Avec amour et acharnement |
De Claire Denis |
3/10 |
Synopsis
C’est Paris et c’est déjà l’hiver. Sarah et Jean s’aiment, ils vivent ensemble depuis plusieurs années. C’est un amour qui les rend heureux et plus forts. Ils ont confiance l’un en l’autre. Le désir ne s’est jamais affadi. Un matin, Sarah croise par hasard François son ancien amant, ce François qui lui a présenté Jean, ce François qu’elle a quitté pour Jean sans hésiter.
Claire Denis réunit à l’écran Juliette Binoche et Vincent Lindon, en adaptant le roman de Christine Angot, avec une introduction sensuelle et prometteuse dans l’océan, mais on retrouve rapidement la quotidien et la grisaille parisienne. Ce couple qui s’est formé il y a un peu moins de 10 ans semblent amoureux comme au premier jour avec un baiser tous les quarts d’heure. Cette fougue attise la curiosité du spectateur mais le soufflé retombe vite vers un beau gâchis cinématographique.
Juliette Binoche incarne une femme plutôt fusionnelle, Sarah, qui épie les faits et gestes de son conjoint, l’interroge de façon très inquisitoire sur les détails de sa journée, de ses coups de fils. V Lindon est plutôt patient et compréhensif et répond volontiers à toutes ses questions, en revanche il est de nature moins curieuse et va rarement fouiner dans les affaires de Sarah.
L’harmonie du couple va être bouleversée par le retour d’un revenant, à savoir l’ex de Sarah qui souhaite renouer avec Jean en l’engageant comme nouvel associé. Le personnage de Sarah va être tiraillée entre son amour acteur pour Jean et celui qui existe encore pour François. Le récit bascule alors dans le schéma classique du triangle amoureux, on assiste aux hésitations de Sarah de plaquer sa passion actuelle et son équilibre pour retrouver un amant qui a peut-être des sentiments différents.
Pas mal de séquences de remplissage sans intérêt, puis vient le temps des révélations avec des réactions des protagonistes vraiment peu crédibles, contradictoires, des dialogues médiocres. Vincent Lindon tente de sauver les meubles, servi par un script peu maîtrisé alors que J Binoche sombre dans le grand guignol de la pleureuse. Malgré le fait que le projet ait été réalisé en tant de confinement autant de grotesque n’est pas acceptable.
Des échanges cruciaux ratés, une histoire secondaire superflue, basée sur le fils adolescent métisse de Jean de 15 ans qui est un peu paumé, autant que le spectateur.