[Alegas] Mes Critiques en 2022

Modérateur: Dunandan

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Alegas » Mar 01 Nov 2022, 10:35

BILAN OCTOBRE 2022


Films vus :

337 : Days of thunder, Tony Scott, 1990, Blu-Ray VOST : 4/10
338 : Komunaris chibukhi, Constantin Mardjanov, 1929, DVD VO : 6/10
339 : Athena, Romain Gavras, 2022, TV VF : 7/10
340 : Alien Resurrection, Jean-Pierrre Jeunet, 1997, Ciné VOST : 6/10
341 : Paris on parade, James A. FitzPatrick, 1938, Blu-Ray VOST : 6/10
342 : Symphony in slang, Tex Avery, 1951, Blu-Ray VOST : 6,5/10
343 : She wore a yellow ribbon, John Ford, 1949, TV VOST : 4/10
344 : La abuela, Paco Plaza, 2022, Truc VOST : 7/10
345 : Kung-Fu Zohra, Mabrouk El Mechri, 2022, Truc VF : 6,5/10
346 : The three little pups, Tex Avery, 1953, Blu-Ray VOST : 5,5/10
347 : Stage fright, Alfred Hitchcock, 1950, DVD VOST : 7/10
348 : A foreign affair, Billy Wilder, 1948, Ciné VOST : 8/10
349 : Invasion of the body snatchers, Philip Kaufman, 1978, Blu-Ray VOST : 7,5/10
350 : Val, Leo Scott & Ting Poo, 2021, Truc VOST : 7/10
351 : Pinocchio, Robert Zemeckis, 2022, TV VOST : 2/10
352 : The awful truth, Leo McCarey, 1937, Ciné VOST : 7/10
353 : The bad guys, Pierre Perifel, 2022, Truc VOST : 7/10
354 : Lawman, Michael Winner, 1971, Truc VOST : 6,5/10
355 : The Chaser, Na Hong-jin, 2008, Ciné VOST : 10/10
356 : The House, Paloma Baeza, Niki Lindroth von Bahr, Emma De Swaef & Marc James Roels, 2022, TV VOST : 6,5/10
357 : The Hunchback of Notre Dame, Gary Trousdale & Kirk Wise, 1996, Ciné VF : 7,5/10
358 : L'origine du mal, Sébastien Marnier, 2022, Ciné VF : 7/10
359 : The Unforgiven, John Huston, 1960, DVD VOST : 5,5/10
360 : Krasnaya palatka, Mikhail Kalatozov, 1969, TV VOST : 5,5/10
361 : Le Daim, Quentin Dupieux, 2019, TV VF : 7/10
362 : Hellraiser, Clive Barker, 1987, Blu-Ray VOST : 8/10
363 : Shallow Hal, Bobby & Peter Farrelly, 2001, Blu-Ray VOST : 7/10
364 : Schindler's List, Steven Spielberg, 1993, Blu-Ray VOST : 10/10
365 : Beau travail, Claire Denis, 2000, TV VF : 1/10
366 : EO, Jerzy Skolimowski, 2022, Ciné VOST : 6,5/10
367 : Hustle, Jeremiah Zagar, 2022, TV VOST : 6,5/10
368 : It follows, David Robert Mitchell, 2014, Ciné VOST : 7,5/10
369 : Falling down, Joel Schumacher, 1993, Truc VOST : 6/10
370 : The great dictator, Charlie Chaplin, 1940, Ciné VOST : 8/10
371 : The Texas chainsaw massacre, Tobe Hooper, 1974, Ciné VOST : 8/10
372 : Walad min al Janna, Tarik Saleh, 2022, Ciné VOST : 6/10
373 : The hills have eyes, Wes Craven, 1977, Ciné VOST : 2,5/10


Découverte du mois :

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Autres découvertes marquantes :

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Tente rouge (La) - 5,5/10

Messagepar Alegas » Mar 01 Nov 2022, 15:42

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Krasnaya palatka (La tente rouge) de Mikhail Kalatozov
(1969)


J’ai voulu y croire vu l’affiche prestigieuse, mais au final, malgré les promesses du métrage, ça se révèle très inégal. Sur le papier, il y a absolument tout qui donne envie : une histoire vraie de sauvetage au Pôle Nord au début du 20ème siècle, un réalisateur de talent à la barre, Sean Connery, Claudia Cardinale et Peter Finch au casting, et Morricone à la BO, il y a franchement de quoi créer les fantasmes les plus fous. Malheureusement, c’est très bancal à l’arrivée, comme pas mal de grosses co-productions internationales de l’époque : ça aligne les gros noms juste pour pouvoir attirer le public, on fait des concessions pour que chaque pays s’y retrouve, et surtout on sacrifie la question de la langue, et donc ici, hormis un court passage en URSS, tout le monde parle un anglais impeccable.

Côté script, il y avait de quoi faire avec un matériau en or, puisqu’on évoque une expédition qui a voulu atteindre le Pôle Nord en dirigeable, mais qui s’est terminé en crash au milieu de nulle part, et d’un côté on va avoir ce qu’il reste de l’équipage qui va devoir survivre pendant plusieurs semaines avec pas grand chose, et de l’autre on va avoir les équipes internationales qui vont faire leur possible pour localiser et sauver tout le monde. Le truc, c’est que malgré le point de vue intimiste qu’essaye d’insuffler Kalatozov à son récit (notamment à travers celui de Claudia Cardinale), ça ne prend pas vraiment, du coup on a un film avec énormément de personnages, mais on s’attache à aucun d’entre eux, ce qui empêche le moindre point d’accroche émotionnel. On suit donc le film entier avec un ennui poli, d’autant que Kalatozov ne retrouve clairement pas le même niveau de mise en scène que sur ses précédents films, c’est peu de le dire :| . Ok, il y a quelques plans et scènes marquantes (le crash avec ce plan dingue de l’équipage coincé dans l’enveloppe qui s’éloigne peu à peu :o , la vision fantasmée d’Amundsen qui découvre l’épave et qui y reste pour mourir), oui le tournage en décors naturels aide à l’authenticité, mais c’est trop peu, la réalisation est souvent plan-plan, et on sent en plus que le côté film de commande le force à filmer des scènes pour le moins poussives (la scène en URSS qui en fait des tonnes pour montrer que ce sont des russes qui ont captés le S.O.S., on est en plein trip de glorification :evil: ).

Narrativement, le film essaye d’apporter un peu d’originalité en racontant l’histoire à travers un procès psychologique que le personnage de Peter Finch s’impose à lui même sous le coup des regrets qu’il conserve des années après l’accident, et même si l’idée est intéressante il faut avouer que ça n’apporte pas grand chose, si ce n’est montrer un peu plus les gros noms du casting. Car c’est là aussi une des déceptions du métrage : tous les acteurs mis en gros sur l’affiche sont finalement pour des rôles très secondaires. Cardinale n’est là que pour avoir une love-story, et pire encore : alors qu’il est présenté comme l’acteur principal, Sean Connery n’apparaît qu’après plus d’une heure sur les deux que compte le film, et n’a en tout et pour tout qu’une dizaine de minutes à l’écran :lol: . Un beau foutage de gueule pour le coup, même si son rôle est important dans le sens où il joue le personnage le plus célèbre. Côté BO, c’est du Morricone peu inspiré : le thème principal est joli, mais jamais mémorable. Un film clairement pas à la hauteur des attentes qu’il peut susciter à la vue de la brochette de talents qui y sont rattachés.


5,5/10
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Daim (Le) - 7/10

Messagepar Alegas » Mer 02 Nov 2022, 18:40

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Le Daim de Quentin Dupieux
(2019)


L’avantage avec le cinéma de Dupieux, c’est qu’on a beau avoir l’impression d’être en terrain connu au bout de deux/trois films, que ce soit à travers la mise en scène simpliste ou la comédie absurde, il arrive souvent à trouver des concepts qui viennent redynamiser son cinéma, même si ça n’aboutit pas toujours sur des films dénués de défauts. Ici, le pitch est plutôt cool car finalement ça reprend un peu l’idée de Rubber avec un serial killer dans un coin paumé, sauf qu’à la place d’un pneu tueur, on a un mec complètement obsédé par sa veste en daim :eheh: . Pour le coup, j’ai pas grand chose à redire sur le script, puisque j’ai l’impression que Dupieux se permet enfin de faire une vraie histoire et qui ne part pas dans un gros délire méta à la fin comme Au poste. Il y a ce qu’il faut d’absurde, mais aussi de mystère (est-ce que c’est la veste qui possède Dujardin, ou est-ce qu’elle ne fait que révéler le tueur qui était toujours en lui ? :mrgreen: ), et puis il y a un duo qui marche vraiment bien, et déjà que le film est bon lorsqu’on a juste Dujardin à l’écran, il devient meilleur quand Adèle Haenel lui donne la réplique (j’adore son personnage d’apparence très naïve, mais qui s’avère être probablement la plus psycho des deux).

On peut sûrement redire plein de choses du film, mais à partir du moment où on accepte les codes du cinéma de Dupieux ça passe largement : oui c’est fauché mais au fond on s’en fout, oui la photographie est moche et terne mais ça apporte un degré de réalisme qui marche bien (par exemple, à un moment, il y a une toute petite pluie pendant une scène, genre bruine, et c’est le genre de choses toutes bêtes qu’on voit finalement rarement au cinéma), oui ça raconte pas grand chose au final mais est-ce que ça a vraiment besoin de développer un propos ? Bref, j’ai l’impression qu’avec le temps, Dupieux arrive de mieux en mieux à imposer son style visuel et narratif, et ça doit sans doute aussi au fait qu’il a désormais des comédiens de premier plan pour incarner ses idées à l’écran. Pour le coup, Dujardin est vraiment bon dans un rôle qui rappelle forcément ses comédies des débuts, mais avec une part nettement plus ambiguë, et encore une fois j’aime bien Haenel dans ce rôle qui lui va à merveille (les passages où elle raconte ses expériences de montage, genre mettre Pulp Fiction dans l’ordre :eheh: ). Des films de Dupieux que j’ai vu, c’est probablement celui que je préfère so far, juste devant Au poste.


7/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Jed_Trigado » Mer 02 Nov 2022, 20:48

Vu ce que t'en dis, je tenterais Au Poste du coup.
"Je mets les pieds où je veux Littlejohn et c'est souvent dans la gueule." Chuck Norris

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Hellraiser : Le Pacte - 8/10

Messagepar Alegas » Ven 04 Nov 2022, 12:56

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Hellraiser (Hellraiser : Le Pacte) de Clive Barker
(1987)


Cela faisait plusieurs années que j’avais envie de découvrir ce monument de l’horreur, et le moins que je puisse dire, c’est que je ne suis pas déçu. En plus, je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre vu que l’univers de Barker en général m’est relativement inconnu, du coup ça a été la découverte totale, autant en termes de script que d’univers ou de ton. Déjà, j’avoue avoir été très surpris par le fait que tout l’aspect fantastique du métrage se limite à peu de choses : certes, on parle d’enfer, de résurrection et de malédiction, mais concrètement le récit est avant tout centré autour d’une famille qui va exploser de l’intérieur, où un simple adultère va se transformer en une succession de meurtres. Ceci dit, quand il y a du fantastique, il est particulièrement impressionnant, et ça doit sans doute au fait que finalement peu de choses sont expliqués : cet enfer géré par les Cénobites reste assez flou et on sait juste que c’est un endroit où personne n’a envie d’aller, mais ça suffit amplement pour insuffler ce qu’il faut de terreur. D’autant que le character design des Cenobites eux-mêmes viennent renforcer cela, même si on ne les voit peu, chacune de leurs apparitions est marquante à souhait (ces maquillages ! :love: ).

L’autre grosse qualité du métrage, ce sont les effets visuels : Hellraiser a beau avoir plus de trente ans au compteur et un budget qu’on devine limité, c’est assez dingue de constater à quel point le fantastique marche bien visuellement (l’exception étant le gros machin qui poursuit l’héroïne dans un couloir), notamment tout ce qui tourne autour du cadavre qui se recompose meurtre après meurtre, d’abord avec une créature stop motion, puis avec un maquillage du plus bel effet. Si je voulais pinailler, je pourrais le faire sur la photographie un peu datée ou sur certains comédiens qui en font des tonnes, mais d’un autre côté je trouve que ces éléments participent aussi grandement au charme que possède le film dans sa globalité : on sent que c’est une œuvre qui n’avait pas forcément grand chose en termes de moyens, mais on devine que c’est fait avec beaucoup de passion et d’ambition. Pour le reste, je n’ai pas grand chose à redire : le casting fait globalement le taf même si certains personnages me paraissent inutiles (notamment le copain de Ashley Laurence, finalement l'un des rares dénués d'ambiguïté), la musique de Christopher Young est efficace, et la mise en scène se fait discrète tout en faisant le job. Clairement un super film du genre, qui surprend encore par son inventivité et son concept mortel et malsain.


8/10
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Amour extra-large (L') - 7/10

Messagepar Alegas » Ven 04 Nov 2022, 16:36

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Shallow Hal (L'amour extra-large) de Bobby & Peter Farrelly
(2001)


Seconde vision, et comme je le pressentais à la découverte il y a deux ans, ça tient aussi bien la route que Mary à tout prix des Farrelly, alors que c’est, j’ai l’impression, un film nettement moins cité et aimé. Je me souviens que dès que j’avais découvert la bande-annonce lors de sa sortie vidéo, j’avais été attiré par ce concept finalement tout bête : concrètement ça reprend le pitch de Ce que veulent les femmes, mais avec un héros capable de voir la beauté intérieure des femmes à la place de leur physique, et ça va développer une histoire d’amour sur fond de comédie bien grasse :chut: :mrgreen: comme on les aime. Alors clairement, ça ne recherche pas la subtilité, et la majorité des gags se basent sur le fait que le personnage principal finit par sortir avec des laiderons (la scène de boîte de nuit avec les trois femmes et le pote qui n’en croit pas ses yeux :eheh: le roulage de pelle à la servante :eheh: :eheh: ) et sur l’énorme écart de poids vis à vis du personnage de Gwyneth Paltrow, mais à côté de ça, ça n’oublie pas de raconter une histoire, et surtout ça développe des choses vraiment intéressantes, notamment une réflexion sur l’importance qu’on donne au physique dans la société contemporaine.

Plus surprenant encore, les Farrelly osent parfois toucher des cordes un peu plus sensibles, notamment à travers un petit arc narratif autour d’un groupe d’enfants, mais jouent aussi sur de la comédie à deux temps : on regarde très souvent l’action à travers les yeux du personnage de Jack Black, et du coup on ne se rend compte de la portée de ses répliques que plusieurs scènes après, lorsqu’on a enfin la vision réelle sous nos yeux, ce qui donne un film très ludique au final. Beaucoup verront en ce film une comédie grossophobe, alors qu’au contraire ça me paraît complètement être un plaidoyer comique pour ne pas s’arrêter aux différences physiques, mais bon j’imagine qu’avoir Paltrow jouer une obèse suffit à certains pour dire que le film est condamnable :roll: . Le casting est très bon, Jack Black en particulier qui se donne à fond dans ce personnage superficiel qui va peu à peu apprendre à devenir meilleur, et puis j’adore le duo qu’il forme avec Jason Alexander, il y a une vraie alchimie entre les deux acteurs. Pour le coup, c’est vraiment une comédie recommandable, et qui passe l’épreuve du revisionnage sans aucun problème.


7/10
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Film: Amour extra-large (L')
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Beau travail - 1/10

Messagepar Alegas » Dim 06 Nov 2022, 12:38

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Beau travail de Claire Denis
(2000)


Attention, ceci est une merde. Alors bon, je sais que je suis clairement pas la personne la plus sensible au cinéma de Claire Denis, mais je pense être assez objectif pour voir des qualités, formelles ou narratives, même dans des films qui sont à l’opposé de ce que j’attends d’un film de cinéma, mais là, rien, zéro, nada. Pour le coup, incompréhension totale de ma part devant l’énorme réputation que se tape le film, qui est souvent cité parmi les meilleurs films français de ces trente dernières années et qui l’air de bénéficier d’une côte d’amour très forte à l’international, pour des raisons qui m'échappent. Je lisais même des critiques qui parlait de cinéma absolu, de poème visuel, mais sérieux on a pas dû voir le même film, car moi ce que j’ai vu c’était juste un truc chiant comme la mort, et même pas spécialement beau formellement. Côté script, c’est le minimum absolu : un groupe de légionnaires s’entraîne au quotidien dans une base militaire française en Afrique, une nouvelle recrue arrive, et à partir de là il y a une vague histoire d’attirance sexuelles entre personnages, et qui va se finir de façon plutôt tragique.

Quand je dis vague histoire, c’est parce que le film ne cherche jamais vraiment à raconter quelque chose : on sent que Claire Denis veut avant tout faire un film d’ambiance, sauf que c’est vraiment pas réussi pour le coup, c’est juste très très lent (le film dure 1H30, mais paraît en durer au moins 2), ça remplit le temps avec du vide pour faire style “je raconte pas quelque chose de linéaire et me concentre sur les détails de la vie”, et vu que ça ne raconte rien via les personnages ça se rattrape avec une voix-off omniprésente qui raconte ce qui se passe :roll: . Ça a vraiment tout du film qui m’énerve au plus haut point, c’est poseur juste pour le plaisir de la pose, ça ne fait rien avec les acteurs qui sont tous monolithiques, c’est mal filmé et monté (le moment où ça essaye de faire croire à un accident d’hélicoptère hors-champs, c’est chaud, on dirait un film étudiant :lol: ), et quand il y a du beau plan c’est uniquement grâce aux décors naturels. Non, vraiment, je ne vois pas ce qu’on peut trouver à ce truc arty qui ne raconte rien, et ça m’encourage à rester à l’avenir très loin des films de cette réalisatrice. Le point, c’est pour les décors naturels et le dernier plan qui m’a fait marrer tellement c’est hors-propos, mais c’est cher payé vu la souffrance endurée sur ce film.


1/10
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EO - 6,5/10

Messagepar Alegas » Lun 07 Nov 2022, 14:08

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EO de Jerzy Skolimowski
(2022)


J’étais assez curieux vis à vis de ce film depuis les élogieux retours cannois, mais j’y allais tout de même avec une appréhension : car bon, quand il s’agit de films ayant pour héros un âne, on pense forcément à Bresson et son Au hasard Balthazar, et la perspective de se retrouver devant un spectacle similaire effraie pas mal. Heureusement, même si ça en garde l’idée principale (en gros suivre les aventures d’un âne pour capter, à travers son regard, une certaine idée de la condition/décadence humaine), ça n’a absolument rien à voir avec le film de Bresson, notamment parce que d’une part c’est bien joué, mais ça cherche aussi une certaine stylisation, au point de côtoyer le film expérimental. Alors clairement, je vais pas longtemps m’attarder sur le script qui est minimaliste, je dirais juste que si les pérégrinations du héros animal maintiennent un certain niveau qualitatif sur la majeure partie du métrage, on peut difficilement en dire autant du dernier quart qui, sans prévenir, part dans quelque chose d’hyper gratuit et inutile.

En gros, dès que l’âne est recueilli par le prêtre vagabond, le film perd instantanément en qualité, le point d’orgue étant évidemment l’apparition complètement nulle d’Isabelle Huppert qui semble avoir été ajoutée à la dernière minute parce qu’elle passait sur le tournage. Puis bon, vu ma côte d’amour pour cette actrice, c’est un peu comme si tu croisais la personne que tu ne veux absolument pas voir dans l’endroit le plus improbable où tu aurais pu la rencontrer, c’est dire la mauvaise surprise que ça a été :eheh: . Heureusement, le film se rattrape d’une part par une direction animale assez dingue, du niveau de certains films d’Annaud, mais aussi par un travail formel évident. Alors oui, tout n’est pas toujours très justifié, mais il y a une mise en scène qui marque la rétine, notamment à travers une séquence hallucinatoire dans les bois qui donne l’impression d’être dans un film trip. En l’état, c’est clairement un film que je ne regrette pas d’avoir découvert, c’est juste dommage que ça soit aussi inégal sur la fin, car ça fait terminer le métrage sur un goût amer.


6,5/10
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Dictateur (Le) - 8/10

Messagepar Alegas » Mar 08 Nov 2022, 18:10

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The great dictator (Le Dictateur) de Charlie Chaplin
(1940)


Seconde vision et j’avoue que je le revois un peu à la baisse après l’avoir idéalisé pendant tant d’années. Alors clairement, ça mérite amplement son statut de classique, voire de monument de l’histoire du cinéma, mais le fait est que c’est un des premiers Chaplin que j’ai découvert (peut-être même le premier d’ailleurs) et maintenant que j’ai beaucoup plus de recul sur son oeuvre je peux clairement dire que je ne le considère pas parmi ses meilleurs. Pour le coup, c’est très subjectif, car j’ai bien conscience que c’est aussi mon attachement à sa période muette qui joue beaucoup, et vu que c’est son premier film réellement parlant (City lights et Modern times avaient bien du son, mais détourné pour éviter le dialogue) je me rend désormais compte que Chaplin galérait à transformer l’essence de son cinéma pour passer le cap du parlant.

Un passage qui ne se fait pas sans défauts : le film est un peu trop long pour ce qu’il raconte, est inégal dans ce qu’il raconte (on oublie le barbier juif pendant une grosse partie du film pour le faire revenir en urgence quand on a besoin de lui) et abuse souvent des mêmes gags répétés à l’excès (notamment les discours qui se terminent en problèmes de gorge). A cela s’ajoute le fait que Chaplin semble vouloir réaliser deux films en un, d’une part une comédie totale avec les parodies d'Hitler et Mussolini, et d’autre part une œuvre plus humaniste avec le personnage du barbier. Le truc, c’est que l’acteur/réalisateur ne semble pas arriver à bien mélanger les deux, et du coup ça donne un film qui est soit l’un soit l’autre en fonction des scènes. A cela s’ajoute le fait que le film n’est jamais aussi drôle et plein de sens que lorsqu’il est muet, je pense notamment à la scène du rasage sur fond de musique classique :love: , ou la célèbre séquence où le dictateur joue avec un globe terrestre et boude lorsque ce dernier est détruit par sa faute.

Le reste des passages comiques a beau être inspiré, avec énormément de trouvailles scénaristiques et visuelles (les statues qui font le salut hitlérien :eheh: ), il y a clairement un sentiment de trop plein qui fait quelque peu regretter l’équilibre parfait que Chaplin avait réussi à toucher du doigt sur certains de ses films précédents. Ceci dit, j’ai beau pointer ces défauts, ça reste à mes yeux un film remarquable à bien des égards, que ce soit pour son interprétation (sublime Chaplin dans ce double rôle, et qui n’a jamais été aussi sincère que dans son discours final), son propos humaniste, ou tout simplement pour la dimension parodique qui a fait passer le métrage à la postérité. Ça a beau ne pas être le meilleur film de son auteur à mes yeux, cela reste néanmoins un vrai classique qui se doit d’être vu.


8/10
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Massacre à la tronçonneuse (1974) - 8/10

Messagepar Alegas » Mer 09 Nov 2022, 12:47

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The Texas chainsaw massacre (Massacre à la tronçonneuse) de Tobe Hooper
(1974)


Le film m’avait tellement fait une grande impression à la découverte que j’avais un peu peur de le revoir à la baisse à la revision, vu qu’il n’y aurait plus l’effet de surprise, mais finalement c’est toujours aussi bon. Pourtant, sur le papier, le film a tout pour être un petit film d’horreur cheapos comme les premiers Wes Craven : réalisateur débutant, casting composé en bonne partie d’amateurs, tournage à l’arrache au milieu de nulle part, budget ridicule (quelques dizaines de milliers de dollars), bref ça aurait pu aisément terminer en film d’exploitation oubliable. Mais c’était sans compter la note d’intention forte qu’arrive à insuffler Hooper à son projet : plus qu’un film d’horreur, The Texas chainsaw massacre est avant tout, à mon sens, un pur film d’ambiance.

Cela se ressent dès le début du film avec les premières images qui posent un climat anxiogène évident (super idée le coup du flash photographique qui vient éclairer l’espace de quelques frames des cadavres en décomposition), mais aussi par la suite avec une histoire simple et qui prend son temps, mais où on sent un gros travail sur l’image crade et granuleuse ainsi que sur l’ambiance pesante d’un Texas chaud et sec. Alors clairement, si on n’adhère pas à ce mood glauque à souhait, on risque de trouver le temps long devant le peu de péripéties sur la première moitié du métrage, et de trouver à redire sur l’interprétation, mais en l’état je trouve que tout fonctionne vraiment comme il le faut (l’économie est un gros plus sur ce métrage). Le film est en plus très surprenant sur son côté slasher vite expédié : en une quinzaine de minutes, il ne reste plus qu’un personnage vivant, et à partir de là on part plus sur une descente aux enfers hallucinante où ça va assez loin dans le crade suggéré, le must étant la fameuse scène du repas qui reste encore aujourd’hui une grosse source d’inspiration pour ce genre de délire.

Et puis, même en connaissant le film et son issue, je suis surpris de constater que le métrage marche toujours aussi bien : chaque apparition de Leatherface déboulant avec sa tronçonneuse à la main est véritablement marquante (sa force brute et le coup de la porte en métal coulissante, des petits détails qui font toute la différence), et le final est tétanisant, avec notamment ce dernier shot où on est définitivement plongé dans la folie pure. Clairement un gros classique du genre qui conserve toujours son aura horrifique, et dont on comprend aisément les nombreuses interdictions qu’il a connu durant des années tellement ça va loin dans son délire.


8/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar elpingos » Mer 09 Nov 2022, 14:52

:super:
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Conspiration du Caire (La) - 6/10

Messagepar Alegas » Mer 09 Nov 2022, 16:59

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Walad min al Janna (La conspiration du Caire) de Tarik Saleh
(2022)


On va passer outre le fait que j’ai finalement vu le film par accident (chose qui ne m’était pas arrivé depuis au moins dix ans), le gérant du cinéma m’ayant indiqué la mauvaise salle alors qu’à la base je partais pour voir un film de Chaplin :eheh: , heureusement que je comptais voir le film tout de même un de ces jours. J’avais espoir que ce film serait l’occasion pour son réalisateur de montrer qu’il est en train de progresser, et malheureusement ce n’est pas vraiment le cas, dans le sens où je retrouve plus moins les mêmes qualités et défauts que son Le Caire confidentiel. Auréolé d’un Prix du Scénario cannois, le script vaut surtout pour la présentation d’un contexte qu’on ne voit que rarement, voire jamais au cinéma. Concrètement, c’est de la guerre de pouvoir comme on peut en voir souvent dans le cinéma d’espionnage, mais le fait que ça se déroule au Caire, et surtout le fait que ça s’intéresse à des conflits internes entre la force politique du pays qui veut avoir la main mise sur l’institution religieuse, tout ça fait que c’est assez original à voir.

En plus, on suit ça à travers les yeux d’un jeune fils de pêcheur sorti de sa campagne via une bourse d’étude, et qui va se retrouver du jour au lendemain témoin d’un meurtre et engagé comme espion du gouvernement au sein de la plus prestigieuse université religieuse du pays, ce qui apporte un côté rafraichissant à l’ensemble puisque c’est vraiment du film d’espionnage avec un héros qui n’a absolument rien d’un agent professionnel. Globalement, ça se suit très bien, même si je me doute que ça doit être plus compréhensible quand on connaît les détails de fonctionnement des autorités religieuses et politiques d'Égypte, car pour le coup le film entier donne beaucoup d’informations à digérer rapidement. Là où je suis plus embêté, c’est que comme pour Le Caire confidentiel, le film passe sans réellement marquer : il n’y a pas de climax à proprement parler, les quelques scènes de tension souffrent soit d’un manque de mise en scène, soit d’une facilité d’écriture un peu abusée (le passage où le héros est découvert, il suffit qu’il envoie un message appelant au secours pour que son boss rapplique illico et au bon endroit :lol: ), bref ça manque d’un enrobage qui viendrait rendre le tout captivant. Pourtant, le réal semble avoir gagné du galon visuellement, avec une mise en scène plus léchée qu’auparavant, mais il lui manque tout de même ces idées de réalisation qui feraient la différence pour sublimer ses séquences. A côté de ça, le film tient bien la route du côté de l’interprétation : le jeune héros est très convaincant, et surtout Fares Fares confirme quel formidable acteur il est, dans un registre très différent de l’inspecteur qu’il incarnait dans Le Caire confidentiel. En l’état, ça donne un film pas désagréable à voir, mais il lui manque clairement quelque chose pour durer dans la mémoire de son spectateur.


6/10
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Colline a des yeux (La) (1977) - 2,5/10

Messagepar Alegas » Jeu 10 Nov 2022, 12:20

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The Hills have eyes (La colline a des yeux) de Wes Craven
(1977)


Avec ce film, j’avais espoir de découvrir une autre facette du cinéma de Wes Craven. Car bon, j’ai finalement pas mal vu de ces films en tant que réalisateur établi à Hollywood, pour des résultats très inégaux, mais je me disais qu’en regardant un de ses tout premiers films, j’aurais sûrement l’occasion de voir ce qu’on trouve généralement dans les œuvres de jeunesse, à savoir une envie de faire ses preuves, et qui se traduit généralement par de la débrouillardise visuelle et scénaristiques. Manque de bol : des films de Craven que j’ai vu, c’est sans doute le pire, et à ce stade je ne m’explique pas le petit culte que le film a eu, même en tant que pur produit d’exploitation. Le premier gros problème qui vient à l’esprit, c’est que ce n’est pas réalisé : autant je peux excuser le manque de budget qui est plutôt logique vu la taille de la production (et encore, ça a coûté au moins trois fois plus cher que Texas chainsaw massacre, mais on ne voit jamais l’argent à l’écran), autant je ne comprend pas comment on peut faire un film aussi mou et mal foutu avec une histoire qui a pourtant un bon potentiel.

C’est affreusement mal réalisé, mal monté, on dirait un pur film amateur fait par quelqu’un qui n’a aucune idée de comment raconter une histoire, bref c’est une horreur à suivre sur ce point. Mais le pire, c’est que le reste n’arrange pas les choses : le casting, composé en grande partie de têtes à claques, n’est absolument pas dirigé, et du coup les scènes censées être dramatiques sont plus des moments d’humour involontaire plus qu’autre chose. Concrètement, la seule chose que j’ai apprécié et que je peux sauver de ce désastre filmique, c’est les quelques déchaînements de violence qu’il y a, sur ce point le film livre sa marchandise avec du meurtre en pagaille, des tentatives de sacrifice de bébé, un chien attaque méchamment ses adversaire, un viol, etc… Mais bon, soyons honnêtes, ça n’a jamais fait un film, et ce n’est toujours pas le cas ici. J’ignore comment le film était perçu à l’époque, mais aujourd’hui je vois mal comment on peut trouver cette bobine autrement que cheap à mort, et vu les réactions du public à la séance où je me trouvais j’aurais tendance à dire que ça confirme ma pensée. Pour le coup, j’ai beau trouver juste sympa le remake d’Aja, que j’avais découvert à sa sortie vidéo, mais à côté du film original, c’est le jour et la nuit.


2,5/10
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Tribulations d'un chinois en Chine (Les) - 3,5/10

Messagepar Alegas » Jeu 10 Nov 2022, 16:39

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Les tribulations d'un chinois en Chine de Philippe de Broca
(1965)


Je pense être plutôt bon public niveau comédies, mais là c’est typiquement le genre de film qui me saoule rapidement. Pourtant, ça s’annonçait plutôt bien avec une histoire librement inspirée de Jules Verne, et emmenée par un duo De Broca/Belmondo au sommet de leur succès, mais malheureusement ça sent un peu trop le projet récréatif fait histoire de profiter d’un bon gros voyage à l’étranger. Concrètement, cette histoire de jeune riche démoralisé, qui se voit du jour au lendemain chassé par des tueurs pour reprendre goût à la vie, aurait pu donner un projet sympathique, mais le truc c’est que c’est fait des personnes qui vont dans le too much tout le temps. C’est simple : c’est un film qui ne sait jamais s’arrêter. Ça pourrait sonner comme une qualité, mais en l’état ça aboutit sur quelque chose d’extrêmement fatiguant, et ce dès la première demi-heure. C’est hystérique au possible, ça bouge et parle tout le temps et ça ne cherche aucune logique dans la suite de péripéties, au point que le montage en devient chaotique à enchaîner des shots filmés dans des lieux complètement différents. Pour le coup, faut oublier la moindre cohérence : elle est totalement absente.

Le pire, c’est qu’au final ça ne raconte pas grand chose, et les quelques éléments qu’essaye de construire le film sur la durée sont ratés : l’histoire d’amour est surfaite, le bad guy ne donne jamais l’impression d’une réelle menace, et la révélation finale peut être devinée très rapidement. Ça se veut généreux dans l’action, mais bon faut voir la gueule des scènes, où c’est quasiment toujours Belmondo qui fuit des gens, qui va se cacher, se faire repérer, cogner des mecs, puis courir à nouveau, ça en devient fatiguant à force, et c’est encore pire quand il est accompagné d’autres protagonistes (sauf à la limite Rochefort dont le personnage marche plutôt bien). Il y a bien quelques scènes qui ressortent, comme ce passage où Belmondo fuit les tueurs via les toits de Hong Kong qui fait un peu Jackie Chan avant l’heure, la séquence sur le pont suspendu, ou le final sur l’avion mais c’est dix/quinze minutes de film gros max.

En plus, formellement parlant, on sent que c’est souvent fait à l’arrache, et à plusieurs reprises je me suis fais la réflexion que de nombreux shots ont sûrement été des premières prises, les acteurs semblant évoluer dans le cadre sans aucune répétition. Côté casting, Belmondo rentrait dans sa période Bébel insupportable (le passage où il est habillé en femme et qu’il commence un strip-tease, c’est juste non :evil: ), et globalement c’est tout le casting qui est horripilant à surjouer de façon permanente. Et enfin, comble d’une comédie, c’est très rarement drôle, ou alors faut être client des gags du genre Bébel qui porte une grosse moustache pour pas que ses poursuivants le reconnaissent, oui le film est de ce niveau là :roll: . La musique de Delerue est cool par contre, et Ursula Andress apporte un atout charme indéniable, on va dire que c’est déjà ça. Pour le coup, vu que j’avais l’intention de voir L’homme de Rio, j’espère sincèrement que ce sera d’un autre niveau.


3,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar angel.heart » Ven 11 Nov 2022, 07:34

Le Craven est une belle daube, mais sa suite fera pire.

Le flash-back du chien qui, à la vue d'un bad guy, se remémore les souffrances imposées dans le premier volet... Un grand moment! :eheh:
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