[Scalp] The Truth 2022

[Mark Chopper]

(Je ne vois qu'une personne ici pour faire la fine bouche)

EDIT : Ah mais je croyais que tu déconnais pour Joker. Mais non, ils préparent vraiment une suite en mode comédie musciale

[Jed_Trigado]

J'ai pas mal pensé a Blue Chips pour ma part, mais la relation entraineur/joueur est mieux tenue humainement je trouve dans Hustle. Enfin en tout cas, la collaboration Sandler/Netflix ne donne pas que des comédies soufflant le chaud et le froid, le gars se fait plaisir sur des projets plus sérieux et montre qu'il est un acteur qui mériterait a changer plus souvent de registre.

[Scalp]

La c'est vraiment son projet, c'est un fan hardcore de sport et ça se voit.

[Alegas]

(Je ne vois qu'une personne ici pour faire la fine bouche)

Moi, j'imagine ?

[Mark Chopper]

Bien sûr. Je suppose qu'il va être dans le top 10 annuel et que tu vas vouloir le mater pour cette seule raison.

Plutôt que de mater d'autres films susceptibles de te plaire, eux (oui, tu sais de quoi je parle ).

[Alegas]

Bah j'avoue que je me foutais du film jusqu'ici, mais là il est dans le Top 3 annuel donc forcément ça titille ma curiosité. (ça et le casting)

Et promis Fish Story ça va être pour bientôt. J'ai retrouvé le film sur mon DDE, faut juste que je trouve le bon soir.

[Scalp]

6.5/10

Figures in a Landscape de Joseph Losey - 1970

Comme je l'ai déjà dis Losey pour moi c'est une filmo assez osef et du coup ce film est pas le plus connu de sa carrière est finalement celui que je trouve le plus sympa. Ici il signe un survival qu'on pourrait qualifier de expérimental, alors c'est un terme qui peut faire peur, enfin en tout cas moi c'est le genre de film qui me gonfle rapidement, mais ici c'est plus le contexte et la gestion des personnages qui est expérimental car sinon c'est un vrai survival dont le seul enjeu est évidemment survivre. Et malgré l'épure du film on est pas devant un film qui refuse de livrer son quota d'action, et qui le fait bien en plus, c'est visuellement très classe.
On va donc suivre 2 personnages dont on ne sait rien, le film commence ils sont déjà entrain de s'enfuir, de quoi ? pourquoi ? de qui ? on aura jamais les réponses, on saura rien de ce qui les amener a être emprisonnés et on ne saura rien de leur passé (si ce n'est lors d'une scène où Shaw évoque sa femme), on est dans un pays inconnu et indéterminé, ils sont poursuivis par un hélicoptère à la menace omniprésente presque omniscient (paye ta philosophe de comptoir) puis une armée entière dans un territoire hostile (c'est une adaptation de roman et le récit initial se déroulait au Vietnam et on a bien des relents avec certaines scènes comme quand on les voit ramper dans un champs) mais avec aucun personnage parlant, la menace est là, palpable, omniprésente mais silencieuse et réduite au concept d'entité.
Y a que 2 personnages (forcément différent) dans le film Robert Shaw (le vieux prolétaire avec ses vieilles valeurs) et Malcom McDowell (le jeune insouciant d'un milieu plus aisé) et on peut pas dire qu'ils livrent une prestation forcément marquante, les personnages sont juste des esquisses, ils ont rien à défendre et même leur relation est plus que sommaire (Shaw veut constamment se débarrasser de McDowell qu'il juge inutile), on comprend qu'ils se connaissent pas et qu'ils vont pas devenir potes, j'irai pas jusqu'à dire qu'ils sont antipathiques mais clairement Losey s'en fout des personnages et nous on s'en fout de leur sort. On reste captivé par l'efficacité de la mise en scène et un rythme très efficace qui rend le récit prenant de bout en bout avec un vrai suspens (la longue scène dans le village est un modèle d'efficacité) et une putain de tension, mais c'est plus pour voir comment ils vont s'en sortir que de les voir réussir.
Un film qui doit tout à sa mise en scène qui le rend agréable mais pour l'implication on repassera.

[Scalp]

3/10

Outbreak de Wolfgang Petersen - 1995

Celui là je l'avais jamais vu car clairement quand c'est sorti le sujet j'en avais un peu rien à battre, et finalement aujourd'hui malgré le coté actualité du truc c'est un peu pareil. Alors c'est du film catastrophe, genre que j'aime pas, c'est prévisible de bout en bout et surtout on a des péripéties bien nases, non mais le perso de Sutherland (dans un de ses énièmes rôles de méchants en uniforme/costume) et la poursuite en hélico on dirait un Seagal roumain, c'est un peu surprenant pour Petersen qui a toujours été un solide faiseur et là y a des passages vraiment honteux, et si le film était pas génial jusque là (même si les civils qui se font mitrailler ça reste marrant), la dernière demi heure est un vrai calvaire avec du bavard bien chiant et un suspens qui ne fonctionne absolument jamais. Evidemment aujourd'hui le film prend une saveur particulière mais ça en fait pas pour autant un bon film, c'est marrant de voir la course au virus et comment il s'est propagé mais c'est assez rapidement peu intéressant et ce malgré un casting qui tient plutôt la route mais qui livre quand des prestations assez neutre, mention à Spacey qui a l'air de se faire chier (bon par contre Patrick Dempsey il était déjà horriblement nul et riducule) et des enjeux clairs et normalement efficaces. Un film qui était tombé dans l'oublie qui ressurgit un peu des limbes mais bon il pouvait vraiment rester là où il est avec Fair Game et Sliver.

[Mark Chopper]

Le virus qui se limite à une seule ville de bouseux, c'est quelque chose.

[Jed_Trigado]

Au moins, ça a aura permis l'existence d'Ebola Syndrome, grand film devant l'éternel toi-même tu sais.

[Mark Chopper]

Les vrais savent, Indeed

[Scalp]

Plus grand rôle de Anthony Wong

[Alegas]

7/10

Tango de Patrice Leconte - 1993

Ah ben c'est bien meilleur que Tandem qui m''avait bien pété les couilles. Déjà on dirait pas un film de Leconte mais plus du Blier avec ce coté non sensique (juste avec la dose qu'il faut car c'est vite un truc qui peut me saouler) et ça m'a fait penser à Buffet Froid par moment. Dès le début le film c'est du n'importe quoi avec Richard Bohringer qui tue sa femme et son amant et qui se fait acquitter et qui se voit recruter par Noiret et Lhermitte pour buter la femme de ce dernier (car ça l'empêche de baiser de la savoir en vie), et à partir de là on part pour un road movie à la cool où on disserte sur les relations homme femme à base de punchline bien misogyne (alors que le film ne l'est finalement pas du tout) et c'est un festival avec un Noiret en pleine forme qui vole le film (dommage que Lhermitte soit plus que limite avec un coté très récité par moment). Après clairement faut pas s'attendre à une étude de personnage ou quelque chose de touchant mais la légèreté du truc rend le film très vite attachant et on savoure les bons mots du trio alors que l'enjeu du film est quand même d'aller buter la femme de Lhermitte ( Miou Miou avec qui j'aurai toujours du mal, mais heureusement le reste du casting féminin est top et notamment une Carole Bouquet toujours aussi classe).
La réal est loin du tout venant de la comédie française de cette époque et y a des vraies idées de mise en scène. On atteint jamais la saveur et le WTF de Calmos mais on est clairement devant une bonne comédie qui fait sourire.

[Alegas]

6/10

Escape from Mogadishu de Ryo Seung-wan - 2021

Mon film coréen all-time sera à jamais Bittersweet Life mais le cinéaste coréen dont je préfère la filmographie est vraiment Ryo Seung-wan, alors il a aucun film qu'on pourrait qualifier de grand film mais il a une vraie diversité dans sa filmographie qui fait qu'on peut y trouver son compte. Il passe par tous les genres avec plus ou moins de réussite (ses meilleurs films restant son polar : The Injuste et son actionner City of Violence). Ici il adapte un fait divers avec la fuite conjointe des ambassadeurs sud coréen et nord coréen lors de la guerre civile en Somalie au début des 90's dans un Mogadiscio devenu un véritable brasier.
Sur le papier le sujet est donc immédiatement original, car même si on a déjà vu des films avec une fuite d'un pays en guerre, on avait pas vu la fuite de 2 ressortissants ennemis qui doivent s'allier. Malheureusement le film reste à l'état de bonne idée pas très bien exploitée. La longue introduction linéaire qui nous présente les protagonistes est très laborieuse et jamais réellement intéressante, et ça créé forcément un petit décalage pour la suite car va falloir du temps pour s'attacher à ces personnages qu'on nous a très mal présenté, pourtant le mec prend le temps avec une intro de près de 40 minutes et clairement il se passe pas grand chose avec juste le quotidien de ces ambassades en Somalie, chiant donc (on pourrait dire que ça monte crescendo mais ce serait un peu mensonger). Après quand la guerre civile éclate vraiment ça reste très en surface avec notamment et malheureusement une nouvelle fois des noirs plus que caricaturaux qui ont pas grand chose à proposer à part tirer dans le tas comme dans un bon vieux blockbuster ricain quoi (mais en soi c'est pas si gênant tout ceci n'étant qu'une toile de fond pour le sujet principal du film est la réunification des 2 Corées). Le film commence donc réellement après plus d'une heure quand les membres des 2 ambassades se rencontrent enfin, alors on tombe sur un sujet qui a été traité avec maestria dans JSA (le meilleur film de Park Chan-wook, toujours utile de le rappeler) et donc là le film souffre de la comparaison, mais y a quelques scènes qui marchent. Ainsi la scène du repas nocturne entre les anciens ennemis est vraiment une très belle séquence, presque muette mais on comprend beaucoup de chose puis ça enchaine avec forcément un concours de bite entre les 2 hommes de mains puis une forme de respect immédiat entre les 2 ambassadeurs, alors même si le laps de temps est trop court pour rendre ces interactions vraiment fortes, on y croit suffisamment pour rendre le dernier tiers du film intéressant. Un dernier tiers qui prend d'ailleurs le parti (enfin vu que c'est tiré d'une histoire vraie ça invente rien) d'être plus humaine que flamboyante, en gros ça défouraille pas, alors qu'avec tout ces blacks qui savent pas tirer à l'AK 47 y avait moyen de faire un bon gros bodycount mais on regarde pas du Michael Bay.
La fuite dans cette Somalie où les cadavres sont à tous les coins de rues s'avère forcément périlleuse, alors la première partie est presque pépère en exagérant mais le film réserve un énorme morceau de bravoure avec une course poursuite en voiture où les coréens préparent les voitures de manière plutôt originale (en tout cas j'avais jamais vu des voitures avec une centaine de livre scotché tout autour du véhicule pour protéger des balles) et la scène s'ouvre avec un bon gros plan séquence avec la caméra qui passe à travers les 4 voiture, C'est un truc qu'on commence à avoir l'habitude de voir mais c'est vraiment fait avec une énorme efficacité, si Ryo Seung-wan n'est pas le plus grand formaliste de son pays, on ne peut absolument jamais dire que ses films sont mal filmés, le mec est doué, il a le sens de l'image et il sait rendre l'action lisible et immersive, et ici y a plusieurs où on se dit ah ouais quand même il est fort, notamment quand un mec passe à travers un barre prise et que le caméra reste dans l'habitacle avec le mec coincé dans le barre brise (bon il y a forcément un cut mais c'est vraiment bien fait). La photo forcément très chaude donne un petit cachet au film.
Le casting clairement c'est pas des noms que j'ai retenu, c'est des mecs qu'on a déjà vu ailleurs, c'est pas des mecs de la A-List coréenne on va dire mais tout le monde fait le taf.
Le message du film est profondément humaniste et milite clairement pour un rapprochement des 2 Corées. Loin d'être une grand réussite, le film réussit tout de même à laisser une impression positive grâce à ses 20 dernières minutes.

[Scalp]

5/10

The Glass Shield de Charles Burnett - 1995

Sorte de Copland du pauvre, le film est pas désagréable à suivre mais manque d'un énorme manque d'ampleur (surtout que ça flirte aussi du côté de Sidney Lumet) et du charisme vraiment fade de l'acteur principal (qui n'est pas Ice Cube comme pourrait le laisser penser le poster), alors cette fadeur colle avec le personnage mais ça plombe quand même le récit par moment pour moi. On va donc suivre un jeune flic noir qui débarque dans un commissariat de petite ville blanche (mais on est pas du coté des redneck du Sud) où il va faire office de quota en étant le seul black, tout comme sa coéquipière (impeccable Lori Petty) qui quant à elle est le quota féminin. Il débarque donc dans un commissariat où la plupart sont des ripoux qui prennent l'oseille des riches notables blancs. Tout va partir en couille quand Ice Cube va se faire accuser à tort de meurtre, le film alternera les séquences avec ce duo de flics qui ne veut pas être corrompu et les scènes de procès. Alors y a jamais rien de fou, c'est un truc qu'on a déjà vu des dizaines de fois mais la galerie de second rôle fait que c'est jamais chiant à suivre : Michael Ironside en flic ripou (ce mec c'est vraiment toujours un sacré bonus), Elliott Gould en notable qui a fauté, Wanda De Jesus en avocate, Don Harvey (dans un énième rôle de connard), et donc Ice Cube qui a finalement très peu de scènes.
Le film manque d'une vraie séquence forte pour être un peu plus prenant, c'est con car y avait vraiment du potentiel, notamment lors d'une descente où le duo de flics devient la cible des ripoux, c'est une séquence qui aurait pu être dantesque et c'est clairement foiré, de même que la fin qui préfère faire dans le verbal sans grande originalité.
Mais le film a le mérite d'être jamais chiant alors qu'on approche les 2h, l'histoire se suit sans déplaisir, ça manque juste d'un peu plus de hood, de bitume, de dangerosité, de tension, tout est un peu trop propre pour être marquant, enfin pas pour rien que c'est un film inconnu. Si on cherche un petit polar, en cette période de vache maigre, ça peut vite fait faire le taf.