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Chair et le Sang (La) - 8,5/10

MessagePosté: Sam 14 Jan 2012, 00:27
par osorojo
LA CHAIR ET LE SANG (1985) | 8.5/10


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Si t'aimes les films de vrais mecs où ça fait parler la testostérone à coup de lames rouillées et de giclées rouges pourpres, le chair et le sang est fait pour toi, sans aucun doute. Entre les batailles poisseuses, sans compromis, où la sueur et le sang se mêlent aux cris d'agonie de nombreuses victimes, les consommations de chair sans retenues qui reviennent sans cesse et le bon petit coup derrière la nuque d'une religion qui n'aime généralement pas parler de son image en ces temps moyens âgeux, on peut dire que Paulo se fait franchement plaisir avec son film, contribuant au notre par la même occasion.

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En effet, si l'on pardonne à la chair et le sang ses quelques petits raccourcis scénaristiques qui permettent de faire avancer l'histoire, il n'y a pas grand chose à jeter de cette bobine poisseuse, immorale et glauque en diable. Le ton est donné dès les premières séquences du film, entre baston ravageuse et partie de jambes en l'air, consenties où non, nous sommes plongés en terre barbare du moyen âge, au sein d'une bande de vieilles trognes patibulaires dont le seul mantra est la rapine et la voie de l'épée, le tout enrobé d'un sens de l'honneur et de l'amitié quelque peu discutable. Verhoeven gère tous ses personnages d'une main de maître et il y en a un bon petit paquet, tirant de ses acteurs le meilleur. Hauer est bien charismatique, rien que ses paluches imposent le respect, il faut dire qu'elles contrastent avec la douceur de la versatile Jennifer Jason Leigh dont le personnage est assurément le plus intéressant du film. Il fera certainement parler les puritains, mais on ne peut discuter le fait qu'il est super bien géré et permet au film, par moment, de dépasser la simple histoire d'aventure. Toutes les scènes qui la mettent en avant sont soit immorales, soit détestables, en permanence dans l'ambiguité, sur le fil entre l'innocence et le vice et ce, dès ses premières apparitions, quand elle est avec sa servante. Tantôt fragile et naïve, on la surprend par moment à flirter sans déplaisir avec le côté sombre de l'humanité, découvrant avec plaisir un monde qui se joue des valeurs qui lui ont été inculquées.

Verhoeven fait évoluer tout ce petit monde dans de jolies ambiances, il s'approprie dans un premier temps de grands espaces naturels pour en sortir de jolies fresques épiques puis finit son film dans un château dont les pièces, pourtant envahies par des bougies aux teintes chaleureuses, sont poisseuses et jamais rassurantes, proposant une arène idéale pour un combat entre un jeune coq et son aîné dont l'issue décidera du sort de leur douce convoitée.

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Pourtant long de 2 bonnes heures, la chair et le sang file à toute vitesse grace à un rythme soutenu qui ne faillit jamais. Verhoven s'amuse avec son bébé et ça se sent à l'écran, certaines scènes en sont le reflet direct. Ce petit passage à propos de la mandragore par exemple est teinté d'une ironie macabre qui fait sourire instantannément. Un premier baiser, seul symbole, ou presque, d'un romantisme qui n'est définitivement pas au menu dans cette période de l'histoire, est quand même fait sous deux pendus en décomposition, on n'est pas dans un film d'amourette, et c'est tant mieux ! La chair et le sang est une pellicule assumée pour les amateurs d'ambiances noires et énervées, dont tout espoir est banni, où les bisouilles se font sans demander entre deux coups d'épées. Chouette programme :eheh:

Re: [oso] Mes critiques en 2012

MessagePosté: Sam 14 Jan 2012, 05:44
par Dunandan
L'une des meilleures représentations cinématographiques du Moyen-Age :super: ! L'anti amour courtois par excellence :mrgreen: !

Re: [oso] Mes critiques en 2012

MessagePosté: Sam 14 Jan 2012, 08:14
par Scalp
Good critique (Logan tapette)

Re: [oso] Mes critiques en 2012

MessagePosté: Sam 14 Jan 2012, 10:28
par Heatmann
WOUhau , yeah , belle analyse , du paulo medieval qui saigne et des themes costeaud , bon faut je revoit black death moi , ca m etonne que j en suis rester juste Ok et pas plus que ca ...

Oso , a l occaz mate War lord avec heston :super:

Re: [oso] Mes critiques en 2012

MessagePosté: Sam 14 Jan 2012, 11:07
par osorojo
Scalp a écrit:Good critique (Logan tapette)


Ouais, plus ça va plus notre DUCE se forge une image de petite prude hein quand même :eheh: Dès que ça charcle un peu (surtout avec du sesk), c'est boycott psychologique huhuhu ! :p Ca va pas trop avec l'image du dictateur :mrgreen:

@Heatmann : pareil pour Blackdeath, faut que je me le remate. J'avais bien aimé, mais trop la flemme d'en faire une critique. J'aimerais me rafraîchir la mémoire pour y remédier. Et pour le Schaffner, il est sur mes tablettes depuis un petit moment, Scalp me l'avait évoqué quand j'avais fait ma critique de Papillon, il a l'air pas mal ouais, faut que je chope le DVD :)

Re: [oso] Mes critiques en 2012

MessagePosté: Sam 14 Jan 2012, 14:43
par francesco34
Un des films cultes de mon adolescence... faudrait que je le revoies un de ces quatre. Et pis Rutger Hauer quoi :super:

3 jours du condor (Les) - 7,5/10

MessagePosté: Sam 14 Jan 2012, 17:59
par osorojo
LES 3 JOURS DU CONDOR (1975) | 7.5/10


Un bon petit moment que cette intrigue paranoïaque servie avec fougue par un Robert Redford complètement impliqué dans son personnage de Joseph Turner, un employé de bureau de la CIA chargé de lire un max de romans d'espionnages pour y repérer d''éventuelles similitudes avec des opérations réelles de l'agence. Suite à l'un de ces recoupements, il va finir traqué par ses propres patrons, troquant habilement son bureau bien confortable par une réalité de terrain qu'il n'avait jusqu'à présent côtoyé qu'une paire de lunette sur le nez, tranquillement posé au coin du feu.

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L'intrigue est classique mais efficace, Pollack préfère ici se concentrer sur une mise en scène bien carrée et absolument sans accroc plutôt que de s'embarquer dans un script tortueux. La photographie du film est sublime et on sent dans chaque plan un sens du cadre évident qui hausse immédiatement le niveau du film et la perception qu'on s'en fait. On est dans un film de suspicion et d'enquête dont le rythme, sans être contemplatif, n'est pas forcément palpitant, les scènes prennent leur temps et c'est avec beaucoup de plaisir qu'on les découvre à chaque fois. De nombreux passages ont lieu de nuit et sont superbement rendus, on sent une réelle maîtrise de la lumière, ce qui est toujours agréable. De plus, on n'est jamais perdu dans l'histoire, tout est fluide et se suit avec beaucoup de plaisir. Le personnage de Redford est sympathique, entre efficacité, même si parfois un peu utopique, et attitude toute tranquille, il est parfaitement écrit pour nous immerger dans une chasse à la vérité assez passionnante.

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Quelques défauts ponctuent malheureusement le film. Le principal étant la relation entre Redford et Dunaway, bien mimi au passage, dont on ne croit pas une seule seconde. On y sent une lamentable pression pour caler dans l'histoire une love story destinée à arroser le propos d'un petit soupçon de miel et c'est vraiment dommage. En plus de plomber un poil le rythme, c'est surtout en terme de crédit que tout ce passage se révèle être destructeur. Le dénouement également est un poil abrupt, limite décevant, on s'attend à une révélation plus exotique et même si c'est finalement dans la lignée du film, j'aurais aimé un peu plus de croustillant. Heureusement que la réalisation prend le pas sur ces petites faiblesses pour rendre le film passionnant jusqu'au bout, on ne voit jamais le temps passer et on a toujours un vif intérêt pour les différentes marionnettes qui se succèdent sur cette grande scène du complot. J'ai beaucoup aimé pour ma part le traitement du tueur à gage, apathique comme on les aime, soucieux de bien faire son boulot, sans se poser de question ni jamais prendre les choses trop à coeur. Il fonctionne très bien et puis Max von Sydow a la gueule qu'il faut pour lui donner vie, délivrant une jolie partition qui donne beaucoup de charisme et de sympathie à un personnage pourtant exécrable.

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Une belle découverte donc que ces 3 jours du condor qui m'a fait passer un très bon moment en dépit des quelques défauts qui l'accablent et auraient pu facilement être évités. Cette love story notamment, qui est vraiment amenée comme un cheveu sur la soupe et plombe beaucoup trop l'histoire pour que le film s'élève réellement. Restent une réalisation sans faille, un Redford au top et quelques seconds roles bien croustillants, de quoi convaincre tout de même.

Re: [oso] Mes critiques en 2012

MessagePosté: Sam 14 Jan 2012, 18:02
par Scalp
Von Sydow est génial dans le film, sa dernière scène elle tue.

Re: [oso] Mes critiques en 2012

MessagePosté: Sam 14 Jan 2012, 18:04
par osorojo
C'est clair, la petite leçon d'espionnage qu'il donne à Redford est géniale, pleine de recul et de sagesse. J'ai bien apprécié ! :p

Extrême préjudice - 7,5/10

MessagePosté: Sam 14 Jan 2012, 21:31
par osorojo
EXTREME PREJUDICE
WALTER HILL (1987)
| 7.5/10


Le moins qu'on puisse dire c'est que devant Extrème préjudice on ne s'ennuie jamais, le film est un concentré de scènes bien badass qui fleurent bon la testostérone en terre du vrai mec par excellence, à savoir le Texas. On y suit un ranger au principes inflexibles et aux corones en béton armé incarné par un Nick Nolte qui use de tout son charisme pour débiter ses acides dialogues. Ce dernier doit gérer sa ville qui se fait envahir à la fois par la drogue importée par son ancien meilleur ami devenu baron local mais également par un commando de soldats aguerris, embarqués pour une mission dont on va découvrir au fur et à mesure les tenants et aboutissants.

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Extrème préjudice se démarque d'emblée par une sacrée recherche d'ambiance qui pose immédiatement tous les codes du Western. On est véritablement ici dans un western moderne, toutes les caractéristiques du genre y sont réunies pour une séance burnée bien divertissante. On retrouve donc les deux amis devenus ennemis dont la relation est l'un des fils rouges principaux de l'histoire ou encore les agissements d'une horde de mercenaire en quête d'action, prête à faire parler la poudre en un clignement d'oeil. Walter Hill choisit des décors qui sont également propices au genre, entre le sable, la crasse et la sueur, on se croirait dans un film de Peckinpah. D'ailleurs, toute la partie finale n'est pas sans rappeler la horde sauvage, aussi noire et brutale, Hill pousse le vice jusqu'à y insérer les ralentis typiques du ciné de Bloody Sam. Tous les gunfights du film sont d'ailleurs bien gérés, secs et rapides, c'est filmé de telle façon que les scènes sont diablement immersives.

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La dessus vient s'ajouter un casting de sales gueules qu'on prend plaisir à voir, des habitués des seconds rôles burnés comme William Forsythe dont la trogne suffit à vous filer le sourire ! Une vraie pellicule de plaisir, dont le point final est âpre et brutal, histoire de ne pas dépareiller avec la tonalité bien sombre qui domine tout le film.

Re: [oso] Mes critiques en 2012

MessagePosté: Sam 14 Jan 2012, 22:13
par Heatmann
Rho celui la je le suradore :love: :love: c'est la que la filliation peckinpah / hill qui est totalement palpable tout le long de la carriere de hill , explose le plus tellement c'est tres proche de Wild bunch autant sur la forme , les theme , que les perso , le fond , tout quoi . Pis ce casting de malade, jamais on a eu autant de grosse tronche reunit !
nolte en tete , booth , forsyth , ironside , clancy brown , rip thorn , tommy lister .. pis meme le role feminin c est mario conchita alonso et goldsmith a la BO :love:
un de mes film 80's preferer ( d'ailleur nolte il cumule puisque y a aussi Q & A dans mon top )

Re: [oso] Mes critiques en 2012

MessagePosté: Sam 14 Jan 2012, 22:24
par Scalp
Hill a commencé sa carrière avec Peckinpah faut dire.

Re: [oso] Mes critiques en 2012

MessagePosté: Sam 14 Jan 2012, 22:26
par Heatmann
ouai evidement , mais bon apres on peut prendre sont propre envole et trouver se voie , sa patte, sont style . hill c est un vrai pti sam sur tout ces film de sa carriere :love:

Re: [oso] Mes critiques en 2012

MessagePosté: Sam 14 Jan 2012, 23:10
par osorojo
C'était une bonne petite aprem en tout cas et j'avais chopé les deux films pour une bouchée de pain, dans un noz, collection série noire. J'ai voulu en toper d'autres de la collec, y a notamment le doulos mais sont pas super donnés ^^

Re: [oso] Mes critiques en 2012

MessagePosté: Sam 14 Jan 2012, 23:14
par Milkshake
Totalement d'acrod avec ta critique de 3 jours du condor bien sympa ce petit film d'espionnage Parano :super: Si tu veux voir le summum du genre faut découvrir The Conversation de Coppola son meilleur film derrière ses 3 chef d'oeuvre (les 2 Parrain et Apocalypse).