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Re: [osorojo] Mes critiques en 2011

MessagePosté: Mar 06 Déc 2011, 22:55
par Alegas
Genre ça t'arrive jamais de critiquer un réal en ayant vu deux films qui le représente pas, arrête de me faire rire. :lol:

Et puis bon, ça dépend aussi hein, je te rappelle qu'il suffit de voir un seul Gregg Araki pour voir ce que ça veut. :mrgreen:

Re: [osorojo] Mes critiques en 2011

MessagePosté: Mar 06 Déc 2011, 23:01
par Logan
Non je généralise jamais sur un type dont je n'ai vu que deux films sur une bio de 40 surtout quand j'ai pas vu ses films les plus côtés. Toi tu me cites une merde et un film surcôté donc bon. Va voir d'autres films de Ray et on en reparle ok. Ray c'est un des piliers ricain des années 40/50 et tu sors "Ray il a pas grand chose pour lui", faut mieux que ce soit moi qui te dises que tu racontes de la merde que quelqu'un d'autre :mrgreen:

Pour ta réflexion sur Araki tu peux aller te faire mettre au passage :mrgreen:

Re: [osorojo] Mes critiques en 2011

MessagePosté: Mar 06 Déc 2011, 23:06
par Alegas
Tu peux aussi aller te faire mettre concernant les films N/B. :mrgreen:

Re: [osorojo] Mes critiques en 2011

MessagePosté: Mar 06 Déc 2011, 23:12
par osorojo
TUTUTUTU PERSONNE NE DIT DU MAL DE GREG ARAKI SUR MON TOPIC OU JE ME FACHE TOUT ROUGE. Naméo faut pas déconner :evil: :mrgreen:

Grand silence (Le) - 9/10

MessagePosté: Mer 07 Déc 2011, 00:13
par osorojo
Le grand silence (1968) | 9/10


PFiou les amis, quelle baffe ce grand silence, 1h30 de plaisir total, de dépaysement neigeux et de sales gueules qui flinguent à tout va. Éprouvant en diable, à l’épine dorsale épurée de bonne morale, seule la loi du plus fort règne dans l’univers de Corbucci. Dans les terres hostiles qu’il se plait à filmer, les génies de la gâchette y sont même plus craints que Dieu le père.

Le grand silence est un film remarquable par sa plastique, offrant tour à tour des plans somptueux, véritables peintures rehaussées par la force d’une couleur contrastant avec les grands espaces enneigés et tristement blancs sur lesquels elle est apposée. En découle une symbolique forte qui s'impose pendant tout le film : la neige, semblable à un manteau de pureté, couvre les corps et éponge les bains de sang quotidiens. Chaque balle tirée trouve alors une résonance pourpre chaude qui déchire avec tristesse ce manteau versatile qui enveloppe le cadre.

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Servi remarquablement par deux acteurs charismatiques, le grand silence dépeint une époque noire où la loi n'a plus de frontière, où les shérifs préfèrent sous traiter leur boulot à des salopards aux dents longues dont le seul langage est le dollar. Ces énervés en quête d’oseille titubent sur un filin presque invisible séparant la légalité d’une action judiciaire du meurtre pur et dur, faisant fi des règles qu'ils se targuent de faire respecter à coup de revolver quand la situation l’exige. Corbucci va au bout de son propos, en ponctuant sa noire démonstration par l’une des fins les plus définitives que le cinéma ait pu offrir. Pendant près de 90 minutes, il prend grand soin à pourvoir chacun de ses personnages d’une forte dose de charisme, les gratifiant presque de l’auréole des héros, pour pouvoir les désacraliser en l’espace d’une séquence d’une extrême brutalité qui leur rappelle avec violence leur statut éphémère d’être humain. C’est sur les genoux que l’on finit la, abasourdi par ce panache à toute épreuve qui prend la forme d'un furieux bras d'honneur aux conventions très morales qui ont longtemps été l’apanage du western à papa.

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Si la réalisation de Corbucci n’est pas virtuose à proprement parler, elle épouse parfaitement le propos qu’elle image et parvient à tirer un fort sentiment d’authenticité des ambiances naturelles qui contextualise le film. Et en guise de cerise sur un gâteau gavé de strychnine, Ennio Moricone signe une bande son entêtante, toute en retenue, qui les images pour s’en faire l’ écho discret de leur tonalité à la fois critique, résignée mais surtout très fataliste. Fataliste, car tout est finalement joué dès le début : tout espoir d'amnistie paraissant de plus en plus irréel au fur et à mesure que l’intrigue se déroule.

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Le grand silence est un film remarquable et l’on comprend aisément pourquoi il fait référence dans le genre : ses décors enneigés en font un western au contexte atypique, son culot constant dès qu’il s’agit de détourner les codes d’un far ouest classique est on ne peut plus stimulant, sa musique lancinante est un vrai régal et ses personnages retords lui fournissent un climat d’une tension très vive. En somme, tous les ingrédients d’une séance musclée sont réunis. Une séance dont vous ressortirez avec un sourire vicieux sur le visage et la certitude d'avoir assisté à l'un des dénouements les plus marquants du cinéma.

Re: [osorojo] Mes critiques en 2011

MessagePosté: Mer 07 Déc 2011, 15:23
par Scalp
:super:

Re: [osorojo] Mes critiques en 2011

MessagePosté: Mer 07 Déc 2011, 17:29
par Heatmann
putain sur la 1er capture , j ai jamais fait gaffe , mais la ville elle s appelle fargo ????

Re: [osorojo] Mes critiques en 2011

MessagePosté: Mer 07 Déc 2011, 19:03
par Dunandan
Western spaghetti crépusculaire par excellence, bonne critique :super: !

Re: [osorojo] Mes critiques en 2011

MessagePosté: Mer 07 Déc 2011, 19:05
par Waylander
Je dirais plutôt que Le grand silence est , dans le fond, un western crépusculaire bien que son origine soit italienne. Mais c'est très sérieux. Les spaghetti c'est souvent décalé/sérieux et ne se conclut jamais sur une tragédie. Non ?

Re: [osorojo] Mes critiques en 2011

MessagePosté: Mer 07 Déc 2011, 19:09
par Dunandan
Pas forcément. C'est vrai que mon expression est anachronique, mais en fait même dans le Grand silence, il y a beaucoup d'humour - noir -, et donc de cruauté. Les fins tragiques ne sont donc pas impossibles dans ce genre italien. Bon après j'ai pas vu assez de western spaghetti pour te répondre complètement.

@ Waylander (quand je disais "mon" expression, j'avais oublié de le mettre dans mon intervention précédente ...).

Re: [osorojo] Mes critiques en 2011

MessagePosté: Mer 07 Déc 2011, 19:10
par Scalp
Un spaghetti peut être crépusculaire, Le Grand Silence c'est donc les 2 à la fois, et oui y a des spaghetti très sérieux qui n'hésite pas a aller dans la tragédie.

Homicide - 6,5/10

MessagePosté: Mer 07 Déc 2011, 21:38
par osorojo
Homicide (1991) | 6.5/10


Petit polar urbain bien sympa même s'il souffre d'un gros problème de rythme et de gestion de son intrigue principale. En effet, Mamet utilise le film comme un moyen évident de dépeindre des problématiques raciales, sur fond de haine antisémite principalement. C'est par l’intermédiaire de Bobby Gold, un flic intègre et passionné par son boulot, pris malgré lui dans une enquête au sein d'un groupuscule extrémiste dont la principale mission est de préserver et protéger la communauté juive, que Mamet développe son propos. Étant donné que Gold est lui même juif et a souffert a de multiples reprises dans son boulot de comportements antisémites, il va se retrouver tiraillé entre son enquête et ses racines, ces dernières lui faisant ressentir de la sympathie pour les principaux suspects de son affaire.

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Si le film est relativement bien géré niveau ambiance (la photo est plutôt sympa) et écriture des personnages, je trouve qu'il pêche beaucoup dans sa façon de meler drame social et enquête policière. Mamet se désintéresse trop rapidement de la partie polar pour faire évoluer très brusquement son personnage afin de développer son propos. Du coup, on n'y croit pas vraiment et on passe un peu à côté de la démonstration tant l'endoctrinement est peu crédible. Perso, y a un moment, j'ai même cru que Gold faisait semblant de jouer la victime pour boucler son enquête, c'est dire :/

Le dénouement est à l'image de cette absence de réel parti pris, puissant mais bancal. La réponse aux question qu'on s'est posées 1h avant sont toutes données en l'espace de moins d'1 minute et c'est assez raide de faire tous les rapprochements de façon instantanée. Du coup même si j'ai bien apprécié le côté noir du film, assumé jusqu'au bout par cette fin assez soudaine, j'avoue que je reste quand même grandement sur ma faim, avec cette impression d'avoir vu deux films à moitié finis au sein d'une même séance. Sentiment étrange.

Django - 8/10

MessagePosté: Lun 12 Déc 2011, 22:04
par osorojo
Django (1966) | 8/10


Ouh yeah, jolie séance pour un film à la hauteur de mes espérances qui délivre la marchandise avec fougue et panache. Amateur de westerns spaghetti, de sales gueules et de règlements de compte en série, armes au poing, cartouches à la ceinture, Django a été tourné pour vous. Faisant fi de tous les bons codes moraux des vieux western de papa, à la manière du maître du genre dont l'ombre plane toujours sur les films de ce genre, Corbucci signe ici une oeuvre aussi inégale qu'elle se révèle finalement à de multiples reprises bien étonnantes, dans le bon sens du terme la plupart du temps.

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En effet, rarement dans ce genre de film m'ont été offertes des scènes d'une violence aussi poussée. Certains passages sont vraiment des bonnes surprises à ce niveau et ne sont pas sans rappeler Le grand silence. Ici, c'est Franco Nero qui prend la place de Trintignant pour tirer clairement le film vers le haut avec une prestation charismatique et assez sensible. Ce qui permet à la thématique principale de Django de se mettre en place, à savoir le deuil et la façon dont on peut surmonter la perte d'un être cher. Le personnage principal porte ainsi pendant tout le film son fardeau (enfin le tire plus précisément, c'est même quelque peu scabreux :mrgreen: ), faisant même de ce dernier un allié dans ses différents duels, ce que j'ai trouvé plutôt sympa. Cette femme perdue est traitée comme un personnage existant, presqu'un allié du veuf et j'ai trouvé ça bien vu.

Le script est très sommaire, et même si pour ce genre de film c'est pas très gênant, un peu plus de créativité pour enchainer les scènes et les relier entre elles aurait été le petit plus pour faire de ce joli film une pépite qu'on chérit. Heureusement Corbucci soigne les séquences importantes et nous offre de beaux moments filmiques à base de plans bien soignés, en amateur de belles images que nous sommes, c'est toujours appréciable et fait le bon choix de ne pas rallonger inutilement son film. Il manque par contre à mon sens de boulot sur l'atmosphère musicale qui ne marque jamais et se fait oublier un peu trop rapidement, ainsi qu'un peu plus de répondant en face du pistolero aux yeux émeraude.

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Voici donc un port à ne pas manquer pour tout marin d'eau douce féru de western aux allures Leoniennes. Car même si Django n'atteint pas l'envergure des meilleurs films du maître, il tire son épingle du jeu avec style et sait convaincre à coup de scènes bien marquantes, de gueules marquées bien mises en valeurs et de plans bien pensés qui permettent à l'atmosphère glauque du film d'habiter chaque image, comme ce cercueil boueux que traîne péniblement l'excellent Franco Nero qui trouve ici un rôle qui n'est pas sans rappeler Keoma.

Bas-fonds de Frisco (Les) - 8/10

MessagePosté: Jeu 15 Déc 2011, 21:38
par osorojo
LES BAS FONDS DE FRISCO(1949) | 8/10


Très joli film noir que ces bas fonds de Frisco, on ne s'ennuie pas une seconde, les personnages sont tous utiles et moteurs du récit, ce qui fait qu'on se sent dès le début impliqué dans le déroulement de l'histoire et on attend avec impatience le dénouement final. Alors, j'ai quand même été très déçu par la fin, qui est à mon sens en décallage total avec le film et la morosité ambiante qui lui est caractéristique, c'est vraiment dommage car c'est le seul défaut que je garde en tête, mais il est de taille malheureusement.

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D'autant plus dommage que le reste est intéressant et agréable en tout point. Les acteurs ont des bonnes tronches et donnent du crédit à cette histoire de petite mafia en terre ringissienne ! Richard Conte, que j'ai retrouvé ici avec beaucoup de plaisir après House of strangers (qui vieillit vraiment bien dans ma tête, ptite dedi à Logan ^^), a son role dans la peau, tantôt naïf, tantôt viril, il trouve le bon équilibre entre les deux traits de caractère et rend son personnage aussi charismatique qu'attachant par sa gentillesse. La scène précédant la séquence finale lui doit d'ailleurs toute sa force, le rôle qu'il a construit pendant tout le film lui apportant une belle ampleur. D'autre part, la photo est généralement très soignée et habille avec fougue plusieurs séquences clés, celle de l'accident notamment, très graphique, ainsi que de nombreux plans d'intérieur au marché dans lesquelles la lumière se fraye un chemin majestueux entre clairs et obscurs.

Quel film frustrant au final, car si homogène et captivant pendant 1h15 mais qui se voit complètement malmené par un dénouement insipide, maladroit et surtout assez idiot. Je comprends le choix de Dassin, il voulait certainement éviter le misérabilisme ou apporter un peu d'optimise au film, mais là c'est vraiment too much, ça m'a gaché mon plaisir. Nul doute que le film vieillira bien dans mes pensées mais en l'état, ma note s'en ressent. Un film à voir cependant, même s'il est loin du perfectionnisme des Forbans de la nuit, il n'en reste pas moins un joli moment de cinéma.

Re: [osorojo] Mes critiques en 2011

MessagePosté: Jeu 15 Déc 2011, 21:43
par Logan
Va finir ton cycle :mrgreen:

Sinon c'est très bien les bas fond de Frisco, je le trouve égale au forban de la nuit même si je sais au fond de moi que c'est plus un attachement personnel et que beaucoup vont le trouver un poil moins bien même si c'est une putain de pellicule.

(La preuve même Milk a mis 7.5 :eheh: )