BE KIND, REVIEW!

Le premier bon film de Ryu Seung-wan, celui qui posait les bases d'un cinéma ludique et fun à l'écriture rigoureuse. Après un Die Bad qu'on qualifiera plus de premiers pas expérimentaux sur grand écran, le réalisateur coréen se lance dans ce film d'arnaques dont les influences principales se trouvent clairement dans le cinéma occidental. No Blood No Tears a souvent été qualifié de film ressemblant à du Guy Ritchie, mais il serait franchement dommage de réduire le film à ça, puisqu'il est l'un des ces films coréens qui cherchaient à s'exporter sans pour autant singer un style visuel et d'écriture d'une autre nationalité. Si le film n'est pas non plus ce que son auteur a pu livrer de mieux (on préférera City of Violence en restant plus ou moins dans le même registre de cinéma un peu décalé), il s'impose vraiment comme un second film très convaincant et décomplexé. Il ne faut clairement pas y chercher le script de l'année, mais tout simplement une grande dose de fun, de rire, de violence et de rebondissements en tout genres. Forcément, le scénario a ses faiblesses dans le sens où il oppose un grand nombre de protagonistes pas forcément tous bien traités, mais le fait est que la plupart des storylines sont très convaincantes, notamment celle autour des deux femmes qui joue principalement sur une relation de confiance instable (et je pense très sérieusement que Ryu Seung-wan a vu Bound avant de faire ce film, on y trouve pas mal de similarités autant sur le plan visuel que narratif). Niveau mise en scène, on passe forcément trois crans au-dessus de Die Bad, et si les combats ne sont pas ce qu'il y a de mieux dans le film (le dernier tire même un peu trop en longueur) on retiendra aisément quelques séquences clés comme le plan-séquence de la préparation du vol, ou encore ce duel violent entre le volé et l'homme de main (meilleur personnage du film qui préfigurait celui de City of Violence, dommage que son temps à l'écran soit finalement assez limité car il pète vraiment la classe). Un bon petit film qui ne prétend pas être ce qu'il y a de mieux dans le genre, mais ça reste d'une efficacité très appréciable.