What lies beneath (Apparences) de Robert Zemeckis
(2000)
(2000)
Revision à la baisse sur ce Zemeckis, j’avais le souvenir d’un film dont la mise en scène était tellement dingue que ça transcendait un scénario qui l’était beaucoup moins, mais à la revoyure faut avouer que le script fait quand même beaucoup de mal au métrage. Pour la petite histoire, c’est un film dont je garderais toujours le souvenir de la découverte : en zappant à la télé, à l’époque où je commençais mes études de cinéma, j’étais tombé sur la fin du film, et plus particulièrement sur la séquence de la baignoire. J’avais été scotché par la précision de la mise en scène, au point de rester jusqu’au générique pour savoir quel était le film et son réalisateur, et c’était avec un agréable surprise que je me rendais compte que c’était signé Zemeckis, réalisateur que j’estimais déjà beaucoup mais qui ne m’avait pas habitué à de la réalisation autant in your face. On a souvent comparé ce film à Panic Room, et à juste titre : comme le film de Fincher qui sortira après, c’est clairement un exercice de style qui existe en grande partie par et pour sa mise en scène qui en fait des tonnes pour montrer à quel point le réalisateur sait manier sa caméra et ses ambiances.
Ceci dit, là où je trouve que le film de Fincher se tient particulièrement bien, je dois avouer que celui de Zemeckis est nettement plus bancal : l’hommage hitchcockien fonctionne bien (le film démarre vraiment comme un Rear Window modernisé, avec une femme blonde en lead et un twist final) mais d’une part le film semble trop long pour ce qu’il raconte, et d’autre part il y a un aspect fantastique qui se raccorde très mal au récit et qui aurait mérité d’être complètement viré ou désamorcé. Globalement, et contrairement au Fincher où le scénario est toujours haletant, on a vraiment ici l’impression d’avoir un script prétexte pour que Zemeckis puisse faire des folies avec sa caméra, et autant il maîtrise la tension tout au long de son métrage, autant il est nettement moins convaincant quand il tombe dans le jumpscare gratuit et qui ne sait pas quand s’arrêter (sérieux il y a des moments où on s’en tape plusieurs d’affilée, c’est lourdingue). Ceci dit, la dernière demi-heure du film me pousse à l’indulgence : à partir du moment où le twist se profile à l’horizon, le métrage repart de plus belle pour ne plus ralentir, et à partir de là c’est réellement une masterclass de mise en scène. Une mise en scène certes un peu désincarnée, mais qui fonctionne tout de même, et qui permet à Zemeckis de signer l’une des séquences les plus mémorables de sa carrière (la scène de la baignoire déjà évoquée donc, au découpage hyper travaillé), des trucages qui fonctionnent encore super bien aujourd’hui (le caméra qui passe dans le plancher qui devient transparent, la gestion des reflets où la caméra est invisible) ou quelques plans-séquence inspirés.
Alors certes, la réalisation de Zemeckis n’est jamais aussi bonne que quand elle enrichit une histoire au lieu de s’en servir comme prétexte, mais le fait est que si on prend le film pour ce qu’il est, à savoir un pur exercice de style tourné comme une récréation entre deux parties de tournage d’un autre film, ça passe crème. Côté casting, Pfeiffer s’en sort plutôt bien même si je pense que le film s’en serait mieux sorti avec une actrice au talent plus confirmé, et du coup la surprise vient plutôt d’Harrison Ford dans un contre-emploi assez surprenant, c’est juste dommage qu’en termes d’écriture les deux personnages soient finalement trop simples pour offrir assez de matière à leur interprète respectif. Un film inégal, avec des défauts bien voyants, mais il y a une générosité dans le concept et une telle maîtrise visuelle que le métrage arrive tout de même à me convaincre en grande partie.
Ceci dit, là où je trouve que le film de Fincher se tient particulièrement bien, je dois avouer que celui de Zemeckis est nettement plus bancal : l’hommage hitchcockien fonctionne bien (le film démarre vraiment comme un Rear Window modernisé, avec une femme blonde en lead et un twist final) mais d’une part le film semble trop long pour ce qu’il raconte, et d’autre part il y a un aspect fantastique qui se raccorde très mal au récit et qui aurait mérité d’être complètement viré ou désamorcé. Globalement, et contrairement au Fincher où le scénario est toujours haletant, on a vraiment ici l’impression d’avoir un script prétexte pour que Zemeckis puisse faire des folies avec sa caméra, et autant il maîtrise la tension tout au long de son métrage, autant il est nettement moins convaincant quand il tombe dans le jumpscare gratuit et qui ne sait pas quand s’arrêter (sérieux il y a des moments où on s’en tape plusieurs d’affilée, c’est lourdingue). Ceci dit, la dernière demi-heure du film me pousse à l’indulgence : à partir du moment où le twist se profile à l’horizon, le métrage repart de plus belle pour ne plus ralentir, et à partir de là c’est réellement une masterclass de mise en scène. Une mise en scène certes un peu désincarnée, mais qui fonctionne tout de même, et qui permet à Zemeckis de signer l’une des séquences les plus mémorables de sa carrière (la scène de la baignoire déjà évoquée donc, au découpage hyper travaillé), des trucages qui fonctionnent encore super bien aujourd’hui (le caméra qui passe dans le plancher qui devient transparent, la gestion des reflets où la caméra est invisible) ou quelques plans-séquence inspirés.
Alors certes, la réalisation de Zemeckis n’est jamais aussi bonne que quand elle enrichit une histoire au lieu de s’en servir comme prétexte, mais le fait est que si on prend le film pour ce qu’il est, à savoir un pur exercice de style tourné comme une récréation entre deux parties de tournage d’un autre film, ça passe crème. Côté casting, Pfeiffer s’en sort plutôt bien même si je pense que le film s’en serait mieux sorti avec une actrice au talent plus confirmé, et du coup la surprise vient plutôt d’Harrison Ford dans un contre-emploi assez surprenant, c’est juste dommage qu’en termes d’écriture les deux personnages soient finalement trop simples pour offrir assez de matière à leur interprète respectif. Un film inégal, avec des défauts bien voyants, mais il y a une générosité dans le concept et une telle maîtrise visuelle que le métrage arrive tout de même à me convaincre en grande partie.
6,5/10