[Caducia] Critiques en 2022

Modérateur: Dunandan

Avec amour et acharnement - 3/10

Messagepar caducia » Mar 20 Sep 2022, 11:47

Avec amour et acharnement

De Claire Denis
Avec Juliette Binoche, Vincent Lindon
Genre : drame, romance
Durée : 01h56min
2022

3/10


Image


Synopsis


C’est Paris et c’est déjà l’hiver. Sarah et Jean s’aiment, ils vivent ensemble depuis plusieurs années. C’est un amour qui les rend heureux et plus forts. Ils ont confiance l’un en l’autre. Le désir ne s’est jamais affadi. Un matin, Sarah croise par hasard François son ancien amant, ce François qui lui a présenté Jean, ce François qu’elle a quitté pour Jean sans hésiter.



Claire Denis réunit à l’écran Juliette Binoche et Vincent Lindon, en adaptant le roman de Christine Angot, avec une introduction sensuelle et prometteuse dans l’océan, mais on retrouve rapidement la quotidien et la grisaille parisienne. Ce couple qui s’est formé il y a un peu moins de 10 ans semblent amoureux comme au premier jour avec un baiser tous les quarts d’heure. Cette fougue attise la curiosité du spectateur mais le soufflé retombe vite vers un beau gâchis cinématographique.
Juliette Binoche incarne une femme plutôt fusionnelle, Sarah, qui épie les faits et gestes de son conjoint, l’interroge de façon très inquisitoire sur les détails de sa journée, de ses coups de fils. V Lindon est plutôt patient et compréhensif et répond volontiers à toutes ses questions, en revanche il est de nature moins curieuse et va rarement fouiner dans les affaires de Sarah.

L’harmonie du couple va être bouleversée par le retour d’un revenant, à savoir l’ex de Sarah qui souhaite renouer avec Jean en l’engageant comme nouvel associé. Le personnage de Sarah va être tiraillée entre son amour acteur pour Jean et celui qui existe encore pour François. Le récit bascule alors dans le schéma classique du triangle amoureux, on assiste aux hésitations de Sarah de plaquer sa passion actuelle et son équilibre pour retrouver un amant qui a peut-être des sentiments différents.

Pas mal de séquences de remplissage sans intérêt, puis vient le temps des révélations avec des réactions des protagonistes vraiment peu crédibles, contradictoires, des dialogues médiocres. Vincent Lindon tente de sauver les meubles, servi par un script peu maîtrisé alors que J Binoche sombre dans le grand guignol de la pleureuse. Malgré le fait que le projet ait été réalisé en tant de confinement autant de grotesque n’est pas acceptable.

Des échanges cruciaux ratés, une histoire secondaire superflue, basée sur le fils adolescent métisse de Jean de 15 ans qui est un peu paumé, autant que le spectateur.
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Corsage - 6/10

Messagepar caducia » Mer 21 Sep 2022, 10:05

Corsage

De Marie Kreutzer
Avec Vicky Krieps, Florian Teichtmeister
Genre : Drame, Historique, Biopic
Durée : 01h53min
2022

6/10


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Synopsis

Noël 1877, Élisabeth d’Autriche (Sissi), fête son 40e anniversaire. Première dame d’Autriche, femme de l’Empereur François-Joseph Ier, elle n’a pas le droit de s’exprimer et doit rester à jamais la belle et jeune impératrice. Pour satisfaire ces attentes, elle se plie à un régime rigoureux de jeûne, d’exercices, de coiffure et de mesure quotidienne de sa taille. Étouffée par ces conventions, avide de savoir et de vie, Élisabeth se rebelle de plus en plus contre cette image.


Loin de la version avec Romy Schneider, ce portrait de Sissi est beaucoup moins romancé et axé sur la quarantaine du personnage qui représente un tournant dans la vie de l’impératrice, qui sent sa beauté s’atténuer et l’intérêt de son mari pour elle diminuer au fil de l’âge. Elle n’a plus qu’un rôle de représentation qui se résume à sois belle et tais-toi.
« Corsage » et « Spencer » ont beaucoup de points communs pointant l’obsession de ces femmes pour leur poids, leur apparence, leurs visites auprès des malades (seule mission qui leur ait permise en dehors des cérémonies officielles), leur envie de s’évader, faire autre chose en expérimentant tout ce qui est à leur accès.

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Tiraillée entre son cocon familial et surtout sa fille et sa volonté de voir autre chose : voyager, voir du monde, faire des balades à cheval.
« Cosarge » montre que même au sein de la cour, les ragots reviennent régulièrement aux oreilles de souverains pour les remettre dans le droit chemin et tente de leur faire changer d’avis. On y dessine les différences de traitement entre hommes et femmes. les sujets féminins qui doivent surveiller leur alimentation, leurs gestes, le moindre détail de leurs apparences, leurs fréquentations. Ces messieurs sont beaucoup plus libres de leurs allers et venues tant que ça reste en toute discrétion.

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A l’heure de la disparition d’une autre Élizabeth, les temps ont beaucoup changé au sein de la monarchie avec l’acceptation du divorce, et quelques concessions pour garder des liens familiaux malgré de sacrées mésententes.
Esthétiquement élaboré avec une belle reconstitution historique, des costumes plutôt austères et coiffures royaux, je pense que quelques éléments expérimentaux ont été rajoutés pour pimenter l’histoire et les coulisses du palais.

Vicky Krieps se livre sans fard avec une interprétation sans faille, ce personnage mélancolique, usée par ces cérémonies millimétrées plein de vieux barbons. Gardant son émotion intérieurement lors de ses visites dans les instituts psychiatriques, qui lui rappellent ses propres démons. Elle voit sa fille prendre la même destinée qu’elle, ce qui la rend d’autant plus triste car elle n’est pas en mesure de changer cela.

Les personnages secondaires multiples sont un peu faiblards, mis à part la brève apparition de Colin Morgan qui donne un peu d’intérêt à une interaction extérieur au palais, les personnes qui gravitent autour de Sissi sont insipides (c'est surement volontaire de la part de la réalisatrice).

Loin d’être un biopic poussiéreux, moins punk que la « Marie-Antoinette » de Sofia Coppola, cassant l’image figée de Sissi, le métrage apporte un souffle de modernité mais il manque le petit plus qui aurait pu susciter une vraie fascination envers son héroïne.
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Sans filtre - 6,5/10

Messagepar caducia » Ven 23 Sep 2022, 10:52

Sans filtre

De Ruben Östlund
Avec Harris Dickinson, Charlbi Dean Kriek, Dolly de Leon
Genre : Drame, comedie
Durée : 02h29min
2022

6.5/10


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Synopsis

Après la Fashion Week, Carl et Yaya, couple de mannequins et influenceurs, sont invités sur un yacht pour une croisière de luxe. Tandis que l’équipage est aux petits soins avec les vacanciers, le capitaine refuse de sortir de sa cabine alors que le fameux dîner de gala approche. Les événements prennent une tournure inattendue et les rapports de force s'inversent lorsqu'une tempête se lève et met en danger le confort des passagers.

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Primé une nouvelle fois à Cannes, Ruben Östlund n’y va pas avec le dos de la cuillère, ni avec des pincettes, avec cette croisière sur un yacht qui tourne au désastre.
« Sans filtre » critique la lutte des classes, la réussite facile des influenceurs, les pseudo féministes, le non-respect du prochain. Mis à part Woody Harrelson et Harris Dickinson, les reste de la distribution est loin d’être bankable.
Dommage qu’ Harrelson qui avait l’air de jubiler dans ses scènes n’y soit pas plus présent.



Un métrage très inégal qui va étirer un sujet inutilement et aller dans la précipitation pour d’autres. Un ton satirique qui dénonce les milliardaires qui ont fait leurs fortunes avec des méthodes peu scrupuleuses, qui imposent leurs caprices ridicules aux « gens inférieurs » pour souligner leur pouvoir et les humilier ou les faire virer. La position est délicate pour les employés qui sont soumis par contrat d’accepter leur moindre désir et de faire semblant de s’intéresser à leurs patrons.

Cette classification des individus selon la taille du compte en banque qui se perpétue a montré pendant la pandémie que les plus riches arrivent à contourner le système et à mieux accéder aux soins, au confort que les autres alors que les moins favorisés et les plus honnêtes sont toujours enlisés dans le système D.
« Sans filtre » rabat les cartes et met ses protagonistes dans des situations extrêmes, façon Koh Lanta, pour démontrer qu’en milieu hostile, ce ne sont pas les milliardaires qui ont le dernier mot et que les invisibles deviennent maîtres de la situation.

Une proposition noire, féroce et excessive mettant en scène les oligarques qui vivent dans leur monde, sans jamais se soucier des conséquences de leurs actes sur la planète, sur leur prochain, qui ne sont qu’à la recherche de gains supplémentaires et de considération de leurs homologues.

Doté de quelques gags qui fonctionnent, une vision pessimiste du monde contemporain, Östlund permet de nous sortir de la morosité actuelle le temps d’une projection, mais le millésime de Cannes 2022 ne devait pas être extraordinaire pour que celui-ci rafle la palme d’or. Pas sure que ça donne envie d’embarquer en croisière après avoir vu « sans filtre » après cette expérience gastronomique.
Critiques similaires
Film: Sans filtre
Note: 7/10
Auteur: Alegas

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Blonde - 7,25/10

Messagepar caducia » Sam 24 Sep 2022, 15:14

Blonde

De Andrew Dominik
Avec Ana de Armas, Bobby Cannavale
Genre : biopic, drame
Durée : 02h46min
2022

7.25/10



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Synopsis


Adapté du best-seller de Joyce Carol Oates, BLONDE est une relecture audacieuse de la trajectoire de Marilyn Monroe, l’une des icônes hollywoodiennes les plus atemporelles. De son enfance tumultueuse à son ascension fulgurante et à ses histoires d’amour complexes – de Norma Jeane à Marilyn –, BLONDE brouille la frontière entre réalité et fiction pour explorer l’écart de plus en plus important entre sa personnalité publique et la personne qu’elle était dans l’intimité.

Réaliser un nième biopic sur l’une des plus grandes icone pop n’est pas une mince affaire, Andrew Dominik se détache des projets classiques avec une narration linéaire, mais avec un enchaînement de styles visuels variés, entre noir et blanc et couleurs, des plans à la steadycam, des plans oniriques ou plus terre à terre.
Blonde dépeint l’enfance douloureuse et difficile de Norma Jeane à l’origine de ses troubles psychiatriques, la recherche constante d’un père inconnu, la volonté de donner la vie pour en donner un sens, s’échapper du star system après avoir fait tant de sacrifices. Une existence bien remplie, en contradiction perpétuelle, adulée mais jamais comblée.

Une dualité permanente entre le personnage de bimbo qu’elle doit jouer 24h/24h et celle de la fille normale qui revient la hanter par moments avec ses névroses et son besoin de tranquillité hors des flashs.
Andrew Dominik souligne les épreuves que devaient ou doivent subir les actrices pour grimper les échelons, ce qui passe à l’époque par des concessions sexuelles, ou l’acceptation de rôles de blonde écervelée sans intérêt et pas bien rémunéré d’un autre coté on veut bien admettre que Marylin ne brille pas forcément le mieux pour son talent d’interprète mais plutôt pas ses atouts charme. Le choix d’Ana de Armas peut sembler curieux car jusqu’ici elle n’a pas eu de projet où son jeu extraordinaire portait un film, mais tout comme la pin-up, ses castings ont souvent été bénéfiques grâce à sa plastique.

Sans jamais ressembler trait pour trait à Marilyn, on oublie vite que c’est Ana qui se cache sous ce casque d’or, et l’actrice a su parfaitement gommer son accent pour mimer la voix suave de l’icône. Une performance hors du commun avec un large registre qui étonne positivement.

Contrairement à ce qui a pu être abordé lors des biopics sur Lady Di, autre icone, concernant son obsession pour le poids, son devoir de toujours être rayonnante, Blonde ne traite pas vraiment de cela. Andrew Dominik n’a pas souhaité dévoiler les coulisses de cette beauté articielle, pour plutôt se focaliser sur la volonté de progresser en tant qu’actrice pour obtenir des rôles à la hauteur car le côté esthétique elle gère.

Le réalisateur filme Marilyn et la société patriarcale, avec extrêmement peu de rôles secondaires féminins, la rivalité avec d’autres actrices contemporaines est juste brièvement évoquée alors que la captivation pour le fruit défendu qu'incarne l'étoile hollywoodienne est au cœur du récit.

Pris à son propre jeu et de l’image de la fille facile pulpeuse, shootée comme un cheval de course pour tenir le rythme, elle devient vite une jolie chose qu’on transporte d’un endroit à l’autre qui se vide de son âme petit à petit.
Blonde ne peut clairement pas évoquer l’entièreté d’existences de la star et a dû éluder les débuts en tant que modèle photo sexy, quelques amants et quelques tournages.

La rencontre avec Arthur Miller est une des scènes les plus sensibles et magnifiques du film, Adrien Brody au sommet de son talent qui malgré sa brève apparition transmet brillamment sa fascination pour sa future Martha.
Blonde ne fait pas de cette femme, un être pourvu de toutes les qualités, il la montre plutôt ignorante sur certains sujets, cultivée pour d’autre mais tout simplement naïve et eu sure d’elle, facilement malléable pour aboutir à une proie en soins quasi palliatifs.

Fan ou non de Norma, ce biopic ne peut laisser indifférent avec une reconstitution minutieuse, un parcours unique servi par une mise en scène parfois trop clipesque, provoquante et m’a-tu-vu. A ne pas prendre comme argent comptant bien entendu.
Critiques similaires
Film: Blonde
Note: 3/10
Auteur: Scalp

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Re: [Caducia] Critiques en 2022

Messagepar Alegas » Sam 24 Sep 2022, 20:41

Agréablement surpris par ta note : tous les avis féminins que j'ai pu lire sur le film jusqu'ici étaient assassins, parce qu'apparemment le film montre "une image dégradante de la femme".
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

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Re: [Caducia] Critiques en 2022

Messagepar caducia » Sam 24 Sep 2022, 21:13

je m'attendais à des scènes violentes physiquement d'après les retours, il y quelques séquences de ce style mais c'est conforme au traitement des femmes à l'époque, donc ça ne me choque pas plus que ça. C'est justement pour les dénoncer qu'il faut en montrer parfois pour ne pas oublier que ça a existé.
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Bardo, fausse chronique de quelques vérités - 7/10

Messagepar caducia » Mer 28 Sep 2022, 12:19

Bardo

De Alejandro González Iñárritu
Avec Daniel Giménez Cacho, Mar Carrera, Griselda Siciliani
Genre : comédie dramatique
Durée : 02h54min
2022

7/10


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Synopsis

Silverio, journaliste et documentariste mexicain réputé vivant à Los Angeles, doit recevoir un prix international prestigieux, celui-ci rentre dans son pays natal, sans savoir que ce simple voyage va le confronter à une terrible crise existentielle. Ses souvenirs et ses angoisses ressurgissent à cette occasion jusqu’à l’obséder et à le plonger dans un état de confusion et d’émerveillement. Avec émotion et humour, Silverio affronte des questions à la fois universelles et intimes sur l’identité, la réussite, la mortalité, l’histoire du Mexique et les liens profonds qui le rattachent à sa femme et à ses enfants. En d’autres termes, à la raison même d’être de l’espèce humaine en ces temps si particuliers...

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Le nouveau Iñárritu va certainement diviser car cette œuvre est assez déroutante pour le spectateur, qui mettra du temps à comprendre où le cinéaste mexicain souhaite nous embarquer car le film regorge d’idées et de thématiques. Pourtant afin de comprendre le vrai sens des images, il faut bien rester jusqu’à la fin qui offrira bien des réponses au public.

Une expérience sensorielle, où on mélange dans le même plan réalité et rêve, moments présents et passés, ce qui déroute forcément celui qui visionne ces images.
Il est certain que Bardo possède une part autobiographique avec son héros (Silverio/ Daniel Giménez Cacho), Mexicain, en pleine crise existentielle, qui a émigré aux USA avec sa famille pour fuir la pauvreté de son pays et bénéficier des réseaux hollywoodiens pour percer comme journaliste/cinéaste.

Bardo nous place dans un monde fictif où les USA aurait faire la guerre au Mexique et gagné avec de nombreux bains de sang. Le héros a donc des raisons d’en vouloir aux Etats-Unis qui sont considérés comme des ennemis éternels et lui a préféré céder aux appels de la gloire et fuit ses origines pour choisir un confort de vie. Le film évoque donc le sort des expatriés qui naviguent entre deux nations, et qui sont toujours étrangers où qu’ils aillent.

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Silverio réalise des documentaires sur l’immigration, ce qui d’un coté est positif car cela sensibilise sur le sujet, mais d’un autre coté il en fait un business et gagne de l’argent en mettant en scène la misère. Bardo se focalise sur le moment où Silverio va être récompensé pour son travail par un award aux USA, ce qui est bien entendu mal vu de ses compatriotes qui le considèrent comme un vendu.
Empli de récits internes multiples, Iñárritu use de sa spécialité, les plans séquences à la fois ariens puis étouffants. Son personnage confronté à la dure réalité du cercle intime avec son manque flagrant d’attention pour ses enfants, et sa reconnaissance internationale incontestable.

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Certains plans font penser au travail des peintres surréalistes façon Dali ou Magritte, où coexistent des éléments dissonants et où les métaphores prennent vie. Silverio ne se morfond jamais, essaye d’avancer, de réfléchir sur ses contractions au fil des rencontres réelles ou fantasmées.
Des émotions sous forme de montagnes russes, on passe du coq à l’âne avec une scène de retrouvailles forte en émotion à une danse enflammée.

Oscillant entre le burlesque et la gravité, Iñárritu propose un voyage inédit dont le titre donne un fort indice sur le dénouement. Certains le trouveront pompeux ou auto-comtemplatif, d’autres vont crier au génie.
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Wonder (The) - 6/10

Messagepar caducia » Dim 16 Oct 2022, 09:55

The Wonder

De Sebastián Lelio
Avec Florence Pugh, Ciarán Hinds, Niamh Algar
Genre : drame
Durée : 01h48min
2022

6/10


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Synopsis

En 1862, 13 ans après la Grande Famine. Lib Wright, infirmière anglaise, est appelée dans les Midlands irlandais par une communauté dévote pour passer 15 jours au chevet de l'une des leurs. Anna O'Donnell est une jeune fille de 11 ans qui prétend ne rien avoir mangé pendant quatre mois et avoir survécu par miracle. Alors que la santé d'Anna se détériore rapidement, Lib est déterminée à découvrir la vérité, bousculant la foi d'une communauté qui préférerait s'en tenir à ses croyances.



J'avais découvert Florence Pugh dans le film historique "the young lady", la voici de retour dans un registre similaire et c'est là que je la préfère avec une interprétation plus sobre que dans les histoires contemporaines.
Sebastián Lelio s'inspire d'un fait réel plutôt incroyable d'une jeune fille qui arrive à survivre sans manger depuis plusieurs mois et devient vite une icone religieuse touchée par la Grace de Dieu.

Florence Pugh devient alors enquêtrice en tant qu'infirmière qui doit vérifier que la jeune Anna arrive à survivre sans subterfuge et surveiller son état de santé.
Un script qui permet de mélanger le mystique et aussi le coté plus sombre de cette histoire et la forte amitié qui va se nouer entre l'infirmière et l'adolescente condamnée à être terrée dans sa chambre.

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Une mise en scène sobre qui plonge le spectateur dans les contrées perdues de la campagne irlandaise, mais c'est surtout au cœur du foyer de la famille O'Donnell que 90% du film se déroule. On se focalise sur Lib qui est cartésienne et cherche par tous les moyens de trouver le fameux truc qui permet à Anna de se nourrir, puis elle se met à douter ne trouvant aucune possibilité de cachette dans la chambre. Une interprétation convainquant et sobre de la part de Florence Pugh qui devrait choisir des rôles dramatiques de ce type plus souvent.

Malheureusement, difficile de faire un long métrage très palpitant avec un sujet aussi passionnant mais redondant sans créer des twists artificiels, ce qui n'est pas le cas ici. Même si le public reste intrigué par le destin de la jeune fille, l'ensemble est assez plat et un poil long. Un casting secondaire un peu faiblard qui manque de charisme pour donner la réplique à Florence alors que l'aspect psychologique et manipulation reste fort dans le récit.
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Marlowe - 5/10

Messagepar caducia » Ven 21 Oct 2022, 19:07

Marlowe

De Neil Jordan
Avec Liam Neeson, Diane Kruger, Jessica Lange
Genre : polar
Durée : 01h50min
2022

5/10


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Synopsis

Los Angeles, dans les années 1930: le détective privé Philip Marlowe vit selon ses propres principes moraux dans une ville gangrénée par la corruption. Les affaires vont mal, jusqu’à l’arrivée de Clare, aussi belle que mystérieuse. L’héritière fortunée engage Marlowe pour qu’il retrouve son ancien amant disparu sans laisser de traces. Menant l’enquête, le détective tombe sur une histoire étrange et se retrouve, sans le savoir, entre deux feux.

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Neil Jordan propose un film noir avec une mise en scène soignée, mais classique en faisant revivre le célèbre détective sous les traits de Liam Neeson.
Neeson n'est pas un mauvais choix, et arrive encore à faire illusion dans les rares scènes un peu punchy.
Malheureusement l'ensemble est assez plat, avec dans 80 % du temps des dialogues interminables qui plombent l'ensemble de l'histoire. La narration commence à devenir captivante dans son dernier tiers. Je pense qu'hélas, pas mal de gens auront lâché l'affaire d'ici là. C'est dans son final et avec le dévoilement des seconds couteaux charismatiques (Alan Cumming, Danny Huston, Adewale Akinnuoye-Agbaje) que le film prend un nouveau tournant et Marlowe passe en mode bad ass, avec quelques répliques humoristiques bien senties.

Les personnages féminins qui sont pourtant la clé du récit sont plutôt faiblards comparés à la gent masculine.

Dépaysant de part ses décors sympathiques, son ambiance rétro, mais le 100eme film de Liam Neeson est hélas pas à la hauteur de mes attentes avec une ambiance "le grand sommeil" pour le public où son héros met trop de temps pour prendre ses aises à l'écran. A réserver aux vrais puristes du genre.
Critiques similaires
Film: Marlowe
Note: 2/10
Auteur: Scalp

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Re: [Caducia] Critiques en 2022

Messagepar Jed_Trigado » Ven 21 Oct 2022, 19:25

Tiens, je me demandais quelle était l'actu de Neil Jordan pas plus tard qu'aujourd'hui et j'ai appris l'existence de cette adaptation de Chandler. Ton avis rassure pas, mais je tenterais rien que pour le casting.
"Je mets les pieds où je veux Littlejohn et c'est souvent dans la gueule." Chuck Norris

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Il Boemo - 4,5/10

Messagepar caducia » Ven 21 Oct 2022, 20:18

Il Boemo

De Petr Václav
Avec Vojtěch Dyk, Martina Babisova, Emöke Baráth
Genre : biopic
Durée : 02h100min
2022

4.5/10


Image


Synopsis

Biopic sur le compositeur tchèque Josef Mysliveček, l'un des compositeurs d'opéra les plus acclamés et les plus prolifiques d'Italie dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, et le mentor et ami de Wolfgang Amadeus Mozart.

Un biopic sur un célèbre compositeur et musicien du XVIIIe siècle, Josef Mysliveček, qui cependant est tombé dans l'oubli après sa mort.
Le titre "Il Boemo" fait référence au surnom du musicien qui grâce à son indéniable talent arrive à se faire une réputation au sein de l'élite italienne. A travers le film, on évolue aux cotés du musicien en découvrant que la vie d'artiste n'était pas facile quand on n'est pas bien né, et qu'il fallait déjà croire en son talent pour persévérer malgré les fins de mois difficiles. On ne peut que gravir les échelons qu'avec des rencontres dans les hautes sphères, de femmes esthètes, de mentors solidaires.
Une vie pleine de concessions, de ronds de jambe, d'hypocrisie, de moments de grâce mais aussi de chutes vertigineuses. Une intégration difficile qui nécessite de se plier aux codes les plus ridicules (on atteint des sommets avec la rencontre royale).

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On ne peut que saluer les reconstitutions des salons, des théâtres qui sont admirables et très esthétiques.
Petr Václav choisit de plonger le spectateur au cœur de l'Opera avec des chants de plusieurs minutes, qui peuvent émouvoir au départ, même on n'est pas fan du genre, mais qui deviennent assez lourd dans l'ensemble d'autant que le rythme des péripéties du musicien est d'un style réaliste et donc plutôt lent.
Le réalisateur tchèque déconstruit les films en costumes en montrant en très gros plans les chanteurs d'opéra, sous des angles parfois peu flatteurs , dévoile aussi les coulisses où on entrevoit les caprices ou les crises d'angoisses de divas.

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"Il Boemo " s'adresse à un public averti, fan de chant lyrique ou d'histoire (ce qui n'est pas mon cas) car la narration multilingue est très pointilleuse et on choisit de laisser le spectateur se laisser capter par la musique dans son entièreté. On ne peut q'etre touchés par le destin d'exceptionnel et tragique du musicien oublié.
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Montagne (La) - 3/10

Messagepar caducia » Jeu 27 Oct 2022, 07:18

La Montagne

De Thomas Salvador
Avec Thomas Salvador, Louise Bourgoin
Genre : ?
Durée : 155min
2022

3/10






Synopsis


Pierre, ingénieur parisien, se rend dans les Alpes pour son travail. Irrésistiblement attiré par les montagnes, il s’installe un bivouac en altitude et décide de ne plus redescendre. Là-haut, il fait la rencontre de Léa et découvre de mystérieuses lueurs.

Voilà un film étrange qui met en scène un parisien quarantenaire ingénieur qui réalise un séminaire dans les Alpes et décide de prolonger son séjour pour un peu de grimpette.
De façon inexpliquée, impossible pour lui de quitter cet endroit, il décide de démissionner et de commencer une nouvelle vie.
A priori ce genre de comportement ressemble à une crise de la quarantaine passagère ou à une volonté radicale de changement de vie post Covid, mais cela n'a rien à voir.

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Thomas Salvador est à la fois le héros de l'intrigue et le metteur en scène qui s'est fait un délire cinématographique car au début "la montagne" ressemble à un téléfilm ou à un pub décathlon avec des scènes intimes plutôt pauvres en dialogue et en intérêt, puis le montagnard fait une découverte nocturne qui va changer la tonalité du film mais pas en bien.
Là où des éléments poétiques et intriguant auraient pu mener à une certaine réfection philosophique ou poétique, Salvador préfère ne pas poser de mots ni d'explications pour laisser place à un lyrisme redondant.
Le spectateur reste sur sa faim et a juste perdu 155 minutes de vie.

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Carte du cœur (La) - 2/10

Messagepar caducia » Dim 30 Oct 2022, 12:07

La carte du coeur

De Willard Carroll
Avec Ellen Burstyn, Sean Connery, Anthony Edwards
Genre : Comédie dramatique
Durée : 2h01
1999

2/10



Synopsis

A travers l'histoire d'un groupe d'individus, de milieux et d'âges différents, ce film montre comment l'amour sous toutes ses formes - romantique, familial, l'amour de son prochain ou l'amour de soi-même - influence nos vies. "La Carte du coeur" est une exploration de l'amour et des émotions qu'il peut provoquer : extase, douleur, rire, peur ou rédemption.

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A la recherche d'un film découverte sans prise de tête, "La carte du coeur" est issu d'un réalisateur qui n'a fait que 3 films, qui me sont inconnus.
Un casting très impressionnant qui mélange les styles et les générations. "La carte du cœur" est un film chorale où les histoires indépendantes évoluent à l'écran pour étonner le spectateur par les liens qui existaient entre les personnages. Avec des révélations plus ou moins étonnantes. Grace à ce style narratif Willard Carroll parle des nombreux facettes de L'amour, de passion à travers des moments de vie de couples légitimes ou non ; ce qui aurait pu ressembler à love actually, pour un final extrêmement décevant.

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La qualité de sa distribution ne permet pas de sauver les meubles face à la mièvrerie des scénettes qui relèvent plus d'un téléfilm à l'eau de rose. On assiste à quelques moments mignons de complicité avec certains personnages, mais le fait de multiplier les héros, leur attachement est moindre et l'intérêt inégal, sans audace.
Angelina Jolie dans sa période fofolle en fait des caisses face au charmeur Ryan Phillippe aux cheveux bleus, qui tente de mettre en scène le duo le plus provoc du film.
Ca sera au finale le couple Gena Rowlands/Sean Connery qui se révèle le plus touchant de tous.

Inégal, n'exploitant jamais ses talents ni la potentielle alchimie des couples, un beau gâchis.
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Highlander - 1,5/10

Messagepar caducia » Ven 04 Nov 2022, 20:52

Highlander

De Russell Mulcahy
Avec Christopher Lambert, Sean Connery
Genre : Action, Fantastique
Durée : 01h51min
1986

1.5/10


Image


Synopsis

Connor Macleod est un immortel. Il traverse les Ages depuis son Ecosse de 1536, multipliant les rencontres, les expériences et les combats...Car depuis plus de 400 ans Macleod affronte dans des luttes sans merci d'autres immortels pour remporter Le Prix. Le seul moyen de le tuer est de leur trancher la tête et c'est ce qu'il s'évertue à faire depuis des siècles tout comme son ennemi juré : le Kurgan. Un guerrier sadique ayant tué la majorité des immortels.
C'est dans le New York de 1986 que Macleod prépare le combat ultime qui fera de lui le dernier des immortels. Il ne peut en rester qu'un.


Comme ai-je pu passer à coté de ce chef d'œuvre ?
Il n'y a vraiment pas grand chose à sauver. Au fil de l'histoire on s'interroge si "Highlander" est une comédie ou non tellement le ridicule est présent.
Décidément l'Ecosse est une terre abonnée aux flash-backs, je pense que les paysages du pays du kilt sont certainement les seuls éléments qui sont esthétiques mais peu mis en valeur. Les décors font vraiment cheap avec un château qui ressemble à celui de skeletor. Le loft new yorkais pourrait être aussi classe que celui de Tony Stark mais ressemble plus à une cave de brocanteur.
Christopher Lambert dégage un beau charisme lors de sa toute première scène, puis on se rend compte que son jeu est juste monolithique, ponctué de son rire mythique et d'accoutrements ridicules. Un choix curieux d'acteur. Même si l'anglais est maitrisé, l'accent scottish n'est pas au rendez-vous.

Des combats qui se veulent surement modernes pour l'époque. Celui du parking souterrain au sabre est assez mythique avec un ennemi qui doit souffrir d'arthrite. Afin de faire passer le pilule, Russell Mulcahy rajoute des effets sonores dignes de sabres laser pour enfants, ainsi que des flashs lumineux cradingues.

Le pauvre Sean n'est pas épargné avec le personnage du mentor, également fringué comme un Don Quichotte de pacotille, décrédibilisant son rôle, tellement l'œil du spectateur est aveuglé par tant de laideur.

Une mise en scène clipesque, avec un montage saccadé qui pique les yeux. Des images massacrés par des effets spéciaux et pyrotechniques indignes de l'époque.
Un résultat grotesque, des séquences peu compréhensibles, aucun attachement au héros possible car l'émotionnellement c'est ultra faible.
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Re: [Caducia] Critiques en 2022

Messagepar pabelbaba » Ven 04 Nov 2022, 20:58

Regarde quand même le deux, tu pourrais être surprise. :eheh:
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Sinon, oui, j'aime les nibards. :chut:
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