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G.I.Joe - 3,5/10

MessagePosté: Mer 28 Oct 2009, 15:02
par Niko06
G.I. Joe: le Réveil du Cobra
de Stephen Sommers

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Aïe aïe aïe!!! Parfois on tombe sur des films comme ça où on réalise qu'on préférerait presque être aveugle que d'avoir à subir ce genre de spectacle consternant de nullité... On pouvait s'en douter, c'est le genre de produit qui s'est imposé à ses producteurs suite au succès monstre des Transformers (deux plaisirs coupables que j'assume totalement!), qui hérite d'un budget colossal (170M€) et qui le dépense totalement dans un casting et des CGI... En confiant le scénario à des incapables qui ont réussi à pondre un script plus con que celui qu'aurait imaginé un enfant de 5 ans et la réalisation à un tâcheron de la trempe de Stephen Sommers (Ok la Momie c'était sympa mais c'était il y a 10 ans et entre temps il a signé sa suite immonde et la purge Van Helsing!!) Paramount a juste fait les pires choix possibles pour mettre en place un blockbuster ambitieux... et certains trouvent ça mieux foutu et plus fun que Transformers 2 ou Terminator Renaissance??? La bonne blague...

Pour faire simple, G.I. Joe c'est nul, mais vraiment! Autant je ne suis pas contre, de temps en temps, me faire plaisir devant un gros machin d'action fun et régressif, autant je n'aime pas être pris pour un imbécile. Hors là c'est le cas. Alors ça commence par une scène en France au Moyen-âge et c'est à peine commencé qu'on se dit déjà What the fuck?? Complètement hors-sujet, la scène ne servira qu'à justifier la présence d'un masque en métal dans le décor... C'était sans doute pour faire de beaux éclairage à la torche! Puis la bonne douzaine d'acteurs présents au générique (faut bien que le budget pharaonique se voit quelque part) se voit mis en scène progressivement. Sur ce point c'est réussi, il n'est jamais simple de jongler avec autant de personnages, mais comme l'intrigue n'est ici qu'un prétexte à un étalage de fric sur l'écran, c'est plus simple.

Une scène d'attaque un peu molle jusqu'à l'arrivée des fameux G.I. Joe et on est parti pour deux heures de grand n'importe quoi pendant lesquelles le plus intéressant sera de se délecter des jolies courbes de Sienna Miller, avouons-le bien mises en valeur par sa combinaison de cuir... et oui on en tombe à ce niveau là... Défilé d'acteurs, certains has-been, d'autres montants, on aura pas grand chose d'intéressant à voir. Mais bon, on se dit qu'on est venu voir du grand spectacle! Sauf que même sur ce point le film n'assure pas!! Très franchement même si c'est vrai que les scènes d'action sont bien plus lisibles que dans Transformers, elles ne sont pas plus efficaces, loin de là... Sommers et ses scénaristes ont sans doute pensé que les spectateurs pour ce genre de film ne sont pas très regardant et n'ont peut-être pas de cerveau, tout le film suit donc cette logique implacable de l'échec.

Je veux bien que ce genre de film, un blockbuster estival bien con, n'hérite pas d'un grand scénario mais quand même!! Là c'est juste débile, les personnages sont affreusement mal écrits, leurs actions sont inexplicables (le gentil devient méchant puis redevient gentil... et vice et verca, mais sans trop qu'on sache pourquoi...), les évènements sont juste un prétexte, ça pue le pro-militarisme à outrance, on nous balance une histoire d'amour à deux balles dont on se fout royalement... sans même parler des flashbacks pesants et emmenés par des transitions ridicules. Les quelques fights sont chorégraphiés avec les pieds, la mise en scène est impersonnelle au possible, ça pompe des scènes à tout va (James Bond, Star Wars, Firefox...), les révélations ne seront des surprises que pour ceux qui se sont endormis en début de projection... bref c'est naze.

Les acteurs sont au dessous de tout et prennent la chose très au sérieux... Entre Denis "depuis combien d'années j'ai pas fait un bon film?" Quaid, Saïd Taghmaoui le surdoué avec 3 lignes de dialogue, Jonathan Pryce et Arnold Vosloo qui font de la figuration, Lee Byung-hun qui a toujours autant la classe en ninja blanc mais qui n'échappe pas au ridicule, Ray Park toujours masqué... et Joseph Gordon-Levitt qu'on avait jamais vu aussi mauvais. Tous autour du duo principal, Channing Tatum et Marlon Wayans, le premier prenant les choses un peu trop sérieusement, le second étant ridicule et lourd comme à son habitude... Non vraiment y'a du talent gâché! Heureusement qu'il y a Sienna Miller et Rachel Nichols, les deux atouts de charme qui empêchent de sombrer dans un coma libérateur.

Alors oui il y a une scène assez énorme dans un Paris mal reconstitué (la course poursuite passe par tous les monuments parisiens dans une logique géographique assez confuse...), avec une destruction de la Tour Eiffel que n'aurait pas renié Roland Emmerich, c'est rythmé bien comme il faut mais il n'y a pas non plus de quoi se lever la nuit... Le dernier acte reprend l'empire contre-attaque en mode sous-marin, Joseph Gordon-Levitt se prend pour Dark Vador, et on a droit à une succession de climax aussi peu intéressants que mal venus car quand on arrive au bout de ces deux heures, on a qu'une seule envie, que ça s'arrête!!!
Spectacle mal foutu, pas drôle, réalisé sans talent, et surtout con comme ce n'est pas permis (franchement les répliques compilent tout ce qu'il y a eu de plus ridicule au cinéma ces vingts dernières années!), G.I. Joe est loin d'être LE blockbuster de l'été 2009 comme on a pu le lire, c'est juste un nanar de 170M€ prétentieux et tout simplement très mauvais.

P.S. La note ci-dessous qui peut paraître généreuse tient compte de la présence des 2 actrices vêtues de combinaisons de cuir moulantes et de 2 ninjas (2 points donc).


3.5/10

Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

MessagePosté: Mer 28 Oct 2009, 15:14
par kenshiro
Jeff Buckley a écrit: Tu peux pas pondre une merde (inspire-toi de Zack :chut:) parce que ca en devient lassant.


La critique est facile mais l'art est difficile :mrgreen:





et puis zack vu les films qu'il voit ca aide pas :lol:

Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

MessagePosté: Mer 28 Oct 2009, 15:19
par Jeff Buckley
Oui ba c'est pas faute d'essayer quotidiennement de le sauver.

On est obligé de la lire celle de G.I caca ?

Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

MessagePosté: Mer 28 Oct 2009, 18:44
par Niko06
Oh non t'es pas obligé :eheh:

Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

MessagePosté: Mer 28 Oct 2009, 18:57
par zack_
Jeff Buckley a écrit:

Tu peux pas pondre une merde (inspire-toi de Zack :chut:) parce que ca en devient lassant.


J'te merde Jeff, moi au moins je prends des risques en faisant des critiques

Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

MessagePosté: Mer 28 Oct 2009, 21:52
par Scalp
Je peux comprendre qu'on aime pas Gi Joe mais je comprend pas qu'on aime pas GI Joe mais qu'on aime Transformers 2 :eheh:

Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

MessagePosté: Mer 28 Oct 2009, 21:58
par Niko06
C'est facile à comprendre pourtant : G.I. Joe c'est pourri et Transformers non.

Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

MessagePosté: Mer 28 Oct 2009, 22:04
par Scalp
Bein c'est pareil, pas de script, de la baston, des culs, des dialogues pourri, de l'humour tout moisi, des explosions, des nibards, des grosses voitures, de la destruction massive, des culs, c'est pareil quoi :mrgreen:

Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

MessagePosté: Mer 28 Oct 2009, 22:07
par Niko06
Non, Transformers c'est impressionnant et pas G.I. Joe

Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

MessagePosté: Mer 28 Oct 2009, 22:08
par Scalp
Oue bof a part l'intro et la baston dans la foret c'est super impressionnant T2

Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

MessagePosté: Mer 28 Oct 2009, 22:11
par Niko06
Bah merde des robots de 20m de haut c'est plus impressionnant que Marlon Wyans qui sort des vannes dans sa combi toute pourrie

Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

MessagePosté: Mer 28 Oct 2009, 22:13
par Scalp
Oue bof moi j'aime pas trop les robots, je préfère les ninjas.

Pat Garrett & Billy the Kid - 9/10

MessagePosté: Jeu 29 Oct 2009, 10:08
par Niko06
Pat Garrett et Billy le Kid
de Sam Peckinpah

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Film mutilé, resté longtemps incompris, oeuvre maudite et destructrice pour Bloody Sam qui faisait là ses adieux au genre auquel il a tellement contribué, le western. La MGM voulait une nouvelle Horde Sauvage, Peckinpah voulait une oeuvre ultime pour enterrer le genre, à la manière de ce qu'a fait plus tard Clint Eastwood sur Impitoyable. 30 ans plus tard on peut redécouvrir le film à peu près dans les conditions idéales (copie, montage) avec une joie non dissimulée. Car Peckinpah, artiste extrême souvent oublié à l'heure des bilans sur les plus grands maîtres américains du 7ème art (à tord), signait là un film absolument grandiose! Pas son meilleur (la Horde Sauvage et les Chiens de Paille ne souffrent eux d'aucun défaut), mais son plus beau, un film qui en deux heures qu'on aimerait interminables délimite les codes de ce qu'on appellera le western crépusculaire, un long requiem pour deux légendes, un hymne à la mort d'une beauté époustouflante.

Et pour ce chant du signe Peckinpah adapte une histoire vraie devenue légende, celle de Patrick Garrett et William H. Bonney dit Billy le Kid... mais si on se renseigne un peu sur cette partie de l'histoire américaine, il ne fait aucun doute que ce récit s'inscrit parfaitement dans les thématiques chères au réalisateur: amitiés brisées, fratricide, visions du monde opposées à l'extrême, influence néfaste du modernisme et du pouvoir bourgeois ou politique... du pur Peckinpah mais abordé de façon inédite. En ouvrant son film sur l'assassinant aussi tragique que ridicule de Pat Garrett, 20 ans après la mort du Kid, et monté en parallèle avec leur dernière rencontre en tant qu'amis est révélatrice de tout ce qui va suivre, ces personnages mythiques marchent tout doucement vers une mort assurée.

D'ailleurs ils ne vont se croiser que trois fois dans le film... La dernière visite de Garrett bien décidé à changer de vie, même si le prix à payer est la mort de son vieil ami, l'arrestation de Billy et son exécution. Cette première scène entre eux scelle leur destin en quelques minutes, leurs dernières paroles sont d'ailleurs lourdes de sens, Garrett ne reculera pas, Billy n'est pas un chien fou mais ne s'échappera jamais au Mexique... il tient à sa liberté dans son pays et refuse de se plier à une loi corrompue. On va donc suivre la longue traque de Pat Garrett, une poursuite surprenante tant elle est calme, tant les deux hommes prennent leur temps. Mais ce n'est pas étonnant, il sont tout à fait conscients de comment tout ça va finir...

Même si c'est Garrett qui semble plus au centre du récit, on sent bien que l'amour de Peckinpah va vers le Kid. Même s'il est capable de tirer dans le dos d'un ancien ami ayant retourné sa veste, il reste un homme libre, serein, et qui ne sera jamais corrompu par le système moderne. En fait ceci s'explique tout simplement quand on comprend le rapport de Peckinpah avec la mort. Pour lui un personnage qui s'en sort vivant n'est rien, alors que celui qui meurt devient un mythe... il n'y a qu'à voir la façon dont il traite chaque mort dans le film, même pour des personnages peu importants il les icônise le plus possible. Ces personnages qui quittent leur époque avec une certaine forme de pureté représentent la victoire d'un idéal sur une société à venir qi n'aura de cesse de détruire les valeurs morales.

Il atteindra le point culminant de cette sacralisation de la mort lors de la lente agonie de Slim Pickens au bord de l'eau bercée par le Knocking on Heaven's Door de Bob Dylan, sans doute une des plus belles scènes de cinéma que ce soit dans sa construction ou dans sa symbolique... Lente ballade ponctuée d'éclairs de violence sèche propores à Peckinpah, Pat Garrett et Billy le Kid nous montre deux hommes perdus, l'un condamné par son mode de vie, l'autre par son pacte avec le diable, qu'il regrette autant qu'il en avait besoin pour essayer de s'intégrer dans le moule de la société... et tous deux incarnés par des acteurs formidables. Kris Kristofferson incarne un Billy surprenant de sérénité, loin de l'image de jeune incontrôlable, et fait oublier son âge trop avancé pour jouer ce rôle. Et James Coburn est tout simplement exceptionnel, personnage tragique par excellence, rongé par l'image de ce qu'il est devenu en se vendant corps et âme au propriétaire terrien Chisum... Il est magnifique dans son errance.

Sam Peckinpah impose à son film un lyrisme qu'on ne lui connaissait pas. Par sa mise en scène posée il transcende la moindre scène, que ce soit des plans sur des paysages naturels magiques ou lors des gunfights qu'il magnifie par cette utilisation des ralentis inimitable. Mais sans doute à cause de son alcoolisme maladif et morbide, le réalisateur nous pond aussi des scènes insensées qui n'ont pas leur place et rende le film parfois bancal (un homme aussi humain que Billy laisserait la femme de son ami mexicain assassiné comme ça au bord de la route?), tout comme la présence imposée de Bob Dylan qui joue comme un cochon alors qu'il livre un BO somptueuse.
En dressant le portrait d'un homme qui va tuer un ami qui représente à la fois son idéal perdu et son passé, Peckinpah livre un film d'une puissance lyrique incomparable. Le final refuse tout spectaculaire, Garrett abat froidement le Kid après lui avoir laissé une dernière nuit d'amour, il en fait un mythe immortel et ne peut que tirer sur son image dans le miroir, ne supportant plus ce qu'il est devenu... En cela la scène d'ouverture nous revient en tête comme une libération pour son âme. Pat Garrett et Billy le Kid est un film exceptionnel, imparfait, mutilé, malade, mais fondateur et bercé d'un lyrisme rare. C'est sans doute ses innombrables qualités et ses quelques défauts qui en font un chef d'oeuvre.


9/10

Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

MessagePosté: Jeu 29 Oct 2009, 19:43
par jean-michel
oui! encore une belle critique pour un film bien mis en image, et doté d'acteurs de talents!! :super:

Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

MessagePosté: Jeu 29 Oct 2009, 22:53
par Val
Et dire que je n'avais pas aimé à ma première vision.
Trop jeune... :|