[oso] Bafouilles confuses, 2022

[osorojo]

Je ne le remate pas en VF
De toute manière, je sais que vous êtes fans de trains aussi ici, alors ça aide.

[osorojo]

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Le Corsaire Rouge

Film de Robert Siodmak · 1 h 44 min · 1953 - 5/10

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J'aurais du me rencarder un peu plus avant de lancer Le Corsaire Rouge. Parce que en lieu et place du film de pirate dépaysant et un brin barbare que j'espérais, je me suis fait servir un spectacle du cirque du soleil bien aseptisé, pensé et tourné pour la famille en mode aventure pétillante à l'ancienne, avec tout ce que requiert l'exercice : un héros aux muscles saillants et au sourire bright, des vilains pantins du roi à dégommer, et bien entendu une jolie femme à séduire, le tout parsemé de bruitages tout droit sortis d'un Tex Avery pour rehausser une succession de farces bien lourdingues. Pas vraiment ce que j'y cherchais donc, mais je ne peux pas non plus cracher dans la soupe, l'exercice de style est relevé et avec style.

D'autant plus, que quand on se renseigne un peu sur Burt Lancaster, on comprend le projet. Ancien artiste de cirque, il retrouve dans ce film son ami de toujours avec lequel il se produisait en spectacle avant une grave blessure qui le contraignit à changer de voie : dès lors, le film fait sens, et on comprend le sourire franc du collier qu'il arbore pendant toute la durée de cette virée en mer qui trouverait une place de luxe sur Disney+.

Parce que mine de rien, quoique j'en pense, c'est bien foutu et plutôt ambitieux, Siodmak emballe ça avec le savoir-faire qui a fait sa réputation : les scènes en mer sont pas mal, les acrobaties sur les navires, quoique répétitives, ont une belle dimension... vraiment c'est carré, presque irréprochable, quiconque embarquera volontairement pour une farce de piraterie devrait y trouver son compte; il ne faut juste pas, comme moi, lancer la bestiole en espérant un film de pirate un peu plus sérieux, sous peine de trouver le temps —très— long

[Alegas]

J'aurais du me rencarder un peu plus avant de lancer Le Corsaire Rouge. Parce que en lieu et place du film de pirate dépaysant et un brin barbare que j'espérais, je me suis fait servir un spectacle du cirque du soleil bien aseptisé, pensé et tourné pour la famille en mode aventure pétillante à l'ancienne

C'est bon à savoir vu que je me le suis chopé pas plus tard que ce matin.

[Mark Chopper]

on comprend le sourire franc du collier qu'il arbore pendant toute la durée de cette virée

Ou alors il était super fier de ses dents... Vu qu'il fait la même chose l'année suivante dans Vera Cruz (à tel point que ça vire au ridicule parfois).

[Olrik]

Me rappelle ceci.

[osorojo]

Haha, merci Olrik, j'avais pas fait l'association

@Mark : c'est possible. A confirmer pendant le challenge, ça peut être un truc à surveiller, même si on peut répondre par l'affirmative sur le fait qu'il savait son sourire enjôleur Peut-être aussi une déformation professionnelle suite à son expérience d'artiste de cirque..

@Alegas : héhé, à lancer en connaissance de cause, c'est clair. Sinon, tu vas t'ennuyer autant que moi ^^

[osorojo]

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Valdez

Film de Edwin Sherin · 1 h 30 min · 1971 - 7.5/10

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Contrairement au Corsaire rouge qui me l'a un peu fait à l'envers, là en revanche, j'en ai clairement eu pour mon pognon. Pfiou, ce Valdez cartonne sévère.

On est dans un pur revenge movie aux allures de western crépusculaire qui ne fait pas dans la dentelle, porté par un Burt Lancaster au charisme dingue qui a troqué son sourire sponsorisé Colgate contres des burnes en acier trempé : 90% des plans sont hantés par sa trogne et c'est tant mieux tant il transpire la classe.

Niveau script, c'est sans bout de gras; apparemment, c'est adapté d'un bouquin qui a été sabré de nombreux passages intéressants pour l'occasion — ce qui me donnerait bien envie de le bouquiner—. Sans doute décevant pour ceux qui l'ont lu, mais du point de vue d'un mec qui ignore tout de l'histoire originale, je dirais que c'est tant mieux tant je n'ai pas vu le temps passer : j'ai clairement apprécié que l'histoire aille à l'essentiel et ne s'égare jamais. Le pitch est super basique : pendant 30 minutes, papy Burt s'en prend plein la gueule jusqu'à ce qu'il bascule mentalement et se rappelle son passé de soldat d'élite. A ce moment là, à l'instar d'un John Rambo des années plus tard, il remise au placard la bienséance pour dessouder du salopard en série, et ça fonctionne du tonnerre : en tant que spectateur, on est avec lui coeur et âme jusqu'au dénouement, couillu à l'image du film, d'aucune manière flatteur ni facile à accepter pour le spectateur, mais particulièrement respectable dans son audace.

Si niveau casting et histoire, c'est d'une solidité à toute épreuve, on pourra regretter une mise en scène et un coup d'oeil un peu contenu. C'est carré et bien foutu, mais ça manque un poil de personnalité, je n'aurais personnellement pas craché sur des plans plus iconiques de Burt, même si en l'état, le côté brut de décoffrage du traitement peut aussi se défendre. Et finalement, en y réfléchissant bien, cette dépouille d'artifice sert le propos, alors qui suis-je finalement pour faire le fine bouche sinon un vieil ours qui aime bien les belles photographies.

Un autre détail m'a un peu embêté, c'est l'accent que prend Lancaster ainsi que les fautes d'anglais qu'il fait volontairement pour faire croire qu'il est Mexicain. Pas certains que ce fut nécessaire, ça m'a un peu fait tiquer personnellement.
M'enfin bon, rien de bien méchant, alors ne boudons pas notre plaisir, en définitive ce Valdez est un film terriblement singulier, une bobine dont on se souvient assurément. Et puis réservons le mot de la fin pour Burt Lancaster qui y est magnétique — et comme on se refait pas, un petit clin d'oeil aussi à Susan Clark qui en un regard te transperce le coeur—, sa prestation est à saluer tant il s'investit : physiquement, ça a du être quelque chose pour lui ce tournage. Il est de toutes les prises ou presque, et il assure comme jamais. Respect.

[Mark Chopper]

une bobine dont on se souvient assurément.

Vu l'année dernière et je ne m'en souviens plus

[osorojo]

Que répondre à ça ^^

[osorojo]

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Winchester et jupons courts

Film de Lamont Johnson · 1 h 37 min · 1981 - 5/10

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Winchester et jupons courts est un western sympathique mais un peu bancal dans le sens où il donne l'impression de ne pas savoir sur quel pied danser. Le contexte est des plus sérieux quand les corps tombent lors de gunfight mis en scène de manière dramatique, de même que l'opposition pendant les trois quarts du film entre Burt Lancaster alias Bill Doolin, truand pas foncièrement méchant mais truand quand même, et Rod Steiger alias Marshall Bill Tilghman, est traitée avec gravité, puis mute limite en bromance —respect entre les deux hommes apparemment—, ... c'est un peu particulier.

En fait, dès que la bande à Lancaster ne joue plus du révolver pour se faire un peu d'oseille, on est dans une comédie familiale, et plus le film avance, pire c'est, certains passages étant presque bruités à la Tex Avery. Du coup, je ne parviens pas trop à me positionner, je crois vraiment que c'est traité comme une comédie douce amère, mais je n'y ai décidément pas trouvé mon compte.

Le film est relativement court, donc on ne s'ennuie pas trop, mais c'est compliqué de s'investir, il y a un problème de tonalité pour moi qui fait qu'on reste passif parce qu'il est difficile de comprendre vers où l'on souhaite nous amener. J'ai d'ailleurs trouvé la fin un peu maladroite dans sa tentative de nous faire croire que toute la séance avait vocation à être biographique

[pabelbaba]

Je ne connaissais pas, mais ça conforte l'idée que les ricains ne savent pas trop quoi faire de la comédie dans les westerns.

[osorojo]

Ah ouais, clairement, tu sens que ça fait forcé, limite s'ils se retiennent pas de faire les gunfight en accéléré tu sais, façon Benny Hill

[pabelbaba]

T'envoies du rêve.

[osorojo]

J'exagère, on n'est pas à ce niveau-là dans celui là ^^
Mais on a les bruitages quand même

[osorojo]

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L'Odyssée du sous-marin Nerka

Film de Robert Wise · 1 h 33 min · 1958 - 8/10

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Quel film ! Propulsé par un rythme d'enfer et un duo Clarke Gable / Burt Lancaster qui pète la classe.
Certains devraient en prendre de la graine, parce que c'est assez fou le nombre de péripéties auxquelles on a le droit en à peine 90 minutes d'écran, c'est pas compliqué, dès que le palpitant retombe, c'est reparti pour un tour.
On assiste à différentes phases bien distinctes qui s'emboîtent parfaitement pour donner du poids aux décisions des deux protagonistes en présence: qu'elles concernent le commandant revanchard à la tête bien faite, ou son jeune second qui lui est fortement similaire, à aucun moment on ne remet en cause leurs opinions et mine de rien c'est assez fort, surtout quand ils ne sont pas du même avis. La prise de commandement du Nerka par le premier et les exercices qu'il impose à tout le monde avant de faire comprendre à l’équipage leur intérêt en conditions réelles, c'est fort.
De manière globale, la vie dans le sous-marin, les interactions entre les personnages, et le fil rouge qui consiste à un jeu du chat et de la souris en pleine mer sont remarquables et dosés tout juste ce qu'il faut, à tous les niveaux.

Et si le film fonctionne autant, c'est aussi parce qu'un second rôle envahissant s'invite à la fête : il prend le trait de japonais vicelards en cela qu'ils ont la mauvaise habitude de couler en série les sous-marins de l'oncle Sam.
Un vrai tour de force de donner autant de poids à un ennemi que l'on ne voit finalement que très peu. Et pourtant, il est omniprésent, invisible mais bel et bien là, tout au long du film. La menace est palpable en continu, ce qui fait que lorsque les hostilités s'ouvrent, Wise n'a pas besoin d'en faire des caisses : il laisse le soin aux torpilles de faire la conversation. Conséquence directe: les scènes de bastons navales sont sèches en diable, sans dialogues superflus. Le point d'orgue du film étant à n'en pas douter ce petit baiser silencieux entre les deux ennemis. Je n'en dirai pas plus pour ne pas spoiler: la scène est mémorable.

Qu'est-ce que c'est appréciable de tomber sur un film aussi réussi, qui va d'un point A à un point B de la manière la plus efficace qui soit. Pas un bout de gras, des dialogues soignés, une direction d'acteurs au top et une photo aux petits oignons — certes, 64 ans plus tard, les vues extérieures des sous-marins font un peu sourire, mais ce n'est pas gênant — pour un film de divertissement parfaitement balancé.

Je recommande vivement et suis même prêt à mettre ma Twingo en gage