[Pabelbaba] Mes Absolom 2022

[pabelbaba]

Jouer l'idiot c'est déjà pas mal, ok. Mais c'est son seul registre. Après, je trouve les relations mal fagotées que ce soit Richard/le gosse ou le gosse et son père, rien n'est naturel. Comme le film n'est pas très drôle, ça donne un drame bien bancal sur lequel on n'a rien pour s'accrocher.

[Olrik]

Jouer l'idiot c'est déjà pas mal, ok. Mais c'est son seul registre.

Peut-être parce qu'à l'époque on ne lui a pas assez donné l'occasion de montrer qu'il pouvait jouer autre chose qu'un idiot.
Le Jouet est justement une exception qui montre que ça pouvait être le cas. Après, on est d'accord, c'est pas Brando dans Sur les quais, mais je trouve son personnage attachant et convaincant.

[pabelbaba]

C'est possible, même s'il n'a jamais essayé d'autre genre de film de lui-même en tant que réalisateur.

Après, je me répète peut être, mais j'ai du mal à être convaincu par le jeu d'un acteur dont les réactions me paraissent à côté de la plaque. Dans ce film, les revirements du héros sont artificiels et la fin, où finalement il laisse tomber le gosse, n'a rien pour le rendre attachant.

[pabelbaba]

Man on the Brink d'Alex Cheung - 1981

Il s'agit d'un film souvent cité dans les piliers du polar HK. A vrai dire, il a forcément joué un rôle dans le raz de marée de films de flics infiltrés que l'ancienne colonie a pu produire.

D'un côté, comme dans Cops and Robbers, Alex Cheung va surtout prendre le temps de présenter ses persos et le contexte de la ville au moment du tournage. Ca crie un peu la misère de tout côté et on n'aura pas vraiment de ligne directrice autre que les hauts et les bas de ce jeune policier infiltré. Ca a clairement un intérêt, notamment en ce qui concerne le fonctionnement des bas échelons des triades et des voyous, mais ça atteint vite ses limites. En effet, en absence d'une intrigue policière un peu consistante, on nous offre une romance compliquée particulièrement inintéressante. Elle sera le moteur des soucis du héros, mais on s'en fout. Ce qu'on veut c'est ses problèmes au sein des triades, qui sont à peine esquissés alors que de bonnes pistes sont lancées, notamment quand il indique à son supérieur que commettre des crimes c'est amusant. Fallait se concentrer là-dessus!

Sans véritable adversaire, on enchaîne donc les scènes d'affrontement avec la police dans le style toujours bien nerveux de Cheung. Que ce soit dans les affrontements ou les courses poursuites, c'est sec et sans fioriture. Enfin, à deux exceptions près : que foutent les gags au milieu de la grosse poursuite en bagnole? Ils sont usés jusqu'à la corde et complètement hors de propos! D'autant que contrairement à Cops and Robbers, le final, même s'il est bien foutu (on a un vrai sentiment de foule en colère), n'apporte pas autant au ressenti global. C'est une fin bien fichue et logique, mais qui ne gomme pas tous les autres défauts du film. Du coup je suis vraiment mitigé. Et accessoirement, le fait de ne pas savoir qui est l'acteur qui incarne Wah, alors qu'il ressemble beaucoup à Ng Man Tat, me rajoute de la frustration.

5/10

[pabelbaba]

We Blew it de Jean-Baptiste Thoret - 2017

5 ans... j'ai mis le temps bordel. Trump a pu se faire élire et dégager dans l’intervalle.

Le sujet était clairement idéal pour Thoret, interroger les américains sur ce qu'ils sont devenus entre les idéaux des 60s et aujourd'hui, il avait un boulevard pour pondre un chouette documentaire. Pourtant j'ai eu du mal à rentrer dedans, la faute à une introduction assez longue et sur-explicative sur le trauma de la mort de Kennedy, le Vietnam, les droits civiques... Comme si les personnes qui vont regarder ce docu n'étaient pas déjà à bloc sur ces sujets. Ceci dit, ce n'est pas désagréable, mais ça prend clairement son temps.

Mais une fois dedans, ça devient passionnant. Thoret alterne les intervenants, connus, inconnus, spécialiste, quidam et chacun donne son point de vue et Thoret leur donne la place pour s'exprimer. Il va même jusqu'à garder des passages impromptus qu'on aurait pensé voir sauter au montage, mais ils collaient tellement bien au propos général comme ce coup de fil du banquier du gars du New Yorker ou le gars qui refait lui-même la prise, que ça n'aurait pas eu de sens de les zapper.

Ca donne quand même un patchwork un peu bordélique de réponses et d'idées, mais c'est à l'image des US, où le prisme par lequel la réponse de chacun va passer sera extrêmement divers. Entre celui qui allait aux manifs surtout pour baiser, ceux qui y croient encore, les désabusés (ce que dit Paul Schrader sur le ciné actuel est dur mais sans doute très vrai) et tous les autres, ça donne un instantané intéressant. D'autant que Thoret entrecoupe tout cela de magnifiques vues de la route et des villes américaines, avec un large spectre puisqu'il a été autant dans l'Est, que dans le Sud, le Nord ou l'Ouest. Seule la musique est finalement homogène, enfin jusqu'à l'évocation des 80s où elle sera alors plus synthétique.

Résultat, on suit un trip étonnant mâtiné de tout un tas de sentiments où la nostalgie et la mélancolie prédominent sans pourtant l'emporter complètement.

7,5/10

[Jed_Trigado]

D'autant que Thoret entrecoupe tout cela de magnifiques vues de la route et des villes américaines, avec un large spectre puisqu'il a été autant dans l'Est, que dans le Sud, le Nord ou l'Ouest.

Rien que pour ça, c'est un objet qui brise les codes du genre du doc, on sait que Thoret a longtemps parlé de l'Amérique a travers les films qu'il a vu, là il se met a l'ouvrage avec de la vraie mise en scène, la fin où il reproduit le dernier plan d'Electra Glide in Blue, ça envoie le bois.

[pabelbaba]

Aucun souvenir de la fin du film, mais ça claque effectivement.

[Dunandan]

Les Prédateurs aka The Hunger de Tony Scott - 1983

Double challenge Sarandon/Dafoe

Voilà un film bien fascinant!

D'un côté, on est tout de suite happé par cette ambiance sexy et malsaine insufflée par les acteurs et le réalisateur. Le casting en fait des caisses, prend la pose, se lâche sur les scènes osées (enfin pour Deneuve c'est surtout sa doublure. ) et ça fonctionne très bien. La cause, c'est que Scott se lâche tout autant. C'est dingue de voir que nombre de ses motifs habituels sont déjà là, en particulier les inserts rapides et les transitions travaillées. En plus il donne un charme fou au film avec une science du cadre et du montage qui donne parfois un aspect clipesque ou publicitaire, mais dans le bon sens du terme. Il se permet aussi de jouer en permanence avec la lumière puisque tout le film ou presque se déroule dans la pénombre. Plastiquement, ça en jette, c'est indéniable.

Cependant, à l'instar de Boogie Nights, il m'a été impossible de ne pas penser à d'autres films pendant toute la bobine. Rien que le thème, à savoir le combat contre obsolescence, crie Blade Runner. David Bowie, Rutger Hauer, même combat! D'autant que ce n'est pas la seule similitude entre les films des deux frangins, la nuit omniprésente, l'enquêteur tiers qui ne sert pas à grand chose, les femmes fatales d'un autre âge avec des choucroutes de l'espace.

Ca fait beaucoup d'éléments qui captent l'attention et semblent parasiter le visionnage. Cependant, ce n'est pas pour autant qu'il s'agit d'un remake moins ambitieux ou d'un brouillon tardif. En effet, ça va plus loin que ça. Le ciné de Tony Scott est ultra poreux, absorbe beaucoup de choses qu'il retranscrit. Comment ne pas penser à Sautet en voyant tous les personnages fumer comme des pompiers (ok, c'est peut être une déformation gotlibienne. ). Comment ne pas penser à John Woo en voyant ces colombes. Ah, on me glisse dans l'oreillette qu'il s'en servira bien après! Mais alors, pour le Flic de Beverly Hills 2, ce ne serait pas un clin d'oeil? Les réalisateurs se renverraient-ils alors la balle? Comme Ridley qui prendra fort logiquement Sarandon pour jouer dans Thelma & Louise tellement sa prestation ici la rendait évidente pour jouer aux côtés de Geena Davis...

Du coup, je n'ai pas exactement le même sentiment que devant le Paul Thomas Anderson, qui me criait sans cesse "Scorsese". Ici il y a bien un mélange, avec des choses d'ailleurs, mais aussi beaucoup de choses de Tony Scott, qui arrive à donner une élégance folle à sa bobine. C'est ce qui est fascinant avec Scott, son cinéma est bien à lui, mais on peut y trouver un tas de choses de ses contemporains. Ce que ses derniers lui rendront bien d'ailleurs.

7,5/10

[Alegas]

Découvert il y a trois ans et je mettrais la même note que toi : un film effectivement fascinant et formellement hyper abouti pour un premier long.
Ça serait cool qu'un éditeur se bouge pour une sortie HD française, ça le mériterait.

[osorojo]

J'adore celui là et je suis content que tu l'aies vu pour le challenge, c'est le film qui m'a fait tomber amoureux de Susan

[Jed_Trigado]

Dans mop 3 Tony Scott (et mon top 100 tout court), la naissance d'un grand cinéaste (et formaliste) qui avait déjà trouvé la théma motrice de pas mal de ses films : jusqu'où on est est prêt pour sauver/défendre l'être aimé.

Par contre, c'est mal barré pour une sortie numérique dans notre patrie, a part les éditions US et espagnoles, rien de prévu a l'horizon.

[Alegas]

Je vois qu'il y a aussi un blu UK, je vais ptet le choper du coup.

[pabelbaba]

J'adore celui là et je suis content que tu l'aies vu pour le challenge, c'est le film qui m'a fait tomber amoureux de Susan

Elle fait la coquine dans quasiment un film sur 2.

Je vois qu'il y a aussi un blu UK, je vais ptet le choper du coup.

Ca va finir par viendre, non? Bowie ça vend toujours un peu.

[osorojo]

J'adore celui là et je suis content que tu l'aies vu pour le challenge, c'est le film qui m'a fait tomber amoureux de Susan

Elle fait la coquine dans quasiment un film sur 2.

T'as oublié de préciser dans la première moitié de sa filmo
Post 90, kinky Susie, c'est finito. Avant de mater Les prédateurs, je n'avais vu que des films avec elle "récents".

[pabelbaba]

En même temps, sa filmo post 90s, c'est pas foufou non plus.

Y aurait il un lien de cause à effet?