Je profite de la très belle édition 4k de studiocanal pour découvrir l'un des derniers Walter Hill que je n'avais jamais vu.
Pour etre honnete, je me suis fait peur dès le début. L'inexpressivité d'Adjani couplée à celle d'O'neal m'ont immédiatement sorti du film. Même la première poursuite, dans un cadre urbain nocturne que j'adore pourtant, ne m'a pas transcendé (je crois que celle de to live and die in LA est trop gravée dans mon esprit et parasite tout
). J'enfoncerai même le clou avec la première apparition de Bruce Dern, totalement loupée en flic hargneux. Tout cela fait que, s'il n'y avait pas eu l'illustre nom du grand Walter aux commandes, j'aurais pu arrêter la lecture en cours de route. Mais à mesure que le piège tendu s'élabore, que les stratégies se mettent en place, que chaque personnage prend sa fonction, le film déploie son emprise. Cadre nocturne, âpreté des relations, simplicité des enjeux, la grammaire cinématographique de Hill prend corps et donne de la consistance à des personnages qui, à mon sens, en avait très peu dès le départ. Le film se permet même des instants très cash comme cette exécution brute d'un personnage clé. Pas de doutes, nous sommes bien dans l'univers de Walter Hill. Tous ces enjeux soigneusement imbriqués permettent de déboucher sur LE tour de force du film, à savoir cette poursuite dantesque culminant dans un cache à cache totalement inédit.
Une bien belle découverte donc mais qui a suscité quelques inquiétudes au démarrage. Je m'étalerai pas sur le "lien" avec Drive car hormis le héros mutique et l'intro, il ne s'agit clairement pas de la même approche et des mêmes motivations derrière. Je précise que j'aime le Refn, mais ça c'est un autre sujet.