[Alegas] Mes Critiques en 2022

Modérateur: Dunandan

Smoking (Le) - 1/10

Messagepar Alegas » Mar 19 Juil 2022, 13:39

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The Tuxedo (Le Smoking) de Kevin Donovan
(2002)


Je n’avais pas de grands espoirs vu la désastreuse réputation du film, mais j’espérais tout de même un métrage qui exploite un minimum son concept, et malheureusement, c’est complètement loupé. Car bon, dans les films américains avec une star du kung fu au casting, le problème est souvent qu’on sous-utilise les capacités de l’acteur pour rentrer dans la vision de l’action hollywoodienne, et donc plus réaliste et terre à terre. Avec ce film, il y avait carrément moyen de zapper complètement ça avec le pitch improbable, puisqu’on va suivre Jackie Chan en loser total, qui tombe involontairement sur un costume qui va augmenter ses capacités physiques au point de lui faire faire des actions surhumaines, et quand on lance le film c’est donc avec l’espoir qu’on va voir un Jackie Chan on fire qui tabasse des mecs de toutes les façons possibles. Manque de bol, le film semble être tombé entre les mains d’incompétents absolus : quasiment rien ne va dans ce projet, et il faut plus en attendre une comédie pas drôle qu’un film d’action, sous peine d’être fortement déçu.

Le script, au-delà de son concept initial, n’existe tout simplement pas : la première demi-heure est déjà bien poussive avec Jackie qui se retrouve recruté un peu par hasard par un mec fortuné, mais le pire est à venir car dès que le héros met la main sur le costume, ça décide de se passer totalement de script. Du coup, tout ce qui suit est juste une succession de scènes à l’intérêt plus que limité, et qu’on raccroche comme on peut entre elles avec un plot d’espionnage tout nul et qui aboutit sur un climax qui résume bien ce qui ne va pas dans ce film. Toute l’intrigue est traitée par-dessus la jambe, on sent que ça n’essaye même pas d’arriver à quelque chose de fonctionnel, du coup c’est même pas un minimum intéressant à suivre. L’action, dont la mise en scène est signée par un nobody dont c’est l’unique long-métrage (et tant mieux), n’exploite jamais les talents physiques de Chan, et d’ailleurs dès qu’il s’agit de faire de l’action c’est traitée en mode comédie lourdingue avec le traitement visuel mis au placard (la scène en taxi en début de film ça pose le niveau en termes de mise en scène et de montage).

Résultat : c’est pénible à suivre, c’est pas drôle, pas fun, le concept est mal traité, et cerise sur le gâteau personne ne semble y croire à l’écran. Jackie Chan fait le minimum, mais c’est pas étonnant quand on sait qu’il a été fortement limité dans son approche des séquences d’action, mais heureusement pour se consoler il a le droit à une scène complètement naze et hors-sujet avec James Brown (consternant ce passage :shock: :evil: ). Sinon, il y a Jason Isaacs qui est là pour quinze minutes de présence, et Jennifer Love Hewitt qui confirme qu’actrice n’est pas le métier qu’elle aurait dû choisir (ou alors dans un autre genre de cinéma :chut: ). Je me doute que j’ai pas choisi le meilleur des films que Jackie Chan a pu faire aux States, mais clairement ça donne pas spécialement envie d’en voir d’autres.


1/10
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Perfect - 1,5/10

Messagepar Alegas » Mar 19 Juil 2022, 16:50

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Perfect de James Bridges
(1985)


Encore un film que j’ai lancé sans réels espoirs, mais après avoir vu quelques photos de Jamie Lee Curtis dans celui-là je ne pouvais tout simplement pas passer à côté. Petit film oublié des années 80, et à juste titre : malgré sa tête d’affiche intéressante (Jamie Lee Curtis donc, mais aussi John Travolta alors dans un des creux de sa carrière), ça n’a vraiment rien de mémorable, et on comprend aisément pourquoi le film a fait un flop à sa sortie et que le réal n’a pas enchaîné sur grand chose derrière. Déjà, rien que la base même du film est foireuse, puisque ça part d’une série d’articles publiés dans le magazine Rolling Stone à la fin des années 70, et qui avaient pour sujet les célibataires dans les clubs d’aérobic. A partir de là, un producteur a dû se dire que raconter l’histoire du journaliste qui a initié cette série d’articles allait forcément donner un super film, et voilà le résultat :eheh: .

Sur ce pitch en tous points palpitant, on rajoute une love-story entre le journaliste et l’une des profs d'aérobic, ce qui va instaurer le doute chez le héros puisqu’il va devoir choisir entre conserver son amour ou publier l’article pour faire progresser sa carrière, et… c’est tout, l’histoire du film se limite vraiment à ça, amour/intégrité versus une carrière prometteuse :eheh: . Le truc, c’est que ça dure deux heures pour raconter ça, autant dire qu’on les sent bien passer, et de mon côté, la seconde heure a vraiment été un calvaire à suivre tellement je n’avais absolument rien à faire de ce qui se passait à l’écran. Heureusement, le réalisateur a eu une bonne idée : quitte à filmer dans des clubs d'aérobic, autant faire durer le plaisir et mettre de loooongues séquences de chorégraphies de remise en forme, et autant c’est plutôt agréable de regarder ça quand on a Jamie Lee Curtis en tenue moulante :bluespit: (mais avec un mulet, on ne peut pas tout avoir :mrgreen: ), autant ça l’est tout de suite moins quand on voit Travolta et qu’on devine son paquet bouger dans son short trop grand au rythme de tubes anonymes 80’s (bon après j’imagine que ça doit être cool pour le public féminin :mrgreen: ).

Ceci dit, ça reste aisément les meilleures séquences du métrage, car c’est les seules qui semblent complètement accepter le kitsch absolu du projet, et le reste est clairement plus pénible à suivre avec l’intrigue principale traitée avec un sérieux absolu (faut voir les dialogues ! :evil: ) comme si un article sur les clubs d’aérobic devenait le sujet le plus intéressant du monde journalistique. Formellement, c’est inintéressant, genre niveau téléfilm de l’époque, et c’est pas la présence de Gordon Willis en directeur photo qui va changer la donne, c’est chaud de voir que le mec est passé du Parrain à ça en moins de quinze ans :eheh: . De ce film, je ne retiens donc que le physique de Jamie Lee Curtis qui, je l’avoue, m’a donné quelques bouffées de chaleur le temps de quelques minutes, mais le reste est déjà totalement oublié vu que ça n’a même pas la capacité d’être un potentiel nanar.


Et en cadeau, une critique du film trouvée sur le net qui m'a beaucoup fait rire :

An incisive criticism of journalism. Like Ace in the Hole, but with the long sequences of sexy aerobic thrusting we can all agree Billy Wilder's film was sorely lacking.


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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Mark Chopper » Mar 19 Juil 2022, 18:10

pour sujet les célibataires dans les clubs d’aérobic


Putain ce sujet :eheh: Et ce gif de Travolta :eheh:

A la rigueur, bon sujet pour un film de cul :chut:
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After Yang - 4/10

Messagepar Alegas » Ven 22 Juil 2022, 11:15

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After Yang de Kogonada
(2022)


Premier film de Kogonada que je découvre, et ça donne pas spécialement envie d’en voir d’autres :mrgreen: . Pourtant, ma principale crainte avec ce film s’est révélée infondée : vu le passif du réalisateur (qui est surtout connu à la base pour avoir fait des montages sur Youtube autour de réals comme Ozu et Bresson), j’avais peur de voir un mec dont le style est juste une récupération de sa propre cinéphilie, et finalement c’est loin d’être le cas, on sent que le mec a bien son univers à lui. Mais est-ce que cela fait un film ? Malheureusement non, et du coup au-delà de son concept pourtant intéressant, After Yang n’a pas grand chose à proposer. Tout le long du métrage, j’ai plus eu l’impression que le pitch était un moyen pour Kogonada de dévoiler ses talents de poseur, avec des images hyper léchées au service d’un script qui fait souvent du surplace, voire qui se répète, pour aboutir sur pas grand chose.

Le film a bien quelques jolis moments, mais en réalité j’ai plus eu la sensation de voir une jolie publicité pour du thé ou pour de la décoration d’intérieur feng shui qu’autre chose, du joli creux donc, avec des acteurs qui sont juste là pour véhiculer des idées, et non des émotions (c’est particulièrement flagrant avec Farrell qui traverse le film de façon monocorde, ou encore le personnage de l’ancienne copine de Yang qui est juste là pour dévoiler un peu du passé de l’intéressé). C’est d’ailleurs là peut-être là des gros défauts du film : c’est un film dont l’idée centrale est de parler d’émotions, mais ça ne dégage rien avec, c’est un film très froid au final. Sur le même sujet (la limite floue entre IA et humain dans un futur proche), et avec plus ou moins la même approche intimiste, autant se revoir Her ou la première heure de A.I., dans les deux cas c’est nettement plus réussi, avec vraie volonté de raconter une histoire avec.


4/10
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Nos années sauvages - 6/10

Messagepar Alegas » Ven 22 Juil 2022, 12:11

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Days of being wild (Nos années sauvages) de Wong Kar-wai
(1990)


Ça va être compliqué d’aborder celui-là vu que, de tous les films de Wong Kar-wai, j’ai l’impression que c’est celui qui pourrait le plus être défini comme un film fonctionnant quasiment uniquement par et pour son ambiance. A l’arrivée, je ne suis pas entièrement convaincu, tant j’ai l’impression de voir le réalisateur improviser sans script pendant la majorité du récit, puis proposer enfin quelque chose sur son dernier tiers, chose qui doit sans doute beaucoup au fait que, comme d’habitude, Wong Kar-wai démarre son projet avec une idée de départ pour finalement aboutir sur quelque chose de complètement différent (apparemment ici l’idée était de faire deux films, donc finalement on se retrouve avec une histoire incomplète). Les deux premiers tiers du film avec le héros qui passe de femme à femme à Hong Kong m’a pas spécialement passionné, j’ai suivi ça avec un intérêt minimum, et j’avoue que c’est souvent plus la forme qui m’intéressait (première collaboration entre le réalisateur et Christopher Doyle, qui deviendra son chef opérateur attitré) plus que ce que tente de raconter le film (ou on a l’impression que c’est un peu toujours la même chose).

Il faut attendre le voyage vers les Philippines pour que ça démarre vraiment, et heureusement à partir de là le film est nettement plus intéressant à suivre, avec ce double récit qui permet de suivre à la fois la quête d’identité du héros, mais aussi toutes les personnes qu’il a laissé derrière lui à Hong Kong. Comme dit plus haut, c’est vraiment un film d’ambiance donc le script est là juste servir des envies de spleen et/ou de contemplation, ce qui va forcément provoquer des réactions très différentes selon le spectateur, en ce qui me concerne j’ai bien aimé l’ensemble mais j’irais peut-être pas jusqu’à le revoir, au contraire d’un Chungking Express. La seule chose qui me pousserait à le revoir serait de le faire avec l’ancienne copie restaurée, car là j’ai eu le décrié master Criterion qui refroidit nettement l’image d’origine, le poussant vers des teintes bleutées que j’ai trouvé trop hors-propos :evil: (du coup, si vous voulez le film en HD, préférez le coffret déjà sorti plutôt que les futures sorties La Rabbia). Sinon, formellement, j’ai beaucoup aimé une scène sur la dernière demi-heure : un combat aux Philippines qui sort de nulle part, mais dans lequel Wong Kar-wai s’avère assez doué, il y a notamment un plan qui déchire bien, avec une steady cam qui traverse un bâtiment :love: . Au final, c’est clairement pas un de mes préférés du réal, mais il y a tout de même assez de bonnes choses pour en ressortir plus de positif que de négatif.


6/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Dunandan » Ven 22 Juil 2022, 14:37

En même temps, "Kong Kong", ça ne vend pas du rêve. :chut:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar pabelbaba » Ven 22 Juil 2022, 15:19

:mrgreen:

Ils vont aux Philippines? J'en ai vraiment aucun souvenir... :chut:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Alegas » Ven 22 Juil 2022, 15:23

Dunandan a écrit:En même temps, "Kong Kong", ça ne vend pas du rêve. :chut:


:eheh:
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Temps du châtiment (Le) - 6/10

Messagepar Alegas » Dim 24 Juil 2022, 10:02

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The young savages (Le temps du châtiment) de John Frankenheimer
(1961)


Première collaboration entre Frankenheimer et Lancaster, et même si ça n’atteint pas le niveau de certains films qu’ils feront ensemble par la suite, ça donne lieu à un métrage plutôt sympathique. Déjà, le premier truc qui surprend à la vue du film, c’est clairement sa filiation avec un certain West Side Story : on y retrouve la même confrontation de deux gangs, un blanc et un portoricain, dans le New York de l’époque alors en pleine mutation architecturale (que Spielberg reprendra dans sa version avec ces no man’s lands de ruines), et la ressemblance en devient même particulièrement troublante lorsqu’on a quelques scènes qui font carrément écho au le film de Wise (le passage avec les accusés qui se cherchent des excuses à leur crime, en invoquant leurs origines sociales). Bref, c’est vraiment étonnant, d’autant que les deux films sont sortis la même année, donc c’est soit c’est une grosse coïncidence, soit le Frankenheimer a repris des éléments du musical de Broadway et que Wise a forcément adapté lui aussi de son côté.

Pour le reste, on est loin d’être devant une comédie musicale, vu qu’on va avoir un film sur un assistant du procureur qui doit enquêter sur le meurtre d’un portoricain aveugle par trois jeunes blancs en pleine rue. Une enquête où le héros va être tiraillé de toutes parts : d’un côté son procureur le pousse à faire en sorte que les trois jeunes passent sur la chaise électrique, ce qui arrangerait quasiment tout le monde, mais de l’autre côté il a la sensation que l’affaire est plus complexe qu’elle n’en a l’air, sauf qu’il a un lien direct avec la mère d’un des accusés et donc pourrait vite se retrouver accusé d’un manque de neutralité. Globalement, le film se laisse suivre agréablement, son principal défaut étant de ne jamais être vraiment passionnant.

On sent un certain savoir-faire dans la narration, mais j’avoue avoir un peu de mal avec l’impression de voir deux films en un : d’un côté un film d’enquête qui fait le job sans réel plus, et de l’autre un film qui chercherait à reproduire un film humaniste à la Capra, notamment sur le final avec la partie procès. Du coup, il y a un peu la sensation de voir un Frankenheimer faire un film qui ne lui ressemble pas sur son dernier tiers, et même si c’est formellement bien emballé on sent un manque de conviction pour finir de rendre le film plus que sympathique. Le film vaut donc surtout pour la prestation de Lancaster et son sujet qui traite frontalement d’une jeunesse paumée de l’époque, mais pour le reste c’est surtout un film que je conseillerais à ceux qui ont vraiment envie de compléter la collaboration entre cet acteur et ce réalisateur.


6/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar pabelbaba » Dim 24 Juil 2022, 10:08

Toujours pas de mauvais film dans cette rétro du coup...
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Sinon, oui, j'aime les nibards. :chut:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Mark Chopper » Dim 24 Juil 2022, 10:23

Peut être en tapant dans la fin de carrière...
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Magic Mike - 5/10

Messagepar Alegas » Lun 25 Juil 2022, 11:46

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Magic Mike de Steven Soderbergh
(2012)


Critique express pour celui-là car c’est quand même vite oubliable. Vu le succès que ça avait eu aux States à l’époque de sa sortie, je n’attendais pas un film aussi simple, et pour le coup si on enlève au métrage son contexte de striptease masculin, il ne reste pas grand chose derrière. La première demi-heure fonctionne pourtant bien avec la découverte de cet univers via un jeune qui va tomber sous le charme de l’argent facile, mais dès que s’enclenche toute la storyline autour de Channing Tatum ça devient vraiment lourdingue. On sait direct où le film se dirige avec ce croisement de deux personnages, l’un qui essaye de se retirer de cette vie pendant que l’autre va plonger dans ses excès, et du coup le film va rester sur des rails, zéro surprises, tout est très attendu. C’est bête car il y avait probablement moyen de développer quelque chose de plus original vu que le milieu est rarement abordé à l’écran de façon aussi sérieuse, mais c'était sans doute trop demander de la part d’un film qui se base en grande partie sur une partie de la vie de Tatum. Formellement, Soderbergh fait le taff de façon assez fonctionnelle, et j’avoue ne pas être spécialement fan de ses choix de photographie sur celui-là. Reste que la séance s’est laissée suivre sans ennui, mais sans éclats non plus, par contre madame était bien plus contente que moi vu qu’elle a pu se rincer l'œil sans aucune honte :eheh: .


5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Mark Chopper » Lun 25 Juil 2022, 12:37

Ouais, souvenez vous de l'époque où Tatum était bankable...

Sinon je te conseille le sketch de Louis CK sur le film.
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Plus belles années de notre vie (Les) - 8/10

Messagepar Alegas » Mar 26 Juil 2022, 15:11

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The best years of our lives (Les plus belles années de notre vie) de William Wyler
(1946)


Plus je vois des films de Wyler, plus j’adhère à son cinéma, et c’est pas la découverte d’un de ses plus grands films qui va changer cette tendance. Alors qu’il rentre tout juste au pays après avoir tourné des images en pleine Seconde Guerre Mondiale, notamment dans l’aviation (je recommande grandement son documentaire sur le Memphis Belle, où Wyler a accompagné un raid de bombardement et a tout filmé au plus près de l’action), le réalisateur décide de signer une œuvre qui, justement, va parler du retour parfois difficile des soldats dans leur propre famille. A travers trois personnages, un marin, un officier d’infanterie et un d’aviation, Wyler va dépeindre un large portrait de ce que la plupart des soldats ont sûrement vécus à l’époque : comment, après des années de guerre à l’autre bout du monde, et après avoir vu et/ou vécu l’horreur, retrouver un semblant de normalité dans un pays qui a bien évolué en leur absence ?

Trauma psychologique, volonté d’oublier en se plongeant dans la facilité de l’alcool, handicap physique qui va changer le regard des autres à son égard, perte du prestige du grade pour retomber dans le petit boulot ingrat, autant d’aspects que Wyler analyse au sein d’un film dense (presque deux heures et demie) mais nécessaire, tant le retour à la vie normale est semé d’embûches. On va donc avoir un film bourré d’émotion, humaniste au possible, et très bien écrit, c’est vraiment un drame à hauteur d’hommes qui se veut réaliste dans ce qu’il décrit, mais avec une réelle note d’espoir sur la fin, on sent que c’est un métrage fait pour les soldats qui rentraient alors chez eux.

Formellement, c’est vraiment très bien filmé, Wyler a souvent été traité comme un metteur en scène académique, un faiseur correct, alors qu’on sent qu’il y a de vraies idées de mise en scène dans celui-là. Il y a évidemment le fameux passage dans le cimetière d’avions qui marque la rétine, mais je pense aussi à des choses plus subtiles comme certains plans dans le bar de la ville où Wyler joue sur la profondeur de champ pour créer différents niveaux de lecture dans ses plans, bref c’est pas de la mise en scène in your face mais c’est ce qui fait la différence entre un vrai metteur en scène et un réalisateur qui fait du fonctionnel. A noter aussi que le casting est très bien dirigé, et sans trop de surprise c’est Harold Russell qu’on retient le plus puisque outre sa performance d’acting étonnante pour un homme qui n’avait jamais fait l’acteur dans un long-métrage, il y a une vraie performance physique due à son handicap. Un très beau film qui ne vole absolument pas son statut de classique indispensable de l’histoire du cinéma américain.


8/10
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Front runner (The) - 6/10

Messagepar Alegas » Jeu 28 Juil 2022, 11:42

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The Front Runner de Jason Reitman
(2018)


Un film que j’avais loupé en salles à sa sortie à cause d’une distribution foireuse, alors que dans les films récents de Jason Reitman c’était clairement celui qui me tentait le plus (sa carrière depuis une dizaine d’année c’est pas vraiment ça, et c’est pas son arrivée sur la franchise Ghostbusters qui risque de changer les choses :| ). Ici donc, on a un film politique qui aurait pu signifier pour Reitman un retour à un cinéma plus proche de ses débuts, façon Thank you for smoking, et même si c’est un peu le cas faut avouer que c’est nettement moins bon que le film cité. Sur le papier, c’est pourtant plutôt alléchant, puisqu’on va suivre le scandale autour de Gary Hart, sénateur dont le destin vers la Maison Blanche semblait tout tracé, mais manque de bol sa campagne va devenir l’une des premières où les actions de la presse vont avoir une incidence directe sur un revirement total, jusqu’à l’abandon de Hart pour la présidentielle.

Un sujet très intéressant donc, surtout en prenant en compte que le film sortait en plein mandat Trump qui a eu son lot d’histoires entre presse et politique, mais dont Reitman ne fait finalement pas grand chose. Entendons-nous bien : le film se suit plutôt bien, mais c’est trop sage, trop lisse, trop wikipedia dans son approche, et j’aurais nettement préféré un traitement qui se distingue. Du coup, le métrage essaye d’être plusieurs choses à la fois : un film sur les dérives de la presse, un film politique, un récit sur l’intégrité morale d’un homme qui est mise à l’épreuve, un film sur les illusions qui volent en éclat, bref Reitman essaye de faire un film dense mais vu qu’il traite tous ses sujets à la surface ça donne un film qui ne raconte pas grand chose au final. A l’arrivée, c’est davantage le casting qu’on retient, Hugh Jackman (acteur trop rare ces derniers temps) et Vera Farmiga en tête, mais même là ça reste de la prestation trop sage pour être réellement marquante. Le bilan, c’est que le film procure une séance pas désagréable, mais définitivement oubliable une fois le générique de fin passé, et c’est bien dommage.


6/10
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