[Scalp] The Truth 2022

[Scalp]

5/10

Black Crab de Adam Berg - 2022

Un pays nordique pas identifié est envahit par un autre pays, on ne saura jamais rien du conflit, des raisons et même de l'ennemi qui sera réduit à l'état de silhouette la plupart du temps. Le film se concentre sur Noomi Rapace (plutôt correct dans ce registre de femme d'action, bien plus en tout cas que quand elle doit jouer une séductrice) mère de famille séparée de sa fille dès le début du film, on ne sait pas ce qui lui est arrivée mais on sait que ça sert de moteur au personnage principal, et elle va être sélectionnée pour une mission suicide où elle doit convoyer un mystérieux objet en traversant un lac gelé à patin, on se retrouve devant un classique film de Men in Mission. Et sur cet aspect là, le film fait le taf malgré ses défauts évidents. Passé l'intro de 25 minutes de rigueur qui offre tout de même une petite scène d'action très efficace, on part sur le lac gelé avec Noomi et ses compagnons et si le film ne sera jamais au mieux que sympa c'est parce que les autres personnages sont un peu caractérisé à la truelle (en gros y a une meuf qui crève direct, un traitre, un chauve, un sniper et un mec lambda, on est vraiment au niveau 0 de la team pour une mission) et on s'en branle rapidement de leur sort, on voit très bien que c'est juste des faire valoir et qu'il y aura rien à en tirer, du coup on attend juste le prochain obstacle ou la prochaine péripétie.
De ce coté là ça fait le taf entre glace qui cède (forcément), trahison, embuscade et gunfight sanglant le film livre son lot de scènes plutôt réussies (y a un vrai bon gunfight neigeux à un moment) mais dès que c'est bavard c'est clairement pas intéressant faute à des personnages qui sont même pas des archétypes mais des clichés ambulants et puis la dernière demi heure où on délaisse la glace c'est pas le meilleur truc du film. Alors ça se suit car on veut savoir comment ça va se terminer mais c'est pas l'idée du siècle. Et puis c'est trop longuet cette fin, alors que jusque là le rythme était plutôt bien géré, ici ça se traine et l'efficacité du métrage s'en ressent vraiment, et puis les derniers plans sont quand même bien moches.
Sur la forme on a un chouette scope forcément magnifié par les paysages, l'action est efficace sans être virtuose mais clairement le mec sait filmer et rendre ça prenant (j'aurais pas dit non à plus d'action car il gère ça bien mieux que les dialogues assez génériques), après ça manque un peu de tension (y a une scène de repas qui avait un fort potentiel et ça va au bout de l'idée c'est con)
Alors c'est cool de voir que ce genre de film existe encore et puis de part sa localisation ça lui donne un petit coté original mais ça reste moyen faute à une dernière demi heure qui perd trop en efficacité.

[Alegas]

3/10

Goliath de Frédéric Tellier - 2022

Tellier continue de se prendre pour un américain, après l'affaire SK1 et sa traque d'un serial Killer (bon ça va le film était pas trop mal mais c'est plus parce que c'est une histoire vraie que parce que c'est bien écrit ou réalisé), il s'attaque ici à un genre typiquement ricain avec les petits gens contre les gros industriels. Si sur le papier la cause est noble, le résultat a l'écran est quand même pas bien folichon, c'est évidemment manichéen mais c'est pas forcément un défaut car j'apprécie le fait que le personnage de Niney (de loin le seul personnage intéressant du film, il est vraiment excellent ce lobbyiste) soit un connard du début à la fin, y a pas de remise en question ou d'état d'âme. Mais voilà le reste est assez lourd, le film prend le parti de raconter son histoire via 3 points de vue, déjà faut se taper une bonne grosse introduction de 30 minutes avant que ça commence, ensuite on Gilles Lellouche qui comme souvent est un mistcast (avocat c'est pas possible là) et le perso de la femme avec son mari mourant c'est pas possible, c'est interdit ce genre de personnage, elle casse les couilles du début à la fin et en plus ça dure 2h.
Après oui ça se laisse suivre mais uniquement grâce aux magouilles et tout ce que Niney met en oeuvre pour maquiller la toxicité de son produit, car la partie thriller, c'est vraiment cheap (la rencontre dans un parking avec Jacques Perrin, que ça fait plaisir de voir une dernière fois), c'est assez mou et finalement même si les enjeux sont clairs et importants (on parle de la santé quand même) ben c'est balek total, l'implication ne marche pas car le personnage de Bercot en fait des tonnes avec son mari malade poète à ses heures (t'as envie qu'il crève avant la fin du film plutôt que subir ses dialogues). Si d'un point de vu moral c'est bien que ces sujets soient traités, quand on les voit traité comme ça, on se dit qu'un documentaire serait bien plus adéquat, car là ça manque de cinéma quoi, c'est terne, sans tension, pas toujours très bien joué (Lellouche quoi) et très caricatural. Le genre de film qui pense que la gravité de son sujet suffit pour le rendre intéressant, et bien non.

[Scalp]

4/10

Saat po long 2 de Soi Cheang - 2015

Belle déception, bon pas que j'en attendais monts et merveilles car Cheang ça fait longtemps qu'il s'est perdu mais la réunion des derniers tataneurs asiatiques pouvait laisser présager un honnête spectacle. Déjà choix curieux d'appeler le film SPL car c'est pas du tout une suite mais pourquoi pas, le premier reste un des meilleurs film d'action des 00's, voir plus, ben celui là on va vite l'oublier. L'histoire est complètement sans intérêt (on en a tellemenr rien à foutre du sort des persos et de cette histoire de trafic d'organes), les mauvaises langues diront comme le premier mais c'est faux. Quand je mate ce genre de film avec un line-up de kicker j'attends un minimum de bourre pif et là c'est le drame, déjà ça dure 2h, ce qui est beaucoup trop quand t'as rien à raconter mais en plus ça met vraiment une heure pour avoir une vraie scène d'action. Un plan séquence en prison censé être génial mais que j'ai perso trouvé bien bof, ce qui est dommage vu que c'est genre LE climax du film, un climax de 3 minutes donc pas vraiment généreux, on se dit bon allez pas grave ça va se rattraper sur la fin, monumentale erreur. Alors le stomb de fin est pas nul, ce serait être de mauvaise foi mais c'est clairement très fonctionnel vu les forces en présence : Wu Jing (qui symbolise à lui seul le déclin du ciné HK, avant c'était un second rôle là pour se prendre des coups, aujourd'hui c'est une star mais il a toujours un charisme de chaussette), Tony Jaa (qui n'a jamais confirmé son énorme potentiel de mec qui met des coups de genoux) mais surtout Zhang Jing qui sauve le film de la médiocrité complète grâce à sa classe et une putain de souplesse pour balancer des kicks (c'est le seul des 3 qui peut réellement concurrencer la classe de Donnie). Malheureusement donc ce trio de castagne de haut niveau n'est jamais réellement mis en valeur (faut arrêter avec la scène de la prison, elle est naze) et c'est terriblement trop bavard pour un film d'action, on veut juste voir des mecs se foutre sur la gueule et pas 50 ans sur Simon Yam qui chouine ou la fille de Tony Jaa, du coup bein c'est chiant, mais genre vraiment, j'ai passé mon temps à regarder combien de temps il restait. Le gros défaut du film est donc clairement son rythme presque léthargique (il se passe quasiment rien pendant une heure, si ce n'est un mini gunfight dans un aéroport qu'il vaut mieux oublier) et des scènes d'actions bien trop courtes. 2h pour ça c'est clairement rédhibitoire et il m'aurait vraiment fallu un final de malade pour que je mette la moyenne, alors on a un 2 vs 1 avec quelques coups sympas mais autant revoir Invisible Target (je suis sympa je compare pas avec un film des 90's) car là ça reste vraiment le minimum syndical qu'on est en droit d'attendre de ce genre de scène avec ce genre d'acteur.
Alors Wilson Yip était certainement pas le meilleur réalisateur du monde mais ses scènes d'actions avaient de la gueule et il savait s'entourer (quand c'est chorégraphié par Donnie et Sammo c'est forcément d'un autre niveau qu'ici) et là les chorégraphies font tout juste le taf et c'est jamais sublimé par une idée de mise en scène (à la rigueur si faut trouver un plan j'aime bien celui où on découvre la ceinture de couteau lors du 1vs1 mais bon c'est pas un truc de fou non plus).
Faut vraiment pas être exigeant pour trouver ça bien ou kiffer Day Shift surement.

[Scalp]

1/10

Deep Water de Adrian Lyne - 2022

Le genre de film tu bug sur le nom du réal, Adrian Lyne le mec que tu pensais mort du covid dans un Ephad et qui sort un film à 80 piges 20 ans après son précédent film. Et il manquait clairement à personne. Lyne a eu son heure de gloire dans les 80's avec des thrillers pseudo sexe mais bien nazes comme Liaison Fatale et 9 Semaines et demi, et son fait de gloire est l'Echelle de Jacob, enfin c'est le truc qu'on sort quand on parle de sa filmo, sauf que moi clairement c'est un film que je trouve pas très bon, du coup sa filmographie entière est une filmo de la honte et c'est pas ce film qui va relever le niveau, enfin ça personne en doutait. Même si sur le papier Ben et Ana de Armas ça donne envie, à l'écran c'est raté, déjà Ben avait pas été aussi mauvais depuis longtemps, ici il est là sans être là, on dirait qu'il est sous alcool pendant tout le film tant il parait ailleurs et l'oeil dans le vague.
Le problème du film c'est son genre, le thriller pseudo érotique ou pour ménagère ça donne jamais des bons films, le soi-disant meilleur film c'est Basic Instinct et c'est un peu pété quand même, alors un film de Adrian Lyne voilà quoi. Bon déjà c'est vendu sur le coté sulfureux/érotique et ça l'est jamais (la petite Maison dans la prairie c'est plus sulfureux), alors que le couple est glamour de base quand même, mais de Armas croit qu'il suffit de faire les yeux doux et parler cul pour en faire une séductrice incendiaire, quant à Ben il est tellement 2 de tension qu'on croit pas trop à son personnage de mari trompé et le suspens autour de est il le tueur, clairement c'est balek complet et puis le voire faire mumuse avec des escargots WTF. Il pourrait rester la destruction du couple mais dès le départ on croit pas à leur amour et plus le film avance moins on croit à cette histoire, surtout que ça prend vraiment son temps pour pas grand chose (et que c'est complètement con), le film avoisinant les 2h. Un film qui se cale sur le style grabataire du réalisateur. Par charité je parlerai pas du climax à base de VTT.

[Alegas]

2/10

X de Ti West - 2022

Ti West à la fin des 10's s'imposait comme le renouveau du cinéma d'horreur, bon je suis pas vraiment fan mais The House of the Devil avait des bonnes choses et puis le mec a fait un western (son meilleur film pour moi évidemment) et a complètement disparu des radars de l'horreur pendant presque 10 ans, le voir faire un film produit par A24 coulait de sources.
Sur le papier ça pouvait le faire, alors c'est un slasher donc j'allais pas être exigeant car je sais ce que le genre propose mais voilà même en étant pas exigeant c'est vraiment vraiment vraiment pas bon. Alors si y a un truc qu'on peut pas enlever au film c'est la photo et certaines idées de mise en scène mais voilà à coté de ça c'est chiant, mou et complètement con. Les intro dans les slashers (et dans n'importe quel genre en général finalement) faut que ce soit efficace et c'es bien quand ça va à l'essentiel, ici pas de chance on se tape une intro de plus d'une heure !!! une heure sans mort pour un slasher !! c'est purement n'importe quoi. Surtout qu'on se tape une galerie de personnage sans aucun intérêt, alors le contexte c'est une équipe de tournage de film de X qui va faire son film dans une ferme perdue d'un vieux couple redneck (texans, mais avais je besoin de le préciser), et c'est la vieille (aidé par son mari par la suite) qui va buter tout le monde, donc sur le papier je suis chaud, un couple de vieux qui plombe des jeunes qui baisent, je dis go. Mais voilà pendant 1h c'est vraiment pénible à suivre et quand le premier mort arrive (joli graphiquement) on se dit que ça va démarrer et ben non c'est toujours mou, bon en fait ça se colle au rythme grabataire des tueurs, ça pour le coup c'est crédible mais voilà du coup c'est vraiment trop 2 de tensions et j'ai été sorti de ma torpeur par la vieille qui fait un bond de 10 mètres en arrière après avoir tiré au fusil, bon en fait y a une scène avant qui m'a foutu la gerbe, et j'aurai aimé dormir à ce moment là, vlà pas que les 2 vieux baisent et c'est pas juste on les entend, on les voit. Et finalement c'est bien le seul truc à retenir du film, 2 vieux qui ken (et là je sais qu'on a qui ont désormais envie de voir le film). Le reste c'est un slasher sans intérêt, sans idée, mou, alors sur la forme oui c'est mieux que le dernier Massacre à la tronçonneuse, et y a même pas photo, mais quand ton boogeyman c'est une vieille en déambulateur, essaye de rendre tes personnages intéressants car c'est pas la vieille qui va nous intéresser (en plus elle parle presque pas) et comme en plus le casting c'est vraiment pas la joie, genre le mec le plus célèbre c'est Kid Cudi quoi donc ça pue. C'était nul.

[Alegas]

en plus le casting c'est vraiment pas la joie, genre le mec le plus célèbre c'est Kid Cudi quoi donc ça pue.

Donc il faut forcément des gens connus dans un film pour avoir un casting de qualité ?

[Mark Chopper]

Travolta et Hawke tiraient son petit western anecdotique vers le haut...

Donc non bien sûr, mais ça peut aider.

[Alegas]

Oui m'enfin chaque année on a des acteurs/actrices qui sortent de nulle part et qui sont très bien.
Ok les acteurs déjà connus peuvent être des valeurs sûres, mais balancer tout de go que manque de renommée = manque de qualité, je trouve que c'est un argument vraiment idiot.

[Scalp]

T'as que ça a foutre de venir ENCORE me péter les couilles ?

[Alegas]

Il n'y avait aucune intention de te faire chier, j'ai encore le droit de réagir aux écrits que tu postes ici.

[Scalp]

C'est vrai que parler d'argument idiot c'est pas pour faire chier.

[Alegas]

Bah l'argument est idiot oui, je pense que même toi tu te rends compte que tu exagères, mais ça veut pas dire que je te traite d'idiot pour autant.
Si tu l'as pris comme ça, my bad, c'était pas voulu.

[Scalp]

L'argument surtout c'est que la tête connue du métrage est un rappeur, mais pour savoir faut savoir qui est Kid Cudi.

[Alegas]

J'entends bien, mais du coup parce qu'il est le plus connu ça veut dire forcément que le reste du casting est naze ? Come on...

[Scalp]

6/10

La Piscine de Jacques Deray - 1969

Un film qui doit tout à l'aura de son couple mythique qui porte littéralement le film. Un film très prévisible, descendant des films de Hitchcock et Fritz Lang mais la censure ayant disparu c'est plus sexe et ça préfigure les nombreux thriller sensuels des 80's & 90's. Le coté prévisible du film fait que j'ai du mal à le voir comme un grand film, heureusement on a Romy Schneider et sa beauté froide implacable qui fait face à un Delon une nouvelle fois incandescent et dur, leur relation se voudrait presque exclusivement charnel, avec une illusion de relation libre alors qu'on est surtout dans les non dits. Et quand l'ancien amant débarque forcément tout va partir en couille doucement mais surement (bon passage de manipulation très malicieuse de cet homme). C'est là dessus que j'ai des réserves, j'ai du mal à voir le rapprochement entre Romy et Maurice Ronet, j'y crois pas des masses (même si comme je dis il y a de la manipulation, l'attirance de Romy pour cet homme ne parait vraiment pas évidente (même si on peut se dire que c'est l'opposé complet du personnage de Delon, avec un coté avenant, ultra bavard).
Delon/Birkin par contre on y croit pas une seconde, comment peut il succomber à une gamine, surtout qu'il y a aucune scène de séduction et que Birkin ne dégage rien, elle traverse le film presque comme un fantôme et elle est éjectée en 30 secondes à la fin (je pense qu'il y a un gros problème de direction d'acteur avec elle là).
Heureusement Delon en jaloux ténébreux avec cette rancoeur qui monte petit à petit on y croit et le meurtre qu'on attend est le résultat de cette jalousie froide, et Delon est absolument parfait, il a jamais eu une large palette de jeu mais quand il est mutique comme ça il est unique, alors oui au premier abord il est antipathique mais finalement c'est le personnage plus humain du film, on sait ce qu'il ressent, on le comprend alors que les autres c'est pas toujours très clair. Plus le film avance et plus son charme magnétique disparait pour laisser place à un homme meurtri mais ça sert le propos du film, Romy a un personnage un peu plus insondable, son regard est impénétrable, on sait pas vraiment ce qu'elle veut, ce qu'elle ressent et à la fin on comprend pas forcément sa décision, si le film sortait aujourd'hui ça parlerait surement de masculinité toxique.
La partie policière est plus convenu et c'est dommage quand on a un acteur comme Paul Crauchet, un mec toujours savoureux des ses rôles et là finalement il sert à rien, ça rend pas la fin meilleure, la fin d'ailleurs est plutôt réussie avec un coté rien a changé qui fonctionne et un couple qui retourne dans cette relation voué à l'échec.
Deray j'ai jamais été un fan du mec, je trouve ses films toujours très fonctionnels, là on le sent à l'aise, il réussit à faire vivre cette maison est tout y presque ostentatoire, véritable acteur du film, et il prend un grand plaisir à filmer et magnifier Romy qui change de tenues et coiffures toutes les 5 minutes, et on a une vraie impression de pub pour papier glacé. Et il se montre très à l'aise pour donner une vraie ambiance torride à son film, alors y a rien de fou mais les premiers ébats un tantinet SM marchent et définissent vraiment la relation de ce couple qui finalement parle très peu et c'est plus les non dits, les regards qui en disent plus avec une ambiguïté sulfureuse où les règles ne sont pas établies. On se retrouve voyeur au milieu de tout ça, soupçonnant chaque personnage de mentir, de cacher un secret, d'intentions douteuses et on se retrouve finalement devant un film très silencieux, les personnages parlant très peu.
Même si comme j'ai dit plus haut c'est pas un grand film, Delon-Schneider devient ici la référence iconique du couple maudit.