind et Bjorn Stein - 2012

Des vampires et des loups-garous! Avec Madame qui suit assidument Vampire Diaries, ça me sort un peu par les trous de nez en ce moment. Enfin là ils se foutent sur la tronche non-stop, ça peut être regardable.

Regardable, c'est vite dit. Dans une ambiance fin du monde/loi martiale, ça ne démarre pas trop mal avec les monstres qui s'en prennent plein la gueule. Mais dès que l'histoire principale reprend le dessus, en mode Resident Evil, ça se met à sérieusement sentir le pâté. Scénario bateau façon radeau de la méduse, avec complot et tout et tout. Scène de stomb en full CGI, pas trop moche, mais sans intérêt. Gunfights rigides malgré les fameux chargeurs "Lucky Luke". Ampoules qui clignotent tout le temps et budget bagnole ridicule (les mecs roulent en Volvo 740... ).

En gros : ça pique, et ça peut limite rendre épileptique. Du coup que reste-t-il d'intéressant? Ben toujours Kate Beckinsale en tenue latex moulante et une scène rigolote où elle glisse une grenade dans le corps de son adversaire.

3/10

pabelbaba a écrit:
Karaté Bullfighter aka Champion of Death de Kazuhiko Yamaguchi - 1975

Sonny Chiba qui s'en prend à un taureau à main nue, ça sent encore le film de poète qui s'ignore...

Techniquement, c'est le premier volet (avec Karaté Bearfighter et Karaté for Life, tout un programme!) de l'adaptation d'un manga racontant la vie d'un célèbre karatéka après la seconde guerre mondiale. Lassé de voir le karaté devenir une simple "danse" où les adversaires ne se touchent pas, il s'emploiera à faire revenir son art à quelque chose de plus "viril".

Du coup quand ça cogne ça fait pas semblant. Chiba, comme à son habitude, cogne pour faire mal et gagner. Ce n'est pas particulièrement esthétique, ça a surtout pour but d'être efficace. Et c'est assez réussi, les fights sont plutôt expéditifs et filmés avec des effets un peu bizarres, notamment la shaky camera subjective (attention de ne pas avoir le ventre trop plein). C'est dans ces moments-là qu'on ressent un peu la présence de Norifumi Suzuki, qui aurait signé le scénario.

Autrement l'histoire ne casse pas des briques (contrairement à Chiba, qui lui peut péter 17 tuiles d'un coup!) à base d'amour contrarié et de rédemption pas très claire. Mais qu'importe, on a de la tatane de kalitay avec un Chiba bien vénère, et surtout cette scène quasi nanardesque où il affronte bel et bien un taureau.

6,5/10

Je viens de finir de le mater à l'instant et tout pareil ( jusqu'à la note ).

Je vais m'enchaîner les autres très rapidement...

Ted de Seth Macfarlane - 2012

Je ne suis pas un gros fan de l'humour du réalisateur, il m'arrive souvent de zapper au milieu d'un épisode des Griffin ou d'American Dad (c'était moins le cas pour le Cleveland Show bizarrement...), ses histoires ne tenant que rarement la route plus d'un quart d'heure. C'est un peu pareil sur un film complet. La première heure se suit sans peine, avec la présentation des persos, du concept et son utilisation assez marrante. Quoiqu'à ce niveau ce n'est pas dingo. Les gags à base d'herbe et d'alcool, ça va 5 minutes, mais sur une heure, ça fait long. En plus on n'est pas aidé par des st ultra soft (genre hookers = pouffes) qui affadissent énormément les dialogues.

Ca aurait pu aller jusque là. Mais comme dans toute bonne comédie mal écrite, on nous sort un semblant d'histoire dans la dernière demi-heure, et comme d'hab c'est juste là pour meubler. Ranafoute de l'enlèvement de Ted, de la prise de conscience de Marky Mark et du retournement de veste de Miss 70's Show. On veut rire, pas suivre une sitcom toute pétée.

D'ailleurs niveau cast ça sent très fort le troisième choix de sitcom bidon. Le gars de Community, je l'aime bien, mais là il fait vraiment Barney Stinson du pauvre. Giovani Ribisi, toujours aussi à côté de ses pompes. Miss 70's Show, ben, elle fait du That 70's Show (la scène où elle fait genre elle regarde son mec avec compassion au bar... ). Sans parler des caméos pas folichons. Seul Marky s'en sort à peu près.

Le bilan n'est vraiment pas joyeux, pourtant le concept était prometteur.

5/10

Identification d'une Femme de Michelangelo Antonioni - 1982

Comme souvent avec Antonioni, je pige pas tout, mais j'aime bien.

Comme d'hab, le film s'attarde beaucoup sur les rapports humains, les problèmes de communications, voire d'identié, le doute... Dit comme ça, ça sent le film auteurisant casse-bonbon. D'ailleurs ça y ressemble fort, notamment avec la storyline façon thriller qui n'aboutit pas. Mais c'est sans compter sur Tomas Milian, ultra-sobre, en mode pré-Cuchillo, quand il apparaissait dans les films italiens de série A, mais avec bien plus de bouteille.

Il incarne Antonioni à merveille (le film est en grande partie autobiographique), se donne à fond (il ne fait pas semblant dans les scènes chaudes, qui sont du niveau de celles de Revenge), et ne se donne jamais de grands airs d'auteur, alors que le rôle et ses manies habituelles s'y prêtaient. Pas de Milian-show donc, on voit ici son autre facette, celle d'un acteur vraiment doué, comme Belmondo quand il ne fait pas du Bébel.

En face la cast féminin assure tout autant, Daniela Silverio arrive à être énigmatique sans être ridicule et en restant désirable, Christine Boisson, que je n'aimais vraiment pas avant (son rôle dans Rue Barbare... ) s'en sort vraiment bien alors que le rôle était aussi casse-gueule.

Niveau réalisation, c'est du Antonioni, certains cadres et séquences sont très soignés, les décors choisis avec soin, le montage est un peu bordélique, mais on s'y retrouve sans peine.

Reste la BO, complètement 80s, qui fait baigner le film dans une atmosphère étrange, parfois totalement WTF, comme la scène sous les draps avec Souvenir d'Orchestral Manœuvre in the Dark en fond...

7/10

Hallucinations aka Scared Stiff de Lau Kar Wing - 1987

Voilà un film HK 100% pur jus, totalement bancal mais aussi complètement jouissif.

L'originalité du scénario vient du fait qu'il ne mixe pas plusieurs genres, il ne fait que les juxtaposer. On passe donc au fil des minutes de la comédie ultra-gol au thriller, puis au fantastique, pour revenir sur le thriller et terminer sur un final WTF totalement improbable.

Forcément, c'est pas hyper digeste ni très bien rythmé, la partie comédie dure vraiment longtemps (plus de la moitié du film je crois), mais quand on aime le style, ça passe tout seul. Les gags sont vraiment ultras cons (le coup d'Eric Tsag qui essaye de glisser sous une voiture et qui est retenu par son sac à dos, ça me fait vraiment marrer... ), la partie thriller est assez cash, avec Chow Yun Fat en mode gros gros bâtard, la partie fantastique pas inoubliable, mais le final rattrape tous les éventuels défauts.

Impossible de prévoir un truc pareil, on passe dans la quatrième dimension en un claquement de doigts et alors que la situation est ultra dramatique, l'effet est saisissant et parfaitement bien amené, c'est l'énorme bonus du film.

Du coup ce n'est pas à conseiller à tout le monde, notamment aux personnes allergiques à Eric Tsang en mode débilos et à sa voix de fausset, mais pour les amateurs de films déviants, c'est le bonheur.

7/10

Celui-ci m'avait vraiment constamment surpris ( même pour du film HK ).

Et ce final!..

D'ailleurs j'ai commencé l'éducation HK d'un de mes neveux avec ce film, pas sûr que ce soit une bonne idée... Il a fini l'aprème en regardant Avengers en streaming sur l'iphone de sa mère

Fight Games aka Goon de Michael Dowse - 2012

Un film sportif de temps en temps, ça peut pas faire de mal.

La trame habituelle du genre est suivie à la lettre, pas de surprise de ce côté-là. Le héros se révèle, gagne, déconne, doute et repart de plus belle pour l'affrontement final. L'originalité vient plutôt de la toile de fond et du thème principal, à savoir les bastons à main nue au hockey. C'est pas hyper fréquent. Sachant que le ton est plutôt celui de la comédie.

Côté baston, c'est pas extraordinaire, elles se ressemblent toutes, du coup l'aspect comédie apporte un plus non négligeable, avec les provocations et les interludes détendus entre les matchs. Enfin c'est pas désopilant non plus. Les meilleurs moments étant toujours lorsque Seann William Scott n'a pas d'autre réponse à donner qu'un pain dans la tronche.

Côté casting c'est un peu la foire à la saucisse, y a à boire et à manger. SWS est taillé pour le rôle, la brute généreuse un peu neuneu. Il a le physique qui faut et en joue parfaitement. Pareil pour Liev Schreiber, dommage qu'avec ses cheveux plaqués en arrière et sa moustache il soit le sosie de Michael Youn dans La Beuze... En revanche, pour d'autres, c'est du grand n'importe quoi. Jay Baruchel est insupportable. En général il est transparent, mais là on rêve juste que SWS lui en colle une dans la tronche pour qu'il la ferme. Marc-André Grondin, pas de bol, le mec est canadien, mais joue comme un français. A savoir super mal, jamais dans le ton, à côté de la plaque en permanence. Bon, à sa décharge, son rôle manque clairement de dialogues. Le reste ça va à peu près.

A cela il faut ajouter une bluette pas trop ridicule et un voyage intéressant dans les villes antisexy du Canada, clones de Detroit avec du froid et des usines, qu'on n'a pas l'habitude de voir au cinoche.

6/10

Blackthorn de Mateo Gil - 2011

Ce qui est cool avec les westerns récents, c'est qu'on a systématiquement droit à des décors qui pètent les yeux. Là, c'est même puissance mille. Les paysages de la Bolivie sont magnifiques et variés : montagnes touffues, pics enneigées, désert de sable, désert de sel, pampa... Cependant Mateo Gil ne s'est pas trop foulé pour les mettre en valeur, du plan large et basta. Ca reste suffisant pour présenter de belles images, mais on est à mille lieues des cadres chiadés de The Proposition, par exemple.

Enfin le film ne se résume pas à une succession de cartes postales et reprend le bon vieux thème du pistolero vieillissant, appâté par un baroud d'honneur. Là, tous les clichés y passent. Vieux bourru, pépère mais toujours sur le qui-vive, nostalgique du passé (donc pleins de flashbacks), qui se tape une autochtone bien plus jeune que lui, on ne nous épargne rien. Pour camper ce perso, Sam Sheppard est en mode automatique. Ca passe sans trop de problème, il a la tronche de l'emploi, mais quand même, il aurait pu insuffler un peu plus de chaleur à son personnage, ça n'aurait pas été un mal.

Au milieu de tout ça, c'est finalement le scénario qui fait vraiment la différence. Tout bête au début, il mêle chasse au trésor et traque sans pitié. Puis se tourne vers quelque chose de plus introspectif et réfléchi, amenant doucement mais sûrement au twist, cruel et évident et qui fait tout le sel de l'histoire.

Du boulot correct en somme, mais on sent bien que le projet en avait encore sous le pied et que le potentiel général de l'affaire n'a pas été complètement exploité.

7,5/10