[Dun] Mes Critiques en 2022

[pabelbaba]

J’ai préféré l’oublier.

[Mark Chopper]

T'avais parlé de scènes lesbiennes avec Joey Wong... Mais je n'ai pas tenté l'aventure pour autant. J'ai été fort

[Dunandan]

Zut, raté...
Il est pourtant chouette, je le mets dans la même catégorie que Histoire de fantômes chinois 2, avec son bonus actrices ^^.

[Dunandan]

Chungking Express, Wong Kar Wai (1994)

Un film assez particulier, croisant le film de genre et la romance. On alterne entre deux histoires apparemment non connectées (deux policiers perdant l'amour et qui vont le recroiser avec plus ou moins de succès), si ce n'est par la thématique du désir, de la perte amoureuse, et de l'unité de lieu (une échoppe de cuisine de rue). Et en effet, on passe sans prévenir de l'une à l'autre, on sent que Wong Kar Wai était dans l'urgence de tourner, face au four de Ashes of Time qui lui avait pris toutes ses ressources, mais ça fonctionne assez bien grâce notamment au traitement du background, vraiment réussi. On découvre un Hong Kong peu visité au cinéma, cosmopolite à souhait, et la soundtrack qui mélange les genres ajoute à ce sentiment métisse et mélangé. Hong Kong est vraiment ici un personnage à part entière, superbement mis en valeur par la photographie de C. Doyle.

La forme, inspirée de la nouvelle vague française, est à la fois énergique et stylisée, avec des séquences où le temps se fige, comme des photographies prises au sein du tourbillon citadin. On y retrouve un duo d'actrices qui avait l'étrangeté d'être au carrefour de leur carrière. Brigitte Lin signe ici son dernier film, méconnaissable avec son imper et ses lunettes de soleil, jusque dans son rôle de gangster, alors que Faye Wong commence tout juste, rayonnante et pleine de vie (les meilleurs passages demeurent d'ailleurs avec elle, où elle rend visite à l'appartement de l'autre). Le reste du quatuor amoureux n'est pas en reste, avec Takeshi Kaneshiro et Tony Leung Chiu-Wai. Sans oublier Valerie Chow qui fait une présence (sexy) remarquée.

Au final, j'ai bien apprécié globalement Chungking Express, mais ce n'est peut-être pas le film parfait pour un challenge Brigitte Lin tant c'est plutôt Faye Wong qui attire les regards et les coeurs. En tous cas, ça me donne envie de poursuivre mon effort de découvrir le cinéma de Wong Kar Wai dont les premiers films sont pour moi plus accessibles que sa période In the Mood For Love / 2046, même si ces derniers forment une sorte d'apothéose stylistique. Mais c'est peut-être justement ce côté imparfait et davantage vitaliste qui m'attire ici davantage. Un beau film sur le sentiment amoureux et ses contraintes.

Note : 8/10

[Mark Chopper]

Mais c'est peut-être justement ce côté imparfait et davantage vitaliste qui m'attire ici davantage.

Oui, tout pareil.

[Dunandan]

True Colours, Kirk Wong (1986)

Bon, ce n'est pas terrible en fait. Le script n'est pourtant pas mauvais même s'il n'y a rien d'original, avec cette histoire de deux frères, l'un mauvais garçon, l'autre devenu homme de Dieu, avec pas mal de friction entre les deux, notamment en raison de l'influence négative qu'a celui-là sur eux. Mais l'exécution est franchement discutable. C'est très manichéen avec des méchants très méchants, et cheap par dessus le marché, le transfert vidéo de Fortune Star n'aidant vraiment pas.

Ce que je retiens de positif repose presque entièrement sur les épaules de Ti Lung, qui joue un peu le même genre de personnage de A better Tomorrow : en gros, il ne se laisse pas faire quand il y a de l'embrouille, surtout quand sa nana est maltraitée. Dommage que les bastons soient pour la plupart mal torchées car on sent le potentiel. Et il y a bien sûr Brigitte Lin dans le rôle de la femme qui subit, rayonnante même si son personnage paraît effacé.

Dernière chose que je sauve, la note d'intention finale, qui offre finalement un portrait plus contrasté des deux frères, malheureusement un peu trop tard. Pas très glorieux, donc. Et la bande-son, répétitive à souhait, m'a bien cassé les oreilles. Vraiment pour les fans hard-core du duo d'acteurs, je mets quand même la moyenne car Brigitte Lin n'est jamais médiocre, bien que ce soit encore une fois Ti Lung qui bouffe l'écran cette fois-ci, et il peut bien le bouffer vu ce qui reste.

Note : 5/10

[Dunandan]

The Bride with the white hair, Ronny Yu (1993)

Étant donnée sa réputation qui le précède, j'étais préparé à tomber sur quelque chose de qualitatif, mais là ça dépasse mes attentes. C'est tout simplement au sommet de ce que j'ai pu voir du genre du wu xia pian de cette période, aux côtés de Green Snake et de The Blade.

On se retrouve dans une histoire à la Roméo et Juliette, au sein de laquelle une guerre se déclare entre deux sectes pour la quête du pouvoir. Rien de bien original dans le fond, mais formellement ça enchaîne les séquences poétiques d'une beauté rare, superbement cadrées et dotées d'un chouette travail sur les éclairages. Les principaux protagonistes, interprétés par Brigitte Lin et Leslie Cheung, crèvent l'écran, iconisés à mort, formant un couple très charmant. Et chorégraphiquement, les affrontements, bien qu'assez peu nombreux, ne sont pas en reste, il y a de l'idée au tournant (pfff, la louve avec son fouet et ses cheveux), c'est aérien et plein de grâce avec une pointe de violence sèche, bref ça tue.

Exceptées quelques rares exceptions, la tonalité est sombre et sérieuse, le kitsch et l'humour y sont assez peu présents (traduction : pas de carton pâte visible ou de rupture de ton déconnant), ce qui rend d'autant plus triste ce dénouement riche en dégâts collatéraux, et que dire de cette fameuse scène avec la rose éternelle. Mis à part une petite baisse de régime dans la seconde moitié du film, et un badguy bicéphale un peu irritant à la longue avec ses rires continus, je retiens peu de bémols de ce magnifique film sur l'engagement et la confiance entre lovers contrariés par leurs origines, le tout transcendé par une forme aux petits oignons.

Note : 8.5/10

[francesco34]

Tiens je crois pas l'avoir vu celui-ci!...

[Dunandan]

Pour info, le bluray est magnifique.

[Mark Chopper]

Même avis pour True Colors.

[Dunandan]

Ouais, du coup je ne sais pas ce que Jed lui trouve...

[Jed_Trigado]

Vous êtes pas des Ti Lung biatches, c'too.

[Mark Chopper]

Il est cool dans ce film (on sent que c'est tourné la même année que le classique de John Woo, il était au top de sa classe), mais c'est bien le seul.

[Dunandan]

Oui, principal et seul argument du film.
Brigitte Lin est quant à elle très en retrait, mais bon on va dire que ça va avec son rôle...
Ce dvd ne va pas rester longtemps sur mes étagères, en plus l'image est parmi les plus moches que j'ai pu voir sur ce support.

[Dunandan]

Le nom de la rose, Umberto Eco (1986)

On peut dire que Le nom de la rose fait partie intégrante de mes débuts cinéphiliques. En effet, j'y découvrais un film avec un acteur mondialement connu pour avoir joué James Bond, dans un rôle quasi méconnaissable, à savoir un moine détective perspicace qui aura à affronter une communauté monastique du Moyen-Âge gagnée par la superstitition et le secret, pour accéder à la vérité qui se cache derrière des meurtres mystérieux, et ce grâce à son sens de l'observation et de la logique. Et du coup, c'est l'une des meilleures interprétations que j'ai pu voir de lui jusqu'à aujourd'hui.

Et ce n'est pas la seule qualité du film, puisque le script, basé sur le bouquin éponyme de Umberto Eco jugé pourtant inadaptable à l'époque, est vraiment excellent et rend honneur à ce dernier. Il s'agit à la fois d'une enquête en plein Moyen-âge et d'une initiation d'un jeune novice, et le tout fonctionne admirablement bien, même si je trouve qu'il y a une légère baisse de rythme après la découverte de la bibliothèque, mais c'est peut-être parce que je le connais par coeur. Faut dire que la thématique des livres interdits par les hauts placés de la communauté, qui a vraiment existé, est proprement passionnante et tient en haleine. La partie finale de l'inquisition est bonne aussi (menée tambour battant par le meurtrier de Mozart), et également riche thématiquement (avec les hérésies au coude à coude avec le catholicisme officiel), mais peut-être un poil moins prenante et originale.

Enfin, la reconstitution historique est assez folle, on s'y croirait vraiment. Annaud a fait un boulot formidable sur ce point, et les décors naturels offrent un cachet évident. L'unité de lieu fait qu''il se fait plaisir à nous faire découvrir le monastaire sous toutes les coutures, pour en faire un personnage à part entière, doté d'une atmosphère oppressante et bourré de recoins inattendus. Enfin, le reste du casting international n'est pas en reste, tout le monde sonne juste, y compris notre frenchy Michael Lonsdale. Toutes ces points font de ce film l'un des meilleurs selon moi sur l'époque du Moyen-Âge.

Note : 8/10