Tant qu'il y aura des hommesFilm de Fred Zinnemann · 1 h 58 min · 1954 — 5/10
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La grosse réputation de ce film a eu raison de mes réticences à le tenter: après tout n'est-ce pas le but d'un challenge que de se frotter à des oeuvres qui, sur le papier, ne sont pas forcément notre came.
Je ne regrette pas de l'avoir fait, même si dans le cas présent, la séance a confirmé mes a-priori. La scène culte du film, qu'on a tous en tête même sans l'avoir vu, à savoir ce baiser dans les vagues impliquant les grosses pognes d'un
Burt Lancaster au torse brillant cristallise pour moi ce qui m'a peiné dans cette histoire. A savoir des clichés qui ont la vie dure («Personne ne m'a jamais embrassé comme vous avant») mais surtout des romances qui ne m'ont jamais convaincu parce qu'elles sont à mon sens ampoulées par un sens du timing balbutiant. Ce baiser censé être l'apothéose par exemple est tellement précoce dans la relation
Burt Lancaster <>
Deborah Kerr que personnellement je l'ai presque perçu comme un sketch —et les dialogues n'aident vraiment pas ...—.
Et puis, personnellement, même si j'ai trouvé
Lancaster correct sans être dingue, le jeu de sa partenaire ne m'a jamais convaincu, du coup je suis resté à distance de leur idylle.
N'étant pas la cible, je n'ai pas envie de m’appesantir, mais je suis quand même assez étonné du statut qu'a su se construire ce film avec les années. Je lui trouve assez peu de qualités pour être honnête, sinon une photographie flatteuse, et des acteurs célèbres dont les noms ont tant de poids qu'on croirait presque que ça les dispense d'être bons... Prenons
SInatra par exemple, je trouve sa performance super discutable, the art of the drunken soldier les 3/4 du temps... ou encore
Ernest Borgnine son nemesis qui cabotine comme un cochon à chacune de ses apparitions... quant à
Deborah Kerr, comme je l'ai déjà mentionné, je la trouve tout sauf passionnément envoutante (au mieux elle a cette classe froide qui peut défendre son rôle, mais de mon côté je l'ai juste trouvée peu impliquée).
Il y a bien
Montgomery Clift qui propose une prestation solide (plus encore que Lancaster à mon sens), mais son perso est si mal servi par un script erratique qu'il a fini, malgré son implication, à me lasser. Son destin tragique, complètement absurde — punaise la morale assenée par
Lancaster à ce moment, bien nase «il te suffisait de monter sur le ring»—, ne m'a même pas touché, c'est dire si je n'ai jamais été convaincu par la narration servant toutes ces âmes en peine.
Bien apprécié tout de même l'entrée en scène des japonais, mais bon, traiter de cette période horrible de l'histoire de Pearl Harbor en ne lui réservant que 5 minutes d'écran pour servir les intérêts de deux histoires d'amour dégoulinantes peu inspirées est un poil tristoune si vous voulez mon avis.