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Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

MessagePosté: Lun 19 Mar 2012, 12:32
par jean-michel
excellente critique qui est le reflet de ma pensée!! alinoe mon âme sœur??? :mrgreen: :love:

Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

MessagePosté: Lun 19 Mar 2012, 16:44
par alinoe
De retour sur le forum Jean-Michel, voilà une excellente nouvelle :D tes critiques m'ont manqué.

El dorado - 8/10

MessagePosté: Lun 19 Mar 2012, 21:45
par alinoe
El Dorado

    Réalisé par Howard Hawks

    Avec John Wayne, Robert Mitchum, James Caan, Arthur Hunnicutt, Charlene Holt, Ed Asner, Christopher George

    Western, USA, 2h06- 1966

    8/10

    Résumé : En arrivant à El Dorado, l'aventurier Cole Thornton (John Wayne) retrouve un ancien ami, J.P. Harrah (Robert Mitchum), qui est aujourd'hui le shérif de la ville. Engagé par un propriétaire terrien, Thornton renonce à sa mission quand Harrah lui apprend qu'elle a pour but de chasser les MacDonald de leurs terres...

    Impossible de regarder El Dorado sans penser à son illustre prédécesseur Rio Bravo, tant les similitudes sont évidentes, surtout dans la seconde partie du film, aussi bien au niveau de la trame du scénario (une histoire d’hommes et d’amitié, quatre hommes contre une bande déterminée, un propriétaire terrien cupide…) que des scènes clés du film (retranchement dans le bureau du shérif avec un prisonnier, scènes du saloon). Pour autant, cette variation sur un même thème proposée par Howard Hawks s’avère presque aussi réussie que le premier film de 1959.

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    Délaissant quelque peu le côté huis-clos de Rio Bravo, Hawks nous propose dès l’introduction d’El Dorado de superbes fresques sur l’Ouest sauvage peintes par Olag Wieghorst et dans la première moitié du film, des chevauchées dans des paysages naturels magnifiés par la photographie d’Harold Rosson. Il ne cherche pas à renouveler ou réinventer le western (l’intrigue est convenue et sa conclusion connue par avance) mais il apporte une certaine décontraction au classicisme du genre et son art de la mise en scène pour exprimer les émotions des différents personnages. Ainsi, lorsque le personnage interprété par John Wayne annonce son départ (hors champ), la caméra reste fixée sur le visage plein de tristesse résignée de sa compagne de passage ou bien lorsque Maudie annonce la capture de Thornton, on remarque à l’arrière plan le sourire narquois de Bart Jason. Certaines scènes proposent des cadrages et des éclairages originaux pour l’époque, comme la fusillade dans l’église ou la scène de confrontation finale.

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    Ce sont les relations entre les différents protagonistes qui font toute la saveur d’El Dorado, notamment, la relation d’amitié complice entre deux vieilles gloires de l’Ouest (Mitchum/Wayne) quelque peu diminuées, l’un par l’alcool, l’autre par une blessure et qui parviennent à leur fin moins grâce à leur dextérité que par la ruse mais aussi la relation mentor/élève entre John Wayne et James Caan. Malgré le contexte dramatique (conflit aux retombées tragiques entre la famille MacDonald et Bart Jason, blessure de Thornton, histoire de Mississipi) ces relations sont souvent marquées du sceau de l’humour et de la légèreté (dialogues piquants, décoction pour un dégrisement express, effets collatéraux du canon scié de Mississipi, scène du bain du shérif, héros éclopés avec leur béquilles).

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    Si on excepte le film choral « Le Jour le plus long », c’est la seule fois dans leur carrière que John Wayne et Robert Mitchum, bons amis dans la vie, partagent l’affiche d’un film. El Dorado nous offre donc le plaisir immense de voir ces deux géants du cinéma se donner la réplique d’autant que l’alchimie fonctionne à merveille et que les punchlines caustiques fusent. On ressent à l’écran leur plaisir de jouer ensemble. John Wayne fait du John Wayne avec une légère part d’ombre dans le rôle d’un mercenaire (Cole Thornton) qui loue ses services au plus offrant. Bien évidemment, The Duke, même dans un rôle de mercenaire à une profonde conception de l’honneur et de l’amitié, bien qu’il soit capable de cynisme et de cruauté, notamment dans cette scène où il envoie volontairement à la mort, un des hommes de main de Jason.

    Robert Mitchum vole forcément un peu la vedette à Wayne, dans le rôle d’un shérif ivrogne (JP Harrah) qu’il interprète sur le mode de la dérision. Bien que j’apprécie sa prestation, j’ai une légère préférence pour celle de Dean Martin dans Rio Bravo, pour un rôle quasi similaire qui était plus profond, désespéré et pathétique. Arthur Hunnicutt campe avec conviction un vieil adjoint râleur et attachant, quant à James Caan, il est tout simplement génial dans le rôle de Mississipi, un jeune homme déterminé mais pas vraiment doué avec un pistolet. Souvent présent pour l’effet comique, il apporte beaucoup de dimension et de profondeur à ce personnage capable de porter un chapeau ridicule pour honorer la mémoire d’un père adoptif et dont les paraboles poétiques extraites d’un poème d’Edgar Allan Poe sont pleines de justesses et de bon sens. On passera juste sur son imitation ridicule et pas franchement drôle d’un chinois. Si Ed Asner campe un méchant propriétaire terrien bien manichéen, dans la plus pure tradition du genre, Christopher George, dans le rôle du mercenaire engagé pour éliminer le shérif et la famille MacDonald est un personnage plus nuancé avec quelques principes. Un mercenaire somme toute très similaire à Cole Thornton qui se serait trompé de camp. Deux personnages féminins interprétés par Charlene Holt et Michele Carey complètent le casting. Deux femmes indépendantes et à la forte personnalité qui ne sont pas là que pour le décor et le quota de jolies frimousses. L’air de rien, les actions de Joey MacDonald sont déterminantes.

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    Après une série de péripéties et de fusillades bien dosées qui rythment harmonieusement le film, El Dorado s’achève sur un affrontement final qui se présente bien plus comme une confrontation psychologique pleine de roublardises, que comme un duel épique et glorieux.
    Un moment d’inattention, quelques coups de feu dont certains dans le dos et le plus futé l’emporte, ce qui paraît finalement fort logique vu l’état physique du quatuor de héros.

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    Mon western préféré avec John Wayne, juste derrière le génial Rio Bravo, avec en cerise sur le gâteau Robert Mitchum et James Caan, une histoire simple et efficace d’amitié, ainsi qu’une dimension « les héros sont fatigués mais évitez de les énerver » qui apporte un zest d’autodérision bienvenue au western.

    Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

    MessagePosté: Lun 19 Mar 2012, 23:16
    par Heatmann
    ah bah ouai , ca fait plaisir de voir qu'el dorado a d'autre fan , j'ai toujour bcp aimer celui la , meme plus que rio bravo perso meme :oops: :mrgreen: et pis toujour classe tes screen ma chere alinoe :wink:
    bien que ce soit un wayne un peu plus tardif , en fin de compte je l aime bien ici et dans ce registe ,tient apres ford , je me referai les hawks , etdu coup je commencerai pas ravo et el dorado et red river avant de decouvrir des nouveau pour moi ( rio lobo ca me tente pas du tout par contre :? )

    Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

    MessagePosté: Mar 20 Mar 2012, 09:40
    par alinoe
    De mémoire Rio Lobo c'est franchement pas terrible, un John Wayne vieillissant qui appuie beaucoup trop cette fois sur le registre de la dérision. Par ailleurs, il est bien seul dans ce film, tous les autres acteurs sont transparents ou mauvais et ne parviennent pas à convaincre dans leurs rôles respectifs. Une troisième variation sur le thème de Rio Bravo qu'il vaut mieux éviter.

    Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

    MessagePosté: Mar 20 Mar 2012, 14:16
    par Scalp
    Rio Lobo c'est très regardable.

    Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

    MessagePosté: Mar 20 Mar 2012, 14:32
    par John Lawrence
    Oué je l' aime bien aussi Rio Lobo, j' ai du le voir une dizaine de fois en VHS quand j' étais gamin. Ya une attaque de train assez bien foutue.

    Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

    MessagePosté: Mar 20 Mar 2012, 14:35
    par Heatmann
    Ben en fin de compte alors y en a pas mal des Wayne 60's de sympa :mrgreen:

    Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

    MessagePosté: Mar 20 Mar 2012, 20:15
    par jean-michel
    Moi rio bravo et el dorado dans cette ordre de préférence, il y a tous ce qui me plaît dans ce genre dans les deux films. Bagarres, amitiés, guns qui sortent des fourreaux, humour avec un z'este d'amour. :love:

    Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

    MessagePosté: Mar 20 Mar 2012, 21:18
    par zack_
    alinoe a écrit:Merci Killbush.

    zack_ a écrit::super: Ma critique devrait arriver dans la journée :super:

    Pour la version de Carpenter ? Il me semblait dans ta liste de critiques que c'était la nouvelle version de 2011 que tu avais vu.


    J'ai vu les deux ;) et dans le bon sens enfin en regard de l'histoire... je suis à la bourre dans mes écrits ca vient :-P

    Trésor du Pendu (Le) - 7,5/10

    MessagePosté: Mer 21 Mar 2012, 20:58
    par alinoe
    Le Trésor du pendu

      Réalisé par John Sturges

      Avec Robert Taylor, Richard Widmark, Patricia Owens, Robert Middleton, Henry Silva

      Western, USA, 1h26- 1958

      7,5/10

      Résumé : Un ancien hors-la-loi, Jack Wade, devenu shérif affronte son ancien complice, Clint Hollister, qui veut récupérer le butin de l'attaque d'une banque. Hollister, enlève Wade et sa fiancée, les forçant à le conduire avec sa bande jusqu’au magot…

      Western dans la plus pure tradition du genre sur le thème de l’homme rattrapé par son passé qui nous livre le classique duel de valeurs et d’intérêts entre deux hommes autrefois partenaires.

      Le film bénéficie de la superbe photographie de Robert Surtees et d’une maîtrise du cinémascope qui magnifient les paysages naturels de la Vallée de la Mort, Lone Pine ou des montagnes de l’Alabama. La longue chevauchée jusqu’à la cachette du butin qui rythme le film est un véritablement enchantement pour les yeux. Dommage que les quelques décors de studio soient parfois un peu trop flagrant à l’écran. Notamment ces scènes de feux de camp avec en arrière-plan des toiles peintes dont certaines de Monument Valley. En revanche, le décor de la ville fantôme est tout simplement parfait et particulièrement symbolique. La désolation qui règne dans cette ville abandonnée est indéniablement une allégorie des vestiges de la complicité amicale qui existait autrefois entre les deux hommes.


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      Pour moi le scénario un peu trop bancal représente le point faible du film. Je n’ai rien contre les intrigues simples et linéaires mais il manque quelque chose dans le développement des personnages, car il y a une telle distance dans les comportements de Jake Wade et Clint Hollister que je ne suis pas totalement parvenue à croire à leur ancienne amitié, par ailleurs l’intrigue amoureuse entre Jake et Peggy semble absolument artificielle et sans aucune profondeur. Patricia Owens paraît complètement perdue dans cette histoire. Un personnage trop effacé qui n’est là que pour justifier l’apparente passivité de Jake Wade (Rober Taylor). Il est vrai que l’intérêt du film n’est pas là, mais dans l’affrontement psychologique, le duel plus verbal que physique entre Richard Widmark et Robert Taylor, anciens compagnons d’armes puis de pillages.

      L’une des plus grandes qualités de John Sturges est de savoir choisir des acteurs emblématiques pour ses films. Le Trésor du pendu n’échappe pas à la règle. D’un côté Jake Wade, ex hors-la-loi devenu shérif interprété par un Robert Taylor particulièrement monolithique, froid et distant, au point qu’il est difficile de ressentir au premier abord de l’empathie pour le personnage. Mais finalement, ce jeu convient très bien à ce personnage dont l’apparente tranquillité (il attend simplement le moment opportun) contrebalance judicieusement le tempérament bouillonnant et la colère froide de Clint Hollister interprété par un Richard Widmark qui n’est jamais aussi charismatique que dans les rôles de salauds cyniques, sournois et sans scrupules. Une relation amitié/haine teintée d’ambiguïté (surtout de la part de Clint) marquée par la déception. Pour Clint Hollister, il est bien plus question de venger la trahison que de récupérer le trésor. Une certaine notion de rivalité et de jalousie s’instaure entre Jake/Peggy/Clint, sauf que Peggy n’est pas l’enjeu. On remarquera à cet égard, l’amertume sarcastique et ironique qui se dégage des joutes verbales entre Jake et Clint. Au détour de quelques échanges sur la Guerre de Sécession, on observe à quel point la frontière entre les notions du bien et du mal est étroite et trouble. Le pillage de banques et de diligences, un simple dommage collatéral en temps de guerre mais un acte répréhensible et puni par la loi en temps de paix.

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      La longue chevauchée est rythmée par une tentative d’évasion vraiment sympa et s’achève dans une ville fantôme en territoire Comanche. Une petite pause avant l’attaque qui permet de mieux cerner les membres de la bande de Clint peu mis en avant jusque là.

      On retrouve notamment Henry Silva dans le rôle d’un jeune impétueux à tendance psychopathe qui lui va comme un gant, Robert Middleton dans le rôle du fidèle lieutenant et DeForest Kelley qui fut un second couteau du western (notamment dans les séries phares de l’époque) avant de devenir une icône de la saga Star Trek. L’attaque au crépuscule des Indiens est le point d’orgue du film, plein de suspenses et de tensions. Les duels (flèches/fusils) sont acharnés entre les assiégés et les attaquants. Sturges gère à merveille les chorégraphies de combats, les différents décors de la ville et les éclairages pour dynamiser l’attaque et le danger. On a parfois l’impression que certaines flèches vont transpercer l’écran.

      Entre deux hommes dangereux qui se connaissent bien, seule la ruse peut permettre de l’emporter. Un coup de bluff final et un duel clôturent le film de bien belle manière. J’ai d’ailleurs l’impression que Leone a vu ce Trésor du pendu et qu’il a bien aimé le final
      (trésor dans la tombe d’un cimetière, l’arme dans la sacoche).

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      Un western à découvrir pour la beauté de ses paysages, pour son climax final et pour l’affrontement Widmark/Taylor. Je le classe légèrement en dessous des meilleurs westerns de John Sturges que j’ai vu (Les Sept mercenaires, Règlement de compte à OK Corral.

      Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

      MessagePosté: Mer 21 Mar 2012, 21:17
      par Dunandan
      Merci Alinoé, je sais maintenant quel western je vais prendre avec L'homme sauvage :mrgreen: (beaux screens en tous cas, mais je ne lis pas ta critique pour ne pas trop me spoiler la surprise)

      Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

      MessagePosté: Mer 21 Mar 2012, 22:44
      par Heatmann
      Raaah ouai ca a l'air carrement bien ce struges , pis tu y est pas aller de main morte niveau screen la :super: :love: jm'empresse de la prendre la , ca m'as taper dans l'oeil je sent que jvais bcp aimer

      Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

      MessagePosté: Jeu 22 Mar 2012, 00:56
      par alinoe
      En fait la critique, elle est pour ceux qui ont vu le film et les nombreuses captures ont pour objectif d'attirer ceux qui n'ont pas vu ce western à le découvrir d'urgence. :wink:
      Il semblerait que ça fonctionne :D

      Re: [alinoé] Mes Critiques en 2012

      MessagePosté: Jeu 22 Mar 2012, 15:24
      par Scalp
      Heatmann a écrit:Raaah ouai ca a l'air carrement bien ce struges ,


      C'est pas comme si je l'avais déjà dit :twisted: