The Green Mile (La ligne verte) de Frank Darabont
(1999)
(1999)
Voilà une revision qui s’imposait, étant donné que je n’avais pas revu depuis le film une bonne quinzaine d’années, et sans surprise c’est toujours aussi bien. Après Shawshank Redemption, Darabont était attendu au tournant par la critique, et le moins qu’on puisse dire c’est qu’il est bien resté dans sa zone de confort, tant il livre un film très proche : adaptation de Stephen King, milieu carcéral, des héros bienveillants face à des bad-guys sans grandes nuances, durée généreuse pour bien traiter le récit et les personnages, bref le bonhomme est clairement en terrain connu, mais au final c’est loin d’être gênant car il livre un film aussi bon, voire meilleur sur certains points, et surtout très différent dans ses intentions et dans l’ambiance qu’il retranscrit.
Je n’ai pas lu le bouquin d’origine donc je ne pourrais pas dire si l’adaptation est aussi réussie que celle de Shawshank, mais on sent clairement qu’on est chez King, aucun doutes là-dessus, et le fait d’avoir du fantastique très bien dosé joue aussi pour beaucoup dans ce ressenti. Côté pitch, on pourrait résumer l’histoire à un quotidien de gardiens d’un couloir de la mort qui va être bouleversé par un détenu hors du commun, mais c’est évidemment bien plus complexe que ça, et pour le coup je trouve le film thématiquement très riche, ça parle du bien et du mal, d’amitié, du rapport entre l’homme et la violence, de la limite floue entre la bonté humaine et divine, de la mort et de comment l’approcher, bref c’est assez passionnant de voir ce que le récit délivre au fur et à mesure, justifiant pleinement ses personnages manichéens (comme dans Shawshank, c’est loin d’être un défaut).
Darabont a beau avoir une mise en scène très classique d’un point de vue purement formel, ça ne l’empêche pas de délivrer des séquences d’exception, que ce soit par leur violence, leur puissance narrative, ou par des manières intelligentes de les traiter visuellement (le fantastique, par exemple, est très bien intégré à l’ensemble, jamais on a l’impression de franchir une porte nous menant à un autre film, ça se fait très naturellement). Et puis dans le genre film qui te met les larmes aux yeux, ça se pose là, et pour le coup ça doit beaucoup à l’écriture des relations entre personnages qui est juste parfaite. Rarement on a autant ressenti l’amitié entre collègues de travail que dans ce film, et les relations entre geôliers et détenus sont vraiment bien gérées, même si je me doute que ça doit venir beaucoup du matériau d’origine.
L’autre grosse qualité du film, c’est bien évidemment le casting où tout le monde est bon : Hanks enchaînait alors les premiers rôles marquants, les seconds rôles Pepper/Morse/DeMunn/Cromwell font toujours plaisir à voir, et Michael Clarke Duncan trouvait là le rôle de sa carrière, à l’opposé de ce qu’on lui proposait d’habitude. Et puis j’avais complètement oublié que Sam Rockwell était dans ce film, avec ce qui était probablement l’un de ses premiers rôles marquants. La BO de Thomas Newman, tout en délicatesse et notes du sud des USA est très réussie, et la photo est également à la hauteur du reste du film. Au final, ça donne un très grand et beau film, probablement celui que je préfère de Darabont, et qui imposait ce dernier comme l’un des rares réals à avoir compris comment bien adapter Stephen King à l’écran (heureusement, Flanagan a rejoint le club depuis, car sinon on est pas spécialement gâtés).
Je n’ai pas lu le bouquin d’origine donc je ne pourrais pas dire si l’adaptation est aussi réussie que celle de Shawshank, mais on sent clairement qu’on est chez King, aucun doutes là-dessus, et le fait d’avoir du fantastique très bien dosé joue aussi pour beaucoup dans ce ressenti. Côté pitch, on pourrait résumer l’histoire à un quotidien de gardiens d’un couloir de la mort qui va être bouleversé par un détenu hors du commun, mais c’est évidemment bien plus complexe que ça, et pour le coup je trouve le film thématiquement très riche, ça parle du bien et du mal, d’amitié, du rapport entre l’homme et la violence, de la limite floue entre la bonté humaine et divine, de la mort et de comment l’approcher, bref c’est assez passionnant de voir ce que le récit délivre au fur et à mesure, justifiant pleinement ses personnages manichéens (comme dans Shawshank, c’est loin d’être un défaut).
Darabont a beau avoir une mise en scène très classique d’un point de vue purement formel, ça ne l’empêche pas de délivrer des séquences d’exception, que ce soit par leur violence, leur puissance narrative, ou par des manières intelligentes de les traiter visuellement (le fantastique, par exemple, est très bien intégré à l’ensemble, jamais on a l’impression de franchir une porte nous menant à un autre film, ça se fait très naturellement). Et puis dans le genre film qui te met les larmes aux yeux, ça se pose là, et pour le coup ça doit beaucoup à l’écriture des relations entre personnages qui est juste parfaite. Rarement on a autant ressenti l’amitié entre collègues de travail que dans ce film, et les relations entre geôliers et détenus sont vraiment bien gérées, même si je me doute que ça doit venir beaucoup du matériau d’origine.
L’autre grosse qualité du film, c’est bien évidemment le casting où tout le monde est bon : Hanks enchaînait alors les premiers rôles marquants, les seconds rôles Pepper/Morse/DeMunn/Cromwell font toujours plaisir à voir, et Michael Clarke Duncan trouvait là le rôle de sa carrière, à l’opposé de ce qu’on lui proposait d’habitude. Et puis j’avais complètement oublié que Sam Rockwell était dans ce film, avec ce qui était probablement l’un de ses premiers rôles marquants. La BO de Thomas Newman, tout en délicatesse et notes du sud des USA est très réussie, et la photo est également à la hauteur du reste du film. Au final, ça donne un très grand et beau film, probablement celui que je préfère de Darabont, et qui imposait ce dernier comme l’un des rares réals à avoir compris comment bien adapter Stephen King à l’écran (heureusement, Flanagan a rejoint le club depuis, car sinon on est pas spécialement gâtés).
"On the day of my judgment, when I stand before God, and He asks me why did I kill one of his true miracles, what am I gonna say ? That it was my job ?"
9/10