F comme... Fairbanks de Maurice Dugowson - 1976
Juste après
Le Jouet, ça fait bizarre de voir ce genre de film se déroulant à la même période. Grosso modo, ils n'ont rien à voir alors qu'ils ont tous les deux en toile de fond la crise et chômage.
Cependant ici j'ai eu droit à ce que je m'attendais. Avec d'un côté un film assez logiquement tendre où Dewaere arrive à jouer les gentils garçons, essaye, s'entend avec son père, séduit Miou-Miou et vit une parfaite idylle faite de moments étonnants et tendres où l'on n'imagine pas que les deux acteurs se déchirent dans la réalité. Les deux loulous sont faits pour ce genre d'histoire, donnent parfaitement le change. Mais le ton général est évidemment bien plus lourd et le spectre du chômage va forcer le destin dans un autre sens. Pour incarner cela, le perso de Piccoli était très bien trouvé. Parfaitement écrit, il joue avec froideur le cynisme et la fausseté. Surtout, Piccoli l'incarne à merveille, avec cette subtile touche hautaine dans son jeu qu'aucun autre acteur n'aurait pu apporter.
Et de l'autre côté, le film part logiquement en sucette avec ce qu'on attend là aussi de Dewaere, avec des engueulades king size et pétages de plombs bien réels. Il n'y a pas à dire, il excelle. D'autant que Miou-Miou lui renvoie très bien l'ascenseur et que ce n'est pas à sens unique. Résultat, on a un vrai films d'acteurs, qui doivent interpréter un tas de registres et s'en sortent sans encombre. Mais alors pourquoi ça ne m'a pas plus emballé que ça?
Difficile à dire, pourtant j'adore Dewaere,
La Meilleure façon de Marcher et
Série Noire font partie de mes films préférés à cause de lui... Cependant ici, alors que c'était mon premier visionnage, j'ai eu le sentiment étonnant de l'avoir déjà vu. Comme si tout étant parfaitement écrit et joué, le film n'avait plus de subtilité à révéler et qu'on avait le déroulement du scénario en tête dès les premières minutes.
Je crois que c'est une des premières fois que j'ai cette sensation pour un film de cette qualité là. Ben c'est pas agréable. Même si les apparitions, aussi surprenantes que réussies, de Clavier et Lhermitte valent le coup d’œil.
6/10