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Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

MessagePosté: Jeu 12 Juil 2012, 15:35
par elpingos
Nan mais cerveau au placard, moi ça je peux pas... Je suis pas là à me triturer les neurones devant chaque film, mais les bombasses qui sont là pour sourire, les placements de produit à la pelle, et les happy ends bateau, tout ça je peux pas... Ça m'insupporte trop pour faire fi. Ou alors c'est de la parodie et c'est assumé comme étant du foutage de gueule.

Et pour revenir à Prometheus j'ai personnellement trouvé l'histoire passionnante et les personnages solides (Shaw, David, Holloway, ...) donc voilà, je suis très content du film et je me permets de rebondir sur ta note. :wink: Je préfère mille fois l'ambition artistique d'un Prometheus qu'un Michael Bay/Disney/Marvel tout ce qu'il y a de plus lambda, consensuel et aseptisé.

Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

MessagePosté: Jeu 12 Juil 2012, 16:27
par Mark Chopper
Holloway = personnage solide :shock:

J'aurais plutôt choisi le qualificatif d'incohérent.

Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

MessagePosté: Jeu 12 Juil 2012, 16:30
par elpingos
pourquoi?

Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

MessagePosté: Jeu 12 Juil 2012, 16:40
par Mark Chopper
Le fait qu'il se prenne une cuite après l'autopsie ne te choque pas ? Il trouve ce qu'il est venu chercher... et lui il boit comme s'il était au fond du trou.

Pour moi, ça ne tient pas debout.

Sans compter que l'acteur est mauvais comme un cochon (ça n'arrange pas les choses). Le perso de Fassbender aussi a des incohérences, mais la subtilité du jeu de l'acteur permet de les pardonner.

Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

MessagePosté: Jeu 12 Juil 2012, 16:47
par elpingos
Mauvais non, j'ai pas trouvé... Après qu'il se prenne une cuite, non ça m'a pas choqué, qui te dit qu'il boit comme s'il était au fond du trou ... :|
Il boit parce qu'il a trouvé ce qu'il est venu chercher et il est ptêt un peu dég d'un résultat qui se termine en explosion de cervelle... Ou alors il se sent seul au fin fond de l'espace, ou alors il avait envie de se cuiter la gueule après un gros sommeil de plus de 2 ans, ou alors il aurait bien aimer trinqué avec sa cop's qui n'a d'yeux que pour un dieu extra terrestre.. Cop's qui est en train de tester l'ADN et qui vraisemblablement va découvrir une filiation de l'espèce humaine avec la race de l'ingénieur.. Ptêt que ça l'enchante guère.

Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

MessagePosté: Jeu 12 Juil 2012, 16:55
par Mark Chopper
Non mais il ne prend pas une petite cuite là : le gars passe de l'enthousiasme à la dépression profonde d'une scène à une autre sans aucune progression.

Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

MessagePosté: Jeu 12 Juil 2012, 16:58
par elpingos
Moi déso je l'ai pas vu la dépression profonde.. T'exagères un peu... Ok il est pas très joyeux, mais dans la scène d'avant pareil, dans le laboratoire.. Après l'alcool mauvais ça existe.. :mrgreen:

Blanche-Neige et le Chasseur - 5,5/10

MessagePosté: Sam 14 Juil 2012, 16:03
par alinoe
Blanche-Neige et le chasseur

    Réalisé par Rupert Sanders

    Avec Charlize Theron, Kristen Stewart, Chris Hemsworth, Sam Clafkin, Sam Spruell, Ian McShane, Bob Hopkins, Ray Winstone, Nick Frost, Toby Jones

    Fantasy, USA, 2h07- 2012

    5,5/10

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    Le conte des frères Grimm revisité à la sauce heroic-fantasy, voilà une idée qui s’annonçait terriblement alléchante. La bande annonce du film s’avérait d’ailleurs diablement prometteuse. Malheureusement, le résultat final souffre d’un manque de rythme, de bien trop de longueurs, d’un manque d’envergure du scénario, de personnages inégaux et surtout d’une très forte impression de déjà vu.

    Ruper Sanders propose une intrique qui oscille sans vraiment trouver sa voie, entre la dark-fantasy, le gothique, le fantastico-médieval, le conte de fées et l’heroic-fantasy. Un patchwork d’influences trop directes qui donnent au film un aspect impersonnel et quelques allures de plagiat. Un zest de pérégrinations qui rappellent La Communauté de l’anneau, des décors et une forêt maléfique très « burtonienne », une forêt enchantée qui emprunte autant au Legend de Ridley Scott (les fées) qu’à l’Avatar de James Cameron (paysages), une rencontre avec le roi de la nature assurément très « miyazakienne », enfin une bataille sur la plage qui résonne comme une référence au Robin des bois de Ridley Scott. Autant de références trop appuyées qui prouvent le manque d’originalité du réalisateur. Pour être honnête, il y a tout de même quelques chouettes idées (le troll, les chevaliers de glace, les corbeaux ou encore les costumes de la Reine).

    Pourtant tout avait si bien commencé, par une introduction qui menait le spectateur, de l’imagerie enchanteresse du conte de fées, à la noirceur des desseins d’une âme torturée avide de jeunesse et de pouvoir. Malencontreusement, à partir de l’évasion de Blanche-Neige et de l’arrivée du chasseur, les scènes inutiles et sans intérêts s’enchaînent (le village des marais, la très longue randonnée jusqu’au château du duc, le feu de camps avec les nains, toutes les scènes avec le prince William) plombant le rythme d’un film qui vire à l’ennui et dont la fin bâclée et sans envergure (bataille et duel final) déçoit énormément.

    Fort heureusement, le film dégage une impression d’ensemble réjouissante sur le plan des décors, des costumes, des effets, des paysages et de la photographie. Même si le génie esthétique est à mettre au crédit d’autres cinéastes, certaines scènes fonctionnent à merveille : la forêt noire et ses arbres menaçant ou ses champignons hallucinogènes. Les envoutements ou la décrépitude de Ravenna, ainsi que la scène de la pomme.

    Le film souffre également d’un casting mal choisi. Chris Hemsworth est resté en mode Thor. Il a juste troqué le marteau contre la hache et il est bien difficile de voir le rôle du chasseur prendre forme derrière celui du dieu du tonnerre. Kristen Stewart n’a pas le talent nécessaire pour incarner une Blanche-Neige héroïque presque transformée en guerrière messianique. Elle ne transmet aucune émotion et semble totalement perdue dans son rôle arborant la même inexpressivité pendant tout le film. Difficile dans ces conditions de s’émouvoir de ses malheurs et de ses mésaventures. Dans Twilight je pensais que c’était les impératifs de son rôle de Bella qui lui dictait ce genre de jeu mono-expressif. Je m’aperçois que c’est finalement peut-être le seul genre de jeu qu’elle est capable de fournir. La petite fille (Raffey Cassidy) qui interprète Blanche-Neige au début du film était cent fois meilleure actrice que Kristen Stewart. Sam Claflin et Sam Spruell raflent le pompon des personnages inutiles, dans les rôles respectifs du Prince William et de Finn. Les nains (Blanche-Neige oblige, il y a forcément 7 nains) au look très Gimli sont surtout là pour apporter une petit touche comique au milieu de la noirceur ambiante. Pour ma part, je les ai surtout trouvé insupportables et je les préférais nettement mineurs chez Disney que troubadours de feux de camp chez Sanders. Celle qui porte littéralement le film sur ses épaules, c’est Charlize Theron dans le rôle de la Reine démoniaque à la beauté glaciale. Personnification d’une mante religieuse dans sa splendeur mortelle. Elle incarne à la perfection, vanité et folie, rage et désespoir, hystérie vengeresse et crainte de perdre sa beauté la seule arme qu’elle possède pour conquérir le pouvoir. Toute à la fois, captivante, attirante et repoussante, sa décrépitude fait écho à la noirceur de son âme. Nul doute que son personnage trouve une oreille attentive dans notre société du paraître où jeunesse et beauté sont d’indéniables atouts.

    En somme, de la fantasy à voir en famille, avec un peu d’actions, un zest d’héroïsme et juste ce qu’il faut de noirceur et de perfidie pour effrayer les enfants. Un divertissement qui se laisse regarder sans déplaisir à défaut de susciter un véritable engouement. A voir pour son esthétique et la prestation de Charlize Theron.

    Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

    MessagePosté: Sam 14 Juil 2012, 17:52
    par nicofromtheblock
    alinoe a écrit:Dans Twilight je pensais que c’était les impératifs de son rôle de Bella qui lui dictait ce genre de jeu mono-expressif. Je m’aperçois que c’est finalement peut-être le seul genre de jeu qu’elle est capable de fournir.

    Je pense surtout qu'il faut qu'elle soit bien dirigée : dans des films comme Welcome to the Rileys, Speak ou The Runaways, elle a un peu plus de variété dans son jeu. Elle a du potentiel mais il faut qu'elle choisisse mieux ses rôles ...

    Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

    MessagePosté: Sam 14 Juil 2012, 18:12
    par Mark Chopper
    Elle est excellente dans Panic Room, Into the Wild, The Runaways ou bien encore Adventureland ...

    Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

    MessagePosté: Sam 14 Juil 2012, 18:14
    par caducia
    enfin, c'est l'actrice la mieux payée, mais pas celle qui joue le mieux. :eheh:

    Narcisse noir (Le) - 8,5/10

    MessagePosté: Jeu 19 Juil 2012, 13:30
    par alinoe
    le Narcisse noir

      Réalisé par Michael Powell & Emeric Pressburger

      Avec Deborah Kerr, David Farrar, Jean Simmons, Sabu, Kathleen Byron, Flora Robson, Jenny Laird, Judith Furse

      Drame, UK, 1h41 1947

      8,5/10


      Résumé : A la requête d’un général hindou, cinq nonnes installent un dispensaire et une école dans un palais abandonné, perché au cœur de l’Himalaya.

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      Peu avant les Chaussons rouges, chef d’œuvre de romantisme et d’expressionisme, véritable ravissement pour les sens, Michael Powell et Emeric Pressburger conviaient déjà le spectateur à un voyage sensoriel et flamboyant sur le Toit du Monde avec le Narcisse noir. Sur les sommets isolés des pics du Kanchenjunga, une nature majestueuse à la démesure oppressante et vertigineuse, ébranlent les convictions, attisent les désirs et exacerbent les frustrations jusqu’à la démence.

      Cette histoire de nonnes aurait pu être un simple questionnement sur la foi et la dévotion ; elle devient par la délicatesse et la grâce du cinéma des Archers et de la photographie de Jack Cardiff, une intrigue bercée d’exotisme et de sensualité, un film parcouru d’une force charnelle. Les fantômes du passé d’un palais autrefois « Maison des femmes » et le souffle du vent portent les effluves enivrants d’un parfum, le Narcisse noir qui déstabilise les cœurs et les âmes. Sœur Clodagh (Deborah Kerr) se perd dans les souvenirs d’une romance à jamais disparue, Sœur Ruth (Kathleen Byron) s’abandonne totalement dans une passion irraisonnée et sans espoir pour Mr. Dean (David Farrar), Kanchi (Jean Simmons), la jeune servante indienne, rêve d’avenir avec un prince (Sabu) inaccessible et Sœur Philippa (Flora Robson) en charge du potager du couvent succombe à la magnificence des lieux. Ses plantations nécessaires à la survie de la communauté devraient être utiles et pratiques, elles sont simplement futiles et magnifiques : un champ de fleurs à perte de vue. Une nature humaine vulnérable, obstinée, passionnée ou ambitieuse, balayée par la fougue, la beauté et la puissance des forces naturelles, par ce zéphyr capricieux qui virevolte dans chaque recoin et chaque ombre, soulève les voiles et murmure entre les vieilles pierres sous le regard de fresques sulfureuses, comme autant de pensées tentatrices.

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      Les sens sont emportés par le contraste entre l’austérité immaculée des robes des sœurs, la discipline rigoureuse de la congrégation et le chatoiement bigarré des vêtements, le désordre joyeux des traditions hindous et l’exotisme des paysages. Une composition de couleurs parfois extravagantes et parfois flamboyantes qui reflète chaque humeur et chaque doute. Jack Cardiff compose une sorte d’esthétique des émotions et capture la fantasmagorie ambiante.

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      Un film assurément déroutant et fascinant porté par de grandes performances d’acteur. Deborah Kerr (Sœur Clodagh) parfaite dans le rôle du « roseau qui plie mais ne rompt pas ». Une expérience qui renforce les convictions, d’une jeune nonne ambitieuse devenue bien plus sage et sereine. Jean Simmons est sublimée par l’objectif des Archers, en jeune servante indienne sensuelle et lascive. David Farrar (Mr. Dean), très bon dans un rôle peu aisé et ingrat. Personnage hautain, rude et pragmatique, au cœur d’un triangle amoureux à peine déguisé. Avec Sœur Clodagh, ils sont assurément pour Powell et Pressburger, l’incarnation allégorique de la colonisation britannique dans leur conviction d’accomplir une mission civilisatrice. La victoire des éléments et des traditions sur l’oeuvre missionnaire résonnent comme un symbole de la toute récente Indépendance de l’Inde. Kathleen Byron manque un peu de subtilité dans le rôle de Sœur Ruth, une jeune nonne perturbée et en pleine crise de vocation. Le basculement vers l’irrationnel du personnage est un peu trop dans l’emphase pour être totalement convaincant, cependant il donne lieu à certaines des scènes les plus emblématiques et hypnotiques du film.

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      Le Narcisse noir bouillonne de sentiments réprimés. Le destin de chacun se joue autour d’un bourdon qui sonne le glas des espérances de cette congrégation religieuse, qui n’est somme toute, qu’un microcosme de société, ni meilleur ou plus mauvais qu’un autre, avec ses peurs, ses convoitises, sa volonté, ses ambitions, sa subjectivité, sa folie, son altruisme, sa part d’ombres et de lumières.

      Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

      MessagePosté: Jeu 19 Juil 2012, 15:59
      par Dunandan
      Oui moi aussi j'avais beaucoup aimé ce film, qui comme son titre l'indique, apporte son lot de scènes enivrées. Par contre je suis moins convaincu par le personnage de l'aventurier. Je trouve qu'il sonne un peu faux.

      Et puis tes captures :love:

      Rebelle - 7,5/10

      MessagePosté: Lun 06 Aoû 2012, 13:05
      par alinoe
      REBELLE (2012)

      Production : Studio Pixar ; réalisation : Mark Andrews ; musique : Patrick Doyle

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      Un film, visuellement et techniquement magnifiques avec une bande originale de Patrick Doyle, d’inspiration celtique indéniablement envoutante. Les paysages, la forêt, les cours d’eau, les cheveux de Merida (carrément hypnotiques), sont tout simplement époustouflant. Du point de vue des effets, le studio Pixar atteint la perfection et domine son sujet comme à son habitude. Par contre, j’ai été un peu gênée par le contraste entre le réalisme des Highlands, des décors ou de certains animaux et le design des personnages résolument de type « cartoonesque ». Dans la palette des couleurs ou les décors en général , l’hyper réalisme apporte une touche d’inquiétude, de grandeur et de poésie qui dénote avec le ton général du film plutôt porté vers un humour au ras des pâquerettes avec de légères touches de subtilité. Sur ce plan là, on peut dire que Pixar s’éloigne des productions Disney ( Des fesses à l’air, un plongeon dans un décolleté, des gags bien gras en mode Shrek, trois diablotins survoltés en mode poursuite à la sauce Warner Bros. Cartoons…). Il y a d’ailleurs un décalage assez prononcé dans le traitement des personnages qui m’a quelque peu dérangé. Les chefs de clans querelleurs, les guerriers écossais, les trois petits frères traités de manière très satirique, voire caricaturale avec des gags et des courses poursuites fantaisistes, cocasses et surréalistes à travers le château et de l’autre côté Merida et Elinor dont la relation et les comportements sont traités de manière réaliste.

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      Rebelle n’est pas du tout ce que j’attendais d’où une certaine déception. A voir les concepts art, j’avais espéré un film épique, peut-être même la quête initiatique d’une princesse guerrière, parcourue du souffle de l’aventure, de sombres mystères ou de sortilèges druidiques. Résultat : une comédie familiale au cœur de l’Ecosse médiévale, sur le thème de la crise d’adolescence, du désir d’indépendance, des responsabilités et du passage toujours délicat de l’enfance à l’âge adulte. De ce point de vue là, ce fut un vrai désappointement. Pourtant le film reste très divertissant et s’appuie sur une relation mère/fille particulièrement bien traitée. Mention spéciale au double monologue Elinor/Fergus et Merida/Angus. Je me suis tout autant attachée au personnage de Merida qu’à celui d’Elinor qui est sans nul doute l’un des plus beaux portraits de mère du cinéma d’animation. Cette relation d’une grande justesse, tout à la fois complexe, drôle et touchante est le véritable cœur de l’histoire et la grande réussite d’un scénario malheureusement trop prévisible. Les intrigues simples ne me gênent pas particulièrement mais là tout est trop convenu. Il n’y pas vraiment d’impression de danger, même s’il y a deux scènes qui impressionneront à coup sur les plus jeunes. Il manque quelque chose que je ne saurais définir pour emporter vraiment l'adhésion (du frisson, une réelle menace, un méchant, de surprise dans le déroulement de l'histoire, ...). Il manque en fait cette touche d’originalité qui fait toute la saveur d’autres films du studio. Il se dégage une forte impression de « Déjà vu » avec un zest de Frères des Ours, une once de Robin des Bois, de Belle et la Bête (chasse à la bête), de La Petite Sirène (dispute Triton/Ariel) ou de Rox et Rouky , une sorcière et des feux follets assurément très « miyazakiens » et deux chansons très Disney qui ne cadrent pas avec l’ambiance générale du film. On semble plus proche du manque d’inspiration que de l’hommage.

      Rebelle me laisse donc une impression mitigée sur bien des aspects même si j’ai vraiment apprécié la plupart des gags, notamment les trois frères, le roi Fergus et les chefs de clans ainsi que la sorcière et surtout
      Elinor transformée en Ours qui tente de rester digne et de se comporter en reine.
      Par ailleurs, Pixar apporte un peu de fraicheur dans le traitement de sa princesse qui se distingue du modèle disneyen (Exit la belle-mère marâtre, le prince charmant et surtout l’incontournable « Happily ever after »). De ce point de vue le titre français Rebelle est plutôt bien trouvé, car dans la galerie des princesses, Merida dénote assurément. Le film ne manque pas non plus d’une certaine profondeur et sera probablement interdit dans certains pays
      (jeune femme qui chérit sa liberté et ne veut pas être mariée de force. En lutte contre les traditions, elle concoure pour obtenir sa propre main et pour mieux tirer à l’arc, déchire sa robe et son voile…).

      Un film plaisant malgré ses défauts, à découvrir en famille mais loin des meilleurs films du Studio Pixar qui restent pour moi Les Indestructibles et Monstres et Cie. Les enfants vont adorer, les parents un peu moins.

      Pour finir, un petit mot sur le court-métrage La Luna qui ouvrait la séance que j’ai trouvé plein de poésie et de charme.

      Aigle des mers (L') - 9/10

      MessagePosté: Ven 10 Aoû 2012, 17:35
      par alinoe
      l'Aigle des mers

        Réalisé par Michael Curtiz

        Avec Errol Flynn, Claude Rains, Brenda Marshall, Flora Robson, Henry Daniell, Alan Hale, Gilbert Roland

        Aventure, USA, 2h07 1940

        9/10


        Résumé : 1585, L’Angleterre et l’Espagne sont engagées dans une lutte acharnée pour la suprématie maritime. Geoffrey Thorpe, capitaine de l’Albatros, est un Aigle des mers, un corsaire mandaté par la reine Elisabeth I pour attaquer les navires espagnols...

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        Un grand classique de l’aventure maritime qui porte très haut l’étendard du genre Swashbuckler, très librement adapté du roman éponyme du spécialiste du genre, Rafael Sabatini.

        Sur fond de guerre de suprématie maritime entre l’Angleterre et l’Espagne, Curtiz offre au public un film épique et brillant, parcouru du souffle de l’aventure et agrémenté d’un zest de romance. Abordages spectaculaires, canonnades, duels, trahisons, complots et embuscades, scènes de galère et d’évasion, autant d’actes de bravoure et de rebondissements qui s’enchaînent à un rythme trépidant dans ce sommet de divertissement. Michael Curtiz maîtrise l’art de la fresque et de la reconstitution historique (construction de deux navires, réutilisation des somptueux décors et costumes de son film précédent « La Vie privée d’Elisabeth d’Angleterre »…) mais c’est dans la réalisation des scènes d’action que son sens du spectacle explose. La première bataille navale du film est un modèle du genre avec une scène d’abordage particulièrement réussie et très convaincante. Le spectateur ressent la puissance des canons, le choc des rames qui se disloquent, la violence des combats… comme rarement dans les films de l’époque.

        Le duel final se transforme en un superbe ballet d’ombres comme seul Curtiz en à la secret (alternance de clairs-obscurs, jeux d’ombres projetées sur les murs pour accroitre l’intensité de la menace). Une impression de « réalisme » se dégage des affrontements qui ne sont pour la plupart pas accélérés artificiellement, comme c’était si souvent le cas dans les films de Cape et d’Epée ou de Pirates. Tout au plus quelques effets de ralentis plutôt novateurs pour l’époque. Le film est doté d’une magnifique photographie Noir & Blanc qui se teinte de « sépia » pendant l’attaque dans la Jungle, conférant au film, un aspect « documentaire » qui accentue le côté dramatique de cette scène.

        Curtiz nous propose donc une mise en scène rythmée par les multiples rebondissements, alternant les plans larges et les gros plans plus intimistes, multipliant les idées et les angles de prises de vues originales pour l’époque afin d’apporter une belle dynamique à l’ensemble du film. L’Aigle des mers est également porté par une des plus belles compositions symphoniques de Korngold, puissante, tonitruante et pourtant discrète dans les scènes plus intimistes.

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        Geoffrey Thorpe est l’incarnation même du héros romantique typique du cinéma de Michael Curtiz. Un corsaire de fiction qui emprunte quelque peu à Drake, Hawkins ou Frobisher, interprété par un Errol Flynn alors au sommet de son art et de ses performances physiques. Pour moi, il s’agit d’un de ses meilleurs rôles et je le trouve plus charismatique que dans Captain Blood ou Robin des Bois, car le personnage de Thorpe a assurément plus de profondeur que les deux précédents rôles, même s’il est dans le même registre de dualité : vaurien/galant homme. Au côté fougueux, enthousiaste, bondissant, arrogant, courageux du personnage, s’ajoute la force des convictions et les faiblesses qu’elles peuvent engendrer, le désenchantement, l’abattement et les souffrances de la captivité. Le petit bémol du film est l’interprétation assez fade de Brenda Marshall dans le rôle de Dona Maria. On ne ressent pas de réelle alchimie dans le couple Thorpe/Maria. En revanche Flora Robson est excellente dans le rôle d’Elisabeth, à la fois malicieuse, rusée et tempétueuse.

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        Même si la dimension politique reste anecdotique, cette scène où des femmes s’amusent sur le pont d’une galère espagnole pendant que des hommes enchaînés meurent dans l’indifférence à fond de cale est assurément une charge contre l’esclavage. Par ailleurs, le discours final d’Elisabeth résonne comme un acte de propagande des producteurs de la Warner, pour soutenir l’effort de guerre britannique(1940). Un parallèle entre la soif de conquête de Philippe II et celle d’Hitler qui passe mal aujourd’hui, mais dans le contexte de l’époque, cet appel, à peine voilé à l’union sacrée reste néanmoins compréhensible.

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        Un chef d’œuvre du cinéma d’aventure à découvrir d’urgence.