[Alegas] Mes Critiques en 2022

Modérateur: Dunandan

Everything everywhere all at once - 8,5/10

Messagepar Alegas » Dim 25 Sep 2022, 15:39

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Everything everywhere all at once de Daniel Scheinert & Daniel Kwan
(2022)


Seconde vision, et y’a pas à dire : c’est toujours aussi bon. Je pourrais écrire longtemps sur ce film qui m’inspire pas mal, mais j’ai en ai déjà tellement parlé ici et ailleurs que je vais essayer de synthétiser ma pensée autant que possible. Déjà, je ne peux qu’être heureux de constater à quel point le film semble trouver son public, alors que pourtant rien sur le papier ne le destinait à ça. J’ai lu parfois certains dire que le film ne fait que suivre une mode actuelle, celle du multivers, alors que j’ai l’impression que le fait que le film sorte entre un Spider-Man et un Doctor Strange soit plus un hasard de calendrier. En l’état, le film est surtout plus l’équivalent live action d’un Spider-Verse qui était déjà l’un de mes films préférés de la décennie précédente, pour le reste, on est vraiment en face d’un film assez hors-normes, le genre dont la proposition est tellement originale (dans le contexte actuel, je vois déjà ceux qui vont venir dire que le film n’invente rien alors qu’au fond, on s’en fout) qu’elle mérite d’être célébrée à une époque où tous les films qui marchent se ressemblent les uns les autres.

Entre le casting asiatique, où la seule star ne porte plus vraiment de projets sur son simple nom, son concept amené à l’extrême, ses nombreuses ruptures de ton, sa volonté de toucher à plusieurs genres en même temps, ses inspirations (on parle beaucoup de Stephen Chow, mais c’est l’évidence même que le film est ce qui se rapproche le plus d’un équivalent américain de Kung Fu Hustle) et son inventivité de chaque instant, Everything everywhere all at once n’a pas vraiment les atours d’un film des années 2020. C’est ce qui va clairement faire sa force, et ce jusque dans les choix narratifs des Daniels. A l’heure où les films d’action se veulent avec des enjeux toujours de plus en plus grandiloquents, cela fait plaisir de voir un récit qui va prendre quelque chose d’énorme (le mutlivers donc) pour parler de quelque chose d’intimiste. Plus qu’une histoire de sauvetage du monde, c’est surtout un récit sur l’unité familiale, chose que les Daniels annonce d’entrée dès le début de leur film (la famille réunie dans un reflet de miroir est littéralement le plan qui ouvre le métrage), sur l’importance des choix faits dans la vie, sur une sorte de résignation face à notre destin, bref on y parle en quelque sorte de la vie de n’importe quel nobody, et là encore je trouve ça fort à une heure où le cinéma commercial ne jure quasiment que par des personnages dont ce sont les pouvoirs qui les rendent héroïques, et non pas leur choix face à leur normalité.

Bref, tout un concept ultra dense de multivers (Doctor Strange par Raimi peut aller se rhabiller, ici ça exploite pleinement les délires possibles jusque dans l'absurde le plus total) pour parler d’une femme paumée qui doit se reconnecter avec sa fille, c’est plutôt osé, et si on ajoute à ça un message final à la simplicité telle qu’elle dénote particulièrement dans notre société aussi cynique, le film a vraiment tout pour me séduire sur ce point. Surtout qu’à ça se rajoute plusieurs possibles niveaux de lecture, notamment un que je trouve très approprié puisqu’il concerne le choix de Michelle Yeoh en lead du film : si les Daniels voulaient cette actrice en priorité, ça me paraît évident qu’ils ont écrit le script spécialement pour elle. Concrètement, le film explore ce qui pourrait être une version ratée de la vie de Yeoh, et qui va être mise en parallèle avec non seulement d’autres versions possibles, mais aussi et surtout un arc qui est justement celui de la véritable carrière de l’actrice, le film allant jusqu’à utiliser de véritables images d’archive pour brouiller les pistes. Ça ajoute un côté méta à un projet qui se prête parfaitement à ça, et surtout je trouve que ça apporte une puissance émotionnelle d’autant plus forte qu’on a vraiment l’impression de voir Michelle Yeoh jouer son propre rôle, ainsi que ses variantes.

Une émotion que va venir se mélanger à plein d’autres aspects que le film réussit assez brillamment : une densité narrative peu commune (le montage est, à ce titre, assez dingue tant il permet de faire coexister autant de storylines sans jamais mettre son public totalement à la ramasse, d’ailleurs l’utilisation des différents formats pour faciliter la compréhension d’un univers à un autre c’est assez mortel comme idée), un humour loin d’être un gadget puisqu’il participe activement à l’action (et communique avec le spectateur : sur les deux séances que j’ai eu, le public rigolait avec les cartons HAHAHAH de la scène des cailloux, comme s’ils lisaient à voix haute ce qu’il y avait à l’écran), mais aussi une efficacité formelle assez dingue. Sur ce point, je trouve le film difficilement attaquable : c’est généreux à souhait, inventif en diable, quasiment chaque séquence est une occasion pour les Daniels de se demander quelle serait la façon la plus originale de la mettre en scène (ça va jusqu’à même recréer le style Wong Kar-Wai sur certains passages, et le pire c’est que ça fait complètement sens !), et du coup on se retrouve avec une réalisation qui est à l’image du récit qu’elle illustre, bourrée de petits plans très malins et d’idées folles.

Globalement, le seul reproche que je pourrais faire au film serait sa durée un poil trop longue, mais pour le coup je préfère largement voir le verre à moitié plein, et me dire que c’est aussi la conséquence de la générosité du métrage, de la même manière que je pardonne ce défaut chez un réalisateur comme Peter Jackson. Et puis quel plaisir de voir Michelle Yeoh dans un film pareil à son âge, l’actrice délivre une excellente prestation pour un film qu’on pourrait qualifier de somme de sa carrière, l’actrice qui joue sa gamine est une jolie révélation, Jamie Lee Curtis est mémorable, et puis comment ça tue de revoir Demi-Lune dans un rôle aussi important, le mec est vraiment bon en plus. Pour le coup, y’a pas à chier : c’est un film qui mérite largement son succès, et le simple fait qu’il existe prouve qu’on est certainement pas dans le pire univers possible.


8,5/10
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Homme à la caméra (L') - 6/10

Messagepar Alegas » Dim 25 Sep 2022, 19:20

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Chelovek s kinoapparatom (L'homme à la caméra) de Dziga Vertov
(1929)


Voilà un film que j’ai longuement analysé durant mes différents cours d’histoire du cinéma, mais je n’avais jamais eu l’occasion de le voir en entier depuis, c’est désormais chose faite. Alors clairement, comme n’importe quel film expérimental, c’est plutôt difficile à appréhender, donc mieux vaut connaître son importance historique pour l’apprécier un minimum. Le cinéma russe des années 20 avait une longueur d’avance sur le reste du monde en termes de montage, à grands renforts d’expérimentations qui découlaient souvent du fait que les réalisateurs n’avaient pas forcément le choix et devaient exploiter le moindre mètre de bobine qu’ils avaient en leur possession. Si les expériences de montage d’Eisenstein sont devenues particulièrement célèbres (la plus fameuse étant celle de l’escalier d’Odessa dans Le cuirassé Potemkine), L’homme à la caméra pourrait être le film qui représente le mieux toutes les théories du montage qui sont nées de ces expérimentations.

Le film, dénué du moindre récit explicité, n’est finalement qu’une succession de plans mis les uns à la suite des autres, avec l’intention de créer du sens entre eux, et donc de faire naître un langage cinématographique nouveau, qui découlerait du spectateur lui-même. Si on peut résumer le métrage à une heure d’images racontant une vague histoire de caméraman se promenant un peu partout pour filmer une ville durant toute une journée, on peut difficilement aller plus loin dans la description, la très grande majorité du métrage se résumant souvent à des petits passages où tel plan va faire écho à un autre, soit pour souligner une idée (exemple parmi tant d’autres : un œil qui s’ouvre puis des volets d’une fenêtre qui font de même), soit pour créer une contradiction.

En cela, et malgré toute l’importance que peut avoir le film, ça reste tout de même une œuvre compliquée à juger : ça peut très bien captiver sur certains passages (notamment lorsqu’on joue à fond l’expérimentation avec, notamment, des surimpressions), puis emmerder sévère sur d’autres, la faute à une absence de fil rouge auquel s’accrocher en tant que spectateur. En l’état, c’est pas spécialement un film sur lequel je prend un véritable plaisir de visionnage, notamment parce que la durée d’une heure se fait grandement ressentir, mais le fait est que ça reste un métrage pour le moins saisissant quand on le remet dans son contexte, à la fois d’histoire et de théorie du cinéma. Le genre de film à voir une fois dans sa vie de cinéphile, mais c’est clairement pas le genre de truc que je me rematerais à l’occasion.


6/10
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Cinq diables (Les) - 5/10

Messagepar Alegas » Lun 26 Sep 2022, 14:52

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Les cinq diables de Léa Mysius
(2022)


J’avais quelques espoirs avec la bande-annonce intrigante et les quelques bons retours que j’avais eu depuis sa sortie, mais à l’arrivée c’est pas génial. Pour autant, c’est loin d’être un film inintéressant : quand ça commence on a aucune idée de vers quoi ça se dirige, puis ça s’oriente peu à peu dans le film fantastique tout en gardant un pied bien ancré dans une approche réaliste, puis va venir une histoire d’amour torturée qui va être au centre du récit. Ce mélange qui donne lieu à quelque chose de très mystérieux fonctionne pas trop mal, et ça permet à la réalisatrice de ne pas dévoiler de suite les clés de son script, notamment sur le background des personnages qui va avoir une grosse importance.

Là où j’ai déjà plus de mal, c’est sur la légitimité, ou plutôt la justification de l’élément fantastique au sein de l’histoire : c’est traité de telle façon que ça donne l’impression que ça a été ajouté au dernier moment pour combler des trous de script. On a besoin de retrouver une personne disparue et on a pas d’idée : pourquoi pas donner à la gamine un odorat surnaturel, qui lui permet de pister les gens, et qui ne va servir que lors d’une scène :eheh: . On a besoin que cette même gamine découvre petit à petit le passé d’un autre personnage : on lui donne la possibilité de traverser les souvenirs des gens, et ce à l’aide d’un produit qui sort de nulle part (pourquoi Julia a ce flacon avec elle ? On n’aura jamais la réponse :evil: ). Ce fantastique a beau déboucher sur des choses intéressantes comme les flashbacks avec la gamine uniquement visible par Julia, ce qui justifie que tout le monde la trouve étrange, il est vraiment amené n’importe comment, et c’est à se demander comment on a pu valider un tel script tant ça fait amateur :evil: .

Au final, c’est plus la romance inattendue qui sauve l’histoire et qui fait quelque peu oublier les défauts, mais ça arrive bien trop tard pour que les séquences censées être marquantes fonctionnent réellement : la fin manque cruellement d’émotion, et la découverte du moment qui a tout changé tombe à l’eau tellement c’est écrit maladroitement (le coup d’incendier le sapin alors que la gamine peut en sortir à n’importe quel moment, c’est de la comédie involontaire :eheh: ). Formellement c’est pas trop mal avec le grain particulier du tournage en pellicule, on sent une envie de faire de l’image un minimum travaillée, c’est juste dommage que les idées de mise en scène ne suivent pas derrière car sinon on est souvent devant le drame français vu mille fois. Côté casting, c’est Adèle (toujours aussi belle :love: ) et Swala Emati qui ressortent de la vision, le reste est soit peu naturel (la gamine), soit ne sait pas jouer (le père), soit le rôle est trop inconsistant pour que la prestation soit remarquable (Bouchitey). Un film qui a ses qualités, mais en l’état le mélange ne prend pas vraiment, et on retient plus le négatif que le positif à la fin de la séance.


5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Mark Chopper » Lun 26 Sep 2022, 14:54

Je vois que ton challenge Adèle, c'est à la vie à la mort.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Alegas » Lun 26 Sep 2022, 15:00

L'un des premiers plans de la BA, c'est elle en maillot de bain.

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Je ne pouvais pas ne pas voir ce film.
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Revoir Paris - 6,5/10

Messagepar Alegas » Lun 26 Sep 2022, 17:04

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Revoir Paris de Alice Winocour
(2022)


Premier film d’Alice Winocour que je découvre, et même si je ne suis pas complètement convaincu ça reste un joli petit film appréciable. Il aura fallu attendre quelques années pour avoir les premiers films évoquant frontalement les attentats de 2015, et ici ça prend un angle vraiment intéressant, à savoir celui des victimes survivantes, et du difficile retour à une vie normale. Surtout que, contrairement à ce qu’on pourrait croire en lisant le pitch, c’est loin d’aller dans les clichés de ce genre de récit, il ne va quasiment pas être question de stress post-traumatique, c’est juste l’histoire d’une femme qui a oublié tout ce qui s’est passé, et qui va ressentir le besoin de savoir comment elle a survécu et qui elle a pu rencontrer sur son chemin. Une approche intimiste qui marche très bien, et c’est sans aucun doute la grande force du film que de proposer quelque chose à hauteur d’homme où chacun peut se retrouver.

Il y a des choses assez bouleversantes dans ce récit, souvent des les moments de silence (l’une des scènes finales où un mouvement de tête suffit pour tout dire, la relation tout en pudeur avec Magimel, la gamine qui retrouve le tableau que ses parents ont vu avant de mourir), et des trucs même assez inattendus (la femme accusatrice, et la finalité de son arc), autant de bons point que viennent contrebalancer une histoire qui, malheureusement, manque singulièrement de rythme. Non pas que je demandais des rebondissements toutes les dix minutes, mais il y a un côté encéphalogramme plat pendant une bonne partie du film, et la mise en scène de Winocour n’arrive pas à donner le côté spleen urbain que la réalisatrice semble vouloir donner. Ceci dit, passé ce défaut, ça reste un joli film avec quelques images fortes (l’attentat, que je ne m’attendais absolument pas à voir, le plan des fleurs balayées sur la place de la République, etc…) et porté par une Virginie Efira très convaincante dans un rôle pourtant pas évident. Je le rangerais clairement pas dans mes films de l’année, mais c’est néanmoins une plutôt bonne pioche dans les drames français récents.


6,5/10
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Dernière marche (La) - 7/10

Messagepar Alegas » Mar 27 Sep 2022, 15:44

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Dead man walking (La dernière marche) de Tim Robbins
(1995)


Histoire de bien faire les choses en ces temps de challenge autour de la filmographie de Susan Sarandon, je me suis dit que ça serait une bonne idée de lancer le film qui lui aura permis de décrocher le seul Oscar de sa carrière, et réalisé par son mari de l’époque, Tim Robbins, qui signait alors son second long-métrage. A travers l’histoire vraie d’une nonne qui a accompagné des condamnés à mort durant leurs derniers jours, on va avoir un plaidoyer contre la peine de mort. Un plaidoyer dont le cœur va être la relation entre les deux personnages principaux : une religieuse qui découvre tout juste ce monde et qui va subir de plein fouet le mauvais côté de cet accompagnement (notamment les regards et accusations des familles des victimes), et un condamné à mort qui se dit innocent, mais dont le caractère très limite laisse peu de doutes sur la probabilité qu’il ait fait plus qu’il ne le laisse entendre.

D’ailleurs, c’est toute l’évolution du personnage de Penn qui est un des gros points forts du métrage : d’un mec qui déclare à qui veut l’entendre qu’il est innocent, il va peu à peu changer de discours quand il se rend compte qu’il ne pourra échapper à la sentence fatidique, et alors qu’on pourrait penser que ça va le rendre plus antipathique, c’est justement le fait qu’il va avouer peu à peu ses crimes qui va le rendre bouleversant. En ce sens, le pari du film est particulièrement réussi : voir et ressentir l’histoire à travers le personnage de Sarandon, dont le but n’est pas forcément d’empêcher la mise à mort du condamné (même si elle cherche à le faire pendant une partie du film), mais de l’accompagner autant que possible, lui qui est entouré de personnes qui ne voient en lui qu’un cadavre ambulant. Ça donne un film qui marche vraiment bien en termes d’émotion, surtout que le parcours du personnage féminin est vraiment loin d’être évident d’un point de vue moral (les discussions avec les parents, puis le fait qu’on lui reproche de jouer sur les deux tableaux alors qu’elle essaie juste d’écouter tout le monde). Bref, du côté de l’écriture c’est vraiment solide, on sent que c’est un film écrit pour mettre en valeur les personnages, et ça permet à plusieurs séquences de s’imposer en mémoire (le final avec la main tendue, c’est fort).

Dommage du coup que ça ne suive pas forcément d’un point de vue formel, car si on sent que Tim Robbins souhaite faire un travail appliqué, avec quelques travellings bien foutus, son sens de la narration lui fait souvent défaut. Résultat : le métrage est mis en image comme un joli téléfilm efficace, mais jamais on a l’impression de voir quelque chose pensé pour le grand écran, ça manque singulièrement d’ampleur, d’idées narratives, bref de cinéma. Dommage car à côté de ça, le film est porté à bouts de bras par son casting, et si Sarandon s’avère vraiment très bien dans le rôle, de mon côté c’est plus Sean Penn, acteur que je trouve assez inégal, qui m’a impressionné, lui qui trouve là probablement un de ses plus beaux rôles. A l’arrivée, ça donne un beau film qui marque par son histoire et ses interprétations, mais qui souffre d’évidentes limites qui l’empêchent de postuler à un éventuel statut de grand film sur le sujet.


7/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Mark Chopper » Mar 27 Sep 2022, 15:51

Ça manquait un peu de subtilité dans mes lointains souvenirs...

Et puis j'aurais filé l'Oscar à Elizabeth Shue cette année là, pas Susan Sarandon.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Alegas » Mar 27 Sep 2022, 15:59

Clairement, vu la concurrence, je ne lui aurais pas filé non plus.
Perso, Sharon Stone dans Casino aurait eu ma préférence.
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Maison de cire (La) - 4,5/10

Messagepar Alegas » Mer 28 Sep 2022, 16:29

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House of wax (La maison de cire) de Jaume Collet-Serra
(2005)


Je me doutais bien que j’allais pas mater un chef-d'œuvre, c’est vraiment un film que j’ai lancé pour une séance brainless, avec une envie de voir des trucs sadiques à l’écran. Pas vu le film d’origine avec Vincent Price, mais je suppose que ça ne reprend que le délire de la maison avec ses victimes en cire, car absolument tout le reste est du pur film d’horreur comme on en produisait à la pelle dans les années 2000. Alors pour être honnête, c’est très très loin d’être le pire, mais c’est clairement pas dans les meilleurs non plus, même si y’a pas mal de choses à sauver. Pour le coup, c’est vraiment un film où j’ai l’impression que les codes du genre ont tous été cochés de façon complètement assumée. Ça donne un côté double tranchant au métrage, avec d’un côté le fait que ce soit une séance avec nulle autre volonté que de faire un truc divertissant et drôle pour les connaisseurs (on pourrait faire un jeu à boire avec ce film tant on retrouve quasiment chaque situation de slasher possible), mais de l’autre c’est tellement balisé que ça en devient caricatural et prévisible.

A la limite, ça aurait pu contrebalancer avec son concept, mais malheureusement pour moi qui attendait beaucoup de ce côté là, ça ne sait pas utiliser toutes les situations possibles. Hormis une mise à mort bien sadique (le boyfriend capturé, qui reste finalement vivant tout le film à l’état de statue déchiquetée, et qui finit par crever dans l’incendie :mrgreen: ), le reste est bien trop vite expédié entre le black décapité et Paris Hilton qui se prend un tuyau dans la tête (fun :mrgreen: , mais trop rapide :( ). Et puis j’ai trouvé ça très radin en tant que slasher : peu de morts, peu de suspens, même pas un peu d’érotisme, ça fait un peu slasher qui bande mou malgré quelques moments qui font mal (et hop je te coupe le bout du doigt à la pince). Comme dit plus haut, l’écriture est pas le point fort du film par son côté codifié, mais tout ce qui aurait pu être un peu original est jamais vraiment bien utilisé, et tout ce qui tourne autour des frangins tueurs n’est vraiment très excitant à découvrir, si ce n’est évidemment la façon dont ils utilisent leurs victimes.

Ce qu’il y a de plus réussi au fond dans ce film, c’est bien la direction artistique autour de cette fameuse maison de cire, c’est bien dérangeant comme il faut, et j’aime bien l’idée que plus on s’y enfonce, plus on a l’impression d’aller en enfer (le couloir avec les visages qui forment les murs), chose qui devient carrément littérale lors du climax avec cette maison qui fond sous la chaleur des flammes (ça pique un peu les yeux aujourd’hui sur les plans d’ensemble, mais ça reste globalement pas trop mal foutu visuellement). Sur ce genre de film, on demande pas un casting de premier choix, mais là pour le coup ça fait un peu distribution à l’arrache, il n’y a bien que Chad Michael Murray qui s’en sort pas trop mal, mais c’est surtout parce qu’il a le rôle du mec qui réagit le mieux face aux évènements (enfin presque tout le temps). Ça fait bizarre de se dire que c’est le premier long d’un réal qui s’enfermera vite dans le rôle de yes-man qui dirige uniquement des films issus de modes passagères, et très honnêtement c’est pas vraiment la mise en scène qui est remarquable dans ce film. En l’état, j’ai pas passé un moment complètement désagréable, mais c’est du film d’horreur pour ceux qui ont vraiment rien d’autre sous la main, et le fait que le concept sous aussi sous-utilisé fait que je ressors avec plus de négatif que de positif.


4,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Mark Chopper » Mer 28 Sep 2022, 16:33

j’ai lancé pour une séance brainless, avec une envie de voir des trucs sadiques à l’écran


Mate une interview de Sandrine Rousseau.

(Ouais c'est sa journée)
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Alegas » Mer 28 Sep 2022, 16:34

:eheh:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Alegas » Sam 01 Oct 2022, 11:19

BILAN SEPTEMBRE 2022


Films vus :

302 : Hobson's choice, David Lean, 1954, TV VOST : 6,5/10
303 : Prey, Dan Trachtenberg, 2022, TV VOST : 5,5/10
304 : Enchanted, Kevin Lima, 2007, TV VOST : 6/10
305 : J'accuse, Abel Gance, 1938, Ciné VF : 5,5/10
306 : Rocco e i suoi fratelli, Luchino Visconti, 1960, Ciné VOST : 7/10
307 : Dédée d'Anvers, Yves Allégret, 1948, TV VF : 6/10
308 : Les uns et les autres, Claude Lelouch, 1981, Ciné VF : 8/10
309 : Born on the fourth of July, Oliver Stone, 1989, Blu-Ray VOST : 8/10
310 : Flugt, Jonas Poher Rasmussen, 2021, Ciné VOST : 8,5/10
311 : Shadow of the vampire, E. Elias Merhige, 2000, Truc VOST : 6,5/10
312 : The Kid Brother, Ted Wilde, 1927, Truc VO : 8,5/10
313 : Death Mills, Billy Wilder & Hans Burger, 1945, Truc VO : 6/10
314 : Bullet train, David Leitch, 2022, Ciné VOST : 5,5/10
315 : No name on the bullet, Jack Arnold, 1959, TV VOST : 7/10
316 : Everything everywhere all at once, Daniel Scheinert & Daniel Kwan, 2022, Ciné VOST : 8,5/10
317 : Les cinq diables, Léa Mysius, 2022, Ciné VF : 5/10
318 : Iron fists and kung fu kicks, Serge Ou, 2019, TV VOST : 5/10
319 : Horse feathers, Norman Z. McLeod, 1932, DVD VOST : 6,5/10
320 : Revoir Paris, Alice Winocour, 2022, Ciné VF : 6,5/10
321 : Dead man walking, Tim Robbins, 1995, Blu-Ray VOST : 7/10
322 : The big sky, Howard Hawks, 1952, DVD VOST : 4/10
323 : House of wax, Jaume Collet-Serra, 2005, TV VOST : 4,5/10
324 : War dogs, Todd Phillips, 2016, TV VOST : 6/10
325 : Cursed, Wes Craven, 2005, TV VOST : 4,5/10
326 : Marguerite, Xavier Giannoli, 2015, TV VF : 8/10
327 : Chelovek s kinoapparatom, Dziga Vertov, 1929, DVD VO : 6/10
328 : Little shop of horrors, Frank Oz, 1986, Ciné VOST : 8/10
329 : The long goodbye, Robert Altman, 1973, Ciné VOST : 6,5/10
330 : The Rescue, Elizabeth Chai Vasarhelyi & Jimmy Chin, 2021, TV VOST : 6,5/10
331 : Escape from Mogadishu, Ryu Seung-wan, 2021, Ciné VOST : 6/10
332 : Der Untergang, Oliver Hirschbiegel, 2004, TV VOST : 6/10
333 : Breakfast at Tiffany's, Blake Edwards, 1961, TV VOST : 7/10
334 : Il mio nome è Nessuno, Tonino Valerii, 1973, Ciné VOST : 7,5/10
335 : Avatar, James Cameron, 2009, Ciné VOST 3D : 8,5/10
336 : Thirteen lives, Ron Howard, 2022, TV VOST : 6/10


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War dogs - 6/10

Messagepar Alegas » Sam 01 Oct 2022, 13:39

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War dogs de Todd Phillips
(2016)


Un film qui donne l’impression d’avoir suivi une formule toute tracée dès son écriture : en gros, c’est plus ou moins Lord of war avec l’humour de Wolf of Wall Street, le tout sur une histoire vraie de deux jeunes américains qui ont réussi à exploiter une faille dans la vente d’armes pour l’armée US. Un mélange pas très original donc, et qui fait que le film donne toujours le sentiment de faire juste de la copie appliquée qui n’atteint jamais le niveau de ses modèles, mais qui a le mérite de fonctionner pour la séance : c’est bien rythmé, ça met en lumière de façon simple et ludique un marché pourtant compliqué, et ça donne un rise and fall plutôt correct. Le gros point fort du métrage est d’éclairer une affaire vraiment intéressante, avec deux jeunes débrouillards qui vont devenir en quelques mois les plus gros revendeurs d’armes indépendants pour l’armée de leur pays, alors que concrètement il ne font que prendre des stocks ailleurs pour les fournir à un prix défiant toute concurrence, mais qui les rendra néanmoins millionnaires.

Dommage donc que le traitement ne soit pas à la hauteur du sujet : Phillips livre un film certes agréable à suivre, mais où aucune scène, aucun plan, ne ressort de l’ensemble. Dommage aussi que le traitement avec beaucoup de second degré finisse par desservir le film : par exemple, tout le passage en Irak est quand même assez raté, on a jamais peur pour les personnages et on sait pertinemment que l’opération se terminera bien, alors que vu les péripéties il y avait moyen de faire quelque chose de plus marquant. La soundtrack est pas trop mal, ça fait souvent choix où on ne se creuse pas trop la tête (Fortunate son sur une arrivée de l’armée US en hélicoptère, on peut difficilement faire plus cliché), mais ça a le mérite de fonctionner. Jonah Hill et Miles Teller portent le film sur leurs épaules, ils livrent clairement pas des grandes prestations mais ils sont attachants, et leur relation fonctionne bien, jusque dans l'ambiguïté bienvenue du perso de Hill, qui s’avère être un crevard de première dès qu’il sent qu’on peut le doubler. Sinon, agréable surprise : il y a la belle Ana de Armas au casting, dans un rôle très secondaire certes, mais ça fait toujours plaisir de la voir. Séance sympathique donc, mais bon, sur plus ou moins le même sujet, autant revoir le film de Niccol qui était plus subtil dans son humour et qui allait bien plus loin, autant en termes de traitement que dans sa dénonciation.


6/10
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Cursed - 4,5/10

Messagepar Alegas » Sam 01 Oct 2022, 17:01

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Cursed de Wes Craven
(2005)


Film maté un peu par hasard, car bon de base le cinéma de Craven c’est pas vraiment mon délire, j’ai toujours trouvé ce réal un peu surcoté. A l’arrivée, même si je suis loin de trouver le film bon, je dois avouer que je ne m’attendais pas à quelque chose dans ce genre, même si, au final, c’est quand même peu surprenant tant c’est dans la droite lignée de ce que le réalisateur faisait depuis les années 90, à savoir revisiter le cinéma d’horreur sous un angle plus méta. Ici donc, il y a une volonté de faire au film de loup-garou ce que Scream faisait avec le slasher, mais ça c’est plutôt dans la théorie car il se trouve que le métrage a connu de multiples remontages dus aux Weinstein, et que le résultat final a été désavoué par Craven. Pourtant, on arrive à percevoir ce qu’il tentait de faire, notamment avec un décor qui cite de façon très explicite plusieurs vieux classiques du cinéma d’horreur, et c’est dommage que cet angle ne soit pas plus exploité dans le film que l’on connaît car un film de loup-garou dans un film où les personnages connaissant par cœur le mythe et ses codes, ça aurait pu donner lieu à une déconstruction intéressante.

Dommage donc que cet aspect soit passé à la trappe, car pour le reste le film est quand même loin d’être convaincant. Certes, il y a un twist plutôt malin qui joue sur le fait que l’écriture est codifiée à mort dès le départ, et l’humour fonctionne plutôt bien (le bully qui devient gay et le loup-garou qui fait un fuck, ça m’a fait la séance :eheh: ) mais pour le reste c’est soit naze, soit très moyen. Le casting est très inégal (ceci dit ça fait plaisir de voir Christina Ricci dans un premier rôle), la réal de Craven est comme d’habitude très paresseuse, et c’est fort dommage de constater que le travail de Rick Baker sur la créature est souvent mis de côté au profit de doublures numériques qui ont particulièrement mal vieillies. En l’état, c’est pas un film aussi nul que je le craignais vu ce que j’avais lu sur la production compliquée et à rallonge, mais c’est trop anecdotique pour rester en mémoire, et encore une fois c’est dommage car on sent qu’il y avait de l’idée derrière le projet initial.


4,5/10
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Auteur: Godfather

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