[Alegas] Mes Critiques en 2022

Modérateur: Dunandan

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar angel.heart » Jeu 23 Juin 2022, 19:17

Tout pareil. Pas déplaisant, mais beaucoup trop lisse.
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Men - 6,5/10

Messagepar Alegas » Ven 24 Juin 2022, 13:38

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Men de Alex Garland
(2022)


Après un Annihilation qui avait eu de la peine à me convaincre, c’était l’occasion pour Garland de redorer son blason, et le fait d’avoir derrière lui A24 avait de quoi m’enchanter. A l’arrivée, c’est pas aussi bien que je l’espérais, la faute à un dernier acte qui me laisse vraiment sur ma fin en termes de symbolique et de propos, mais à côté de ça je peux difficilement nier que tout ce qui a précédé m’a vraiment plus, c’est vraiment un film que j’étais prêt à noter 7,5 pendant la majeure partie du temps, avant que le final ne vienne clairement baisser la note. Ça fait en tout cas du bien de voir Garland retourner à quelque chose de simple comme Ex Machina : une poignée d’acteurs, peu de décors différents, une intrigue très resserrée. Sur ce point, le film marche admirablement bien, et Garland s’avère toujours aussi efficace quand il s’agit de proposer des ambiances particulières, mentions spéciales à la scène du tunnel (une de mes préférées de l’année, ou comment basculer dans l’horreur avec une économie de moyens :love: ) mais aussi aux quelques flash-backs qui sont photographiées et montés de façon à être très marquants (le plan avec Jessie Buckley qui hurle devant la fenêtre :shock: ).

Comme on avait pu le constater sur ces deux précédents films, le mec sait filmer, et s’avère même plutôt bon dans un contexte semi-horrifique, mais le souci va venir de l’écriture où, pour le coup, j’aurais préféré nettement plus de simplicité. Car sur ce point, Garland veut montrer qu’il est un malin en transformant un pitch intéressant en une sur-analyse de l’oppression masculine envers les femmes dans la société, et autant j’ai envie de dire pourquoi pas si c’est fait avec subtilité, mais là ce n’est clairement pas le cas. L’écriture fonctionne sur la première heure avec les rencontres successives, et pour avoir vu le film avec une femme, et discuté avec elle à l’issue de la projection, il y a une vraie efficacité dans cette volonté de faire ressentir au spectateur un mal-être que peut subir la gente féminine au quotidien. Malheureusement, c’est complètement plombé d’une part par une symbolique obvious (la première chose que l’héroïne fait en arrivant dans cette campagne idyllique est de cueillir une pomme et de croquer dedans, je vous laisse apprécier le niveau de subtilité :eheh: ), mais aussi par un final dont je ne sais vraiment pas quoi en penser.

J’ai eu beau avoir lu des analyses intéressantes dessus, j’ai du mal à saisir ce que cherche à raconter Garland à travers ça, ou plutôt j’ai l’impression de le voir, mais si c’est ce que je pense (à savoir que le film serait une simple illustration du fameux “all men are trash” tant repris par les féministes), ça me paraît hyper grossier et surtout complètement inutile. Pour le coup, je serais très curieux d’écouter Garland parler du message de son film, car en l’état ce dernier me paraît soit complètement idiot dans ce qu’il raconte au final, soit trop abstrait. A côté de ça, j’ai l’impression que c’est pas un message qui envahit, à l’exception de la scène finale, le film, et du coup en ce qui me concerne j’ai préféré voir le métrage comme quelque chose d’assez simple, et qui fonctionne en tant que tel. Bref, c’est un film qui m’a clairement perdu sur sa dernière ligne droite, mais ce qui a précédé m’a tellement enthousiasmé, entre la mise en scène, l’acting (excellente Jessie Buckley), l’ambiance et la photographie, que ça fait que j’y trouve largement mon compte.


6,5/10
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Leaving Las Vegas - 7/10

Messagepar Alegas » Ven 24 Juin 2022, 14:28

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Leaving Las Vegas de Mike Figgis
(1995)


Voilà un film qui m’a agréablement surpris, assez loin de ce que j’en attendais au premier abord, et ce n’est pas plus mal. Plus qu’un film sur un mec alcoolique, c’est surtout un film sur deux âmes en perdition, et qui vont se trouver par hasard, être attiré l’un par l’autre sans réellement savoir pourquoi (car bon, tomber amoureux d’Elisabeth Shue dans ce film :love: , c’est être normalement constitué, mais l’être de Nicolas Cage en mode auto-destructeur, faut y aller :mrgreen: ), et qui vont juste chercher à passer du temps ensemble alors qu’on sait très bien que ça ne peut que mal finir. Une histoire dont le traitement est vraiment réussi : c’est vraiment un film d’ambiance, plus qu’un film de script, et du coup même s’il ne se passe pas grand chose concrètement ça passe tout seul, pour peu qu’on adhère à cette balade dans Las Vegas, entre bonheur éphémère et fatalité. Film d’ambiance oblige, c’est du coup un métrage assez difficile à décrire tant ça joue sur le ressenti personnel, mais de mon côté le fait est que j’ai trouvé ça assez prenant, et c’est grandement aidé par la prestation des deux comédiens à l’écran.

C’est probablement le meilleur rôle d’Elisabeth Shue que j’ai vu jusqu’ici (pas dur ceci dit :mrgreen: ), quand à Cage il est vraiment excellent dans ce rôle jusqu'au boutiste où beaucoup d’acteurs auraient pu se casser les dents (d’ailleurs, c’est marrant de constater qu’il a reçu un Oscar spécifiquement pour ce rôle, comme si l’addiction de son personnage justifiait enfin aux yeux de l’Académie son jeu expressionniste). Formellement, j’ai trouvé que le métrage était en dents de scie : il y a plein de choses qui ne marchent pas, entre le montage qui donne l’impression d’être fait à l’arrache (les nombreux fondus au noir qui coupent l’intensité d’une scène :? ) et une mise en scène qui va chercher quelque chose de fonctionnel, mais à côté de ça le film possède des scènes vraiment marquantes, le must étant évidemment cette fin triste à souhait dans la pénombre d’une chambre de motel moisi :cry: . J’ai bien aimé la BO jazzy signée Figgis lui-même, qui colle vraiment bien au mood du récit. Bref, un chouette film, que je ne recommanderais pas au premier venu, mais qui mérite qu’on tente l’expérience.


7/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Mark Chopper » Ven 24 Juin 2022, 15:52

Elisabeth Shue n'aurait pas volé un Oscar non plus.
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Midnight run - 5,5/10

Messagepar Alegas » Dim 26 Juin 2022, 12:53

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Midnight Run de Martin Brest
(1988)


Critique rapide pour celui-là vu que je n’ai finalement pas grand chose à en dire. J’avais lu un peu partout que c’était un des buddy-movie les plus recommandables des années 80, et j’avoue être assez déçu à la découverte. Pourtant, pas de doutes : le film fonctionne bien en tant que petite comédie saupoudrée d’action, avec un duo forcé d’être ensemble, que tout oppose, mais qui va finalement apprendre à s’apprécier. C’est pas forcément le duo le plus marquant de ce genre de films, la faute, à mon sens, à Charles Grodin dont le jeu d’acteur peine à atteindre celui de De Niro (qui reste la meilleure raison de voir le film). Pour le coup, le choix de casting est assez étonnant car ça paraît assez évident que la réussite du film se base énormément sur l’équilibre de ce duo, et là je trouve ça assez raté :? .

L’autre problème, c’est la mise en scène : Martin Brest n’est pas un foudre de guerre, c’est peu de le dire :mrgreen: , et il le prouve à nouveau avec ce film dont la réalisation va au plus fonctionnel possible, mais du fonctionnel sans idées, et assez mou en termes de rythmique et de lisibilité de l’action. Si la séance n’a pas été complètement désagréable, le film étant tout de même un divertissement en grande partie efficace (madame a bien plus apprécié que moi) et drôle, j’avoue tout de même avoir trouvé le temps long sur le dernier tiers, peut-être à cause de l’absence de véritables climax (la résolution de l’intrigue, notamment, paraît beaucoup trop facile). La BO de Danny Elfman est très oubliable, on sent que c’était le genre de boulot où il n’avait pas la même liberté créative que chez Burton (il signait Beetlejuice la même année), et le résultat est quelque chose de très impersonnel et lambda. Pas un mauvais buddy-movie, mais j’échange clairement pas un quart de L’arme fatale contre celui-là.

5,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar pabelbaba » Dim 26 Juin 2022, 13:24

Le casting est bien cool si on excepte Mr Beethoven : Yaphet Koto, Taggart, Dennis Farina, c'est plutôt classe. Et De Niro qui fait de la comédie, c'est top. Dommage qu'il n'ait repris qu'avec Ben Stiller, il aurait pu faire décoller un tas de projets.
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Sinon, oui, j'aime les nibards. :chut:
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Strada (La) - 7,5/10

Messagepar Alegas » Dim 26 Juin 2022, 16:34

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La Strada de Federico Fellini
(1954)


Un film qui me fait pas mal penser aux Nuits de Cabiria du même Fellini, d’une part parce qu’on y retrouve Giulietta Masina en tête d’affiche, mais aussi parce qu’il y a cette même volonté de montrer, à travers une tranche de vie, et notamment les déboires d’une jeune femme sur une période donnée. Pour le coup, c’est un film que j’ai clairement préféré au film précédemment cité, notamment parce qu’il n’y a pas le côté scénettes déconstruites pour pouvoir parler de l’Italie à travers les images. Bien sûr, il y a toujours un peu ce cette volonté de Fellini de parler de son pays, mais ici ça ne prend pas le pas sur l’histoire, qui reste concentrée sur la relation entre Masina et Anthony Quinn, ce dernier étant un artiste itinérant qui achète la première pour lui servir d’assistante. La grande force du métrage tient clairement dans cette relation qui va évoluer au fil du temps, c’est très manichéen au départ avec l’homme cruel qui va battre la femme afin qu’elle fasse ce qu’il désire, mais dès que le personnage du funambule arrive dans l’équation ça va clairement se complexifier, et ça va aboutir sur un final tragique qui montre que Quinn est loin d’être une brute sans cœur.

Si le film se suit très agréablement, c’est surtout la dernière demi-heure qui fait décoller le récit, et permet de livrer deux superbes scènes : celle de l’abandon, mais aussi cette séquence finale aussi belle que cruelle. Formellement, c’est la première fois que j’ai l’impression de voir Fellini s’effacer derrière son sujet, mais ça vient peut-être du fait que c’est le film le plus vieux du cinéaste que j’ai vu jusqu’ici. Du coup, c’est de la réalisation pas tape à l’œil, mais néanmoins travaillée, en témoignent quelques beaux travellings qui parsèment le métrage. Sur ce film, Fellini met nettement en avant les prestations de son casting, et pour le coup difficile de critiquer quoi que ce soit tant tout le monde est bon. Masina confirme quelle grande actrice elle est, avec toutes ses émotions qui passent par son visage très expressif, et Quinn, bien qu’intégralement doublé en italien, apporte au film sa présence évidente et devient au fil des scènes le personnage le plus émouvant. La musique de Nino Rota apporte un vrai plus au récit, notamment avec cette petite ritournelle qui sert de thème au personnage féminin, et qui va avoir une importance considérable sur la fin du métrage. Sans aller jusqu’à qualifier La Strada de chef-d'œuvre, c’est clairement un des films du mouvement néo-réaliste italien qui m’a le plus convaincu jusqu’ici, et celui que je préfère de Fellini après son .


7,5/10
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Novembre - 7,5/10

Messagepar Alegas » Lun 27 Juin 2022, 11:37

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Novembre de Cédric Jimenez
(2022)


Entre celui-là et Notre-Dame brûle, on est servis cette année par un cinéma français qui se déciderait enfin à revisiter l’histoire récente du pays, et quand en plus c’est bien fait, ça fait vraiment plaisir. Pour le coup, avec Novembre, difficile de ne pas voir les influences de Cédric Jimenez tant elles paraissent évidentes : on sent l’ombre de Zero Dark Thirty planer sur tout le film, de la place des personnages au sein du récit jusqu’à la construction scénaristique. C’est donc un film qui va raconter les cinq jours suivants les attentats du 13 novembre 2015, et l’idée est vraiment de se concentrer sur l’enquête qui va permettre de retrouver les terroristes, enquête qui a été très compliquée car bourrée de fausses pistes.

Comme le film de Bigelow, ça prend le parti de faire un film assez froid, ici on ne cherche pas à avoir de l’empathie avec des personnages, et ces derniers sont juste des fonctions qu’on va suivre, chacun servant à explorer une strate différente de la hiérarchie (les flics sur le terrain, ceux dans les bureaux, les officiers, et enfin les représentants en contact direct avec les équipes présidentielles). Comme Bac Nord, et contrairement à ce que pas mal de journalistes avides de débats à la con ont pensé l’année dernière, ça ne cherche pas un propos politique ou quoi que ce soit dans ce genre, c’est juste une représentation cinématographique des faits, sans volonté de jugement, et sur ce point je trouve que ça marche plutôt bien car ça recherche une efficacité rythmique et formelle avant tout. En plus, et là c’est vraiment un ressenti personnel, le fait d’avoir été dans Paris pendant ces jours précis, à suivre les infos avec une boule au ventre, fait que j’ai été rapidement impliqué dans ce que le film racontait. Le métrage possède une bonne gestion des points de vue, d’une part du côté du script où ça évite un côté gratuit (les attentats notamment sont traités de façon indirecte, à travers les médias, les rumeurs et les rapports), mais aussi du côté du montage où on passe d’un personnage à l’autre sans que ça ne perde en lisibilité de l’intrigue, alors que chaque protagoniste bosse pourtant sur des pistes différentes.

Formellement, c’est du fonctionnel mais très efficace, avec beaucoup de caméra à l’épaule et une mise en scène qui se veut particulièrement immersive. Jimenez confirme qu’il est doué dès qu’il s’agit de créer des moments de tension, et à ce titre toute la séquence avant l’assaut final est vraiment bien foutu alors qu’on sait très bien comment ça va finir. Côté casting, ça assure bien, Dujardin n’avait pas été aussi bon depuis un moment, Demoustier est très bien dans un rôle assez éloigné de ce qu’elle fait d’habitude, et puis grosse surprise de la part de Renier que je n’avais pas reconnu au début. Dommage par contre que ce dernier et Kiberlain n'aient pas plus de présence à l’écran, mais c’est aussi le concept choral qui veut ça. Au final, ça donne un film qui n’atteint pas l’intensité du film de Bigelow, mais ça reste une alternative française bienvenue, et qui assume son équilibre entre sujet très sérieux et volonté de divertissement.


7,5/10
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Manhattan - 5,5/10

Messagepar Alegas » Lun 27 Juin 2022, 15:00

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Manhattan de Woody Allen
(1979)


Assez mitigé sur ce Woody Allen qui figure parmi les plus réputés du bonhomme. D’un côté, c’est évident que le film a des qualités, notamment formelles, mais par contre je n’ai jamais été convaincu par ce qu’on me racontait, et du coup, malgré le fait que le film soit assez court, j’ai tout de même trouvé le temps long. Le film commence pourtant très bien avec cette longue séquence de plans de New York, avec Rhapsody in blue en fond sonore, scène qui est, à mes yeux, la plus belle que j’ai pu voir dans un film du réalisateur, mais dès que l’histoire commence c’est nettement moins enthousiasmant :mrgreen: . Que l’histoire concerne un mec âgé qui a une aventure avec une jeune femme qui n’a pas encore 18 ans ne me gêne pas (mais je ne doute pas que beaucoup cracheront sur le film pour cette simple raison), c’est même plutôt bien traité, d’autant que le personnage de la fille en question est loin d’être sous-écrit et c’est même, à bien des égards, un personnage plus intelligent que celui incarné par Allen. Ce qui m’a gêné, c’est vraiment l’enrobage de ce récit, avec tout ce côté très bobo où, en gros, on fait que suivre des gens qui parlent d’art, de philosophie et d’amour, alors que ce sont finalement des personnes particulièrement superficielles.

Et à la limite si le film en avait conscience et qu’il y avait un discours sur ça, je dirais pourquoi pas, mais pour le coup j’ai surtout l’impression que Allen ne fait que décrire un mode de vie new yorkais sans vraiment apporter un jugement dessus. Même la conclusion me laisse songeur, avec le personnage principal qui semble autant agir par désespoir d’être seul que par un réel sentiment amoureux, et du coup j’ai du mal à me positionner sur ce que raconte le film, au-delà de son côté tranche de vie. Mais au fond, ce qui m’a ennuyé, c’est clairement ces tunnels de dialogues ne racontant pas grand chose, et qui me confirment que j’ai beaucoup de mal à voir en Woody Allen un bon scénariste/dialoguiste. Heureusement, le film se rattrape sur les interprétations, et surtout sur le soin apporté à la photographie du film (Gordon Willis + noir et blanc, excusez du peu), ce qui rend le métrage tout de même regardable, mais sans ça je mettais clairement pas la moyenne.


5,5/10
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Desperado - 4/10

Messagepar Alegas » Mar 28 Juin 2022, 16:12

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Desperado de Robert Rodriguez
(1995)


Si j’avais découvert ce film adolescent, je l’aurais sûrement apprécié. Après tout, pourquoi pas : Desperado est une ode à la cool-attitude, avec de l’action, un peu de cul, et le tout filmé par un mec dont on sent l’envie d’utiliser son budget pour faire du cinéma généreux. Malheureusement, les bonnes intentions ne font pas les bons films, et c’est quelque chose qui se vérifie plutôt bien ici, puisque l’incompétence de Robert Rodriguez en tant que réalisateur vient complètement foirer les tentatives du métrage. Pour le coup, même en mettant son cerveau de côté et en prenant en compte le petit budget, c’est vraiment du film où tout un savoir-faire est sacrifié sur l’autel du cool. C’est vraiment un film qui essaye d’émuler du John Woo période HK sans jamais y arriver, et surtout sans même chercher à le comprendre, le meilleur exemple étant le montage : chez Woo, ça expérimente en ralentissant et multipliant à l’écran les mêmes actions pour un rendu stylisé, chez Rodriguez on le fait mais ça donne juste l’impression d’être mal monté et de multiplier les faux-raccords, tout en rendant illisible les fusillades.

Certes, on peut trouver des idées sympathiques ici et là (Banderas qui pousse le mec avec ses pieds pour le truffer de balles en plein vol), mais globalement ça donne vraiment l’impression de voir un film emballé par un Rodriguez qui filme ça aussi rapidement que possible pour retourner derrière son barbecue. Le script est nul, ça se veut assumé mais le minimum serait tout de même d’avoir des personnages qui tiennent la route pour captiver un minimum, mais autant dire que ce n’est pas le cas, et on a même des persos sacrifiés n’importe comment (Buscemi notamment). Pareil du côté de l’humour, ça tombe souvent à plat, et les meilleurs passages sont au début du film avec le générique ou encore cette courte scène complètement gratuite avec Tarantino (seule scène bien dialoguée du film). Le climax final fait pitié, on a l’impression qu’il n’y avait plus le budget pour faire quelque chose d’impressionnant alors on bute juste le bad-guy et hop terminé, ce qui est un peu honteux vu que juste avant on a eu une séquence d’action inutilement too-much et nawal (celle avec les tueurs avec la valise lance-missiles). Au final, les seules choses que je ne peux pas critiquer négativement, c’est Banderas en mode ultra cool et qui s’amuse comme un fou, et Salma Hayek dont on a du mal à détacher les yeux avec son corps de folie :bluespit: . Le reste est malheureusement très oubliable, et même si Rodriguez a fait pire par la suite, ça ne pousse néanmoins pas à l’indulgence.


4/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar ril » Mar 28 Juin 2022, 16:33

Vu au moment de sa sortie au ciné et pour l'époque j'avais trouvé ça très cool.
Revu l'année dernière et ça colle parfaitement avec ce que tu dis :eheh:
Un conseil; ne tente même pas Once Upon in Mexico.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Alegas » Mar 28 Juin 2022, 16:41

C'était le seul film restant de Rodriguez qui me donnait encore envie, donc ouais à moins d'être en manque de films avec Salma Hayek je pense que je vais en rester loin. :mrgreen:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar pabelbaba » Mar 28 Juin 2022, 16:44

D'ailleurs Salma est très décevante dedans... :cry:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Mark Chopper » Mar 28 Juin 2022, 17:20

Alegas a écrit:C'était le seul film restant de Rodriguez qui me donnait encore envie, donc ouais à moins d'être en manque de films avec Salma Hayek je pense que je vais en rester loin. :mrgreen:


A fuir, vraiment.

Même expérience que ril sur Desperado en tout cas.
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Fences - 6,5/10

Messagepar Alegas » Mer 29 Juin 2022, 12:00

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Fences de Denzel Washington
(2016)


Un film que j’avais loupé au cinéma, à l’époque où il était parmi les favoris aux Oscars, et au final j’ai pas trop de regrets d’avoir loupé ça en salles car malgré le fait que le film soit bien j’ai jamais eu vraiment l’impression d’être devant un film de cinéma. Washington décide de porter à l’écran une pièce de théâtre emblématique de la représentation afro-américaine contemporaine, pièce qu'il avait déjà joué quelques années avant avec quasiment l'ensemble du casting repris pour le film, et le moins qu’on puisse dire c’est qu’il fait le minimum en termes d’adaptation. En ce qui concerne les changements de texte par rapport à l’original, je ne peux pas juger, par contre en termes de représentation à l’écran par la mise en scène ça se foule pas des masses, et dès le début du film on a vraiment l’impression d’assister à une pièce en plein air, autant dire qu’on est loin d’être devant du Lumet. C’est un ressenti qui vient de pas mal de choses : l’omniprésence de dialogues évidemment, il y a très peu de moments où les personnages laissent parler le silence, mais aussi la façon de diriger les acteurs, et là pour le coup il y a vraiment un truc qui ne fait pas naturel du tout, les personnages agissent et bougent comme s’ils étaient limités par une scène alors que c’est loin d’être le cas, ça se pose souvent pour balancer son texte et basta.

Entre ça, la mise en scène fonctionnelle, et quelques passages en deçà du reste (le final avec le ciel qui s’éclaire sur la famille, bof), j’ai fait le tour des principaux défauts, car pour le reste il faut bien avouer que ça marche bien, pour peu qu’on accepte le fait que le film est jusqu’au bout une simple transposition du matériau d’origine. Si le film fonctionne, c’est vraiment grâce à deux choses : le script, qui permet de suivre des personnages vraiment intéressants, et qui se révèlent au fur et à mesure, mais aussi et surtout le casting qui, pour le coup, est difficilement attaquable. Si Denzel reste dans sa zone de confort en jouant un registre qu’il a déjà maîtrisé par le passé, ma surprise est bien plus venue des seconds rôles, et notamment de Viola Davis qui possède le moment le plus marquant du métrage, ce qui a probablement provoqué son Oscar clairement mérité. Au final, même si le film est un peu long et paresseux sur sa forme, ça reste une séance recommandable, mais peut-être moins pour ceux qui connaissent déjà la pièce de base.


6,5/10
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