The Batman |
De Matt Reeves avec Robert Pattinson, Zoë Kravitz. Genre : policier, comics Durée : 2h57min 1988 |
7/10 |
SynopsisDeux années à arpenter les rues en tant que Batman et à insuffler la peur chez les criminels ont mené Bruce Wayne au coeur des ténèbres de Gotham City. Avec seulement quelques alliés de confiance - Alfred Pennyworth, le lieutenant James Gordon - parmi le réseau corrompu de fonctionnaires et de personnalités de la ville, le justicier solitaire s'est imposé comme la seule incarnation de la vengeance parmi ses concitoyens.
Une production honorable, qui malgré ses 2h57, l'univers Gothamesque n'est jamais exploité à fond. Il y a une poignée de personnages piliers, pourtant certains ne font que passer une tete.
Le duo Sommerset/Mills est remplacé par celui de Wayne/Gordon dans cette enquête sur les traces du Riddler, laissées sciemment par des cryptogrammes et mises en scène glauques.
L' ambiance y est poisseuse, pluvieuse et anxiogène, loin du gothique de Burton, plus réaliste avec un batman beaucoup moins voltigeur ou moins doté de gadgets dernier cri. Matt Reeves semble ne pas aller au bout des choses contrairement à Fincher et ne va pas jusqu'à montrer du gore torturé, même de façon furtive.
Un casting en demi-teinte avec de bonnes surprises comme le pingouin avec une métamorphose incroyable de Colin Farrell, malheureusement peu utile ou présent à l'écran.
Gros malus sur Catwoman, malgré l'incroyable plastique de Zoë Kravitz, son personnage pourtant clé pour l'histoire captive peu. On découvre à travers les medias qu'elle est bisexuelle, donc ça en fait un héroïne inclusive sauf que ce n'est jamais clairement dit à l'écran. Selina est plutôt fuyante, peu magnétique ni provoquante. Là où Burton avait réussi à insuffler une folie positive, S. Kyle ne devient qu'un simple appât réduite à une chose agréable à mirer. Un pointe de charme et de provoc n'auraient pas été de trop pour relever le coté félin.
Ce n'est pas non plus du coté de Bruce Wayne mutique qu'on va trouver un peu d'énergie positive, avec un orphelin en deuil depuis plusieurs dizaines d'années, ça commence à faire beaucoup. A l'opposé de celui de Nolan qui incarnait la dualité du milliardaire jouisseur contrebalançait le justicier ailé. Pattinson n'est pas mauvais, mais le poker face se prolonge de façon exagérée et la coiffure à la Pete Doherty au teint de porcelaine, c'est un peu too much. Le destin de ce Batman, en mode zombie nous importe peu car il n'a pas su emporter notre empathie, en baissant sa garde et se révélant capable de s'émouvoir.
Cet homme costumé n'est pas adulé comme dans les anciennes franchises mais est plutôt considéré comme un freak incompris mais néanmoins utile. (Petit appel du pied pour un Batman par G Del Toro
)
Wayne est peu bavard, la pesanteur des traumas de son passé doit en partie être imaginée par le public.
En digne héritier d'un Jigsaw, The riddler s'amuse des nouvelles technologies pour mener en bateau les héros. Apportant la seule pointe de fantaisie et de folie du métrage, je portais beaucoup d'espoir dans Paul Dano qui assure bien le job mais qui part vraiment en sucette dans la phase asile.
J'ai moins aimé le scène de course-poursuite qui est surement à haut budget, dynamique mais qui manque de visibilité spatiotemporelle. La fusillade stroboscopique relève largement le niveau.
L'ambiance générale n'a rien de pop, un script loin d'être linéaire s'embourbe dans des fausses pistes, des dialogues à rallonge et répétitifs.
Le scénario blasant est finalement assez pauvre face à cette durée interminable, une nième déclinaison du Batman qui ne rend pas justice aux seconds couteaux au cliffhanger final aux relents commerciaux.