Les avis de vos dernières lectures

[Olrik]

Tu peux piocher au pif.
Après, personnellement, j'apprécie surtout les titres des années 50 et 60 qui présentent un équilibre entre l'intrigue policière et la farce. A partir des années 70, c'est surtout cette dernière qui est privilégiée. On peut aimer aussi mais j'ai toujours pris davantage de plaisir à la lecture des titres des deux premières décennies (et il y a de quoi faire). De mémoire je crois que mon premier avait été Faut être logique. La lecture m'avait vraiment émerveillé. Et puis, détail qui ne gâche rien, Frédéric Dard était vraiment une crème d'homme (chouette collection d'entretiens ici).
Evite peut-être d'acheter les volumes en collection Bouquins. Je ne suis pas sûr que le format soit adapté. Rien ne vaut le format poche, encore mieux si ce sont de vieilles éditions au Fleuve Noir (on en trouve toujours plein dans les brocantes).

[pabelbaba]

Les dernières rééditions poche sont illustrées par Michael Sanlaville, qui a adapté deux histoires en bd chez Casterman et est accessoirement un des créateurs de Lastman.

J'en ai un en stock pour cette raison depuis un an, mais pas pris le temps de le lire.

[osorojo]

@Olrick : merci pour les infos, je vais m'en choper.

@pabel : vivement la saison 2 (Lastman)

[osorojo]

Je viens de terminer la lecture de Sérotonine après avoir marqué une petite pause, première fois que ça m'arrive avec l'auteur, d'habitude je mange tout d'une traite. J'ai retrouvé ce plaisir de le dévorer dans le dernier tiers du bouquin, touchant et bien mené, d'autant plus que j'ai commencé à lire Schopenhauer, et c'est clair qu'en sous-texte on pense beaucoup à Arthur en lisant Michel

Au final, comme à chaque fois avec Houellebecq j'ai hâte de le relire au moment où je termine la dernière page, même si je finis la lecture mitigé, la faute à des passages qu'on devine volontairement dégueux (les loisirs de sa compagne japonaise sont gratinés, je ne parle même pas du passage chez son voisin allemand qui m'a passablement agacé — et c'est la première fois chez Houellebecq, d'habitude même quand c'est provoc xxl je trouve toujours un truc qui me fait sourire ou au moins comprendre la démarche, là j'ai pas saisi l'intention, ça n'apporte rien à l'histoire sinon un terrain fertile à la polémique j'imagine —.

[Mark Chopper]

Je te rejoins globalement.

[osorojo]

Effectivement, je souscris totalement à ton avis ^^

J'ai adoré aussi les passages avec le Dr Azote
Passages qui sous couvert d'une bonne dose d'humour ne sont pas sans poser certaines questions essentielles mine de rien ... auxquelles Houellebecq répond en mode bis repetita dans ses derniers bouquins avecce paradis fantasmé qu'est la Thaïlande et ses salons de massage -__-"

Je pense lire La possibilité d'une île prochainement.

[Mark Chopper]

Je pense lire La possibilité d'une île prochainement.

C'est le plus branché SF, ça devrait te plaire.

[osorojo]

Ah, ça m'intrigue encore plus du coup ^^

Sinon tu évoques Coetzee dans ta critique, je n'ai rien lu de lui, tu penses que ça peut me parler ?

[Mark Chopper]

Mmm... Peut-être En attendant les barbares.

[osorojo]

Je me note ça dans un coin

[Mark Chopper]

Téléréalité / Aurélien Bellanger (2021)

Dix-huit mois après Le Continent de la douceur, Aurélien Bellanger revient avec ce qu'il sait faire de mieux : un roman balzacien. Il nous conte ainsi la vie d'un Rastignac moderne, un comptable fasciné par la télévision qui monte à Paris pour, dans un premier temps, travailler comme assistant sur des émissions comme La Roue de la fortune et La Chance aux chansons, puis, en compagnie d'un jeune animateur, faire entrer la télévision française dans une ère postmoderne (Les Enfants de la télé) avant de la faire basculer définitivement dans l'ère de la télépoubelle (Loft Story et tout ce qui a suivi). De quoi brasser des millions, voire plus... Mêlant personnages réels et inventés (le héros est inspiré de Stéphane Courbit, homme dont j'ignorais tout la semaine dernière encore mais qui, visiblement, est la 114ème fortune de France), le roman donne l'impression d'être une petite souris dans le monde de la télévision de ces trente dernières années et bénéficie d'un humour qui faisait peut-être défaut aux précédents romans d'Aurélien Bellanger (l'analyse de la mise en scène de La Chance aux chansons ou la scène de lendemain de fête chez Delarue plus cocaïné que jamais, c'est absolument énorme). En résumé : un roman ambitieux et jouissif qui se dévore.

Je m'autoquote car cet excellent roman sort en poche cette semaine :

[Mark Chopper]

Lire, c'est bien. Partager ses coups de cœur, c'est mieux. Voici donc le top 5 de mes lectures 2022 (par ordre de découverte) :

1. Imaginer la pluie / Santiago Pajares (2017)

Prenez Le Petit Prince d'Antoine de Saint-Exupéry et La Route de Cormac McCarthy. Mélangez-les dans un shaker. Servez ensuite avec une écriture minimaliste et poétique. Le tour est joué.

2. V13 / Emmanuel Carrère (2022)

Recueil des chroniques du procès des attentats du 13 novembre 2015 signées par Emmanuel Carrère pour L'Obs. Comme pour le procès, il s'agit moins ici de comprendre les motivations des coupables (morts, pour la plupart) que de donner la parole aux victimes (les survivants bien sûr, mais pas seulement : les morts sont également convoqués via leur entourage). Un texte très, très difficile à encaisser (je dormais mal après en avoir lu quelques pages), mais nécessaire.

3. Le Mur invisible / Marlen Haushofer (1963)

Vous reprendrez bien un peu de post-apo ? Une femme, qui séjournait avec des amis dans un chalet en forêt, se retrouve soudain coupée du monde par un mur invisible. Au-delà : rien n'a survécu. Elle doit apprendre à cultiver, à chasser et à pécher pour survivre en compagnie d'une poignée d'animaux de compagnie et de ferme. Roman longtemps oublié, récupéré par des féministes et des écolos au prix d'une lecture un brin réductrice, l'œuvre de Marlen Haushofer interroge notre rapport à la modernité et le sens de la vie (rien que ça).

4. Nocturnes : Cinq nouvelles de musique au crépuscule / Kazuo Ishiguro (2009)

Rien que pour la seconde nouvelle, intitulée "Come Rain or Come Shine" (j'ai lu le recueil en VO en vacances, j'ignore son titre français), ce recueil mérite d'être cité. L'un des textes les plus drôles que j'ai lus de ma vie. Jamais la crise de la quarantaine ne m'aura autant fait rire.

5. L'Homme qui danse / Victor Jestin (2022)

A travers le parcours d'un clubbeur (un brin autiste ?) qui n'a jamais réussi à construire une véritable relation avec autrui, Jestin confirme les promesses de son premier roman (La Chaleur). On pourra reprocher à l'auteur la non-évolution de son personnage, mais l'intérêt de son travail réside ailleurs : son personnage fait de surplace, mais le monde autour de lui évolue sans cesse et s'abîme, année après année, dans le culte de l'individualité au détriment du collectif. Un texte assez angoissant.

[Val]

Ravi que tu aies aimé le Jestin.

[osorojo]

J'avais vu l'adaptation du livre Le mur invisible. Plus trop de souvenir, si ce n'est que je m'étais ennuyé, je tenterais bien le roman.

Merci pour tes retours, je note tout ça dans un coin (je vais juste passer le Carrère).

[Mark Chopper]

Question aux deux du fond qui ont lu Proust...

Est-il humainement possible de ne pas mourir d'ennui devant le tome IV de La Recherche ? Là, je souffre.