Détective Dee, le mystère de la flamme fantôme
Réalisé par Tsui Hark, chorégraphié par Sammo Hung
Avec Andy Lau, Carina Lau, Bingbing Li, Chao Deng, Tony Leung, Richard Ng
Ce qui m’a frappé en premier lieu, c’est la limpidité de l’intrigue, tant
Tsui Hark, nous avais habitué à un foisonnement permanent d’idées qui fusaient dans toutes les directions, donnant à ses œuvres des allures chaotiques. L’inventivité et le rythme effréné sont toujours de mise, mais cette fois, ils sont agrémentés d’un scénario plus linéaire qu’à l’accoutumé et d’une galerie de personnages facilement identifiables, ce qui s’avère une véritable nouveauté chez le réalisateur
.
C’est un réel plaisir pour moi, qui ait lu toutes les aventures du Juge Ti, de voir adapter au cinéma le personnage de Dee qui jusque là n’avait connu que les honneurs de la littérature grâce en particulier à Robert Van Gulick.
J’ai adoré l’ambiance qui se dégage de ce film, sorte de « whodunit » à la Cour impériale, emprunt de mystères et de magie, tout à la fois passionnant, émouvant, drôle, intrigant et magnifique. Nous suivons avec délectation, le trio d’enquêteurs sur un chemin semée d’embûches et de combats, de découvertes en rebondissements, jusqu’à la solution de l’énigme. Chaque plan est un tableau qui nous envoute et oscille entre poésie, onirisme, grandiloquence et flamboyance, pour un voyage qui nous emporte des arcanes du pouvoir, aux profondeurs d’un bouddha gigantesque, des manigances d’un moine démoniaque, aux lieux les plus étranges, tel ce « marché fantôme » sorte de « Cour des miracles ».
Il y a dans ce film un zest de la frénésie fantastique de
Zu, les guerriers de la montagne magique, une touche de la pudeur romantique d’
Histoire de fantôme chinois et une once de la folie des chorégraphies d’
Il était une fois en Chine. Un wu xia pian d’aventure, inventif, spectaculaire et divertissant, qui surfe avec bonheur sur la vogue de l’enquête criminelle. Une pièce maitresse du virtuose
Tsui Hark qui intègre instantanément mon top 100, au côté de
Zu et
Seven Swords. Alliance parfaite de trois de mes genres de prédilections, le wu xia pian, le fantastique et le "whodunit".
9,5/10