Time and Tide de Tsui Hark
(2000)
(2000)
Seconde vision, qui doit beaucoup au fait que j’ai découvert plus tôt dans l’année (et apprécié) Knock Off, film souvent considéré comme le brouillon de ce Time and Tide, dans le sens où Tsui Hark cherchait à développer une nouvelle façon de filmer l’action. Sans trop de surprises, cette revision a été nettement plus confortable que la première, que ce soit sur l’appréciation de la forme ou du script, les deux m’ayant paru des plus chaotiques à la découverte. Alors clairement, il reste des points qui m’empêchent d’y voir le grand film tant vanté par certains, mais y’a clairement du mieux et ça confirme la tendance qui voudrait qu’un film pareil peut difficilement s’apprécier pleinement à la première vision tant les sens sont attaqués de toutes parts, surtout si on est pas forcément prévenu de ce que le film contient.
Globalement, j’y retrouve en grande partie ce que j’avais apprécié dans Knock Off, à savoir cette façon complètement libérée de filmer l’action. Tsui Hark ne recherche ni lisibilité totale, ni compréhension de l’espace, ni cohérence absolue dans les positionnements des personnages d’un plan à l’autre, tout est sacrifié sur l’autel d’un sens implacable du rythme, et à partir du moment où on accepte cet état d’esprit (chose pas forcément évidente car c’est finalement renoncer à des décennies de codification du cinéma d’action) le film devient vraiment plaisant à suivre. Malheureusement, je peux difficilement dire la même chose du script : le fait de l’avoir mieux compris la seconde fois ne le rend pas forcément meilleur, et ça fait souvent scénario prétexte où on accumule les personnages et les lieux pour offrir un terrain d’action le plus original possible (le must étant évidemment ce final à l’aéroport où on doit gérer à la fois des assassins et un accouchement). Il y avait la même chose dans Knock Off, mais ce dernier était tellement nawak qu’il était traité avec beaucoup de second degré, alors qu’ici j’ai souvent l’impression de voir Tsui Hark faire un film premier degré avec quelques touches d’humour absurde qui ne fonctionnent pas forcément (la scène de l’escorte à reculons en automobile) et une histoire d’amour qui manques cruellement d’implication (faut dire que la narration éclatée/chaotique joue sur cet aspect, et n'est jamais vraiment justifiée).
Ça donne un film assez inégal sur la première heure, où on a finalement plus de scènes d’exposition qui traînent en longueur qu’autre chose, et c’est vraiment à partir de la scène dans l’immeuble en plein HK que le film dévoile son plein potentiel pour ne plus s’arrêter ensuite. C’est simple : à partir de là, je n’ai pas grand chose à redire sur le métrage, au pire des cas il y a des effets visuels pas géniaux (l’incrustation de la fumée sur l’immeuble après l’explosion, c’est affreux), mais ça reste assez minoritaire pour qu’on passe outre. Car à côté de ça, le film enchaîne les morceaux de bravoure : les fameux plans en rappel avec la caméra qui suit les personnages , les combats dans les cages d’escalier, l’explosion de l’appartement avec la caméra qui rentre dans le frigo , le long climax final évoqué plus haut, le fight avec la grenade au-dessus du match de boxe, autant de moments jouissifs dont manque cruellement la première partie du métrage (il y a bien la partie en Amérique du Sud, mais ça dure dix minutes maximum). Quitte à me faire taper par une bonne partie du forum (mais j’ai l’habitude et j’aime ça ), j’avoue avoir une petite préférence pour le Van Damme que je trouve encore plus fou sur le plan formel, et surtout plus assumé dans son script totalement prétexte, ce qui le rend plus fun et plus appréciable à mon sens. En l’état, Time and Tide aurait pu être mon film préféré de son auteur si tout le métrage ressemblait à sa dernière partie, mais le début trop longuet (et qui aurait pu être aisément écourté) le rend un peu trop inégal à mes yeux.
Globalement, j’y retrouve en grande partie ce que j’avais apprécié dans Knock Off, à savoir cette façon complètement libérée de filmer l’action. Tsui Hark ne recherche ni lisibilité totale, ni compréhension de l’espace, ni cohérence absolue dans les positionnements des personnages d’un plan à l’autre, tout est sacrifié sur l’autel d’un sens implacable du rythme, et à partir du moment où on accepte cet état d’esprit (chose pas forcément évidente car c’est finalement renoncer à des décennies de codification du cinéma d’action) le film devient vraiment plaisant à suivre. Malheureusement, je peux difficilement dire la même chose du script : le fait de l’avoir mieux compris la seconde fois ne le rend pas forcément meilleur, et ça fait souvent scénario prétexte où on accumule les personnages et les lieux pour offrir un terrain d’action le plus original possible (le must étant évidemment ce final à l’aéroport où on doit gérer à la fois des assassins et un accouchement). Il y avait la même chose dans Knock Off, mais ce dernier était tellement nawak qu’il était traité avec beaucoup de second degré, alors qu’ici j’ai souvent l’impression de voir Tsui Hark faire un film premier degré avec quelques touches d’humour absurde qui ne fonctionnent pas forcément (la scène de l’escorte à reculons en automobile) et une histoire d’amour qui manques cruellement d’implication (faut dire que la narration éclatée/chaotique joue sur cet aspect, et n'est jamais vraiment justifiée).
Ça donne un film assez inégal sur la première heure, où on a finalement plus de scènes d’exposition qui traînent en longueur qu’autre chose, et c’est vraiment à partir de la scène dans l’immeuble en plein HK que le film dévoile son plein potentiel pour ne plus s’arrêter ensuite. C’est simple : à partir de là, je n’ai pas grand chose à redire sur le métrage, au pire des cas il y a des effets visuels pas géniaux (l’incrustation de la fumée sur l’immeuble après l’explosion, c’est affreux), mais ça reste assez minoritaire pour qu’on passe outre. Car à côté de ça, le film enchaîne les morceaux de bravoure : les fameux plans en rappel avec la caméra qui suit les personnages , les combats dans les cages d’escalier, l’explosion de l’appartement avec la caméra qui rentre dans le frigo , le long climax final évoqué plus haut, le fight avec la grenade au-dessus du match de boxe, autant de moments jouissifs dont manque cruellement la première partie du métrage (il y a bien la partie en Amérique du Sud, mais ça dure dix minutes maximum). Quitte à me faire taper par une bonne partie du forum (mais j’ai l’habitude et j’aime ça ), j’avoue avoir une petite préférence pour le Van Damme que je trouve encore plus fou sur le plan formel, et surtout plus assumé dans son script totalement prétexte, ce qui le rend plus fun et plus appréciable à mon sens. En l’état, Time and Tide aurait pu être mon film préféré de son auteur si tout le métrage ressemblait à sa dernière partie, mais le début trop longuet (et qui aurait pu être aisément écourté) le rend un peu trop inégal à mes yeux.
6,5/10