BETTER CALL SAUL de Vince Gilligan & Peter Gould [AMC]

[Dionycos]

Épisode 6.11

Les scénaristes abusent un peu de la dissimulation d'information dans cette saison. Beaucoup de scènes, voire de séquences entières durant lesquelles on suit des choses sans trop savoir où on veut nous mener. Il y a eu l'arnaque sur Howard pendant 6 épisodes, l'arnaque de l'épisode 10, et rebelote cette semaine avec les trafics de CB et permis de conduire. A force, la frustration prend le dessus sur la curiosité je trouve.

Hormis ça, je trouve ça très bon, et j'apprécie particulièrement les épisodes quand j'y repense à froid.
Comme beaucoup, j'ai trouvé les cameo pas bien utiles sur le coup. Mais en fait ils servent totalement le propos. Ce qu'on nous dit là, c'est que Walt n'aurait probablement pas connu une telle ascension sans Saul. C'est lui qui a donné un second souffle à son buisness, par pur appât du gain (tous les flashback de cet épisode s'imbriquent parfaitement avec le 2.08 de Breaking Bad). Saul a donc semé la graine menant à sa propre perte, et le montage parallèle à la fin n'augure rien de bon tant il semble reprendre la même voie. Chose largement suggérée par ce plan ssuperposé sur la tombe.

J'ai tout de même l'impression que cet épisode ne se suffit pas à lui même vu la fin. Et ça m'agace un peu de ne pas avoir pu entendre le coup de fil qui a mis Gene dans une telle rage et l'a visiblement poussé à monter toute cette arnaque.

[Mark Chopper]

Ce qu'on nous dit là, c'est que Walt n'aurait probablement pas connu une telle ascension sans Saul

Faut bien justifier l'existence de ce spin off, mais c'est un peu gros comme idée.

Ça nous rappelle surtout qu'un cancéreux peut être un enfoiré qui vous colle dans la merde. Et ça "motive" la décision de Saul en fin d'épisode.

(Jusqu'ici j'acceptai de voir des personnages plus vieux dans une préquelle, à l'image de Mike qui a pris cher depuis Breaking Bad, mais là ça commence à être gros)

[Olrik]

Ça nous rappelle surtout qu'un cancéreux peut être un enfoiré qui vous colle dans la merde. Et ça "motive" la décision de Saul en fin d'épisode.

En même temps on sent la fascination de Saul envers Walt, envers ce prof de chimie cancéreux qui a eu l'aplomb de vouloir jouer dans la cour des grands avec sa meth fabriquée dans son van pourri en compagnie d'un junkie. Cette entreprise gonflée un rien branlante lui a sans doute rappelé de vieux souvenirs liés à Slippin' Jimmy et, contrairement à Mike, a attiré toute sa sympathie.
Le récit des magouilles avec Jeff et l'autre avec son clébard est un peu long mais j'ai fini par y superposer celles de Walter avec Badger et Skinny Pete. Pourtant pas des flèches ces derniers, mais orchestrés par Heisenberg, quel brio ! C'est ce qui rend cruelles pour Saul ces séquences en N&B. Avec les retours en couleurs des séquences Breaking Bad, on sent clairement qu'il manque quelque chose à Saul, et la perte piteuse du complice au chien juste après une deuxième arnaque accentue cette sensation. Contrairement à Walt, il est toujours vivant (et effectivement, le plan superposé avec le tombeau montre que c'est sans doute très provisoire), mais que ses plans manquent d'envergure ! Beurrer des pauvres types pour photographier leurs cartes bancaires, ouais ! Alors que d'un autre côté, Walter a tout de même buté des mecs comme Gus Fring et Uncle Jack. On peut se dire que Saul Goodman est toujours vivant mais on pourrait tout autant se dire : à quoi bon ?

[Mark Chopper]

On sent que Jimmy a toujours voulu prendre sa revanche sur les nantis, les puissants...

Mais en échouant à chaque fois, ou sans brio.

Contrairement à Walt, effectivement, qui a fini par dominer le game.

[Dionycos]

Faut bien justifier l'existence de ce spin off, mais c'est un peu gros comme idée.

Pas tant que ça. La scène où Saul va rendre visite à Walt dans son lycée (amorcée à la fin de cet épisode) pour le motiver à développer son buisness existe dans Breaking Bad. Il s'agit de la dernière scène de l'épisode 2.08 intitulé Better Call Saul.

Cet épisode 6.11 ajoute l'idée que cette décision se fait à l'encontre des recommandations de Mike, et donc de Gus (Celui dont on ne doit pas prononcer le nom ), ce qui est loin d'être déconnant vis à vis de la série d'origine. Et ça correspond très bien au développement de Jimmy/Saul.
Donc sans Saul, Walt n'aurait pas lancé la machine qui allait l'amener à bosser avec Gus (le trip de 4 jours dans le désert dans le 2.09 de Breaking Bad, durant lequel ils produisent une quantité astronomique de meth, et qui a besoin d'un distributeur pro pour être écoulée ensuite, qui s'avérera être Gus Fring).

Bien sûr que c'est de l'ajout, ils n'avaient rien de tout ça en tête à l'époque. Les showrunners sont d'ailleurs très humbles sur leurs process d'écriture dans toutes les interviews qu'ils donnent. Mais je trouve qu'ils parviennent à amener les choses subtilement pour que les ajouts restent toujours cohérents avec Breaking Bad.

[Mark Chopper]

6.12 :

ZZZzzz... ZZZzzz... ZZZzzz...

Regarder cette série depuis

la mort de Lalo

est devenu pénible. Prendre autant de temps pour raconter si peu, c'est une torture auteurisante. Un peu de fan service avec un caméo pour réveiller le spectateur (sérieux, si vous estimez que ce n'est pas du fan service, prenez la porte) et ça bouge dans les 5 dernières minutes... Super.

Vivement la fin de ce pétard mouillé.

[logan]

Petard mouillé je te trouve dur (bon j'ai pas vu encore celui la) car la série a eu d'excellents moments mais je te rejoins, la fin est laborieuse, ils ont fait les pires choix possibles. Je le vois ce soir je ferai surement un petit retour.

[Mark Chopper]

Pétard mouillé dans le sens où ça fait pschitt à la fin.

C'était bien quand on humanisait Jimmy à travers sa relation avec son frère (saisons 1 à 3) et palpitant grâce à Lalo...

Mais l'épilogue amorcé depuis

la rupture avec Kim

, je le subis. Rien de tel qu'une fin ratée pour jeter une ombre sur tout ce qui a précédé. C'est vain tout ça...

[Dionycos]

Ah ouais quand même, et moi qui venais pour dire que cet épisode était formidable, je suis sur le cul de lire ça

Je peux comprendre les réticences sur les deux précédents, trop longs pour ce qu'ils avaient à raconter. Mais celui là non, clairement pas, j'ai pris mon pied de bout en bout. Meilleur épisode de la saison après les 7 et 9.

[Jed_Trigado]

Perso, je ne sauve que les interactions entre Saul et Kim (quoique le rapport téléphonique de Francesca dans l'épisode précédent renvoie a celui de Walter et son fils a la fin de Breaking Bad, il aurait fallu rester sur cette note). Et le cliffhanger est complètement pété, se faire griller en deux clics comme ça, c'est honteux.

[Dionycos]

Pas juste en deux clics. On a vu dès l'épisode précédent qu'elle trouvait la relation entre Gene et son fils louche. Elle flairait le coup foireux en les voyant se reunir dans son garage. Là on voit bien pendant le coup de fil avec Gene qu'elle a un déclic. Elle le soupçonne d'être lié au passé de son fils à Albuquerque, d'où la recherche qu'elle fait.
Et Saul est toujours activement recherché. Le fait que ses pubs soient facilement accessibles est logique.
Rien de honteux dans ce cliff, et tout a été amené correctement (un peu trop long avec les episodes 10 et 11)

[Mark Chopper]

Et le caméo ?

[Olrik]

Le caméo est pas mal dans la mesure où il semble suggérer que c'est Kim qui, avec sa petite phrase finale, va achever de peser dans la balance pour convaincre Jesse de faire appel aux services de Saul. Ce qui signifierait que la chute à venir pour ce dernier a pour point de départ Kim sortant de son burlingue. Piquant retour des choses, même si j'aurais apprécié une Kim plus mordante pour l'occasion. Evidemment, elle ne peut pas deviner qu'à cause de ce junkie et de son comparse Saul va en baver, mais bon, juste un peu plus de tranchant m'aurait rendu plus intéressant ce personnage qui finalement, m'aura laissé très indifférent durant tout la série (jamais compris ceux qui n'avaient de cesse de la comparer à Skyler au détriment de cette dernière).

[elpingos]

Ah ouais quand même, et moi qui venais pour dire que cet épisode était formidable, je suis sur le cul de lire ça

Je peux comprendre les réticences sur les deux précédents, trop longs pour ce qu'ils avaient à raconter. Mais celui là non, clairement pas, j'ai pris mon pied de bout en bout. Meilleur épisode de la saison après les 7 et 9.

[Olrik]

Sinon,

Saul qui se fait gauler par la petite vieille avec son ordinateur, outre le fait que cela n'a rien d'improbable comme l'a expliqué Dyonicos, c'est plutôt croustillant, surtout lorsqu'on a en tête les débuts de Jimmy à faire le démago visqueux dans les maisons de retraite. En fait on a plein de motifs du passé qui reviennent (le cancer, les petits vieux, l'équipe de bras cassés, Kim qui passe aux aveux – plutôt une bonne scène d'ailleurs) mais pour enfoncer un peu plus Saul. La boucle est en train de se boucler méchamment. Et comme il reste un épisode et que forcément y apparaîtra Walter, on peut s'attendre au pire pour lui.