[Mark Chopper] Une décennie sur BKR (2012-2022)

[Mark Chopper]

On sent un peu trop la nouvelle artificiellement gonflée pour atteindre la longueur d'un roman, mais pour un premier roman c'est prometteur.

On suit un adolescent mal dans sa peau, pas du tout dans le coup, incapable en fait de jouer le jeu des relations sociales et c'est bien rendu.

(Sinon je te conseille la novella Harvey d'Emma Cline).

[Val]

J'ai le SP qui doit traîner quelque part pour le Cline, je le remets en haut de la pile.
En littérature américaine, je viens de lire sur la plage Rêves de train de Denis Johnson, que je recommande.

[Olrik]

[justify]

Wangan dōro / Yōichi Higashi (1984)

De la fin des années 1970 à la fin des années 1980, Yōichi Higashi aura consacré l'essentiel de son œuvre cinématographique à mettre en scène des personnages de jeunes femmes indépendantes (ou, du moins, de femmes qui gagnent peu à peu leur indépendance). De quoi trancher avec la production nippone de l'époque qui, à quelques exceptions près (notamment Hideo Gosha), affichait encore et toujours un patriarcat dominant. Higashi, ancien documentariste, évite les artifices narratifs (pas de trauma ou de conflit surfait ici) et suit ses héroïnes dans leur quotidien sans les juger... C'est le cas du personnage principal de Wangan dōro, interprété par Kanako Higuchi (actrice qui me rend toujours faible). Cette jeune femme a, semble-t-il, tout pour être heureuse dans un Japon en pleine expansion (les débuts de la fameuse bulle économique) : un conjoint qui lui laisse toute liberté et un travail où elle est appréciée (son patron, amoureux d'elle, lui laisse lui aussi toute liberté). Mais, de toute évidence, sa frénésie de consommation (qui la pousse à collectionner les cartes de crédit dans un premier temps puis, par la suite, à accepter des rendez-vous tarifés) cache un réel manque qu'elle finira par combler en s'affranchissant de toute attache. Au-delà du message qui peut parler en pleine crise de la quarantaine (l'épanouissement passe par la liberté absolue, et non par la vie de couple ou professionnelle), ce film sorti directement en vidéo au Japon vaut surtout pour son ambiance évanescente et sa magnifique interprète principale (et je pourrais en dire autant d'autres films de Higashi, notamment Four Seasons: Natsuko).

Je crois que je dois avoir tous ses films mais que je n'ai jamais pris le temps d'en voir un seul ! Même pas Four seasons : Natsuko, et c'est pourtant pas faute d'avoir zyeuté quelques extraits et compris que l'actrice principale avait tous les atouts pour me charmer. Il y a d'ailleurs un intéressant photobook à son sujet qu'il serait cool de trouver d'occase sur Mandarake.

C'est Third Base (Sado) que je tenterais bien, sur des apprentis maquereaux (un film ATG).Tu l'as vu ?

[Mark Chopper]

Pas vu, mais je l'ai...

Je te conseille de débuter par Shiki Natsuko, et plus vite que ça

J'ai un gros crush sur Kanako Higuchi en ce moment, mais la scène de séance photo nue dans Shiki Natsuko, je ne suis pas près de l'oublier

@Val : je note.

[Mark Chopper]

JUILLET 2022

Films :

71. Everything Everywhere All at Once / Daniel Kwan et Daniel Scheinert : 8,5/10
72. Wangan Dōro / Yōichi Higashi : 7,5/10
73. Vera Cruz / Robert Aldrich : 6,5/10
74. Le Centre du monde / Wayne Wang : 1/10
75. Four Seasons: Natsuko (Shiki Natsuko) / Yōichi Higashi : 7,5/10
76. La Tour infernale / John Guillermin (et Irwin Allen) : 6,5/10
77. Le Chaos / Vic Armstrong : 1/10
78. Fleurs d'hiver / Yasuo Furuhata : 6,5/10
79. Froide vengeance / Shawn Ku : 7/10
80. Love Letter / Yōichi Higashi : 5,5/10
81. Mermaid Legend / Toshiharu Ikeda : 7/10
82. Jealousy Game / Yōichi Higashi : 4/10
83. La Sentinelle / Paul Schrader : 4/10
84. Edo Porn / Kaneto Shindō : 1/10
85. Snowden / Oliver Stone : 3/10
86. The Weather Man / Gore Verbinski : 6/10
87. Pay the Ghost / Uli Edel : 3,5/10
88. Running with the Devil / Jason Cabell : 5,5/10
89. Effraction / Joel Schumacher : 1/10
90. Hell Driver / Patrick Lussier : 6/10
91. Benjamin Gates et le Trésor des Templiers / Jon Turteltaub : 2,5/10
92. Benjamin Gates et le Livre des Secrets / Jon Turteltaub : 4,5/10
93. Notre-Dame brûle / Jean-Jacques Annaud : 2,5/10
94. The Humanity Bureau / Rob King : 0/10
95. Dog Eat Dog / Paul Schrader : 1,5/10
96. Army of One / Larry Charles : 7,5/10
97. Lost Paradise / Yoshimitsu Morita : 7,5/10
98. Jungle Cruise / Jaume Collet-Serra : 4,5/10

====================================================================

Séries télévisées :

6. Big Little Lies (Saisons 1-2) : 6/10
7. You Don't Know Me : 2,5/10
8. The Newsroom (Saison 1) : en cours...
9. Better Call Saul (Saisons 4-6) : en cours...

====================================================================

Lectures (romans, nouvelles, essais) :

26. Harvey / Emma Cline
27. La Chaleur / Victor Jestin
28. Age of Cage: Four Decades of Hollywood Through One Singular Career / Keith Phipps

[Mark Chopper]

Love, Antosha / Garret Price (2019)

Un documentaire qui retrace la vie d'Anton Yelchin, acteur décédé en 2016 à l'âge de 27 ans... Bon, je vais être honnête : quand j'ai appris son décès, j'ai dû chercher son nom dans Google pour comprendre de qui on parlait (ah, c'est lui l'acteur d'origine russe des Star Trek moisis de J. J. Abrams !) et je n'ai pas pu m'empêcher de penser à la mort la plus ridicule de la série Six Feet Under (sérieusement, qui meurt écrasé par sa propre voiture en allant chercher son courrier ?). Mais bon, pour l'avoir vu ensuite dans d'autres films, je lui reconnais un certain talent (pas de quoi s'enflammer non plus hein, mais il faisait le job). Une vie d'enfant acteur à Hollywood et une mort prématurée et tragique méritait-elle pour autant un documentaire ? Difficile de répondre, mais une chose est sûre : l'angle hagiographique choisi ici se révèle bien vite pénible. Arrivé à la moitié du film, je me suis demandé pourquoi cet acteur loué par le tout Hollywood ici convié (featuring entre autres Nick Cage qui lit des extraits du journal intime de l'acteur, le casting des Star Trek entre deux rendez-vous à Pôle Emploi, Kristen Stewart qui nous parle de son cœur brisé à l'adolescence, Jennifer Lawrence qui pleure, Willem Dafoe qui nous apprend, ô information fascinante, que Yelchin déprimait car il perdait ses cheveux)... Euh, où en étais-je ? Bordel, cette parenthèse était trop longue... Ah, oui, je me suis demandé pourquoi Yelchin n'avait pas gagné plus d'Oscars que Kirk Lazarus, deux ou trois prix Nobel et, tant qu'on est chaud, pourquoi le Pape ne l'avait pas béatifié et canonisé de son vivant ? Sérieux, ça dégouline de bons sentiments, bien appuyés par les images d'archives fournies par les parents, on se croirait dans un reportage people M6. Ceci dit, vers la cinquantième minute, le film déraille : on apprend que Yelchin aimait traîner dans les coins glauques de Californie la nuit pour y photographier des putes (des photos artistiques hein, décadrées et floues, pas des trucs de pervers qui s'assume) et qu'il avait toujours des capotes plein les poches (le mec a échappé de justesse à #metoo, je vous le dis). Il paraît même que Chris Pine était choqué par le récit des sexcapades d'Anton, c'est J. J. qui le dit, et on parle quand même d'un mec qui s'appelle Pine. Mais ça ne déraille que cinq petites minutes : le film reprend ensuite son orientation hagiographique dégoulinante et ça use. Tout ça pour un mec pas fichu de serrer un frein à main.

Note : 2,5/10

[Scalp]

Un documentaire sur un mec qui a fait 5 films c'est un sacré sujet.

[Mark Chopper]

45.

Ceci dit, je serais prêt à mater un doc sur John Cazale.

[Scalp]

Ah ouais il est donc si insignifiant

[pabelbaba]

J'ai réussi à éviter tous ses films.

[Mark Chopper]

Keshin (Metamorphosis) / Yōichi Higashi (1986)

L'histoire d'un écrivain en pleine crise de la quarantaine qui tombe amoureux d'une jeune femme dans la vingtaine... et qui va s'y brûler les ailes. Dans un premier temps, l'homme jouera les pygmalions : apprendre à cette femme discrète et timide à se coiffer et à s'habiller selon les goûts de l'époque, l'encourager à reprendre ses études, lui acheter un magasin d'habillement... Quitte à s'endetter pour l'occasion, à emprunter de l'argent à son éditeur, à voler les économies de sa mère et à négliger son travail et sa famille. Et ceci avant de réaliser que son élève souhaite finalement voler de ses propres ailes, ne plus dépendre de lui financièrement et mener sa vie comme elle l'entend. L'histoire ressemble à un roman de Jun'ichirō Tanizaki (l'auteur d'Un amour insensé et du Journal d'un vieux fou) modernisé pour les années 1980, mais sans pour autant virer au cynisme dont l'auteur japonais était parfois friand. Yōichi Higashi, dans la lignée de ses réussites du début des années 1980, Four Seasons: Natsuko et Wangan dōro, nous livre avant tout par petites touches impressionnistes un magnifique portrait de jeune femme moderne en quête de liberté - jeune femme interprétée ici par la débutante Hitomi Kuroki (actrice épatante de naturel, et appelée à une belle carrière par la suite : elle brillera notamment dans Lost Paradise et Dark Water). Face à elle, Tatsuya Fuji, en quarantenaire dépassé par les événements et rendu fou par la jalousie, excelle également... Et la conclusion douce-amère, où le besoin de liberté l'emporte sur le sentiment amoureux, achève de faire de Keshin, également connu sous le titre Metamorphosis, une véritable réussite malgré un rythme parfois en dents de scie (la dernière scène, vraiment magnifique, me pousse à pardonner ce petit souci).

Cette scène tue, vraiment.

Note : 7,5/10

[Mark Chopper]

AOUT 2022

Films :

99. Le Haut du panier / Jeremiah Zagar : 7,5/10
100. Jiu Jitsu / Dimitri Logothetis : 1/10
101. Code 211 / York Shackleton : 5/10
102. USS Indianapolis: Men of Courage / Mario Van Peebles : 4/10
103. Tokarev / Paco Cabezas : 2,5/10
104. Manon / Yōichi Higashi : 3,5/10
105. Top Gun / Tony Scott : 5/10
106. Valley Girl / Martha Coolidge : 4/10
107. Prey / Dan Trachtenberg : 6,5/10
108. Bedtime Eyes / Tatsumi Kumashiro : 2,5/10
109. La Planète des singes / Franklin Schaffner : 7,5/10
110. Teen Titans Go! Le film / Peter Rida Michail et Aaron Horvath : 5/10
111. The Runner / Austin Stark : 6/10
112. Jumanji / Joe Johnston : I'm too old for this shit/10
113. Love, Antosha / Garret Price : 2,5/10
114. Saigon, l'enfer pour deux flics / Christopher Crowe : 5/10
115. Nothing Serious / Jeong Ga-young : 6/10
116. Keshin (Metamorphosis) / Yōichi Higashi : 7,5/10
117. Usurpation / Jonathan Baker : 0,5/10
118. Croisades / Nicholas Powell : 3,5/10
119. Kill Chain / Ken Sanzel : 5/10
120. Lucas, fourmi malgré lui / John A. Davis : I'm too old for this shit/10
121. Le Dernier des Templiers / Dominic Sena : 6/10
122. Le Pacte / Roger Donaldson : 4/10
123. Next / Lee Tamahori : 5,5/10
124. Deadfall / Christopher Coppola : 1/10 (sans Nicolas Cage, ce serait une note négative)
125. Joe / David Gordon Green : 5,5/10
126. Mission-G / Hoyt Yeatman : 5/10
127. Lune de miel à Las Vegas / Andrew Bergman : 5/10
128. Ureshi Hazukashi Monogatari (A Tale of Happiness) / Yōichi Higashi : 6/10

====================================================================

Séries télévisées :

8. Better Call Saul (Saison 6) : 6,5/10 (7/10 pour l'ensemble de la série)
9. Mirai e no 10 Count : 5,5/10
10. The Newsroom (Saisons 2-3) : 6/10

====================================================================

Lectures (romans, nouvelles, essais) :

29. Le Silence / Don DeLillo
30. Broadway / Fabrice Caro
31. Blessés / Percival Everett
32. Imaginer la pluie / Santiago Pajares
33. V13 / Emmanuel Carrère

====================================================================

Lectures (bandes dessinées) :

7. L'Homme qui marche / Jirō Taniguchi

[Mark Chopper]

xXx² : The Next Level / Lee Tamahori (2005)

Les raisons de se tenir à distance de cette suite de xXx à sa sortie ne manquaient pas : absence de Vin Diesel, un rappeur et son gros cul dans le rôle principal, un échec au box office et une sacrée réputation de merde... Pourtant, cette suite vaut mieux à mes yeux que l'original (un machin qui doit faire saigner les yeux aujourd'hui). La première bonne idée, c'est de virer tout le folklore "sports extrêmes" digne d'un clip MTV du premier opus. La seconde : accepter que xXx n'est rien de plus qu'un James Bond bien beauf et bien bourrin, avec un menu McDo à la place du Martini. Si on accepte également le fait qu'Ice Cube peut défoncer tout le monde (merci les doublures deux fois plus minces que lui), y compris des militaires surentraînés, alors on peut passer un bon moment avec ce film qui évite les tunnels de blablas et propose de l'action quasi non-stop. C'est bien simple, ici ça bourrine sans arrêt et tout explose à l'écran... Bordel, il y a même un combat de tanks, ce qui en fait sans doute Le Parrain 2 du film d'action bien avant un certain opus de la saga Fast & Family. Alors oui, le scénar est con, mais pas plus qu'un James Bond, avec un méchant qu'on grille en trois secondes (Willem Dafoe, en mode minimum syndical), Samuel L. Jackson en simili Nick Fury avant l'heure et une démocratie sauvée en lançant une bande de rappeurs, des tanks et des caisses de luxe sur le Capitole (Donald Trump a dû s'en inspirer). Si on met son cerveau dans une boîte, ça permet de se divertir... Et, parfois, je n'en demande pas plus.

Note : 5,5/10

[Jed_Trigado]

Tout pareil.

[pabelbaba]

Intéressant...