J’ai voulu faire mon complétiste, et sans surprise je l’ai bien regretté. J’avais suivi de très loin la sortie du film à l’époque, je me souviens que tout le monde s’accordait à dire que c’était nul, mais je ne savais pas jusqu’à quel point, et pour le coup à la découverte je ne pensais vraiment pas que ça allait titiller les sommets de nullité absolue d’
Astérix aux Jeux Olympiques. C’est bien simple : la seule chose que ce nouveau volet a en plus, c’est la volonté de raconter une véritable histoire, contrairement au film de Langmann, mais pour le reste on retombe complètement dans les travers du film honteux de 2008, entre le casting qui aligne les grands noms juste pour le plaisir d’avoir une grosse distribution, les gags pas drôles ou les choix artistiques plus que douteux.
Pourtant, le film partait sur une bonne base : l’album Astérix chez les Bretons a toujours fait partie de mes favoris, et son adaptation animé était un bon modèle à suivre pour avoir une adaptation correcte. Mais ça, c’était sans compter le mauvais goût à la française, et comme le laissait présager la présence de Laurent Tirard au siège de réalisateur, ça cherche plus à faire une bonne grosse comédie familiale, à l’humour fade et lisse, qu’un véritable film Astérix. Plus qu’un matériau de base qu’il faudrait respecter, l’univers d’Astérix est utilisé ici d’une façon purement mercantile, ce qui va occasionner des choix artistiques vraiment gênants, notamment le mélange narratif avec un autre album (Astérix et les Normands) qui ne marche pas du tout (faut voir commencent sont ramenés les Vikings en plein milieu de l’histoire
) et qui a sûrement été fait pour ramener le plus de têtes possibles (Dany Boon en viking, c’est absolument désespérant, et c’est triste de constater que Bouli Lanners fait aussi partie du lot). Les seuls gags qui marchent sont ceux qui sont adaptés tels quels de la BD, pour le reste on doit faire avec l’humour franchouillard de la comédie française récente, et avec des clins d’œil à la pop-culture complètement hors propos et poussifs (si vous avez toujours voulu voir Laurent Tirard reproduire une scène de
300, de
Kill Bill, ou d’
Orange Mécanique, ce film est fait pour vous), autant dire que le résultat est consternant.
Autre point vraiment gênant : le casting. Je l’ai déjà dit plus haut, c’est la foire au carnet d’adresse du producteur, et ça se voit particulièrement ici avec une volonté d’avoir une distribution intégralement française. Je peux peut-être me tromper, mais pour un film qui est censé se passer en Grande-Bretagne, personne ne s’est dit que ça serait une bonne idée d’avoir des noms anglais rattachés au projet
. Ça donne lieu à quelque chose d’assez abominable, avec un casting qui fait exprès de prendre un bon gros accent anglais bien ridicule et forcé, c’était une idée qui passait dans le dessin animé, mais qui ne marche pas du tout en live-action. Très franchement, il aurait pu y avoir moyen de trouver mieux sur ce point, genre la Reine d’Angleterre on pourrait penser aisément à Kristin Scott Thomas ou Charlotte Rampling, mais on se tape à la place Catherine Deneuve qui vient toucher son gros chèque.
Il n’y a que deux acteurs qui arrivent à tirer leur épingle : Depardieu toujours à l’aise en Obélix, et Guillaume Gallienne en Jolitorax, le reste semble être là par erreur, d’autant plus qu’une partie non négligeable du casting est déjà apparu dans d’autres films de la saga, dans d’autres rôles qui plus est (Edouard Baer étant le plus évident, puisqu’il se retrouve à jouer Astérix alors qu’il jouait le scribe dans
Mission Cléopâtre, d’ailleurs ils ont dû trouver tellement ça marrant qu’il nous ressort le coup du monologue improvisé bien connu du film de Chabat
). Formellement, il n’y a rien de positif à dire, c’est vraiment de la grosse machine sans âme dans sa mise en scène, et qui arrive même à être très moche par moments alors qu’on a un budget de 60 millions. Un film qui confirme que le Chabat est, et restera probablement très longtemps, une anomalie absolue dans l’histoire d’Astérix au cinéma live-action.