[Pabelbaba] Mes Absolom 2022

[lvri]

J'ai regardé le doc hier soir, et j'ai vraiment le même ressenti que toi ! Et au delà des scènes dont tu parles, le plan final de la coulée pyroclastique qui les a emporté m'a laissé sans voix (on se rend compte de la violence et la vitesse de la catastrophe).
C'est bizarre car je me souviens de leur mort alors même que je n'ai jamais eu de passion spécifique sur le sujet. Mais d'apprendre la mort de ce couple m'avait touché (ce côté passion partagée jusqu'à la fin....).
Bref, un beau documentaire à voir...

[pabelbaba]

Pour le coup, les conditions de visionnage ont pas mal joué sur la fin, Madame étant super déçue de ne pas avoir eu d'images du Piton de la Fournaise... Ca a un peu désamorcé l'aspect tragique des dernières séquences.

Mais c'était cool que le doc l'intéresse et qu'on ait pu le regarder ensemble.

EDIT : pour leur mort, c'était quand même des "stars" à leur échelle, dans le style Cousteau/Paul Emile Victor, on en avait pas mal parlé à l'époque, notamment à cause des conditions de leur mort.

EDIT : mode "Alegas on", poste ta note dans le topic ciné! On est déjà 4, encore un et il sera dans le classement.

[Val]

Herzog les a donc "simplement" montées et commentées. Difficile de savoir au final la plus-value apportée par lui, tellement les images sont effectivement incroyables.

Juste histoire de pinailler, je te trouve un peu dur sur ce point (comme disait la jeune mariée). L'apport d'Herzog me semble essentiel. Il ne se contente pas de monter des images telles qu'elles. Il me semble qu'il fait là un vrai travail de cinéaste, presque de critique d'ailleurs, en se plongeant dans des archives que l'on imagine gigantesques pour en extraire le meilleur, qu'il réorganise et met en musique pour donner à ces images une aura toute nouvelle. C'est presque Herzog qui "installe" le couple comme cinéaste. Il fait donc bien, en ce sens, acte de création et exprime un point de vue unique.

Une dernière chose pour finir. J'ai été très touché par la sensibilité et la tendresse d'Herzog dans ce film. C'est quelque chose qui n'est pas nouveau mais récent tout de même il me semble dans son cinéma. J'avais déjà été profondément marqué par le plan du piano de Lo and Behold (ceux qui l'ont vu se souviennent forcément) qui reste à ce jour l'une des choses les plus justes et bouleversantes que j'ai vu. On retrouve ici, dans le regard qu'il porte sur ce couple, une tendresse inattendue et profondément touchante.

[pabelbaba]

J’avoue ne pas savoir. Les images sont tellement dingues que c’est dur de faire la part ds choses. Mais c’est vrai qu’il y a une vraie émotion qui se dégage et il n’y est pas pour rien.

Édit : y a quand même de beaux moments tendres chez Herzog, les retrouvailles à la fin de Fitzcarraldo notamment, qui sont amplifiés par l’âpreté du reste du film.

[Alegas]

Clueless d'Amy Heckerling - 1995

Séance plus détendue.

Ce film ne m'avait jamais tenté auparavant, ayant vu des extraits de la série TV quand elle était diffusée à l'époque et ça sentait la sitcom à la sauce Club BCBG qui faisait tout sauf envie. Je pensais finalement m'y mettre pour continuer mon challenge "films parodiés dans Sex Academy", mais il n'en est rien. Ou en tout cas ce ne doit pas être très voyant. A vrai dire, je comprends pourquoi le film n'est pas utilisé : il est pas mal du tout!

Pourtant il a tout pour être agaçant avec une teen comédie au sein de la bourgeoisie de Los Angeles et des persos principaux apparemment bloqués sur la mode. Cependant c'est plus subtil que ça et j'ai finalement davantage pensé à Daria qu'à Barbie pendant tout le film. L'écriture du perso d'Alicia Silverstone la fait un peu ressembler à un mix des sœurs Morgendorffer. La fusion improbable de Penny et Daria! Alliant futilité et conscience (bordel, ses exposés! ) de façon déroutante. Et je dois bien avouer que la plus sexy des Batgirls joue parfaitement bien ce personnage.

Après, l'intrigue est assez classique (apparemment ce serait une adaptation d'Emma de Jane Austen...), mais les persos sont vraiment funs. Pourrait-il en être autrement avec Donald Faison et Paul Rudd au casting? Même les adultes sont plutôt réussis, avec ce père avocat à la fois protecteur et à la rue ou les profs qui lâchent l'affaire.

Du coup, c'est fun et frais, avec des airs de préquelle de La Revanche d'une Blonde, une BO bien d'époque et la présence des Mighty Mighty Bosstones!

6,75/10

[Jed_Trigado]

Je me rappelle que la série dérivée avait bien pourri mon enfance.

[pabelbaba]

Je ne tenais pas 10 secondes devant.

[Alegas]

Le Haut du Panier aka Hustle de Jeremiah Zagar - 2022

Challenge Robert Duvall

Ouais, ça compte.

Celui-là, il est bien vendu en ces lieux. Après le visionnage de Punch-Drunk Love, ça me paraissait évident de le regarder. Le casting avait l'air assez cool : Sandler, Duvall, Foster, Goose... Ouais, je ne savais pas. Cependant, ce n'est pas le casting qui est intéressant. En dehors de la relation Sandler/Hernangomez, le film a très peu de choses à proposer. Chaque perso est ultra stéréotypé et fonctionnel au possible. Ca a un avantage, il n'y a pas de gras, pas d'humour lourdingue, ni de pathos en cascade. Chacun fait son petit tour de piste et s'en va : Duvall patriarche, Foster trouduc, Latifah on ne la lui fait pas et le dit avec un rond de la tête etc...

Nan, ce qui vaut le coup, c'est la partie basket. Déjà parce qu'Hernangomez n'est pas trop bidon en tant qu'acteur. C'est d'ailleurs le cas de tous les autres joueurs, même si c'est plus facile compte-tenu de leur relatif temps de parole. Ca donne des moments d'acting qui ne sont, au moins, pas gênant, et ça permet d'avoir des moments de basket qui ressemblent à du basket sans avoir de doublures. Le résultat est crédible et même très agréable à regarder. Ca cut juste ce qu'il faut et la partie entraînement à Philadelphie n'appuie pas trop sur la partie "Rocky".

Ca donne un film de sport avec une trame ultra-classique et balisée au possible, mais c'est fait avec conviction et passion, donc sans fausse route. On y croit, surtout avec Sandler loser qui est bien taillé pour le rôle. A vrai dire, mon seul reproche, c'est cette scène en carton de faux suspens entre l'aéroport et le repêchage, qui pue le manque d'inspiration. Mébon, c'est court et vite oublié. Avec une réal sympa (j'aime beaucoup les persos excentrés du cadre pour signifier leur état d'esprit) et une BO bien choisie, le résultat est finalement plaisant.

6,5/10

[Mark Chopper]

Ouais, ça compte

En fait, c'est un challenge "caméo Robert".

[pabelbaba]

Je n'imaginais pas ça en lançant le bousin.

[Mark Chopper]

Dans Les Veuves non plus il n'a pas un grand rôle...

En même temps, il a 91 ans (et la même tête depuis 50 ans, je sais). Tout le monde ne s'appelle pas Clint.

[pabelbaba]

J'avais en tête Le Juge, mais en fait ça a déjà 8 ans...

[Alegas]

Ouais, ça compte

En fait, c'est un challenge "caméo Robert".

Avec ma prochaine critique de L'invasion des profanateurs, on va continuer dans cette tendance.

[pabelbaba]

L'Amour est un chien de l'enfer aka Crazy Love de Dominique Deruddere - 1987

Une adaptation de Bukowski! En général je ne regarde pas les films adaptés de livres que j'ai aimés. Mais pour Bukowski j'ai fait des entorses. D'abord Barfly parce que le casting, ensuite Factotum parce que sur l'affiche, Matt Dillon était littéralement Hank Chinaski, pour celui-ci... ben... parce qu'il est belge!

Il est sorti la même année que le Barbet Schroeder, cependant il a été tourné deux ans plus tôt. Je ne me souviens qu'assez peu du livre, mais on est en territoire connu avec une histoire inspirée de la vie de l'auteur à trois époques : jeune ado qui découvre le sexe, jeune adulte complexé par son acné maladive et enfin l'épave qui picole trop. Dit comme ça, ça part plutôt bien pour rendre compte des textes du vieux Buk. On y trouve effectivement les choses qui font le sel de son écriture, notamment une quasi totale absence de limite. A ce titre c'est d'ailleurs drôle de voir que Netflix le classe 16+ pour une cause hors champ, alors qu'il se passe un truc bien pire!

A vrai dire, j'aurais pu apprécier cette bobine. Les acteurs sont convaincants, les décors belges ne sont pas gênants et la réalisation est correcte pour un premier long métrage. Mais alors qu'est ce qui cloche? Ben c'est que le côté sordido-poétique des écrits de Bukowski est le seul ressort du film. On ne va pas se mentir, c'est une grosse part de son œuvre et c'est bien transcrit. Le souci, c'est que ça donne un film d'auteur un peu lambda et sans âme. Il manque clairement des choses pour le sortir du lot et arriver à donner l'élan suffisant pour se situer dans les eaux des bouquins. En particulier, l'humour et l'esprit bravache de notre alcolo préféré. Rien ne transparaît de ce point de vue là. Pourtant c'est une grande partie ce qui différencie Bukowski de la pléiade d'auteurs du style. C'était aussi le souci de Barfly d'ailleurs...

Résultat, le film n'est pas nul, il a clairement certaines qualités, mais si on aime Bukowski, on ressentira nécessairement un manque.

5/10

[pabelbaba]

Les Gens de la Pluie de Francis Ford Coppola - 1969

Challenge Robert Duvall (mais toujours pas dans un premier rôle)

Petit à petit, je complète la filmo de Coppola et c'est... étonnant. Après Peggy Sue s'est mariée, je découvre que Coppola avait déjà réalisé un film avec une femme en personnage principal. Mais contrairement à Kathleen Turner, qui se posait des questions sur son passé, ici Shirley Wright prend les choses en main pour changer son futur.

C'est un point de vue intéressant, d'autant que le film a été tourné en avril 68 et que l'élan de liberté dont est prise le perso principal sera plus réservé aux hommes, prenant la route pour un questionnement métaphysique plus ou moins douteux. Ici elle se met en chemin sans but précis et ne sera pas déçue du voyage. Le point de départ est le ras le bol de la vie de femme mariée, qui ne vit que pour son époux, et une sorte de refus de la maternité. En retour, le destin lui renverra les mêmes problèmes malgré ses désirs d'émancipation.

Sur ce point, Coppola arrive à être subtil grâce au perso de James Caan, brute-enfant, qui deviendra un boulet pour elle, comme un gosse dont elle n'aurait pas voulu. La métaphore a du sens et Caan incarne vraiment bien ce semi-demeuré, sorte de Lenny de Steinbeck, qui inspire autant le danger que la pitié. En revanche, je suis plus réservé sur Duvall, assez peu introduit et réduit à une caricature névrosée, qui devra incarner le mâle dominant et le père autoritaire (comme tous ceux du film d'ailleurs). A vrai dire, je ne sais pas si c'est un coup de maître ou un loupé, mais finalement l'arrivée de Duvall fait vraiment rentrer le film dans le rang. Jusque là, le film était sur le fil du rasoir avec des persos et situations un peu originaux, de jolis moments de cinéma (notamment la scène de la première nuit avec Caan), après, tout devient prévisible. D'ailleurs, au détour d'une conversation on nous spoile la fin...

C'est vrai que ça renforce l’inéluctabilité du sort de Shirley Wright, mais en même temps, ça sape toute finesse. Du coup, encore un film où je sors mitigé.

6/10