[Alegas] Mes Critiques en 2022

Modérateur: Dunandan

Escape from Mogadishu - 6/10

Messagepar Alegas » Dim 09 Oct 2022, 11:12

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Escape from Mogadishu de Ryu Seung-wan
(2021)


Les réalisateurs coréens dont je suis attentivement chaque sortie de films sont finalement assez rares, et Ryu Seung-wan fait clairement partie de ces privilégiés, lui qui n’a jamais eu de réel grand film dans sa carrière, mais qui a toujours su maintenir une moyenne qualitative haute, et ce sur n’importe quel genre qu’il a touché. Du coup, je dois m’avouer un peu déçu devant ce nouveau film, qui constitue à mon sens son moins bons depuis facilement plus de dix ans, et c’est d’autant plus dommage que le film s’annonçait plutôt bien, avec une note d’intention finalement assez proche de celle de The Berlin File. Comme ce dernier, le réalisateur décide de s’attaquer à des interactions entre nord-coréens et sud-coréens dans un pays étranger, ici donc la Somalie alors que va commencer la guerre civile au début des années 90.

Si les 45 premières minutes sont là pour poser le contexte et les personnages, il faut avouer que Ryu Seung-wan a du mal à rendre ça très passionnant. Ça fait finalement très générique, il n’y a pas de scènes marquantes à retenir de toute cette introduction, et il faut donc attendre le soulèvement et les confinements dans les ambassades pour avoir le véritable début du récit. A partir de là, on arrive sur quelque chose d’assez classique pour quiconque a vu plusieurs films coréens dans sa vie, puisque les ambassades nord et sud coréennes vont devoir collaborer pour sortir du pays, et donc on va avoir des relations entre personnages plutôt tendues, partagées entre une volonté de se respecter et de se faire confiance, mais tout en gardant en tête l’animosité l’un envers l’autre que leurs deux gouvernements leur impose. Pour le coup, même si c’est un schéma vu et revu au sein du cinéma coréen contemporain, il faut avouer que ça reste très bien écrit, et c’est clairement cette relation qui va apporter les meilleures scènes du film, que ce soit un repas où toute la relation de confiance passe par des actions muettes, un combat à mains nues bien violent (sur ce passage, Ryu Seung-wan rappelle qu’il est l’un des meilleurs de son pays à emballer une scène d’action), ou encore un final qui marche très bien en termes d’émotion.

C’est d’autant plus étonnant que cette relation marche bien alors que les personnages sont finalement peu originaux, et on devine vite comment chacun va évoluer, ce qui donne un film assez prévisible. J’ignore si le film s’inspire d’un fait ayant vraiment eu lieu, personnellement j’en doute car ça fait très romancé, et j’ai plus l’impression que Ryu Seung-wan a utilisé la guerre civile et le contexte des ambassades pour broder une histoire autour. Une histoire qui aboutit sur un climax plutôt original pour le coup, avec un convoi de plusieurs voitures protégées avec les moyens du bord (notamment des livres scotchés à la carrosserie) qui doivent traverser une ville en état de guerre. Si la séquence s’avère bien nerveuse, et réalisé avec talent (on retient évidemment le plan-séquence un peu gratuit qui passe à travers les bagnoles, mais globalement c’est toute la scène qui est vraiment bien montée), je dois avouer avoir trouvé ça dommage qu’on ne ressente pas plus que ça le danger, notamment à cause du fait que le récit, sur ce passage, épargne la quasi-totalité de ses protagonistes. Vu ce que les bagnoles se prennent dans les fusillades, j’aurais pas craché sur un bodycount plus élevé, ne serait-ce que pour apporter plus de dramaturgie.

Côté casting, on retient surtout Kim Yun-seok, qui est bon mais sans atteindre les sommets de ce qu’il pouvait livrer chez Na Hong-jin, et celui qui joue l’ambassadeur nord-coréen et qu’il me semble que j’ai déjà vu sa trogne dans d’autres films. On notera aussi que le film semble parfois ne pas avoir le budget que son ambition mériterait, car si la reconstitution de la ville somalienne fonctionne plutôt bien, il y a quelques effets visuels qui dénotent vraiment, notamment une séquence nocturne avec des chiens numériques bien fakes. Si le film se regarde bien, ça reste quand même une relative déception de la part d’un réalisateur qui signe là son métrage le plus faiblard depuis un bon moment.


6/10
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Chute (La) - 6/10

Messagepar Alegas » Dim 09 Oct 2022, 19:16

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Der Untergang (La Chute) de Oliver Hirschbiegel
(2004)


Seconde vision et je reste grosso modo sur mon avis original, lorsque j’avais découvert le métrage à sa sortie vidéo. En ce qui me concerne, j’ai l’impression que le film souffre pas mal du fait qu’il ait été survendu depuis sa sortie : énorme succès en Allemagne, sérieux prétendant à l’époque pour l’Oscar du meilleur film étranger, souvent listé par les américains comme l’un des meilleurs films européens récents, il faut dire que ça fait beaucoup pour une oeuvre qui se rapproche plus du téléfilm de luxe qu’autre chose. Clairement, je ne remets pas en doute les qualités évidentes du métrage : ça se suit très bien, les 2H30 passent à une vitesse folle, c’est vraiment captivant de voir le regard allemand sur la chute de leur propre capitale et de leur société entière qui les mettra à mal pendant des années, mais il manque vraiment un regard de réalisateur de cinéma à ce film.

Mais il y a beau avoir une reconstitution onéreuse, la mise en scène fait que ça n’est jamais mis en valeur, et globalement, c’est absolument tout dans ce film qui manque d’ampleur. Guérillas urbaines filmées platement, des séquences dans le bunker sans réelles idées et gestion de l’espace (aucun jeu de focale, tout est plat), photographie sans profondeur, c’est vraiment filmé comme si c’était pensé pour passer à la télévision, et c’est quand même bien dommage pour le sujet qui aurait pu donner une grosse fresque sur la fin d’un empire et d’une époque pour un pays qui s’est bercé d’illusions. Les rares idées de mise en scène passent par le script et/ou les personnages : Eva Braun qui tente de faire la fête alors que les bombardements pleuvent dehors, le final avec la secrétaire et le vélo, l’officier qui se suicident en plein dîner avec sa famille, le meurtre des enfants de Goebbels, autant de scènes marquantes qui ne le sont absolument pas pour des questions formelles (et le réal a confirmé depuis qu’il était loin d’être un foudre de guerre).

C’est aussi à mon sens un film auquel il manque un réel point de vue : c’est de toute évidence un film choral qui multiplie les personnages à suivre, mais il manque un vrai point d’ancrage pour le spectateur. On sent que ça veut le faire avec le personnage de la secrétaire, puisque c’est elle qui a le droit à un background avec interviews et la seule scène évoquant l’époque avant le chute du Reich, mais elle est rapidement écartée et ne revient que par moments, du coup c’est difficile de vivre les événements à travers elle. Mais si le film a fait beaucoup parler de lui, c’est évidemment vis à vis du Adolf Hitler montré à l’écran, et là pour le coup on peut difficilement reprocher les louanges qui ont été faites au métrage depuis sa sortie. D’une part, le fait de montrer un Hitler très humain, capable de sentiments, et finalement plus un vieillard qui perd complètement les pédales qu’une véritable figure du mal absolu, rompt complètement avec ce qui avait été fait jusqu’ici, mais surtout la prestation de Bruno Ganz vient apporter un vrai visage à ce personnage (on ne voit jamais l'acteur, seulement Hitler). Autant dans les moments calmes que dans les colères foudroyantes, Ganz livre une version particulièrement pertinente de ce dictateur à l’évocation tellement tabou qu’on l’a majoritairement limité à des apparitions très manichéennes. Du coup, ça donne un film qui tient surtout par rapport à son sujet et ses interprétations, dommage que le reste ne soit pas à la hauteur de ces derniers.


6/10
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Diamants sur canapé - 7/10

Messagepar Alegas » Mar 11 Oct 2022, 12:04

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Breakfast at Tiffany's (Diamants sur canapé) de Blake Edwards
(1961)


Sympathique comédie romantique que voilà, c’est clairement pas le film que je préfère d’Edwards mais je peux comprendre pourquoi c’est l’un de ses plus populaires. Je vais être assez rapide sur ce film car j’ai l’impression de n’avoir que des banalités à dire, mais concrètement si j’aime bien tout l’aspect comédie du métrage, avec notamment des éléments qui préfigurent d’autres films du réalisateur (l’appartement complètement plein où se perdent les personnages, c’est The Party avant l’heure, et le passage d’un appartement à l’autre pour échapper à quelqu’un rappelle la future séquence de la chambre dans Pink Panther), autant toute la partie romantique m’a moins convaincu. Elle se tient pourtant bien la majorité du temps, mais sur la seconde moitié du métrage j’ai trouvé qu’elle était bien trop étirée, au point de faire parfois du surplace. Ceci dit, c’est rattrapé par une alchimie évidente entre les têtes d’affiche, et un final tout mignon qui fonctionne super bien (et encore plus si on est un amoureux des chats :mrgreen: ).

Si le film doit beaucoup au savoir-faire d’Edwards et à une écriture de qualité (j’aime beaucoup le personnage de Patricia Neal qui, chez d’autres, aurait pu être aisément sacrifiée), c’est clairement le charme d’Audrey Hepburn qui élève le métrage, et pour le coup, de tous les films que j’ai pu voir avec elle, c’est celui où il est le plus difficile de ne pas résister à son sourire et son personnage pétillant au possible :love: . On sent d’ailleurs que ce personnage a eu une grosse influence sur la comédie romantique depuis, c’est clairement la manic pixie dream girl avant l’heure. La bande-son de Mancini est très cool, comme souvent avec lui, et je découvre au passage que le chanson Moon River a été écrite spécifiquement pour ce long-métrage. Tout le délire autour de Mickey Rooney grimé en japonais va forcément en rebuter plus d’un, et même si j’ai trouvé ses scènes drôles, faut avouer que ça fait un peu gadget, comme s’il fallait forcément un personnage complètement cartoonesque alors que c’était vraiment pas indispensable. A l’arrivée ça n’est pas le grand film souvent vanté, mais ça reste clairement une séance sympathique et agréable.


7/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar pabelbaba » Mar 11 Oct 2022, 13:38

Plus aucun souvenir de la fin, mais je perso d'Hepburn m'avait paru tellement triste, que j'avais eu du mal à y voir une comédie.
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Mon nom est Personne - 7,5/10

Messagepar Alegas » Mer 12 Oct 2022, 18:20

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Il mio nome è Nessuno (Mon nom est Personne) de Tonino Valerii
(1973)


J’appréhendais un peu la vision de celui-là, entre le bras de fer Leone producteur VS Valerii réalisateur, et l’humour dont j’ai un peu entendu tout et son contraire, mais à l’arrivée c’est une super surprise et je le orange aisément parmi mes westerns italiens favoris. Pourtant, c’était pas gagné car effectivement si le western italien n’a jamais fermé la porte à de la légèreté dans le ton, ici on est vraiment devant un film qu’on pourrait considérer comme une comédie avant tout. Un humour qui va même jusqu’à transformer le film en une sorte de pièce méta sur le western, d’une part avec la storyline principale où l’on voit un héros de l’âge d’or de l’Ouest qui cherche à prendre sa retraite pendant qu’un de ses admirateurs le pousse à trouver un dernier combat qui imposera sa légende, mais aussi avec des détails rigolos du style une tombe qui va porter le nom de Sam Peckinpah :mrgreen: .

Du coup, ça donne un film où je peux aisément comprendre qu’il y ait du rejet, surtout que les passages comiques ne sont pas forcément les plus réussis du métrage. Le jeu à boire suivi du duel de baffes, ça passe, idem pour celle avec le mannequin ou encore la scène de la pissotière :mrgreen: , mais par contre tout le passage dans la galerie des glaces c’est un peu naze tant ça débouche sur rien d’intéressant :? , et globalement c’est tout ce ventre mou dans la ville qui vient faire perdre quelques points au film. Heureusement, le reste est vraiment de haut niveau, et pour le coup j’en ai pas grand chose à faire de qui a fait quoi entre Valerii et Leone tant le résultat me semble assez homogène pour convaincre pleinement. Dès le début, ça pose le niveau avec l’une des meilleures scènes du film, avec ce piège tendu chez un barbier qui va aboutir sur un gunfight des plus expéditifs. La tension avec le sound design marche très bien, il y a des pures idées de mise en scène (le plan du miroir !! :o :love: ) et déjà le récit se permet des touches d’humour avec un mec tenu en joue dans les parties génitales. Une scène qui permet aussi d’introduire hyper efficacement Henry Fonda dans un rôle où on sent que tout son passif dans le genre est pris en compte.

Dans la même direction, on a aussi un double final qui s’impose sur bien des points comme une sorte de gros testament du western en général : la destruction de la horde sauvage, le train vers l’Est qui sert d’échappatoire, mais aussi et surtout un gros monologue final très émouvant qui vient dire avec des mots ce que Il était une fois dans l’Ouest disait avec les images (du coup, c’est moins puissant que le Leone, mais ça fait son petit effet quand même). Fonda, comme d’habitude est très bon, et j’avoue que je suis plutôt surpris par Terence Hill, dont j’attendais une prestation saoulante sur la longueur, mais qui en fait passe très bien pour peu qu’on accepte le second degré du métrage. Côté musique, le thème ultra connu du film est, sans surprise, génial (mais genre vraiment, c’est possiblement à ranger parmi les meilleurs du compositeur :love: ), mais je suis en revanche moins convaincu par le reste de la BO, où on a soit les limites de Morricone qui cède souvent à la répétition (le thème de la horde sauvage, c’est sympa une fois, mais relou à la longue) soit on a carrément de l’auto pompage avec notamment des notes de Il était une fois dans l’Ouest (chose peut-être volontaire de sa part vu le côté testamentaire du film, mais tout de même). En l’état, c’est vraiment une agréable surprise, d’autant plus que je l’aurais découvert dans une copie 35mm d’époque, et puis bon, un western qui se termine avec un doigt dans le cul, ça vaut son pesant de cacahuètes :mrgreen: .


7,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar pabelbaba » Mer 12 Oct 2022, 18:42

Alegas a écrit:je peux aisément comprendre qu’il y ait du rejet

A part Scalp, personne ne rejette ce film! :mrgreen:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar lvri » Mer 12 Oct 2022, 21:12

Pas revu depuis au moins 30 ans... J'en garde un bon souvenir, mais j'ai toujours eu peur d'y rejeter un oeil. Je vais peut-être me laisser retenter du coup (si j'arrive à me caler un film un de ces jours... :| )
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Mark Chopper » Mer 12 Oct 2022, 21:18

Les spin off de GoT et du Seigneur des Anneaux ne sont pas bientôt finis ?
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar lvri » Jeu 13 Oct 2022, 06:23

De mémoire, dernier épisode cette semaine pour le SDA, et encore 2 pour HOD.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar pabelbaba » Jeu 13 Oct 2022, 07:34

lvri a écrit:Pas revu depuis au moins 30 ans... J'en garde un bon souvenir, mais j'ai toujours eu peur d'y rejeter un oeil. Je vais peut-être me laisser retenter du coup (si j'arrive à me caler un film un de ces jours... :| )

Quand j'étais nain, tout l'aspect passage de témoin western US => western spagh m'était passé au dessus de la tête. C'est une sacrée plus value quand on le revoit avec ça en tête.
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Treize vies - 6/10

Messagepar Alegas » Jeu 13 Oct 2022, 10:48

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Thirteen lives (Treize vies) de Ron Howard
(2022)


Depuis la débandade de son film Star Wars, il semblerait que Ron Howard ne soit plus en odeur de sainteté dans les salles de cinéma : aprè un film Netflix, le voilà qui revient avec un film acheté par Amazon, et pour le coup c’est bien dommage car même si le film est ce qu’il est, je pense sincèrement qu’il y aurait eu une vraie plus-value à découvrir ce film sur grand écran. Le sujet est le même que le documentaire que je critiquais il y a quelques jours, à savoir le sauvetage de treize enfants dans la grotte inondée de Tham Luang en 2018, et pour le coup le choix de Ron Howard derrière un projet pareil fait sens tant il s’est souvent illustré dans ce genre de reproductions d'événements passés. La reconstitution du sauvetage est de plutôt bonne qualité, et contrairement au documentaire déjà cité on sent bien le danger qu’il y a à plonger dans les galeries, entre l’environnement étroit, le peu de visibilité, ou encore la puissance du courant. Ceci dit, tout n’est pas réussi, et autant le film est intéressant dans sa description des faits, autant il l’est beaucoup moins quand il s’agit de faire exister ses personnages à l’écran.

Pour le coup, c’est simple : chaque personnage, qu’il soit sauveteur, gamin prisonnier ou thaïlandais cherchant à aider, est traité très en surface. Un choix qui découle sans doute du côté choral que Howard tente d’apporter au récit, mais qui s’avère finalement pas génial tant le film aurait gagné à être plus resserré sur un groupe de personnages pour les traiter plus en profondeur. Du coup, les protagonistes existent surtout par les comédiens, mais ces derniers n’ont quand même pas grand chose à défendre, et seuls quelques-uns arrivent à procurer un minimum d’émotion (Edgerton, Bateman, et un peu Farrell et Mortensen). Y’a pas grand chose à dire sur le reste : la musique est très oubliable, y’a pas spécialement un travail formel remarquable, tout est finalement très fonctionnel et ne cherche pas à faire plus. Au final, malgré le sujet de base très intéressant, j’en viens à me demander si le fait de le porter à l’écran, que ce soit via un documentaire ou un film de fiction, n’est pas une fausse bonne idée, et peut-être qu’une série aurait mieux convenue pour traiter de façon complète ce sauvetage.


6/10
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Invasion des profanateurs (L') - 7,5/10

Messagepar Alegas » Sam 15 Oct 2022, 10:01

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Invasion of the body snatchers (L'invasion des profanateurs) de Philip Kaufman
(1978)


Clairement le meilleur film de body snatchers que j’ai vu jusqu’à présent (si j’excepte The World’s End qui est à part en termes de ton) et le plus réussi des quatre adaptations officielles. Ce qui frappe tout d’abord en découvrant en dernier celui-là, c’est de constater à quel point c’est celui qui prend le plus de libertés par rapport à l’adaptation précédente, mais aussi celui dont le plus d’éléments vont être repris par la suite. Du Siegel un peu monotone et un brin chiant, on passe à un métrage qui épouse complètement le délire paranoïaque que suggère le récit, qui garde une ligne directrice intimiste en se focalisant sur une poignée de personnages, mais en élargissant grandement l’ampleur de l’invasion, puisqu’on se trouve pour la première fois dans une grande ville américaine.

C’est vraiment cet axe qui est une des plus grosses qualités du métrage, à savoir le fait d’avoir une vision à hauteur d’hommes des évènements, mais en ayant une fenêtre ouverte sur ce qui se passe autour, tout en laissant l’imagination du spectateur faire le reste. C’est aussi le film qui est le plus étrange dans son ambiance, déjà avec le générique d’introduction qui permet de découvrir comment les body snatchers sont arrivés sur Terre, mais aussi avec plein de petits détails dans le comportement des personnages secondaires et figurants, bref on sent que le background des cadres ont été vraiment pensés. Par contre, je n’ai pas compris le caméo de Robert Duvall, qui apparaît très vite et qui semble important vu que Kaufman insiste bien sur le personnage avec un zoom avant puis la vision subjective sur la balançoire, mais peut-être que c’est là juste pour apporter le premier sentiment d’étrangeté sur Terre. Il y a plein de choses intéressantes scénaristiquement dans ce film : le personnage de Nimoy qui permet d’avoir pendant un moment une excuse psychologique pour le fait que les gens ne reconnaissent plus leur conjoint, le fait d’avoir deux couples à suivre, le coup du risque de dormir (je peux me tromper, mais de mémoire ce n’était pas dans la version de Siegel), la destruction des corps et les restes entreposés dans des camions bennes, la fameux cri en pointant du doigt que reprendra Ferrara dans sa version, etc…

Le film a peut-être quelques longueurs sur son dernier acte, mais l’ambiance est tellement réussie que ça se pardonne aisément, et puis le final est vraiment la fin parfaite pour ce genre de récit, et même si la séquence a été transformée en meme internet depuis (et qui spoile sévère en plus !), ça reste absolument glaçant à découvrir. Kaufman est clairement un réalisateur que j’ai du mal à cerner, des trois films que j’ai vu du bonhomme on ne peut pas dire qu’il y ait un style visuel ou des thématiques qui se dégagent, mais à côté de ça le mec est vraiment doué pour créer des ambiances, et il y a des chouettes idées formelles. Le casting est vraiment bon, Sutherland en tête, mais aussi Goldblum, Cartwright et Nimoy en contre-emploi. Je suis un peu moins convaincu par Brooke Adams mais elle fait tout de même bien le job. Clairement un super film qui conserve toute sa force malgré les années.


7,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Olrik » Sam 15 Oct 2022, 12:17

Alegas a écrit: Par contre, je n’ai pas compris le caméo de Robert Duvall, qui apparaît très vite et qui semble important vu que Kaufman insiste bien sur le personnage avec un zoom avant puis la vision subjective sur la balançoire, mais peut-être que c’est là juste pour apporter le premier sentiment d’étrangeté sur Terre.


Clairement, quand on a vu le film et qu'on le revoit, on comprend que le prêtre est déjà "remplacé". De mémoire, il regarde un groupe d'élèves passer et il est à proximité d'enfants jouant dans le parc : le prédateur (pour une fois pas sexuel bien qu'il soit prêtre) est déjà en train de choisir ses ouailles qui vont être "converties".
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Alegas » Sam 15 Oct 2022, 12:39

C'est ce que je me suis dit, mais si c'est vraiment ça, le film est pas hyper précis sur la façon dont la contamination opère, car on te montre que les fleurs viennent tout juste d'éclore, et donc que les gamins et les profs sont finalement les premières victimes.
Bon après, c'est du détail, et c'est pas bien grave au final, ça tient de l'enculage de mouches.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Olrik » Sam 15 Oct 2022, 19:25

Oui, l'intérêt est surtout de montrer que, contrairement au film de Siegel, la situation est dès le début très mal barrée.
Sans doute ma version préférée des trois films. Aucune envie de revoir le Ferrara par contre.
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