Playtime de Jacques Tati
(1967)
(1967)
Comme dit dans ma critique récente de Mon Oncle, j’ai souvent l’impression de voir avec le films de Tati des idées de court ou moyen-métrage, qu’on étalerait au-delà du raisonnable sur un long, et s’il y a bien un film du réal qui représente bien cette idée, c’est Playtime. Le film a pourtant, sur le papier, tout pour me plaire : Tati décide de continuer à explorer la thématique d’un changement d’époque dans une France où une partie de la population, représentée par monsieur Hulot, n’arrive pas à suivre la course à la modernité, le tout à travers un film qui va ne parler que de ça, et dont la forme va épouser complètement le fond. De plus, Tati joue les perfectionnistes jusqu’à ce film, ce qui va aboutir sur un résultat qui n’a probablement aucun équivalent dans l’histoire du cinéma français. Playtime est un pur film conceptuel, où chacun de ses cadres est conçu pour faire passer une idée, un propos. Un film qui joue autant la carte du minimalisme que du chaos, pour finalement parfois mélanger les deux pour un résultat vraiment impressionnant.
Si je devais juger Playtime uniquement sur la forme, je ne parlerais qu’en termes élogieux tant on sent que c’est un pur film de cinéma, avec des idées visuelles toutes les minutes, mais le souci c’est que Tati semble avoir tellement donné sur l’enrobage de son film que le reste a du mal à suivre. Car pour le coup, Playtime est aussi un film qui aurait aussi bien sa place dans un musée d’art contemporain que dans une salle de cinéma : le film ne semble exister que pour délivrer son propos et ses idées visuelles, et pour tout ce qui touche à la narration il faut aller voir ailleurs, tant Tati relègue ça au second plan. Aucune évolution de personnage, des séquences entières qui n’avancent à rien si ce n’est développer une idée visuelle et/ou thématique (le passage des appartements cubiques avec les baies vitrées, au bout de cinq minutes on a compris, pas besoin de faire durer ça pendant vingt), des étirements temporels pour pas grand chose (le restaurant c'est looooong), autant dire que si on adhère pas au concept il y a vraiment moyen de trouver le temps long. Du coup, le film m’a fait l’effet d’une très belle œuvre visuellement parlant, mais froide et complètement centrée sur elle-même. La moyenne pour la forme sensationnelle donc, mais pour le reste c’est un film qui ne m’a jamais parlé, touché ou créé la moindre émotion, si ce n’est quelques sourires.
Si je devais juger Playtime uniquement sur la forme, je ne parlerais qu’en termes élogieux tant on sent que c’est un pur film de cinéma, avec des idées visuelles toutes les minutes, mais le souci c’est que Tati semble avoir tellement donné sur l’enrobage de son film que le reste a du mal à suivre. Car pour le coup, Playtime est aussi un film qui aurait aussi bien sa place dans un musée d’art contemporain que dans une salle de cinéma : le film ne semble exister que pour délivrer son propos et ses idées visuelles, et pour tout ce qui touche à la narration il faut aller voir ailleurs, tant Tati relègue ça au second plan. Aucune évolution de personnage, des séquences entières qui n’avancent à rien si ce n’est développer une idée visuelle et/ou thématique (le passage des appartements cubiques avec les baies vitrées, au bout de cinq minutes on a compris, pas besoin de faire durer ça pendant vingt), des étirements temporels pour pas grand chose (le restaurant c'est looooong), autant dire que si on adhère pas au concept il y a vraiment moyen de trouver le temps long. Du coup, le film m’a fait l’effet d’une très belle œuvre visuellement parlant, mais froide et complètement centrée sur elle-même. La moyenne pour la forme sensationnelle donc, mais pour le reste c’est un film qui ne m’a jamais parlé, touché ou créé la moindre émotion, si ce n’est quelques sourires.
5/10