[Dun] Mes Critiques en 2022

[Dunandan]

Critiques et visionnages de 2022

1 - En Corps, Cédric Klapisch (2022) : 7/10
2 - Suicide Squad 2, James Gunn (2021) : 6.5/10
3 - As Bestas, Rodrigo Sorogoyen (2022) : 7.5/10
4 - Thor : Love and Thunder,Taika Waititi (2022) : 8/10
5 - Top Gun : Maverick, Joseph Kosinski (2022) : 6.5/10
6 - Kick Ass 2, Jeff Wadlow (2013) : 6.5/10
7 - Kick Ass, Matthew Vaughn (2010) : 8.5/10
8 - Il était une fois en Chine, Tsui Hark (1991) : 9/10
9 - Quand Harry rencontre Sally, Rob Reiner (1989) : 7.5/10
10 - The Natural, Barry Levinson (1984) : 6.5/10
11 - Heroic Trio, Johnnie To (1993) : 7.5/10
12 - Outfit, John Flynn (1973) : 7.5/10
13 - 13 Hours, Michael Bay (2016) : 7/10
14 - Midsommar, Ari Aster (2019) : 7/10
15 - Wolf Warrior 2, Wu Jing (2017) : 6.5/10
16 - Hellboy, Guillermo Del Toro (2004) : 8/10
17 - Network, Sidney Lumet (1976) : 7/10
18 - The Frighteners, Peter Jackson (1996) : 7.5/10
19 - Nice Guys, Shane Black (2016) : 7/10
20 - Police Story, Jackie Chan (1985) : 8/10
21 - Swordsman 3 : The East is Red, Ching Siu-tung et Raymond Lee (1993) : 6.5/10
22 - Chungking Express, Wong Kar Wai (1994) : 8/10
23 - True Colours, Kirk Wong (1986) : 5/10
24 - The Bride with the white hair, Ronny Yu (1993) : 8.5/10
25 - Le nom de la rose, Umberto Eco (1986) : 8/10
26 - Nicky Larson, Philippe Lacheau (2018) : 7.5/10
27 - Licorice Pizza, PTA (2022) : 7.5/10
28 - Ambulance, Michael Bay (2022) : 6.5/10
29 - Dune, Denis Villeneuve (2021) : 7.5/10
30 - Love on delivery, Stephen Chow (1994) : 8.5/10
31 - The Northman, Robert Eggers (2022) : 7.5/10
32 - Terminator 2, James Cameron (1991) : 8.5/10

[Dunandan]

ll était une fois en Chine, Tsui Hark (1991)

J’ai toujours autant plaisir avec cet indispensable du Kung Fu Pian, l’ayant vu et revu dans pratiquement toutes les éditions possibles, de la VHS au Blu-Ray. Le Criterion, que j’ai vu aujourd’hui, offre d’ailleurs le meilleur écrin à ce jour, les couleurs et les contrastes pètent comme jamais à l'écran.
On ne présente plus Wong Fei Wong qui est au cœur de OUATIC, héros populaire par excellence chinois, un artiste martial protégeant les plus faibles. Mais le traitement qu’offre Tsui Hark est particulièrement intéressant, en mettant en avant les tensions locales et internationales à l'œuvre en cette fin du XIXème siècle, et la crainte qu’ont les locaux de perdre leur identité au sein de tout ce bordel. Ce qui reflète bien d’ailleurs la situation du genre du film d'arts martiaux, lui-même en pente descendante en termes de popularité, et cela Tsui Hark l'a bien compris, en nous pondant une œuvre quand même bien crépusculaire (même si Blade poussera évidemment le curseur bien plus loin).

Jet Li y incarne ici l’un de ses rôles les plus emblématiques, bien droit dans ses bottes, mais contraint pour notre plus grande joie à se battre quand il aura fait le tour de tous les moyens pacifiques sous la main (il tape même sur ses disciples pour qu'ils arrêtent). On y retrouve aussi parmi ses plus beaux combats (avec OUATIC 2, Le maître d'armes, et Fist of Legend), chorégraphiés à la perfection sous la direction du fameux Yuen Woo Ping (je pense surtout aux combats sous la pluie qui sont une pure merveille, celui avec les échelles qui a dû être bien galère à tourner, sans oublier le petit intermède avec le parapluie qui est bien classe).

On l’aura compris, je n’ai pas beaucoup de reproches à faire (d'autant plus que ce film a façonné une grosse partie de mon amour pour le genre), peut-être juste au niveau du rythme car le début est quand même une longue introduction, mais nécessaire quelque part pour poser le contexte et le background, et vu la qualité de cette édition, je me suis bien régalé à suivre cette reconstitution pas mal foutue.
Et le personnage de Jet Li n’est pas le seul progatoniste intéressant du lot, mais il y a aussi Foon, interprété par Yuen Biao (qui formait l’un des Lucky Seven avec Jackie Chan et Sammo Hung), qui se retrouve souvent dans des situations pas possibles et constituant un peu le liant entre les principales intrigues, et évidemment le deuxième maître qui offre un superbe contre-point au quasi inébranlable monstre de vertu qu’est Wong Fei Hung. Je ne vais pas faire la liste de tous les personnages secondaires car il y en a un paquet, mais ils parviennent tous à exister (petit regret par contre pour le fight avorté entre l'américain et Wong Fei Hung). Un petit mot quand même sur la charmante Rosamund Kwan qui parvient à ébranler les sens du maître (pas que d'ailleurs) sans trop encombrer le récit avec des petits moments cocasses et plein de tendresse (j'adore la séquence des ombres chinoises), et qui a même une certaine importance dramatiquement parlant (le rapport à l'Occident).

Bref, pour qui aime le genre, difficile de faire la fine bouche. De mémoire, le deuxième opus est plus efficace (et pis on retrouve Donnie Yen, excusez du peu), mais je pense que je préfère celui-ci à cause de son background un peu plus étoffé, ce qui en fait un peu plus qu'un simple film d'arts-martiaux avec ses enjeux géopolitiques (certes, les passages avec les étrangers ne sont pas les meilleurs, en gros tous des gros bâtards - à part le prêtre - mais j'ai vu bien pire dans le genre).

Note : 9/10

[pabelbaba]

Pas un mot sur Rosamund?

Sans cœur...

[Dunandan]

Oh ça va ma critique était déjà assez longue comme ça ! (mais oui elle est mimi)

Edit : allez si finalement, j'ai rajouté quelques lignes ^^

[Alegas]

Haha, le Dun' qui édite ses critiques sans cesse n'est jamais parti.

[Mark Chopper]

He's back.

Bon, tu as 4 challenges de retard... Au boulot

[Dunandan]

Je me donne un petit objectif de 3 films par challenge, pas trop pour se remettre dans le bain!

[Dunandan]

The Natural, Barry Levinson (1984)

Plutôt surprenante la petite note d'intention dont s'octroie The Natural, faisant allusion sans s'en cacher aux mythes de la table ronde (la batte est identifiée à Excalibur, et le protagoniste c'est Lancelot), et ça passe bien je trouve, ça rajoute une plus-value à un récit finalement assez classique dans son déroulement avec ce talent naturel à qui arrive un accident (on pense un peu à Rencontre avec Joe Black), ce qui l'empêche de réaliser son rêve de briser tous les records, pour revenir des années plus tard avec une confiance fébrile mais un talent toujours intact, menacé par une bande de vautours du milieu.

Passée cette prémisse, ça déroule ensuite de manière plus linéaire, mais ces allusions un poil fantastiques permettent de s'accrocher au récit, d'autant plus que la reconstitution de l'époque n'est vraiment pas mal. Robert Redford est aussi à l'aise comme jeune premier que vieux rookie, un changement de vêtements suffit. Les rôles secondaires brillent également (notamment Glenn Close et Kim Basinger, on y retrouve aussi un jeune Michael Madsen) mais ils restent franchement en retrait par rapport à Redford, y compris Robert Duval qui campe ici un journaliste sportif avide de scoops, constamment ridiculisé par la star vieillissante de baseball avec ses tirs de boulets de canon.

La réalisation, quant à elle, est plutôt fonctionnelle, parti-pris qui peut être suprenant étant donné les références évoquées, mais je trouve que le mélange fonctionne assez bien en demeurant dans les gonds du réalisme (il y a juste les coups de tonnerre qui annoncent les coups d'éclats). Par contre le récit paraît parfois un peu abrupt (on aurait aimé par exemple en avoir plus sur la jeunesse du sportif, et la sortie du joueur interprété par Madsen est un peu ridicule, sans oublier une fin qui arrive direct), mais rien de trop méchant, on passe quand même un bon moment de cinéma, même si dans le genre j'ai trouvé plus ultime.

Note : 6.5/10

[Dunandan]

Heroic Trio, Johnnie To (1993)

Quand on connait un peu la filmographie de Johnnie To avec ses polars sérieux ou ses comédies bien grasses (moins connues du grand public, et destinées avant tout pour monter ses oeuvres plus personnelles), ce film de super héroïnes fait figure d'ovni. Et pour cause, l'intrigue est un joyeux bordel, avec, en son centre, cet eunuque venu tout droit des égouts, capturant des bébés pour transformer l'un d'eux en Empereur. D'ailleurs, elle est prétexte à un paquet de séquences bien fun, et à l'iconisation de son trio féminin bien souvent mis en valeur, au top à l'époque, avec une petite préférence personnelle pour la sous-estimée Anita Mui (du moins aux yeux du public occidental).

Côté mise en scène, c'est donc souvent bien dynamique, grâce notamment à Ching Siu-Tung, spécialiste des séquences aériennes, et sur ce plan on est bien servi (rho cette moto qui fait du saut périlleux). L'univers est aussi pas mal, surtout au niveau des costumes. Certes les décors ou les sfx (la fin aux allures de T2, on n'est pas prêt) font un peu cheap mais ça fait aussi parti de son charme, je retrouve bien là le cinoche HK que j'aime, bricoleur et inventif, et parfois c'est étonnamment bien violent (ça tue quand même du gamin). Je kiffe également le thème musical utilisé, ainsi que la prestation de Anthony Wong, tueur implacable qui décapite ses adversaires et qui perd ses doigts sans sourciller. Bref, de la bonne pioche.

Note : 7.5/10

[pabelbaba]

Tu me donnes envie de leur redonner une chance...

[osorojo]

C'est cool de te relire

[Dunandan]

Outfit, John Flynn (1973)

Très sympathique ce petit film de vendetta, mené par un Robert Duval à contre-emploi dans ce rôle de dur à cuire qui va mener une franche riposte contre cette organisation qu'il a pourtant croisé sans mauvaises intentions. Et si j'avais quelques appréhensions au début, lui que je connaissaîs plutôt par son sens de la répartie que franc-tireur, ça fonctionne finalement plutôt bien, il apporte justement un bagou que je n'aurais imaginé avec nul autre. Il constitue un chouette duo avec Joe Don Baker dans le rôle de la grosse brute qui lui va si bien (il va même jusqu'à assommer une femme), complété par la charmante Karen Black qui, sans être Bonny, a elle aussi du répondant. J'aime beaucoup son personnage qui a de plus en plus d'importance au fil du récit, et, comme les autres protagonistes féminins, sert en quelque sorte de constrate à son homme, qui, sans elle, aurait manqué un peu de dimension et d'expression.

Sinon ça va dans l'efficacité sans bout de gras notable. L'intrigue, encore une fois, va droit à l'essentiel, et tout l'intérêt réside dans la tension palpable entre ce petit groupe cherchant justice d'un côté, et de l'autre, cette organisation massive visant à se débarrasser de ces nuisibles (avec un côté terre-à-terre que j'ai bien aimé et qui sert de fil conducteur : rien de personnel tant qu'il y a de l'oseille). L'action, sans être exceptionnelle, est bien emballée dans l'ensemble. On retrouve les gros archétypes du genre avec les badguys floués par ces gars à qui on n'aurait pas parié un dollar au début, et qui se révèlent bien plus embêtants que prévus. Toute l'étape de la préparation est bien cool, avec le recrutement de la bagnole dans une ferme paumée, le passage des flingues, et le ratissement de tous les endroits-clés pour venir chatouiller le big boss, incarné par un très bon Robert Ryan. Le tout est goupillé par un final qui file la banane, bien qu'au goût doux-amer au vu des dégâts collatéraux. Bref, je ne regrette pas la découverte, c'est du bon divertissement à l'ancienne.

Note : 7.5/10

[Dunandan]

Network, SIdney Lumet (1976)

Ça démarre avec une exposition un peu trop longue et verbeuse à mon goût, narrant l'histoire d'un présentateur de télévision vieillissant faisant une sorte de dépression, dont le cri de rage va devenir une émission pour faire remonter les audiences. Mais heureusement que j'ai tenu bon, car une fois que le tout est mis en route, ça devient plus intéressant. Et à la lumière de l'ensemble qui vise de manière critique non moins le devenir de la télévision, je comprends même la raison pour laquelle je n'accrochais pas au début.

Network nous jette tout simplement dans les rouages froids et insensibles de cette recherche de sensationalisme à tout prix, et cela il le fait bien justement dès le début, peut-être un peu trop. Du coup, il y a un va et vient un peu étrange entre le ton de la satire et des instants de lucidité de la part des personnages (la scène de sexe étant la plus marquante), mais cela donne aussi de superbes et puissants monologues (évidemment celui du présentateur de télé devenu prophète malgré lui, mais aussi celui du producteur déchu qui se fait voler son show et son humanité par une femme qui ne pense qu'aux chiffres).

Bref, malgré son faux rythme du début, et peut-être une interprétation un peu monocorde (mais cette froideur apparente fait parti du propos selon moi, et rend d'autant plus touchants et puissants les fameux monologues), Network est à mettre aux côtés du Truman Show, et de Matrix, dans un autre style (à ce titre, le patron de Network télévision me fait trop penser à l'architecte avec ses idées d'écosystème et d'équilibre), pour nous avoir fait passer de l'autre côté du miroir. Très recommandable pour mieux comprendre notre époque et nous ramener un peu de lucidité, un peu moins pour se divertir.

Note : 7/10

[Dunandan]

Police Story, Jackie Chan (1985)

Pas forcément le choix le plus évident pour commencer un challenge Brigitte Lin tant ce film est à la gloire de son acteur et réalisateur Jackie Chan. Sur un rythme effréné, cette comédie policiaire enchaîne les morceaux de bravoure et des scènes de comédie comme sait si bien le faire HK, avec des idées toutes les 5 minutes. Ça commence bien avec une longue introduction où tout un village finit défoncé par une poursuite en bagnoles, et la suite reste tendue comme un slip, grâce notamment à un montage très efficace. Si on rajoute à cela sa thématique de procédures judiciaires mises à mal par la corruption ambiante, Police Story incarne probablement l'un des films les plus complets de la carrière de Jackie Chan.

Ce dernier y incarne une tête brûlée qui ne recule devant rien pour arrêter les coupables (ça fait plaisir une telle fin qui pousse le bouchon jusqu'au bout). Brigitte Lin et Maggie Cheung, toutes les deux mimi (une petite préférence pour cette dernière quand même), apportent une petite touche féminine toujours sympa au sein de ce polar musclé dans lequel elles ne sont pas épargnées non plus (scooter, vitre, escaliers, tout y passe). Les séquences vaudeville sont aussi réussies et ne plombent pas le rythme (je ne me lasserai pas de leur moue boudeuse quand elles ne sont pas contentes, et le collègue qui essaie de faire peur à Brigitte Lin est aussi priceless), et j'avoue que le personnage de Jackie, macho à souhait, a bien cherché ce qui lui arrive avec l'enregistreur, pendant le procès.

Enfin, les cascades, encore une fois impressionnantes, sont franchement bien mises en valeur, et durant le classique générique de fin où on assiste à l'envers du décor, on découvre que même certaines séquences qui paraissent faciles ont été galères à réaliser (genre le truc tout bête de jongler avec les téléphones ou le fait de sortir son flingue de la veste). Les séquences d'action ne sont pas en reste, elles sont bien sèches et bien emballées chorégraphiquement parlant. Ce que j'apprécie aussi, c'est que ça ne fait pas du tout film de cascadeurs comme c'était parfois le cas avec Jackie, ça s'imbrique bien dans l'ensemble, et la narration, bien que simple comme bonjour, va droit à l'essentiel, sans oublier la générosité propre à ce genre d'essai. Bref, un indispensable du genre.

Note : 8/10

[Dunandan]

Swordsman 3 : The East is Red, Ching Siu-tung et Raymond Lee (1993)

Je m'attendais vraiment à pire vu les retours mitigés. Déjà, ce n'est pas si difficile à suivre, le fil directeur est même très simple à comprendre. On retrouve l'invincible Asia prise dans une drôle de rédemption contradictoire car sitôt qu'elle se sent insultée (et ça n'arrive pas qu'une fois), elle se met à débloquer totalement, et pendant ce temps, on lui pique sa place, et les espagnols et les japonais en veulent aussi après ses attributs de pouvoir pour dominer grosso-modo le monde. Bon par contre, c'est la fête du slip, ce script, même si on comprend à peu près tout.

Personnellement, j'ai bien apprécié. Faut dire que Brigitte Lin retrouve ici l'un de ses meilleurs rôles (pour une fois on a droit à une vraie suite, rare pour un film HK), elle est tout simplement magnifique et ne cesse d'être mise en valeur dans ce film, difficile de ne pas tomber amoureux. Et Joey Wong qui joue Neige, sa concubine, n'est pas en reste, il s'agit peut-être également l'un de ses meilleurs rôles avec Histoire de fantomes chinois et Green Snake, du moins dans ce registre de beauté torturée et inaccessible (ici elle est même limite maso, elle s'en prend plein la tronche). On a droit d'ailleurs à une poignée de séquences saphiques, très softs, mais à l'érotisme certain (et là je capte votre intérêt petits coquins).

Et enfin on y trouve des séquences assez kiffantes où L'invincible Asia renvoie des boulets de canon, chevauche un espadon, fait de la couture avec la chair, joue à DBZ en lançant des boules de feu, ou pousse la chansonnette (très chouettes ces moments). Ça part encore plus dans le nawak avec un bâteau pirate qui se transforme en sous-marin, ou un samouraï en fait dirigé par un nain. Je suis comme un gosse quand je mate ce genre de film (à part Histoire de fantômes chinois 2, je ne me rappelle pas un tel déluge). Alors certes, Swordsman 2 restera à jamais le meilleur de la trilogie, et de loin, mais rien que pour ses fulgurances esthétiques, son duo d'actrices, et ses délires qui vont parfois assez loin, ça vaut pour moi le détour.

Note : 6.5/10