The Virtues / 6.5/10
Comme il n'y a que 4 épisodes, ce fut complété en un soir. Après avoir retrouvé mes esprits, c'est passablement déprimé que j'essaye de faire la part des choses à propos de cette série choc qui se laisse un peu aller au sordide pour faire chavirer les tripes ( et ça fonctionne, à n'en pas douter... vous me direz, au moins ça limite le combo coupable TV/grignotageDeCochonneries).
Parce qu'il faut bien dire que la mule est tellement chargée en trauma que même le réalisateur ne sait plus comment la faire avancer, alors il abuse de la belle bande son mélancolique de PJ Harvey (entre autres), et des ralentis en pagaille sur des bonhommes qui marchent sous la pluie. Au début, on se dit que c'est sympa, la 12ème fois, un petit sentiment de redondance commence à poindre.
Le dernier épisode, en ce sens, est assez discutable dans sa mécanique à produire l'indignation et l'émotion brute. Le personnage de Dinah notamment, est très largement desservi par une écriture qui la sacrifie sur l'autel d'une antithèse choc pas vraiment bienvenue parce qu'elle m'a semblé être à contresens avec ce que le personnage avait montré jusqu'au dernier quart d'heure final. Disons qu'on sent un peu trop par moment que Shane Meadows ne se prive d'aucun raccourci tant qu'il peut servir à mettre en place l'acte final dévastateur basé sur la dualité pardon/vengeance qui fait écho au titre.
Ces quelques réserves concernant l'écriture mises à part, The Virtues mérite assurément qu'on s'y intéresse, pour peu qu'on soit disposé à se coltiner un sérieux coup de blues post-projection. Ne serait-ce que pour ses acteurs généralement assez dingues et son sens de l'intime qui parfois touche au sublime, comme c'est le cas lors des retrouvailles du frère et de la soeur notamment.
A n'en pas douter, ceux qui aiment plus que moi sortir les mouchoirs pourraient y trouver un vrai coup de coeur