[Scalp] The Truth 2022

[Scalp]

7.5/10

Straight Outta Compton de F.Gary Gray - 2015

Le biopic d'artistes c'est toujours délicat car souvent ils ont pas des vies qui méritent un film (coucou Cloclo), ici y a pas ce problème mais quand on voit les films sur Biggie ou Tupac on voit qu'avoir une vie qui mérite un film est pas non plus un gage de qualité, donc ce film sur NWA était prometteur sur le papier mais il était dans les mains du très consensuel Gary Gray, alors le mec est pas forcément mauvais techniquement, mais on peut pas dire qu'il nous ait éblouie par son talent jusque là, en plus le casting d'inconnus garantissait rien mais contre toute attente le film est bon. Alors le fait qu'il soit produit par Cube et Dre fait que par moment on s'éloigne surement de la réalité (Dre se donne un sacré beau rôle quand même, genre il tient tête à Suge Knight et son gang armé dans le studio, j'aurai bien aimé voir ça) mais ça reste du cinéma et la fidélité est pas une obligation pour que le film soit bon.
NWA est peut être bien le groupe le plus important de l'histoire du rap, pas le meilleur, clairement, mais le plus important y a pas vraiment de doute (avant eux y avait rien quoi), et on suit donc leur ascension vers les sommets dans cette Amérique blanche (le concert à Detroit est une sacrée séquence avec des mecs over burné qui vont au bout de leurs convictions) et ce L.A d'avant Rodney King, rien que ça, ça suffit a rendre le film intéressant et puis on toute la partie avec Ice Cube qui quitte le groupe et balance le diss track le plus iconique de l'histoire du rap (la séquence est absolument géniale). La suite avec Suge Knight qui mène sa barque pour devenir le boss (il mériterait vraiment un film, et pas cette merde de Eyes on Me), la lente descente aux enfers de Easy E (on met pas assez en avant son timbre de voix unique qui a clairement joué pour le succès de NWA, autant que les prods de Dre et les lyrics de Cube).
L'histoire se suit donc avec un réel plaisir, qu'on soit fan ou pas de rap je pense, et F.Gary Gray emballe ça avec tout le savoir technique qu'il a habituellement, car même si sa filmo est plus qu'inégale (par contre les clips qu'il a réalisé ça rigole pas : Ice Cube, TLC, Outkast, Cypress), le mec reste toujours carré, alors ici on va pas crier au génie mais il sait retranscrire les scènes importantes (par contre clairement en terme de scène de création de chanson, Hustle & Flow reste inégalé) : le concert, le passage à tabac de Easy E (ah cette caméra qui s'éloigne et ce tabasage dans le plus grand des silences, c'est d'une efficacité folle), Cube qui s'impose avec son diss, et la fin plutôt émouvante avec Easy E apprenant sa maladie.
Le casting on connait personne quasiment, et depuis les mecs ont pas vraiment carrière mais le fils de Ice Cube est absolument parfait, le mec qui joue Dre mériterait plus de rôle, de même que celui qui joue Easy E.
A ranger avec 8 Miles dans les films hip hop réussis, et ils sont pas si nombreux.

[Scalp]

4/10

City of Lies de Brad Furman - 2018

Il y a clairement eu trop de trucs sur le sujet, entre les films, les séries (très bonne celle sur Netflix), les documentaires, on a vraiment fait le tour de cette affaire et c'est pas en variant les points de vues que ça change quelque chose. Alors le décorum LA des 90's avec les flics corrompus et l'ambiance post Rodney King/O.J Simpson sera toujours un plus dans un métrage mais ça suffit pas à le rendre passionnant. Surtout qu'on a donc eu une série sur le même sujet et forcément on peut raconter plus de choses en 10 épisodes qu'en 1h50, donc ici ça reste vraiment en surface. C'est dommage car Depp est bien et fait oublier sa désastreuse prestation de Black Mass, et vu que je l'adore je peux même dire que c'est sa seule bonne prestation depuis From Hell (même si la scène bourré dans la cuisine avec Amber qui le filme était pas mal), il y a un super casting de second rôle : Whitaker, Shea Whigham parfait en flic redneck, Michael Paré (toujours un plaisir de le revoir lui), Xander Berkeley, Glenn Plummer et même Killer Mike, mais ça décolle jamais. Alors oui c'est limité par le côté enquête toujours en cours et que on a 0 inculpation, et ça ose pas vraiment aller plus loin quand ça évoque Rampart (on attend toujours LE film sur ce sujet, et pas la merde avec Woody Harrelson) alors que putain y a tellement à dire (et là quand c'est évoqué on a envie de lui dire mais putain vas-y développe, il est là ton sujet).
Le film manque vraiment de grosses séquences de tension, tout y est très pépère et la construction narrative un peu éclatée est plus un cache misère qu'un réel plus. Les personnages ont réellement du mal à exister autre que par leur fonction, on a du mal à comprendre pourquoi le perso de Depp s'acharne autant, c'est pas Zodiac quoi, et même Whitaker limite il sert à rien le perso. Et même l'enquête est vraiment pas passionnante, on a l'impression qu'il manque des scènes.
Après si on connait rien sur le sujet ça peut ptet faire le taf mais c'est vraiment plus que dispensable mais clairement vaut mieux voir un des bons doc sur le sujet ou la série (même si c'est avec Duhamel et que ça peut rebuter).

[Scalp]

7/10

The Tender Bar de George Clooney - 2022

Clooney réalisateur c'est loin d'être un gage de qualité, à part son premier film j'aime rien dans sa filmo qui est chiante et pompeuse dans le meilleur des cas, et pseudo engagé dans le pire. Ici c'est un film qui sur le papier colle pas vraiment avec ce qu'il fait habituellement même avec cette chronique familiale qui va suivre un gamin en manque de figure paternelle. Alors clairement on est devant un film très classique, très prévisible, qui ne propose rien qu'on a pas déjà vu mais il se dégage une vraie sincérité, les personnages sont immédiatement attachants et c'est ça qui fait la différence, on a envie de rester avec ce gamin et son oncle. Le film a clairement un coté Once Upon a time in Bronx en version prolo et sans gangster avec ce gamin (le gosse joue super bien, et Sheridan trouve enfin un vrai bon rôle après Mud, parce que depuis Mud on était pas sur une filmo très qualitative, y a juste à voir le dernier Schrader tout pourri où il était vraiment pas terrible. Et puis on a Ben Affleck qui hante le film de sa présence et sa prestance et qui donne des leçons de vie à la cool, t'as envie d'être avec eux dans ce bar et ses habitués alcooliques.
On est donc devant un film sans réel enjeu, c'est juste les premières fois du coming of age movie classique mais tout fonctionne grâce notamment à un Clooney très sobre derrière sa caméra et qu'il filme ça avec beaucoup de pudeur et ne tombe jamais dans le pathos, alors le film ne s'y prête pas forcément mais vu le sujet on peut vite tomber dans une merde à la Aranofksy ou la Larry Clark. Tous les moments dans le bar sont des grands moments plein de justesse, et je le redis mais Affleck est monstrueux et après The Way Back il se dirige vraiment vers une autre carrière où il peut tout déchirer. Les seconds rôles sont savoureux sans avoir besoin de beaucoup de temps de présence, mention évidemment à Lloyd, acteur balek pour moi à la base (ben oui Retour vers le futur voilà quoi) mais ici il est génial.
La photo est classieuse, la soundtrack qui brasse plus de 15 ans de musique ne ressemble pas à une playlist de tocard.
Un petit film low profil qui pète pas plus haut que son cul mais qui est tellement meilleur qu'une merde prétentieuse comme Green Knight ou Northman.

[Scalp]

1/10

Elektra de Rob Bowman - 2005

Ce film est une hérésie totale, déjà il a été fait alors que Daredevil avait bidé et avait reçu des critiques catastrophiques, donc un spin-off est incompréhensible. Y a rien qui va dans le film, déjà Jennifer Garner est toujours un miscast total, une tueuse grec au physique plutôt félin et carrément sexy qui devient une texane à grosse mâchoire tout sauf sexy, elle avait déjà plombé le film Daredevil avec des scènes ridicules et ici c'est vraiment pas mieux. En tant qu'adaptation on est sûrement devant le pire film de super héros, y a absolument rien de la création de Frank Miller à l''écran, suffit pas de l'appeler Elektra et de lui foutre un costume rouge. La tueuse sans pitié à la morale douteuse est ici transformée en nounou qui tombe amoureuse de l'acteur pété de Urgence et qui fait vaguement des trucs de ninja mais qui veut plus tuer personne (paye ta rédemption pour les nuls), le film fait abstraction total de Daredevil, alors dans l'idée je suis pas contre, elle a pas besoin de lui pour exister mais elle a été introduit dans le film et en tant que spin off c'était logique d'en parler et puis on va nous chercher une méchante de l'univers de Dardeveil (Typhoid Mary) mais alors c'est un truc de fou comme un viol de personnage, bon je suis pas fan du run de Ann Nocenti sur Daredevil mais si y a une chose qu'elle a réussi dans son run c'est bien la création de ce personnage.
Alors en terme d'adaptation c'est à chier, mais ça pouvait quand même donner un bon film (Hellboy 2 est une mauvaise adaptation par exemple) mais là c'est nul, tout simplement nul, alors on atteint jamais le niveau de nullité d'un 4 Fantastique, de Spawn ou Catwoman mais on est vraiment devant un truc mou, chiant et même moche malgré un scope pas forcément dégueulasse et un ou deux plans ici ou là. Le film devrait donc être un film d'action, on parle quand d'une putain de ninja dont le métier est de tuer des gens, merde on veut des assassinats, on veut du sang, des combats, enfin de l'action quoi, et là on en a pas, y a 3 scènes de 2 minutes chacune et rideau. Bon après quand on voit comment elles sont torchées on se dit que c'est ptet un mal pour un bien mais ça aurait fait passer le film au statut de nanard et on aurait pu rigoler devant, car là on a vraiment rien à se mettre sous la dent (bon ça a la bonne idée de durer 1h30 par contre, c'est déjà ça). C'était nul mais ça reste meilleur qu'un Black Panther, faut pas déconner quand même.

[Mark Chopper]

En tant qu'adaptation on est sûrement devant le pire film de super héros

Catwoman?

[Scalp]

C'est vraiment kif kif mais y avait plus d'attente avec Elektra, le personnage est plus intéressant, Catwoman en solo c'est juste bien quand c'est du pur polar.

[Mark Chopper]

OK, mais la réal de Pitof ça vaut 0/10. Voir une note négative.

[Scalp]

C'est un cas d'école ce mec.

[Scalp]

5.5/10

Fright Night de Tom Holland - 1985

Ca devait être le seul film d'horreur "culte" des 80's que j'avais jamais car ça m'attirait pas vraiment à cause de son aspect comique, et on se retrouve devant un film qui rappelle fortement le pas fameux Lost Boys de Schumacher qui a lui aussi un statut pas mérité (d'ailleurs bizarre on a pas encore eu de remake). Ici finalement le coté comique est pas forcément désagréable et le mélange avec la violence graphique et une petite dose de sexe (le film est bien classé R) fonctionne bien, alors l'histoire c'est du vu et revu (le voisin est un tueur/monstre/vampire) mais c'est toujours le genre de truc jamais relou à voir car c'est suffisamment rythmé et fun pour ne jamais se faire chier., et le film est même méchant avec ses personnages En plus Holland essaye d'emballer ça avec générosité, à défaut de le faire avec talent, du coup en plus des vampires on a des zombies (enfin simili) et des garous (et et même si sang verdâtre bien dégueulasse), les FX à l'ancienne même si ils font très latex donne un petit charme au film et c'est pas désagréable (la transformation en squelette entre autre)
Mais le film a un énorme problème, si je dis Chris Sarandon, William Ragsdale, Roddy McDowall, Amanda Bearse, Stephen Geoffreys, ça parle à personne et c'est normal, c'est le casting principal et c'est vraiment une plaie, y en a pas un pour élever le niveau, alors si le jeune héros peut faire illusion car l'identification fonctionne pas trop mal le reste du casting c'est vraiment une catastrophe tant du coté du vieux has been chasseur de vampire qui s'est trompé de film que du duo de méchants qui est aussi charismatique que Pascal Dupraz en survet sur un banc (si t'as pas la ref c'est bien dommage), et c'est ce qui empêche vraiment le film d'être aussi marquant qu'il devrait car même avec une réal paresseuse avec un casting d'acteur plus solide on aurait vraiment eu un truc bien meilleur. Là ça fait juste office de bobine pas chiante, c'est déjà pas si mal mais bon c'est aussi culte qu'un album de Phil Collins quoi.

[padri18]

2/10

Air Force One de Wolfgang Petersen - 1997

Quand on voit ce genre de blockbuster ça fait vraiment relativiser le "le cinéma c'était mieux avant", de tout temps y a eu des blockbuster bien pété et là on est devant une rolls du blockbuster pourrave. Le film coche toutes les cases de ce qu'il ne faut pas faire. Parlons d'entré du pourquoi je mets pas 0 : Gary Oldman est marrant (il est sans pitié mais bon le film assume pas trop car quand il bute un otage c'est du hors champs) et y a des headshot (et un énorme bodycount avec plein de dommages collatéraux), mais alors le reste on est sur du collector non stop.
Dès l'intro bien niaise on sait que ça va être pourri (ce besoin de toujours calé une petite famille), alors c'est du film concept comme y en a eu des tonnes depuis Die Hard, mais ici comme si un avion ça suffisait pas on rajoute Air Force One et le président en action man, difficile de faire plus patriotique (et c'est drôle car les films les plus patriotiques des 90's sont réalisés par des allemands), avec une telle approche fallait aller dans l'excès, genre un truc à la Chute de la Maison Blanche mais non ici c'est tout sage, tout lisse et surtout jamais fun et ça on peut l'imputer beaucoup à Harrison Ford, alors je le déteste pas mais clairement passé ses 2 plus grands rôles je trouve pas que ce soit un gage de qualité dans un film ici en action hero je le trouve vraiment pas crédible, il a un peu trop un coté balai dans le cul, truc qui pénalisait déjà beaucoup les Jack Ryan (et en plus quand on rajoute William H Macy en homme d'action autant dire que la crédibilité est pas un souci du film).
Le film a la super idée de nous foutre les scènes de bureau avec les militaires et les politiques, le genre de truc qu'on se bouffe toujours et qui est toujours inutile et casse couille. Le film est donc beaucoup trop long pour ce que ça raconte, ça se limite très rapidement à une partie de cache cache ennuyeuse entrecoupé de Glenn Glose (très mauvaise) avec les militaires, et pourtant on a Dean Stockwell et Philip Baker Hall. Petersen est pas un mauvais réalisateur en général, en tout cas il a des bons films solidement réalisé à son actif (En Pleine Tempête et Troy y a des grands moments de réal) mais ici c'est vraiment paresseux et très 90's average, sans grande idée, même pas spécialement efficace et quand ton film est encore plus chiant que la merde avec Steven Seagal qui meurt c'est que c'est vraiment foiré, et puis que c'est ridicule quand c'est dialogué (y a des passages c'est chaud sa mère). Les CGI d'un autre âge on peut rien faire d'autre que se moquer, ça vieillit très très mal et pénalise vraiment le film (qui avait pas besoin de ce défaut en plus pour être nul). Mais le pire c'est que le film se termine pas avec la mort de Oldman (une scène bien nul avec combo musique pourri et punchline de tocard), après ça faut se taper 20 minutes pour faire atterrir un avion.
Même le score de Goldsmith est pas transcendant et on peut même pas dire que le mec était en bout de course car il allait sortir Mulan et 13th Warrior donc il avait encore le feu mais là on a vraiment un score un peu trop flemmard et pompier mais dans le mauvais sens du terme, ça transcende rien et ridiculise plutôt l'ensemble.
Clairement un des pires blockbuster des 90's, un ratage qu'on peut mettre avec les Batman de Schumacher (et vu que je suis un connard je peux même rajouter les Burton) mais bon doit bien y avoir quelques déviants pour penser que c'est bien.

[Alegas]

6/10

Boîte Noire de Yann Gozlan - 2021

Dès qu'il y a un film de genre français qui est pas nul c'est assez vite transformé en super bon film (comme le Chant du Loup, premier exemple qui me vient en tête), alors oui c'est sympa, oui c'est vraiment bien réalisé (y a des vraies idées de mise en scène qui fonctionnent, alors c'est jamais original mais c'est efficace : le plan séquence, l'ouverture de la boite presque solennelle, Niney qui revit le crash), le casting est bon (Niney en tête que j'ai appris à aimer avec le temps, me souviens qu'il m'avait saoulé dans sa précédente collaboration avec Gozlan), y a un vrai sens du rythme et le suspens fonctionne. Mais alors c'est d'un prévisible, rapidement (genre 10 minutes, on sait à peu près où on va et comment on y va, y a pas vraiment de fausses pistes auquel on croit) et du coup j'ai suivi ça sans grande implication car j'étais vraiment en avance sur le personnage (genre 1h30 d'avance quoi, ce qui est problématique dans ce genre de métrage) et puis je suis pas convaincu par les antagonistes, ils ont pas la prestance nécessaire pour en faire une menace efficace, après dans le cinéma français on a quand même toujours les mêmes têtes pour ce genre de personnages aussi du coup ici ça essaye autre chose mais bon ça marche pas des masses.
Alors le film a le mérite de proposer quelque chose qu'on voit pas vraiment dans le cinéma français, à savoir un vrai film parano qui renvoie forcément à des films cultes comme Conversation ou Blow Out (la comparaison est d'autant plus valable qu'il y a des vraies similarités entre les 2 personnages mais bon on est à des années lumières du De Palma). On va donc suivre la descente aux enfers de Niney qui enquête seul et contre tous, alors sur le papier je vois ce que veut raconter Gozlan sauf que je suis pas forcément convaincu par le coté descente aux enfers, ça reste assez soft (et aussi prévisible comme dit plus haut), et puis le passé un peu trouble du perso est pas forcément bien exploité et je trouve qu'il manque vraiment un coté ciné de genre plus appuyé avec une menace un peu plus palpable et ça aurait pas fait tâche dans le récit.
Vu le sujet, y a un vrai travail sur le son et ça fonctionne vraiment, ça rajoute un vrai plus et on sent que Gozlan s'est cassé le cul à rendre ça immersif, d'ailleurs toutes les scènes "sonores" fonctionnent vraiment et sont même captivantes, le coté puzzle sonore pour comprendre ce qui s'est passé est l'atout numéro un du film, dommage donc que ce soit si prévisible.
Un film sympathique dans l'ensemble mais pas de quoi en faire toute une histoire.

[Scalp]

4/10

Against the Ice de Peter Flinth - 2022

Sur le papier c'est le genre de récit que je dois aimer : un survival en milieu hostile et malgré un duo d'acteurs parfait, des décors naturels qui font le taf et une ou deux séquences sympathiques, le film se révèle très décevant avec une partie survival plus que light et des personnages qui n'ont jamais la profondeur nécessaire pour ce genre de récit.
On va donc suivre Lannister (qui a toujours un charisme de fou) et Joe Cole qui confirme qu'il vaut mieux que Peaky Blinder qui partent en expédition pour une raison à la con (on est sur du bon gros osef au niveau de l'enjeu) et on nous vend l'expédition comme un truc de fou sauf que l'aller se révèle plutôt tranquille et on dirait que ça dure 3 jours (heureusement qu'on a des indications temporelles par moment car la gestion du temps est catastrophique) mais alors le retour d'un seul coup on nous ça fait plus de 100 jours qu'ils sont partis mais putain on y croit pas une seule seconde, ça fonctionne pas et on est loin de Arctic (qui était déjà pas un truc de fou mais qui faisait le taf). Au début je pensais que les chiens allaient avoir un vrai rôle dans le film, comme souvent dans ce genre d'expédition, et en fait pas une seule seconde, quand ils meurent c'est balek total, alors même si je suis pas 30 millions d'amis approved, des fois ça peut marcher (genre le chien dans I am Legenrd, j'y crois, bon j'ai pris l'exemple d'un film le plus récent que j'ai vu avec un animal, y avait clairement un meilleur exemple à trouver) mais ici pas une seconde. Le film a un énorme climax avec un ours, même si les CGI sont bof, et cette scène est vraiment bien foutue (tout fonctionne enfin à ce moment) et là on se dit voilà enfin ça se lance mais finalement non, à ce moment il reste 50 minutes et j'ai vraiment subit la fin du film, il se passe rien. Y a Lannister qui a des visions de sa femme et qui parle tout seul et a un moment y a un ours qui fait toc toc à la porte et rideau, c'est tout ce qui se passe, c'est vraiment décevant, les mecs sont dans le Grand Froid et on dirait qu'ils font un camping de boyscout.
Reste donc une réal pas dégueulasse (chouette scope, plan qui chatouille la rétine), le duo d'acteur qui est bon même si les rôles sont bof enfin c'est tout ce qui reste finalement car clairement on s'en branle de les voir crever ou pas, limite j'aurai même aimé en voir crever un, histoire de relancer le truc mais bon c'est une histoire vraie donc on peut pas changer la réalité, des fois ce serait mieux quand même et ça éviterait de se taper des films comme 127h aussi (ça faisait longtemps que j'avais pas tapé sur ce film tombé dans l'oubli).

[Scalp]

3/10

Fresh de Mimi Cave - 2022

Sur le papier un film avec un serial killer cannibale je prends, mais voilà le résultat est quand même pas très glorieux. Déjà c'est prétentieux (coïncidence que ce soit produit par Adam "je suis un gros tocard" McKay je ne crois pas) et on s'en rend compte avec le générique qui arrive après 30 minutes d'introduction. On se retrouve avec un film qu'on a déjà vu 50 fois : une femme séquestrée par un fou c'est bon on connait et là à part Sebastian Stan une nouvelle fois parfait y a rien de bien emballant, surtout qu'on se retrouve devant le 2445ème film trop long de l'année et que ça traine vraiment pour pas grand chose. Limite le moins nul dans le film c'est la première demi heure en mode comédie romantique car après car ça passe en mode séquestration c'est la foire aux facilités scénaristiques et ça commence évidemment avec le sempiternelle le téléphone qui capte pas, putain j'en peux plus de ça, si tu veux pas de téléphone ancre ton film dans les 90's et casse pas les couilles, après on découvre donc le coté cannibale et c'est vraiment très sage, trop sage, pour le coté horrifique on repassera et pour le coté thriller c'est tellement routinier (on devine aisément ce qui va arriver) que c'est rapidement chiant, ça manque vraiment d'un rebondissement pour relancer l'intrigue (même si y a le truc de la meilleure amie) et le climax de fin est assez nul (enfin les hostilités sont lancées avec une bite bouffée, bon c'est hors champs donc 0 impact, pour le coup Barbaque était bien plus gore) même si on peut lui trouver un coté sans concession mais bon 1h50 de film pour arriver à un headshot et une meuf qui se fait éclater à coup de pelle (hors champs évidemment) ça fait peu.
La jeune actrice a pas grand chose à proposer, elle est vraiment neutre et on en a rien à foutre de son sort, limite je voulais la voir se faire bouffer tellement elle cassait les couilles par moment, dans le reste du casting y a Charlotte Lebon, bon j'ai rien à dire sur elle.
La réalisation essaye d'être stylisée, alors c'est pas forcément désagréable, tout n'est clairement pas à jeter, y a une belle photo, y a même des beaux plans, quelques idées ici ou là, une chouette bande son mais c'est ça nous sort jamais de la torpeur et c'est le genre de film qui se voudrait choquant et qui est juste chiant. Reste donc Stan qui confirme tout le bien que je pense de lui film après film, mais bon ça fait pas assez pour valoir le coup d'être vu.

[Scalp]

6.5/10

Beast de Baltasar Kormákur - 2022

Surprenant que ce genre de film, qui est désormais plutôt cantonné au DTV ou streaming, sorte au ciné, car un film sans star (Elba est loin d'être une star clairement même si il a 2 films en salle le même jour, et j'allais clairement pas allé voir le truc tout moche de Miller aka le vieillard le plus surcoté de l'histoire) d'un réal sans grand talent et avec un animal tueur c'est clairement pas le genre de truc qui ne fera pas de fric (même si le film de croco de Aja a pas trop mal marché).
C'est donc réalisé par ce bon vieux Baltasar qui a clairement rien de notable dans sa filmo, entre les films un peu naze avec Marky Mark et son Everest on est vraiment pas devant un foudre de guerre et là c'est clairement son meilleur film. On est donc devant un film avec un animal tueur, c'est un genre en soi mais un genre très pauvre car à part évidemment Jaws et L'ombre et la Proie (toujours parlé de ce film quand on peut et si on en parle pas ici on en parle jamais) c'est vraiment pas la joie, alors on a vite fait Rogue (mais c'est bof à la revoyure), Crawl et voilà. Un film avec un lion ça pouvait faire peur car aujourd'hui ce genre de film c'est du 100% (ou presque) CGI et c'est souvent un vrai calvaire (l'ours de Prey est là pour nous rappeler que le tout CGI c'est rarement une bonne idée), ici ça fait clairement plus qu'illusion, alors oui on voit que c'est du CGI mais c'est pas si gênant car ça permet vraiment une mise en scène qu'on pourrait pas avoir avec un vrai lion.
On est devant un film sans surprise, on sait ce qu'on regarde et ce qu'on va voir mais c'est pas un problème car on a une histoire qui tient la route, avec des enjeux simples : la survie en milieu forcément hostile et un conflit familial qui va se résoudre dans l'action. On suit donc Idris Elba et ses filles qui vont faire le deuil de la mort de leur épouse/mère dans la cambrousse d'Afrique du Sud chez ce bon vieux Sharlto Copley (très bon ici dans un rôle de bon gars, ce qui est pas très fréquent chez lui), après l'intro de rigueur on va vite se retrouver avec ce bon gros lion là pour faire un carnage. Tout le film est centré sur lui et la menace qu'il représente quand il est pas à l'écran, ses attaques sont des vrais bonnes séquences, alors on pourrait regretter un bodycount un peu light (y a une team de braconnier qui se fait buter hors champs, dommage que ce soit pas à l'écran) mais ça charcle bien. Le CGI permet de faire des longs plans séquence et on a une attaque vraiment bien foutue avec un lion déchainé, alors le sentiment d'incrédulité est par moment poussé un peu loin avec un climax final bien sanglant mais ça va c'est pas trop choquant et surtout c'est bien symbolique.
L'atout du film est son rythme, c'est court (1h30) et dès que le lion arrive, ça nous prend pour plus nous lâcher, alors on peut pas dire qu'il y a finalement beaucoup de rebondissement mais le suspens fonctionne et y a une vraie intensité qui se dégage par moment et Elba, une nouvelle fois très charismatique, est parfait dans ce rôle de père loin d'être parfait mais qui se battra pour ses filles (c'est écrit en gros sur l'affiche), alors oui c'est cliché mais ça fonctionne et c'est bien le plus important. Le tout est filmé dans des magnifiques décors, avec une splendide photo et pour une fois je peux dire d'un film de ce bon vieux Baltazar que c'est bien réalisé, y a une vraie maitrise technique qui saute aux yeux, alors y a rien de forcément virtuose mais y a une vraie envie de faire du cinéma, c'est lisible (toujours), immersif et même jouissif.
Un survival qui compense son manque d'originalité par des personnages attachants (les 2 gamines sont pas relou) et un excellent rythme, et puis ça donne envie de revoir L'ombre et la Proie et ça c'est bien.

[Alegas]

4/10

Spider-Man : No Way Home de Jon Watts - 2021

C'est toujours pas ça, c'est un peu mieux que les 2 premiers mais ça reste très moyen et jamais ça atteint le niveau du 2ème film de Raimi qui même si j'aime pas tout reste encore et de loin le meilleur Spider-Man même si je trouve que Holland est un Peter Parker plus convaincant (on pense immédiatement au Parker de Bendis). Le film a été entièrement vendu sur son concept de multiverse mais à coté de ça le film ne propose finalement pas grand chose. Le film commence avec la bonne idée de l'identité secrète de Parker dévoilé et rien que sur ça on pouvait faire un film mais là ça sert juste d'intro pour arriver au multiverse donc. Le film fonctionne par séquences : l'arrivée de Octopuss (bon l'action comme souvent est générique et sans idée), celle de Sandman, les 2 Peter Parker puis les dialogues entre eux, la fin presque touchante fonctionne par contre la mort d'un des personnages principale a vraiment aucun impact.
Et si le film est pas trop chiant à regarder c'est uniquement grâce au coté fan service, car finalement c'est ça on est clairement là dedans (genre nous mettre Matt Murdock pour une scène de 2 minutes c'est juste du fan service), ce qui fonctionne c'est les interactions entre les anciens personnages des autres Spider-Man et on ça permet d'ailleurs de se rendre compte que les vilains des Garfield sont vraiment mauvais (même si Foxx a un bon dialogue sur la fin) et clairement Osborn et Octo sont bien plus intéressants (que le lézard est nul putain et en plus les CGI sont dégueulasses pour un film avec un tel budget) mais clairement le climax du film c'est la rencontre des 3 Spidey, là ça fonctionne et curieusement j'ai jamais été fan de Maguire que ce soit dans Spider-Man ou dans d'autres films mais là en Peter Parker plus vieux, un peu fatigué, je l'ai trouvé très bien et crédible, même Garfield est bien alors que ses Spiderman sont à chier et qu'il était vraiment pas bon dedans, tous leurs dialogues entre eux fonctionnent vraiment sauf que ça peut pas suffire pour faire un film surtout qu'ils arrivent après 1h30. Et avec un concept de multiverse qui pourrait être bien bordélique se révèle plus simple à suivre et comprendre (l'enjeu est simple mais malheureusement pas efficace), alors c'est pas captivant pour autant car y a toujours ce coté balek des Marvel qui fait que les enjeux on y croit jamais même si ici le film ose des trucs avec la mort et un fin où MJ (Zendaya détestable au possible as usual) a oublié Peter.
La durée est une nouvelle fois abusive vu ce que ça raconte : 2h15, alors on pourrait penser que la multiplication de personnages pourrait justifier cette durée, ici ça change pas grand chose car la plupart ne sont finalement que des faires valoir (putain Favreau il est vraiment inutile ici si ce n'est se rendre compte qu'il a encore bien mangé depuis le dernier film) et puis j'ai toujours autant de mal avec Strange qui reste pour moi un des pires personnages Marvel ever même si Cumbertach en fait une version plus cynique ça reste un perso en bois.
Mais le gros problème du film reste clairement sa réalisation comme souvent avec les Marvel, déjà c'est moche, y a pas de chef op sur ces putains de films alors j'ai bien craché sur Batman mais au moins y a un vrai travail sur l'image, ici y a rien. Et puis l'action est tellement fade, y a tellement aucun plan, aucune idée, aucun coup où on se dit ça c'est une bonne idée, ça ça nous colle au siège (même quand on voit Holland à 2 doigts de tuer Osborn ça ne fonctionne pas du tout) et c'est vraiment dommage de foutre 3 Spidey et des bad guy mythiques dans une scène pour rien en faire de marquants. Quand on a pas de talent on pas de talent.
Film dont le seul intérêt est donc de ramener tous les acteurs des autres films (bon après faut pas trop réfléchir au script car sinon on se demande pourquoi tel ou tel perso ne se trouve pas dans le film), la phase 72 de Marvel c'est vraiment de la merde.