[Alegas] Mes Critiques en 2022

Modérateur: Dunandan

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Mark Chopper » Lun 13 Juin 2022, 18:14

La maman et la putain, Jean Eustache, 1973, Ciné VF : 1/10


Ah oui, quand même :eheh:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Alegas » Lun 13 Juin 2022, 18:26

Ouais, j'ai bien souffert. :eheh:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar pabelbaba » Lun 13 Juin 2022, 18:46

Léaud c'est un bon signal quand même. :chut:
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Sinon, oui, j'aime les nibards. :chut:
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Lighthouse (The) - 7/10

Messagepar Alegas » Lun 13 Juin 2022, 19:24

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The Lighthouse de Robert Eggers
(2019)


Comme The Witch que j’ai revu l’année dernière, une seconde vision de ce deuxième film de Robert Eggers aura été bénéfique. Il faut avouer que je n’avais pas découvert The Lighthouse au top de ma forme à sa sortie (je rentrais tout juste du Canada, et avait passé quelques jours à rattraper les sorties cinéma manquées, je vous laisse imaginer l’état de fatigue provoqué :eheh: ), et là, clairement, j’étais dans de bien meilleures conditions pour l’apprécier. A l’instar de son premier long-métrage, Eggers propose un film à la note d’intention tellement extrême qu’elle en devient déroutante : une île et son phare pour unique lieu, deux personnages coincés plusieurs semaines ensemble, un travail formel et des inspirations qui renvoient au cinéma des années 20, le quotidien de gardien de phare sur une grande partie des scènes, et du fantastique par petites touches, bref un mélange qui peut autant créer la curiosité que l’appréhension.

Mais le fait est que ça marche, et ce dès les premières secondes du métrage. Une réussite qui doit beaucoup à quelque chose que Eggers maîtrise parfaitement depuis son premier film, à savoir sa gestion de l’ambiance, ou comment rendre hypnotique une scène qui aurait été, chez d’autres, ennuyeuse. Pour peu qu’on ne rejette pas la proposition, il y a vraiment moyen de se faire happer par cette histoire assez fascinante, tant dans sa simplicité que dans ce qu’elle raconte, sachant que Eggers fait aussi le choix d’un film libre à l’interprétation, ce qui le rend d’autant plus intéressant à revoir. Formellement, c’est possiblement ce que Eggers a fait de plus beau de sa carrière jusqu’ici, il faut dire aussi que toute la mise en scène puise son inspiration dans les films muets expressionnistes, Murnau et Sjöström en tête, et si on ajoute à ça une intelligente utilisation des moyens techniques d’aujourd’hui pour arriver à ce résultat, on a clairement un film très intéressant sur sa mise en scène, faisant le lien entre deux façon de faire le cinéma, avec un siècle d’écart.

Il y a un vrai sens du cadre, du timing, de l’ambiance qui va faire toute la différence, et puis gros boulot de sound-design qui est pour beaucoup dans la réussite du film. L’autre point fort vient évidemment de l’interprétation : le duo Dafoe/Pattinson faisant des merveilles. Le premier est juste une évidence en vieux loup de mer reconverti en gardien de phare, avec son langage particulier et son manque de manières, l’autre est excellent en jeune apprenti qui va mal vivre son passage sur cette île. Plus encore que The Witch, ce n’est clairement pas le genre de film que je recommanderais à tout le monde, mais il y a un tel boulot formel, une proposition tellement originale et sans concession, que ça se hisse facilement parmi ce que je recommanderais le plus à quelqu’un qui me dirait que le cinéma américain ne propose rien de bien ces derniers temps. The Northman l’aura prouvé à nouveau, Eggers est clairement un des cinéastes apparus ces dernières années sur lesquels il faudra compter.


7/10
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Maman et la putain (La) - 1/10

Messagepar Alegas » Mar 14 Juin 2022, 13:24

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La maman et la putain de Jean Eustache
(1973)


Dans le genre film à la grosse réputation, ça se pose là : un film fleuve de 3H40 qui est la pièce maîtresse d’un réalisateur souvent oublié de la Nouvelle Vague française, Grand Prix du Jury lors de son passage à Cannes, à la fois adoré et rejeté par le public de l’époque, puis quasiment invisible depuis presque quarante ans à cause d’une histoire de droits. Pour le coup, j’avoue que je ne m’attendais pas à un miracle, mais j’étais quand même curieux de voir enfin ce film souvent cité (Gaspar Noé, par exemple, en parle régulièrement), et ce même si j’appréhendais énormément la longue durée du métrage. Manque de bol, ça va être mon principal grief envers le film : ça dure aussi longtemps qu’un Irishman ou que Heaven’s Gate, mais ça ne justifie JAMAIS sa longueur. 3H40 sur un mec qui vit mal une rupture et qui aime du coup deux femmes à la fois, c’est juste complètement abusé (d'autant que le postulat n'évolue pas ensuite, c'est vraiment ça du début jusqu'à la fin), et sans exagérer je suis certain qu’en coupant de façon généreuse il y a moyen d’avoir le même récit qui tient la route sur 1H30.

Car finalement, la majorité du film va se jouer sur des longues plages de dialogues, voire de monologues. Eustache semble être un amoureux des mots, peut-être même jusqu’à l’abus, et ça donne du coup un film où ça ne fait que parler, disgresser sur l'amour, la futilité de l'existence, les choses de la vie, ça n’arrête jamais, et je mentirais si je disais que les scènes ne se répètent jamais. Le film aura réussi à me faire entrer dans une sorte de transe, j’aurais vraiment du mal à décrire l’état de résignation dans lequel j’étais mais du coup je pense désormais savoir ce que ressent le héros de Orange Mécanique lorsqu’il est forcé de regarder des images répétitives sur un écran. Les deux dernières heures notamment auront été de longs moments d’attente pour qu’il se passe enfin quelque chose, mais en vain :eheh: . Petite anecdote : sur la seconde heure de film, le personnage principal dit "vous me le dites si je vous ennuie à mourir ?" et j'ai difficilement contrôlé un fou rire nerveux, j'étais pas loin de crier "OUI" et de me casser de la salle.

Mais la cerise sur le gâteau, c’est vraiment la présence de Jean-Pierre Léaud en personnage principal. Pas besoin de le présenter, quiconque a vu un film avec ce mec sait de quoi il en retourne, et là du coup il faut imaginer un film d’une durée absolument pas raisonnable, où Léaud a la majorité des dialogues du film qu’il récite de la façon la moindre naturelle possible. Heureusement, les deux actrices qu’il a en face de lui sont nettement plus convaincantes, mais ça ne suffit pas pour faire oublier la torture made in Nouvelle Vague qui est d’entendre quoi que ce soit sortir de la bouche de ce héros/acteur insupportable :evil: . Puis bon, même formellement le film n’a pas grand chose à sauver, c’est plan-plan au possible avec des champs contre-champs ou des longs plans fixes, parfois y’a des trucs de fous genre un regard caméra, c’est dire à quel point la mise en scène de ce film excite les sens :eheh: . Ceci dit, je ne suis pas complètement mécontent de l’avoir découvert, car oui j’ai passé une des séances les moins agréables de ma vie, mais désormais je pense que je relativiserais sur n’importe quel film long et bavard, et puis je sais désormais quel film proposer pour quelqu’un qui a perdu un pari (genre Logan la prochaine fois qu’il fera une estimation au box-office :mrgreen: ).


1/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Mark Chopper » Mar 14 Juin 2022, 13:31

sur la seconde heure de film, le personnage principal dit "vous me le dites si je vous ennuie à mourir ?" et j'ai difficilement contrôlé un fou rire nerveux, j'étais pas loin de crier "OUI" et de me casser de la salle.


:eheh:

je sais désormais quel film proposer pour quelqu’un qui a perdu un pari (genre Logan la prochaine fois qu’il fera une estimation au box-office :mrgreen: ).


Ce sera pour Avatar 3. Le film sud-coréen ne dure qu'1h10 je crois, mais c'est un meilleur choix :mrgreen:
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Tout sur ma mère - 6,5/10

Messagepar Alegas » Mer 15 Juin 2022, 22:46

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Todo sobre mi madre (Tout sur ma mère) de Pedro Almodóvar
(1999)


Le cinéma d’Almodóvar et moi, ça fait généralement deux, à quelques rares exceptions près (notamment La piel que habito), du coup même quand je lance un de ses films les plus réputés, il y a clairement une appréhension. Heureusement, sur celui-là, la réputation est en partie justifiée : c’est clairement pas un grand film, et le fait qu’il reçoive un prix de la mise en scène à Cannes me dépasse un peu, mais c’est tout de même un beau drame, formellement solide, très bien interprétée, et avec un script qui marche bien. Pourtant, les premières minutes du métrage laissent craindre le pire, notamment avec cette relation mère-fils qui donne l’impression de mater un soap opera, mais dès qu’arrive l’élément perturbateur ça vire dans quelque chose de nettement plus psychologique, avec un personnage féminin qui doit effectuer un retour aux sources pour retrouver goût à la vie. Comme souvent avec Almodóvar, ça bascule facilement du tragique au comique, et inversement, et sur ce point le film réussit tout à fait son pari en rendant un groupe de femmes très attachant, créant de l’empathie autant dans leurs complicités que dans leurs malheurs respectifs.

C’est pas toujours bien construit (la multiplication des storylines, le final avec le père qui paraît expédié) ni très subtil, et le côté mélodrame en fait parfois trop, notamment avec le personnage de Penelope Cruz dont on devine vite la destinée, mais globalement ça marche plutôt bien. La réussite du film doit surtout au casting où tout le monde joue formidablement bien son rôle (sauf le gamin), Cecilia Roth et Marisa Paredes en tête, sur ce point le film est difficilement attaquable. Formellement, c’est pas le film qui va me convaincre que Almodóvar est un grand réal, mais c’est clairement pas un manchot non plus, et il le prouve bien ici avec quelques choix de mise en scène bien sentis, son travail habituel sur la couleur (un peu mis en retrait ici pour un résultat plus naturel) ou sa façon de mettre en valeur les villes espagnoles et les femmes qu’il filme (le métrage entier est globalement pensé comme un énorme hommage à toutes les femmes). Encore une fois, c’est pas un grand film, mais c’est aisément parmi les meilleurs films du réal que j’ai pu voir jusqu’ici.


6,5/10
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Évadés (Les) (1955) - 6/10

Messagepar Alegas » Jeu 16 Juin 2022, 16:31

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Les évadés de Jean-Paul Le Chanois
(1955)


Plutôt étonné que ce film ne soit pas plus connu. Avant sa sortie en vidéo par Coin de Mire, c’est un film dont je n’avais jamais entendu parler, et pourtant c’est pas faute d’avoir Le Chanois à la réal et Pierre Fresnay au casting, le tout sur une histoire adaptée d’un récit réel sur une évasion d’un camp de prisonniers en pleine Seconde Guerre Mondiale, qui vont tenter d’atteindre la Suède. Je m’attendais à une sorte de Grande Évasion à la française, mais finalement l’évasion arrive très rapidement dans le récit, et ce qu’on va donc suivre c’est plus tout le long voyage de l’Allemagne jusqu’à la Suède, en passant par le Danemark, le tout sous tension car ça passe forcément par des territoires occupés par les nazis. Un voyage qui va majoritairement se passer dans le wagon d’un train rempli de marchandises, où les trois personnages seront bloqués, forcés de vivre confinés, le temps d’atteindre la destination souhaitée.

On sent que c’est un film qui veut jouer à fond la carte de la minutie et de l’authenticité, notamment en incluant des détails qui vont renforcer l’immersion (le calcul pour rationner l’eau, la gestion des vivres avant l’évasion, la cachette fabriquée au fond du wagon, etc…) mais malheureusement ça se fait souvent au détriment de l’émotion, et du coup les personnages et situations sont tous traités de façon assez froide, distante. Si je devais résumer grossièrement ça essaye de faire un traitement façon Le Trou, mais sans avoir la force narrative de Becker et Giovanni. Ça n’empêche pas le film de réussir à raconter ce qu’il faut, mais il manque un petit quelque chose pour rendre le film plus que sympathique, genre toute l’écriture autour de l’amitié des personnages aurait pu avoir nettement plus de forces, la séquence finale n’a pas la puissance qu’elle voudrait avoir. En plus, autant dès qu’on est dans le wagon la reconstitution passe bien, autant toute la partie avec le camp et l’évasion à pied souffre vraiment d’un manque de budget. Le camp notamment paraît assez ridicule avec sa dizaine de soldats, ses trois cabanons et ses arbustes pour donner l’impression que ce n’est pas tourné dans un terrain vague de la région parisienne :mrgreen: , c’est dommage car l’immersion en prend un coup :| .

Formellement, c’est du Le Chanois donc c’est fonctionnel la plupart du temps, mais on a quand même quelques passages qui sortent du lot, notamment toute la séquence dans la gare de triage qui a un petit quelque chose en termes d’ambiance et de tension. Côté casting, Fresnay vole le show sans grande difficulté, écrasant les deux autres de sa présence. François Périer s’en sort pas trop mal, par contre j’ai nettement plus de réserves sur Michel André, qui n’a l’air d’être là que pour accorder une authenticité supplémentaire au projet, puisqu’il joue son propre personnage, le film étant basé sur ses souvenirs de prisonniers. On notera aussi la courte présence de Silvia Montfort qui confirme que son jeu ne passe absolument pas au cinéma :eheh: . Au final, le film vaut surtout pour son histoire, du genre peu courante dans le cinéma français, et c’est dommage que le film soit juste bien car ça aurait vraiment pu prétendre à quelque chose de meilleur, peut-être avec une mise en scène plus inspirée et un scénario qui n’hésite pas à trahir le matériau d’origine.


6/10
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Appartement (L') - 3/10

Messagepar Alegas » Ven 17 Juin 2022, 13:46

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L'appartement de Gilles Mimouni
(1996)


Je partais plus curieux que confiant, et j’avoue que c’est vraiment le casting qui m’a poussé à découvrir ce film, notamment pour la perspective de voir la première collaboration à l’écran du couple Cassel/Bellucci. Le début du métrage est plutôt intriguant, avec cette histoire d’un mec qui retrouve la trace d’une femme qu’il a aimé des années auparavant, et dont la recherche va se transformer en obsession. Un récit qui fait forcément beaucoup penser au Vertigo d’Hitchcock, et pour le coup je pense que c’est évident que le réal adore ce classique au point de le citer indirectement à plusieurs reprises, notamment à travers les nombreuses séquences de filature en pleine ville ou encore la musique qui a des échos hermanniens. Le problème, c’est que ça cite sans en avoir le talent, et du coup le film se transforme vite en petit essai appliqué mais terriblement bancal. Le projet ne manque pas d’audace, que ce soit à travers sa mise en scène plus travaillée que le film français lambda (beaucoup de tentatives intéressantes sur les raccords et quelques mouvements de caméra) ou son script qui se complexifie de plus en plus, mais les bonnes intentions ne font pas tout.

Car pour ces quelques qualités, il faut se taper des défauts de taille, et notamment ce montage abominable qui donne l’impression de rendre compliquée une histoire simple. Au début, on part juste sur un montage alterné entre Cassel qui recherche Belluci, et la romance qu’il a eu avec elle en flashbacks, mais dès que le personnage de Romane Bohringer arrive ça devient n’importe quoi, on passe d’une scène à l’autre sans savoir sur quelle timeline on est, ça surexplique pas mal de choses, et on se tape une succession de retournements de situations en mode “t’as vu j’aligne les twists” alors que ça donne juste l’impression que ça relance une histoire qui n’avait pas besoin de durer aussi longtemps. Les personnages (et leurs interprètes) en pâtissent pas mal, et autant ils sont attachants au départ, autant sur la fin on en vient à trouver incohérent leurs décisions, genre Cassel qui décide d’abandonner Bellucci à la fin j’ai juste pas compris le délire alors que le mec a passé le film entier à la retrouver (et puis bon, Bohringer a beau avoir une poitrine plus que sympathique, y’a pas photo Bellucci c’est la beauté ultime :love: ). Il y avait moyen d’avoir un film français qui sort du lot, mais en l’état c’est juste un Vertigo du pauvre, qui s’effondre avant même que la première moitié du récit ne se termine.


3/10
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Désobéissance - 5,5/10

Messagepar Alegas » Ven 17 Juin 2022, 16:17

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Disobedience (Désobéissance) de Sebastián Lelio
(2018)


Film que j’avais loupé en salles à l’époque de sa sortie, d’où le rattrapage un peu tardif. La critique risque d’être courte car concrètement je n’ai pas grand chose à redire sur le film, et j’ai même trouvé que ça se tenait bien pour ce que ça cherche à faire, mais à côté de ça c’est clairement pas un métrage qui va me laisser un souvenir impérissable, malgré toutes ses qualités. Le récit est assez classique, avec Rachel Weisz en personnage principal, qui va, suite au décès de son père, retourner dans la ville de son enfance pour se confronter d’une part à toute une communauté qui souhaite la voir partir le plus vite possible, et d’autre part pour retrouver un amour interdit, en l'occurrence son amie d’enfance. Histoire en grande partie déjà vue mais qui fonctionne bien tout de même, notamment grâce au script qui va déballer petit à petit les indices au spectateur pour comprendre ce qui a bien pu se passer des années auparavant. Forcément, l’histoire gagne en intensité quand l’histoire d’amour lesbien rentre en jeu, et à partir de là j’ai beaucoup apprécié le virement que prend le film, avec notamment la question du pardon et du lâcher prise dans la communauté juive, où Alessandro Nivola prend une importance non négligeable (il a clairement le personnage le plus torturé du récit, coincé entre ce que sa communauté lui dicte et son envie de bien faire auprès de ses amies les plus proches). Le film vaut surtout pour son trio principal : Weisz, McAdams et Nivola sont très biens, et ils suffisent à ce qu’on suive le film sans ennui. Après, je ne cache pas que ça m’a jamais passionné non plus, d’où la note un peu mitigée. Un film vite vu et vite oublié en partie donc.


5,5/10
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Non-Stop - 5/10

Messagepar Alegas » Dim 19 Juin 2022, 09:59

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Non-stop de Jaume Collet-Serra
(2014)


C’était un samedi soir, j’avais besoin d’un film brainless, et cet actioner starring Liam Neeson semblait pouvoir faire l’affaire. Alors manque de bol, c’est pas vraiment un film d’action, c’est bien plus un thriller qui fait beaucoup penser à Flight Plan avec Jodie Foster : un mystère à élucider pendant la majorité du film, dans un avion, avec n’importe quel passager en coupable potentiel, et un dernier acte en mode plus vénère. Faut avouer que ça se suit sans ennui, mais sans qu’on soit captivé non plus, un peu comme la précédente collaboration entre Neeson et Jaume Collet-Serra. Ça divertit bien sur le moment, on se fait pas chier, mais par contre dès qu’on réfléchit un peu sur le script on se rend vite compte que ça tient pas debout. Genre dès qu’on connaît le plan du bad-guy, tout repose en fait sur une suite de choses impossibles à prévoir, et la suspension d’incrédulité en prend sérieusement un coup.

Beaucoup d’autres facilités scénaristiques aussi : j’étais curieux de voir comment le personnage principal allait renverser la tendance vis à vis des autres passages qui le voient de plus en plus comme la menace, mais au final c’est réglé en deux minutes avec un discours où Neeson se révèle à cœur ouvert, là encore ça marche sur le moment mais on sent que ça se foule pas côté script. Par contre, j’ai bien aimé la motivation du bad-guy, le coup de l’américain qui se retourne contre son pays parce qu’il estime avoir été trahi n’est pas spécialement original, mais tout le discours qui remet en question la sécurité post-11/09 est bien senti pour le coup. Si les deux premiers tiers du métrage fonctionnent bien, il faut avouer que le dernier est nettement moins bon, et à vouloir aller dans le spectaculaire sans que le budget ne suive, ça donne quelque chose de très mal foutu (sérieux les plans de l’avion qui atterrit en catastrophe c’est d’une mocheté totale :evil: ).

Formellement, c’est pas trop mal même si c’est clairement perfectible. Collet-Serra montre de la bonne volonté avec une gestion de l’environnement pas dégueu (le fight avec les passagers qui se retournent contre Neeson) mais malheureusement il cède souvent à des gimmicks de petit malin, genre le plan-séquence avec la caméra qui passe à travers les hublots ça n’a pas vraiment d'intérêt et ça donne l’impression de revenir plus de dix ans en arrière avec ces films qui singaient Panic Room (dont Flight Plan justement). Liam Neeson est un peu trop en mode automatique pour réellement être marquant, et on a aussi Julianne Moore qui est juste là pour toucher son chèque, bref c’est clairement pas du côté du casting que se trouve la force du film. Au final, ça donne un film à la fois sympathique dans son approche “je fais un film comme on en faisait 10-15 ans auparavant” (la présence de Joel Silver à la prod ne doit pas être étrangère à cet aspect), mais aussi complètement superficiel parce qu’il n’apporte absolument rien. Ça fait un peu l’effet d’un burger Macdo : c’est sympa sur le moment, mais juste après l’avoir terminé on se dit quand même que c’était pas terrible.


5/10
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Crimes du futur (Les) - 4,5/10

Messagepar Alegas » Lun 20 Juin 2022, 16:44

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Crimes of the future (Les crimes du futur) de David Cronenberg
(2022)


Critique rapide sur celui-là vu que je n’ai finalement pas grand chose à dire dessus. Avec Cronenberg, c’est généralement soit un film qui me passionne, soit un film qui provoque chez moi un ennui poli, et malheureusement on est dans le second cas avec ce nouveau long-métrage. Dès le début, j’ai senti que c’était le retour de Cronenberg avec lequel j’ai du mal : rythme ultra-lent, mise en scène tout en minimalisme, des dialogues qui constituent la majorité de l’action du film, et très vite j’ai suivi ça avec le cerveau en mode automatique, en attendant un moment qui n’arrivera jamais, à savoir celui où le récit allait réellement décoller. Car même si l’histoire est nettement plus intéressante quand on quitte enfin la longue mise en place du contexte, et que le gamin mort du début devient le centre de l’attention, ça ne suffit malheureusement pas à rendre ce film captivant. Et puis il y a cette impression de voir Cronenberg en mode best-of de sa carrière : un peu d’Existenz par-ci, de Videodrome par là, des tunnels de dialogues comme dans Faux semblants, de la sexualité étrange comme dans Crash, le tout avec le rythme qui semble hérité de celui du Festin Nu.

Autant dire que ce retour aux sources de Cronenberg ne fonctionne qu’à moitié, c’est à la fois réjouissant de le revoir revenir à une direction artistique qui n’appartient qu’à lui, avec des éléments fucked up dans des environnements tout ce qu’il y a de plus actuel, mais d’un autre côté il y a clairement la sensation de le voir tourner en rond, au point de livrer un film qui est, à mon sens, le moins inspiré qu’il ait fait depuis longtemps (pas encore vu Maps to the stars, mais je crois que je préfèrerais revoir A dangerous method et Cosmopolis à ce Crimes of the future). Côté casting, c’est assez décevant : seule Kristen Stewart arrive à tirer son épingle du jeu. En face d’elle, Léa Seydoux confirme que le jeu en langue anglaise la met vraiment à son désavantage, et Viggo Mortensen donne l’impression d’être là juste pour rappeler qu’il est un acteur fétiche du cinéaste, car sinon le rôle ne justifie jamais vraiment le choix de son incarnation (à part peut-être sur le fait que Viggo a un visage émacié qui rappelle parfois celui de Cronenberg lui-même, mais si ça se trouve ce n’est même pas conscient). Au final, ça donne un film très oubliable, et que je range clairement parmi les plus faibles de son auteur, alors que sur le papier il y avait vraiment moyen d’avoir un film idéal de fin de carrière.


4,5/10
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Grande bellezza (La) - 2/10

Messagepar Alegas » Mar 21 Juin 2022, 19:51

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La Grande Bellezza de Paolo Sorrentino
(2013)


Gros rejet de ce film pourtant réputé et que l’on m’a conseillé en ces lieux à plusieurs reprises (coucou Logan :mrgreen: ), dans le genre séance pénible, ça se posait là. Pourtant, je n’ai rien contre Sorrentino, ayant aimé son Youth (avec quelques réserves néanmoins), mais là sérieux au bout de vingt minutes j’ai compris que j’allais souffrir, tant quasiment chaque décisions artistiques du métrage m’ont poussé à prendre ce dernier en horreur. Déjà, La Grande Bellezza part avec une volonté à peine cachée de faire du Fellini : c’est ni plus ni moins que La Dolce Vita qui rencontrerait Fellini/Roma. Manque de bol, j’avais copieusement détesté le second lorsque je l’avais découvert, et là j’ai vraiment eu un ressenti identique face à cette relecture contemporaine. Comme chez Fellini, je n’adhère absolument pas au concept, qui consiste juste à suivre un homme dans une succession de séquences sans liens entre elles, le tout pour avoir une vision particulière de Rome. Et si on ajoute le fait que cette vision se fait à travers le prisme de l’univers de l’art contemporain, que j’exècre, et de la bourgeoisie qui gravite autour, autant dire que ça ne m’a jamais parlé, et que le temps m’a semblé bien long.

Surtout que je trouve ça affreusement creux comme script, ça dure quasiment 2H30 juste pour qu’un critique se rende compte qu’il y a des choses plus importantes que l’art dans la vie (je simplifie énormément, mais c’est vraiment ça en substance), et puis paye ta critique de l’art contemporain alors que de l’autre côté Sorrentino filme ça de façon tellement maniérée que le film donne l’impression d’être ce que le film dénonce. En ce sens, j’ai trouvé la forme complètement superficielle. Oui il y a une belle photo, oui il y a des beaux mouvements de caméra, mais c’est du beau pour faire du beau, ça ne raconte rien par l’image, et il y a souvent l’impression de mater une sorte de pub (ou de vidéo-clip pour les scènes de soirées) étirée au-delà du raisonnable, et avec des effets visuels assez laids (heureusement qu’ils sont rares). De ce film, je ne retiens finalement que la prestation de Toni Servillo, acteur que je découvre ici et qui, malgré un personnage inintéressant à mes yeux, m’a paru toujours juste, ainsi que quelques jolies italiennes le temps de quelques plans, autant dire que c’est peu pour compenser la torture qu’a été la vision de ce Sorrentino.


2/10
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Garçonnière (La) - 8/10

Messagepar Alegas » Mer 22 Juin 2022, 15:53

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The Apartment (La Garçonnière) de Billy Wilder
(1960)


Un classique de la comédie qui ne fait pas mentir sa réputation, et qui confirme, un an après la sortie de Some like it hot, l’aisance absolue de Wilder dans le genre. Pour le coup, c’est vraiment un film sur lequel j’ai peu de réserves au point de le ranger parmi les meilleurs métrages de son auteur (qui recevra l’Oscar du meilleur film et du meilleur réalisateur cette année là), surtout que le sujet (l’infidélité dans le couple de la société contemporaine, et les relations professionnelles qui s’étendent sur la vie privée) et son traitement font que le film reste encore aujourd’hui très moderne, on se surprend à constater que le même récit, soixante ans plus tard, aurait toujours du sens. On va donc suivre l’histoire d’un petit employé de bureau qui, pour s’attirer les bonnes faveurs de ses supérieurs, prête régulièrement son appartement new-yorkais afin que ces derniers puissent, loin de leur domicile conjugal, se taper leurs conquêtes d’un soir. Une situation qui va être complètement remise en question lorsque d’une de ces conquêtes s’avère être une femme que le héros estime beaucoup, et qui va enclencher le début d’un ras-le-bol chez ce dernier.

Le script se veut très théâtral dans l’esprit, avec peu de personnages et des lieux qui se comptent sur les doigts d’une main, mais Wilder arrive à transcender tout ça pour livrer un vrai film de cinéma. Tout est là pour sublimer l’écriture (gros boulot sur les jeux de situations, ainsi que les dialogues savoureux), entre la mise en scène classieuse (ce scope dans les bureaux qui s’étendent sur plusieurs centaines de mètres), le rythme qui fait qu’on ne s’ennuie jamais, les décors de Trauner qui servent la réalisation, autant dire que tout est là pour proposer un divertissement de qualité. Et puis il y a vraiment ce petit truc que Wilder apporte à ses comédies, une tendresse envers les personnages qui fait qu’on est pas là juste pour rire d’eux, mais aussi d’apprendre des choses d’eux. Wilder s’impose à nouveau comme un directeur d’acteurs exemplaire : il tire le meilleur de Jack Lemmon, et est arrivé à me convaincre du talent de Shirley MacLaine, actrice que je n’estimais pas beaucoup jusqu’ici, mais qui s’avère ici très juste et particulièrement attachante. Y’a pas à chier, c’est vraiment une comédie de très grande classe, et je serais bien en peine de dire lequel je préfère entre celui-là et Some like it hot. Clairement un modèle de comédie US, toutes époques confondues.


8/10
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Messagepar Alegas » Jeu 23 Juin 2022, 11:31

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The Founder (Le fondateur) de John Lee Hancock
(2016)


Je me faisais pas trop d’illusions sur celui-là : un biopic par John Lee Hancock ça laissait penser à du film wikipedia, et c’est exactement ce que j’ai eu. La seule surprise que j’ai eu de mon côté, c’est que je m’attendais à un film sur la création de MacDonald’s, alors que c’est finalement plus un film sur le mec qui a eu l’idée de franchiser le nom et le concept. Sur ce point, le film est vraiment intéressant pour peu qu’on ne connaisse pas déjà l’histoire, car plus qu’une success story c’est surtout un film sur un loser qui va être au bon endroit au bon moment, et qui va déposséder MacDonald’s de ses créateurs originels pour en faire sa propre société.

L’histoire a ce qu’il faut pour justifier qu’on fasse un film dessus, entre la psychologie du personnage de Keaton (pas un mauvais bougre, mais un homme prêt à tout pour aller jusqu’au succès qu’il s’est promis), la transformation d’un petit restaurant avec ses valeurs en énorme mastodonte symbolique de la société occidentale, ou les secrets de la richesse de la marque (j’avais entendu dire qu’effectivement MacDonald’s gagnait surtout de l’argent grâce à l’immobilier, mais j’ignorais que c’était fait dans cette logique), mais comme dit plus haut c’est typiquement le genre de films où on met en image des informations trouvables sur le net. Reste du coup le fait que le film soit assez divertissant pour ne jamais ennuyer son spectateur, et que ça assure du côté du casting, mais le reste donne quand même l’impression de voir quelque chose du niveau d’un téléfilm, en particulier la mise en scène de Hancock qui confirme qu’il est un faiseur qui fait dans le fonctionnel, et rien de plus. Un film qui fait le taff donc, mais aussi vite vu qu’oublié.


5,5/10
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